You… and Me - Tome 1 - Emilia Adams - E-Book

You… and Me - Tome 1 E-Book

Emilia Adams

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Beschreibung

Pour Zoé, une chose est sûre : elle ne se laissera plus avoir par un mec !

Les passions de Zoé se comptent sur les doigts d’une main : la danse, la musique, son chat et ses soirées Netflix sur son canapé. Pas question de se faire draguer tous les soirs par des mecs qui ne pensent qu’à la mettre dans leur lit !
Pour surmonter son échec amoureux, Adrian décide de ne plus s’attacher aux femmes qu’il rencontre en soirée. Des aventures déjantées sans lendemain, il ne veut plus que ça !
Leur rencontre provoquera des étincelles... Mais leur attirance est indéniable. Réussiront-ils à s’apprivoiser l’un l’autre ?

Découvrez le premier tome de la saga débridée d’Emilia Adams, qui nous fait voyager à Paris aux côtés de Zoé et d’Adrian, deux personnages qu’on adore déjà en quelques chapitres.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

"Si vous aimez les personnages qui vous font tourner en bourrique, les rebondissements, les couples improbables et voir des personnages évoluer, n'hésitez pas à découvrir ce roman. Personnellement, je m'en vais lire la suite !" - Lou, Lou des bois

"L'auteure ne nous a pas menti, l'histoire est bien explosive..., vivement les prochains tomes, il y en aura 4 ! [...] Livre que je vous conseille."- Cy_die, Babelio

"Ce premier tome donne le ton, une romance rythmée avec des personnages hauts en couleurs ! [...] J’ai été portée par le rythme et la fluidité de cette histoire. Je suis impatiente de découvrir la suite de leurs aventures !" - Charlotte-183, Booknode

"J’ai tout simplement adoré. La plume de l’auteure est super légère et fluide, on enchaîne les pages sans s’en rendre compte pour au final on passe un super moment !" - C4ll1st4, Booknode

"J’ai commencé le roman et ne l’ai refermé qu’une fois terminer ! Les personnages sont top, l’humour bien présent. Oh oui j’ai souvent ris et comme ça fait du bien." - Carine s, Livraddict

À PROPOS DE L'AUTEURE

Mère de trois enfants, Emilia Adams est une grande fan du groupe The Strokes. Jeune femme rêveuse avec un brin de folie, elle aime écrire et profiter de la vie autour d’un bon cappuccino ou d’une viennoiserie ! Après Hate me! That’s the game!, elle commence une nouvelle saga chez So Romance : You... and me.

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Sommaire

Chapitre 1 : Uprising (Muse)

Chapitre 2 : Elle me dit (Mika)

Chapitre 3 : Parle à ma main (Fatal Bazooka Feat. Yelle)

Chapitre 4 : Keep your hands off my girl (Good Charlotte)

Chapitre 5 : Obsession (Aventura)

Chapitre 6 : Jalousie (Angèle)

Chapitre 7 : Hot N Cold (Katy Perry)

Chapitre 8 : Crazy (Aerosmith)

Chapitre 9 : Kiss me (Ed Sheeran)

Chapitre 10 : L’eau à la bouche (Serge Gainsbourg)

Chapitre 11 : Loser (Beck)

Chapitre 12 : Aussi libre que moi (Calogero)

Chapitre 13 : Am I evil? (Metallica)

Chapitre 14 : Prenons le temps (Poetic Lover)

Chapitre 15 : Léa (Louise Attaque)

Chapitre 16 : Vanessa (Doc Gynéco)

Chapitre 17 : Hey sexy lady (Shaggy)

Chapitre 18 : Je n’veux pas rester sage (Dolly)

Chapitre 19 : No stress (Laurent Wolf)

Chapitre 20 : Heroes (Hollywood Vampires)

Chapitre 21 : Rock your body (Justin Timberlake)

Chapitre 22 : Les flammes du mal (Passi)

Chapitre 23 : Déshabillez-moi (Mylène Farmer)

Chapitre 24 : Treasure (Bruno Mars)

Chapitre 25 : La boulette (Diam’s)

Chapitre 26 : La mauvaise réputation (Georges Brassens)

Chapitre 27 : Hymn for the week-end (Coldplay)

Chapitre 28 : La fin des étoiles (Niagara)

Chapitre 1 :« Uprising »(Muse)

Adrian

— Putain ! Je viens de me faire larguer ! La garce !

Vanessa (Vendredi 12 juin 19 h 10) :

Merci de m’avoir fait croire que j’étais le meilleur coup du siècle, mais entre nous, c’est fini. Enfin, je ne sais même pas s’il y a eu vraiment un commencement puisqu’apparemment j’étais juste un plan cul. Mais le plan cul te dit d’aller te faire foutre. Je suis persuadée que ça ne sera pas très difficile pour toi de te trouver une Samantha, une Chloé ou encore une Vanessa. Sauf si tu t’es tapé toutes les meufs de Paris. Donc à ce moment-là, je te conseille de changer de ville immédiatement. La prochaine fois, renseigne-toi et essaie de ne pas baiser une amie d’une de tes ex, ça t’évitera peut-être un fâcheux message.

Et merde ! C’est le monde à l’envers ! Je comptais lui envoyer un message ce matin, mais elle a été plus rapide que moi. Bon sang ! Qu’est-ce que j’ai foutu ? La seule chose qui m’ait motivé à rester avec cette fille est sa poitrine de rêve. Il va falloir que j’arrête mes conneries.

Je supprime le message, bloque son numéro puis range mon téléphone furieusement dans la poche de mon cuir. Je respire un bon coup. Rien à faire ! Elle m’a mis sur les nerfs. J’avoue que je devais m’attendre à ça. J’ai joué avec le feu.

Depuis plusieurs mois, je fais collection des plus belles nanas que je peux trouver à Paris : excentriques, rebelles, sauvages, poitrines de rêves. Je ne fais pas dans le romantisme, mais je cherche plutôt à me faire plaisir. Les relations à long terme, ce n’est pas pour moi. J’ai déjà donné une fois et ça s’est fini à la dérive. Depuis cette rupture, je m’aventure et m’amuse.

Vanessa a raison, je ne compte plus le nombre de meufs avec qui j’ai couché. Ma vie est un gros bordel. En général, je trouve une petite perle pour satisfaire mes nuits et là je ne sais pas ce que j’ai foutu avec cette fille, mais elle a réussi à battre le record mondial de ma plus longue histoire d’amour depuis six mois. Une semaine ! Entre nous, il n’y avait aucun sentiment. J’étais simplement captivé par sa poitrine, un joli 90D qui m’a fait perdre la raison pendant sept jours. J’ai vraiment merdé !

— On dirait que tu viens de te faire larguer, ricane Seb, en sortant un paquet de clopes de la poche intérieure de sa veste en cuir.

— Ouais… je me suis fait avoir en beauté !

Il écarquille grand les yeux. Évidemment, il a dû mal à me croire.

Je ferme les paupières quelques secondes et m’efforce de rester calme.

— Ah, donc cette bimbo de Vanessa t’a téj ?

Je le fusille du regard, ce qui le fait rire. Il m’avait prévenu. Je ne me repasse pas ses blablas en tête, mais il m’a souvent dit que ça allait finir par me retomber dessus un de ces quatre.

Bravo, Seb ! Tu marques un point !

Seb est l’opposé de moi. Respectueux, honnête, posé. Mais le pire, c’est que j’étais comme lui avant de découvrir ma future femme s’envoyer en l’air avec son patron dans notre lit. Mais merde ! Dans mon lit ! Ce vieux porc a mis ses fesses là où je squatte huit heures de ma journée à me détendre, me relaxer, dormir et baiser. Dans un sens, ça m’a permis de voir le pot aux roses avant de faire ma vie avec cette femme. Une garce que j’ai aimée pendant deux années, à me dévouer pour ses beaux yeux. Résultat : son infidélité m’a détruit. Je ne sais même plus ce que signifie le mot amour.

— No comment ! Il vaut mieux ne pas aborder le sujet. Et ne me dis pas que tu m’avais prévenu. Je le sais… j’ai joué encore au con et pour une fois j’ai foiré.

— Je n’allais pas te faire la leçon, mais ça me fait rire. Peut-être que cette Vanessa a su te remettre sur le droit chemin et…

Je le coupe avant qu’il ne s’exprime de trop à mon goût :

— Blablabla, maugréé-je en lui attribuant un doigt d’honneur. Ce n’est pas elle qui va m’arrêter.

Il soupire exagérément.

J’ai l’impression que Seb se prend parfois pour ma mère à me faire la morale. Il est vrai que je ne lui rends pas la vie facile. Mes soirées ne se passent pas toujours comme je le veux et je crois qu’il en a un peu marre que je l’appelle en plein milieu de la nuit pour venir me chercher. La plupart du temps, l’alcool a pris possession de mon corps et je suis incapable de rentrer tout droit à l’appartement. Quand une jolie femme m’accueille pour que je la baise, je me mets en tête de ne jamais dormir dans un lieu inconnu. Ce n’est pas mon truc de me réveiller avec une créature sexy le matin. Je préfère m’éclipser afin de ne pas m’attacher de nouveau à quelqu’un.

Pourquoi ai-je pris autant de temps avec Vanessa ? Elle m’a drogué ?

Il me tapote l’épaule.

— Allez, ne fais pas la gueule, on va aller boire un verre et tu vas pouvoir te détendre.

— Je ne fais pas la gueule.

— Un peu quand même, dit-il en faisant un geste de rétrécissement entre son pouce et son index.

Je lève les yeux au ciel.

— C’est la première et dernière fois que l’on me fait ce coup-là ! La prochaine fois, je m’abstiendrai de fantasmer de trop sur les grosses poitrines.

Il pouffe de rire en fermant la porte du studio. OK, il ne me croit pas… et il a raison. Je suis un cas désespéré.

Il glisse une clope entre ses lèvres et m’en propose une que j’accepte sans hésiter.

Fumer devrait me détendre un peu, même si je sais que je devrais sérieusement penser à diminuer.

J’essaie de m’apaiser en marchant tranquillement en compagnie de Seb dans Montmartre. La rue bordée de restaurants et de boutiques est bondée de monde. Je contemple le ciel qui vient de se couvrir de nombreux cumulus gris foncé. On dirait qu’il va pleuvoir. Je croise les doigts pour que ce soit passager. Demain, j’ai un shooting photo à faire pour un mariage en plein air sur la place du Trocadéro.

Depuis sept ans, je travaille avec Seb en tant que photographe professionnel. J’aime mon job. Ma passion a toujours été la photographie et je suis heureux d’en faire mon métier. Chaque samedi, nous sommes amenés à immortaliser la journée de bonheur de futurs mariés. Je ricane intérieurement, car le mot « mariage » n’a plus de signification pour moi. Un cas sur deux, c’est voué à l’échec, souvent dû à l’adultère. À croire que j’ai eu la chance de le voir avant, ce qui m’a permis de ne pas me ruiner dans les frais d’un divorce.

Nous traversons la rue. J’écrase ma clope à terre tandis que Seb pousse la porte vitrée du « Hard Rock Café ». Immédiatement une musique agressive vient me percer les tympans. C’est plein à craquer de jeunes, mais surtout de délicieuses créatures. Je souris, amusé. Il suffisait que je vienne ici pour me décrisper un peu. Une charmante brune aux cheveux longs me regarde et se tient bien droite pour faire ressortir sa poitrine. Aguicheuse ! Mais j’aime ça. Je lui décoche un clin d’œil.

— Putain, tu ne peux vraiment pas t’en empêcher, s’écrie Seb en me donnant un coup de coude. Tu ne peux pas te poser un peu et savourer simplement une soirée entre mecs ?

Je lui souris à pleines dents et sur le ton de la plaisanterie, je lui lance :

— OK, alors juste le temps de boire une bière.

Il arque un sourcil. Il ne semble pas convaincu et il a le droit de l’être. Je ne compte pas passer la soirée uniquement à scruter dans le blanc des yeux ces charmantes filles appétissantes. Il faut que j’oublie Vanessa.

Pas marrant ce mec !

— Il y a une place là-bas.

Seb pointe son index devant lui. Je hoche la tête et m’aventure vers l’endroit en question où un groupe de métal joue sur scène. Un peu trop bruyant à mon goût.

— Comme d’habitude pour la commande ? crie mon pote en retirant sa veste.

— Oui, comme d’habitude. Une bière et un burger.

Pendant que Seb passe notre commande au serveur, j’enlève mon cuir et m’installe sur un tabouret. J’admire la salle. J’apprécie cet endroit. Le pub dégage une ambiance festive, il s’épure dans un style musical dont les décorations sont des objets qui ont appartenu à de grandes stars telles des vinyles, des tee-shirts dédicacés ou encore des posters.

— Voilà, commande passée. Bon… il faut qu’on discute.

— Qu’on discute ?

Je le regarde, intrigué.

— Ouais… C’est quand que tu vas te calmer ? Tu n’en as pas marre de passer tes soirées avec une fille différente ?

Sérieux ? Il se fout de moi ?

— Non… Je m’amuse. Et pourquoi me parles-tu de ça ? Je pensais qu’on venait prendre un verre pour se détendre.

Ses lèvres s’ouvrent, mais aucun mot n’en sort. Je rive mon regard où le sien est posé. Le groupe de métal vient de laisser place à deux bombes. Deux déesses. Nom de Dieu !

— Oh ! Bordel ! m’exclamé-je en bavant presque devant ces deux superbes créatures. Trop canon !

Seb reste bouche bée.

— Ferme ta bouche, tu vas avaler une mouche, dis-je en lui donnant un coup de coude.

Il sursaute, ce qui me fait rire.

— Je suis content d’avoir une si belle place pour bien les mater, m’exclamé-je en ébouriffant légèrement mes cheveux.

Finalement, je pense que la soirée va bien se passer.

Le serveur dépose ma bière devant moi, mais je ne lâche pas du regard ces deux filles prêtes à faire leur spectacle. Une des deux me fascine complètement. Mon cœur remue comme un dingue dans ma poitrine. Euh ? Suis-je malade ?

J’essaie de me ressaisir en fermant quelques secondes les paupières, mais quand je les rouvre, j’ai l’impression de voir des petits cœurs autour de cette silhouette sublime. Les poils de mes avant-bras se hérissent. Ça me fait le même effet lorsqu’une chanson m’envoûte et me prend aux tripes. Cette fille est mon idéal féminin. Une rouquine. J’aime les rouquines ! Je pourrais lui faire plein de trucs bien sympathiques, du genre à tirer sur sa longue tresse pendant que je lui mettrai une fessée.

— Eh ! Tout va bien ? m’interroge Seb en tapotant mon épaule. C’est toi qui devrais fermer ta bouche maintenant.

Je secoue la tête pour reprendre mes esprits. J’ai encore les pupilles submergées de petits cœurs.

Non, mais mec ! Ressaisis-toi merde !

— Gnagnagna. Fous-moi la paix. Je veux admirer ce spectacle sans être dérangé. Regarde la jolie rousse. Putain ! Quelle bombe ! Je n’arriverais même pas à tenir un de ses seins dans mes mains.

Je n’ai jamais vu une poitrine pareille ! Il faudrait que je la touche pour voir si elle est bien naturelle.

J’avoue que je suis obsédé par les gros nichons ! Mais qui ne le serait pas devant une telle merveille ?

Il boit une gorgée de sa bière avant de me répondre :

— Je préfère la blonde.

— Parfait ! Tape-toi la blonde, je vais me faire la petite rousse.

Il ricane en reposant son verre sur la table.

— Tu es en plein rêve, mec ! Crois-moi ces deux filles-là ne doivent pas être des cœurs à prendre.

— Rien ne m’arrêtera. Elle est à moi ce soir. J’irai la voir après son spectacle.

Il se frappe le front. Peu importe ce qu’il pense, ce n’est pas lui qui me dira ce qu’il faut faire.

Je rive de nouveau mes yeux sur la scène où les deux jolies diablesses se mettent à danser sur Uprising de Muse. La rousse est bâtie comme Lara Croft, une pure merveille. J’ai l’impression de ne voir que ses seins qui remuent quand elle se déhanche sur la musique. Son visage est clair, parsemé de taches de rousseur. Elle n’est pas grosse ni fine. Son top rouge et son mini-short noir mettent en valeur sa silhouette. La façon dont elle se trémousse fait accélérer mes pulsations cardiaques. Son déhanchement est parfait, sexy, provocateur lorsqu’elle agite son popotin. Oh ! Mon Dieu ! J’imagine qu’elle fasse le même sur moi.

Le serveur apporte nos burgers. Je le remercie et mords dedans sans perdre une miette de la représentation. Elles m’en mettent plein la vue. Elles sont dynamiques, souples et synchros. Et voilà que juste en faisant une danse du tonnerre, elles ont réussi à ce que je bande comme un âne. D’habitude, il en faut beaucoup plus pour réveiller ce qui se trouve sous ma ceinture. Cette fille aux cheveux roux vient de me jeter un sort. Elle me donne chaud.

— Je veux qu’elle m’invite chez elle ce soir.

Seb se met à ricaner.

— On parie que tu te prends un râteau ?

Je pointe mon index vers ma poitrine :

— Moi, me prendre un râteau ?

— Je ne sais pas, mais mon petit doigt me dit que tu ne vas pas y arriver cette fois-ci.

— Ouais… bah, moi je te dis qu’elle va m’inviter dans son lit et je sens que je vais bien m’amuser.

— T’es incroyable.

— Je sais.

Le spectacle continu sur une autre musique de Muse. Dans l’enceinte du pub, c’est l’euphorie. Des sifflements et des hurlements se manifestent pour encourager les filles. Ma queue palpite toujours autant et je ne pense pas qu’elle soit prête à se calmer. Je ne me suis jamais tapé de danseuses et j’imagine que ça pourrait être intéressant de passer la nuit avec cette jolie rousse qui se dandinerait sur mon corps à m’en faire perdre la tête.

En général, les meufs que je fréquente sont audacieuses et n’ont pas froid aux yeux. Je bannis toutes les filles qui veulent du romantisme. On le remarque à leur façon de se vêtir plutôt classique et discrète. Mais parfois, les apparences sont trompeuses.

Il y a un mois de cela, je suis tombé sur une certaine Lolita qui me semblait n’en avoir rien à faire des relations sérieuses. Je l’ai rencontrée dans un pub. Elle était habillée d’un style très sexy, une robe en cuir noir moulante. Elle avait volontairement oublié de mettre une culotte sous cette tenue provocante. Nous étions tous les deux éméchés et je pensais qu’elle désirait juste une nuit de baise. Elle m’a supplié de rester le week-end chez elle. Je ne sais pas si c’est sous l’effet de l’alcool qu’elle m’a dit qu’elle sentait l’alchimie entre nous et qu’elle souhaitait beaucoup plus que du cul, mais j’ai pris vite la fuite. Deux jours plus tard, elle est venue au studio photo et j’ai cru qu’elle n’allait jamais me lâcher. Je lui ai inventé un bobard : celui d’être bisexuel. Elle s’est barrée en courant. Cela dit, pour en revenir à nos moutons, j’espère que la fille devant moi sera un nouveau divertissement pour le reste de ma soirée. Juste quelques heures, je ne demande pas grand-chose, non ?

Les deux bombes finissent leur spectacle trois musiques plus tard. Je me dépêche de me lever pour aller à l’encontre de celle qui a su me charmer. Excité comme jamais !

— Tu as vraiment envie de te prendre un râteau, me dit Seb avant d’apporter son verre à ses lèvres.

— Même pas peur. Je vais gagner, lui rétorqué-je en jouant des sourcils.

Il lève les yeux au ciel.

— La jolie blonde ne t’intéresse plus ?

— Je ne cherche même pas à tenter quoique ce soit. Tu vas perdre ton temps.

Je ricane.

— Tant pis pour toi si tu passes le reste de la soirée seul. Moi, je compte bien me faire plaisir.

Trop sérieux ce mec !

Souriant, je zigzague rapidement entre les tables et me pointe devant elle. Je la déshabille du regard. Elle a de magnifiques yeux vert émeraude qui partent en amande. Ses cheveux sont plutôt auburn que roux, mais à la lumière des spots, ils dégagent quelques reflets plus clairs. Sa bouche est pulpeuse, sublimée par une touche de gloss rose pailleté et ses seins… putain ! Je les aime déjà.

— Tu n’as rien de mieux à faire que de mater ma poitrine, aboie-t-elle en posant ses mains sur ses hanches.

Je sursaute.

— Euh… désolé.

Je lève la tête et plonge mon regard dans le sien qui me lance des éclairs.

Concentre-toi, bordel !

— Je me demandais si tu voulais prendre un verre avec moi ? Ça te dit ?

Elle tourne son visage vers sa copine et pouffe de rire. La seule réponse qu’elle me donne c’est un doigt d’honneur. C’est bien la première fois que l’on me fait un truc pareil. Mais ce n’est pas ça qui va m’arrêter.

— Sympa ta réponse. J’en déduis que c’est un oui ?

— Trouve-toi quelqu’un d’autre, pauvre mec ! Je ne fréquente pas de chauds lapins comme toi !

Je réplique du tac au tac :

— Ah ouais ? Et qui te dit que je suis un chaud lapin ? Tu es bien insolente.

Elle soupire et s’éloigne. Putain ! Quel caractère de merde ! Je n’ai jamais vu une fille aussi dure et froide. Je ne vais pas me laisser faire. Seb n’aura pas raison. Je ne me prends jamais de râteaux. Je ne vais pas dire que je suis le mec le plus merveilleux de la planète, mais je ne suis pas à me plaindre. J’ai un physique qui plaît généralement aux meufs.

Je cours après elle et la rattrape en chopant son poignet. Elle me flanque une gifle en plein visage, ce qui fait rire la moitié des clients du pub. Quelle humiliation ! Décidément ce n’est pas ma journée.

— Je t’ai dit de me foutre la paix. Tu n’as pas compris ?

Elle me dévisage froidement. Elle est prête à exploser comme une dynamite. Bizarrement, j’adore ça. Elle a un sacré tempérament. Tout pour me plaire.

J’éclate d’un rire nerveux en portant ma main sur ma joue :

— Continue de me résister, ça m’excite davantage.

Sa mâchoire se crispe. Si je reste encore une seconde devant elle, je sens que je vais me reprendre une gifle. Je recule d’un pas, pour éviter une deuxième humiliation et ne la lâche pas des yeux. Elle secoue la tête en ricanant nerveusement puis me gratifie d’un deuxième doigt d’honneur. Super !

— J’ai un mec ! Dégage de mon chemin.

— Ah ouais ? Et où est-il ton mec ?

Je fais semblant de chercher autour de moi puis rive de nouveau mon regard sur cette diablesse sexy. Un silence s’installe, ce qui a l’air de la mettre mal à l’aise. Elle ment, c’est évident. Ses joues sont devenues toutes roses.

— Des connards comme toi, j’en vois chaque jour. Vous avez tous la même idée en tête. Baiser, baiser, baiser.

Sur ce coup-là, elle n’a pas tort, mais comment résister à un tel bijou ? Son corps fait rêver.

— En réalité, tu n’as pas de mec.

— Écoute… tu devrais arrêter de me faire chier, dit-elle en approchant son visage vers le mien. Si tu ne veux pas voir ta tronche de beau gosse défigurée, tu ferais mieux de passer ton chemin. Mon mec risquerait de ne pas te louper.

Et elle insiste sur le fait d’avoir un mec !

— Dommage… on aurait pu passer une bonne soirée.

Je lui lance un petit sourire avant qu’elle tourne les talons. Aucune réaction. Bordel ! Fait chier ! J’en connais un qui va se foutre de ma gueule.

Je rejoins Seb qui retient son rire. J’engloutis le reste de ma bière et mets mon cuir.

— Je te l’avais dit…

— Oh, c’est bon ! Ne commence pas, Seb. On dégage d’ici.

Les regards sont toujours rivés sur moi. Ma mauvaise humeur a de nouveau refait surface. J’ai vraiment eu la poisse aujourd’hui. Vanessa qui me largue et cette fille qui n’a pas pris le temps de connaître mes exploits sexuels. Je crois qu’il est l’heure d’aller me coucher. De toute façon, mon érection a fondu comme une glace laissée un moment en plein soleil. Je n’ai plus rien à faire ici.

Chapitre 2 :« Elle me dit »(Mika)

Zoé

Depuis mon adolescence, je savais que ma poitrine serait l’attraction numéro un des hommes.

À huit ans, les médecins m’ont diagnostiqué une puberté précoce, ce qui m’a contraint à suivre une alimentation spécifique afin de me limiter à l’exposition des perturbateurs endocriniens.

Un an plus tard, j’ai eu des injections d’hormones pour bloquer ma puberté. À côté de cela, je devais toujours faire attention à ce que je mangeais. Je me suis privée de sucreries, ce qui n’a pas souvent été facile, d’autant plus que ma sœur faisait exprès de me narguer en s’empiffrant à longueur de journée de barres de chocolat.

À onze ans, après l’arrêt des injections, j’ai eu mes règles et petit à petit mes seins gonflaient à vue d’œil. À un certain moment, j’ai cru qu’ils allaient exploser. Ma sœur me disait toujours que j’avais cet avantage pour faire tomber les hommes à mes pieds, mais ce fut tout le contraire. Ça m’a plutôt attiré des ennuis. Douleur dans le dos, difficulté à courir, aucun soutien-gorge à ma taille et des remarques salaces venant de gros connards.

À dix-sept ans, j’ai eu ma première relation sexuelle. J’étais folle d’un garçon depuis un an et je croyais qu’il avait des sentiments pour moi. En réalité, il était passionné par ma poitrine. Ma vie amoureuse est un échec total. Plusieurs fois, j’ai eu l’idée d’avoir recours à la chirurgie afin d’enlever une taille de bonnet. C’est peut-être un plaisir pour les hommes, mais pas pour moi.

Je sors furieuse du « Hard Rock Café », le pas pressant. Ce connard m’a mis hors de moi. Prendre un verre avec moi ! Mais oui, bien sûr ! Tout ce qu’il voulait, c’était jouer avec mes sacrés atouts, comme tous les mecs qui essaient de m’accoster. Certes, il était vraiment séduisant, mais sur son front était écrit « baiseur de Paris ». Les yeux bleu clair tels un jour de ciel ensoleillé, un corps de rêve bien sculpté qui fait mouiller toutes les filles, d’une taille moyenne et une tignasse brune un peu en pagaille qui donne envie de plonger nos mains dedans. Le mec qui semble parfait, surtout pour un coup d’un soir. Mais stop ! Ce mec n’est pas pour moi. Il voulait simplement jouer avec mes seins. J’ai une overdose de ce genre de types !

Crétin !

— Zoé ! Attends-moi ! hurle ma sœur en courant derrière moi.

— Non ! Je n’ai pas envie de croiser de nouveau ce connard !

Je traverse le boulevard Montmartre sous une pluie battante et sprinte jusqu’au sous-souterrain du métro.

— Arrête de réagir comme ça !

Je stoppe mes pas à la fin des marches d’escalier et tourne la tête vers elle, complètement furieuse. Elle est essoufflée et rouge écarlate.

— Alors, qu’est-ce que je dois faire ? M’envoyer en l’air avec tous les mecs qui rêvent de passer un moment avec ma poitrine ?

Elle se place devant moi et pose ses mains sur mes épaules.

— Pourquoi tu gâches ta vie comme ça ? Ce mec ne pensait peut-être pas à…

— À me baiser ? Bien sûr que si !

— Sors de ta carapace ! hausse-t-elle la voix. Tu sais…

Je la coupe :

— Arrête ! Je ne veux plus rien savoir. Je connais ton discours par cœur. Ça ne sert à rien de me le rabâcher.

Ma gorge me brûle d’avoir crié. Je lui dégage ses mains de mes épaules. J’ai le cœur à vif. Je sais qu’elle désire que je sois heureuse en amour. Plusieurs fois elle a essayé de me sortir de ma bulle, mais c’était sans succès. Elle me dit souvent que si je ne m’ouvre pas, je risque de passer ma vie seule. J’ai l’impression que c’est ce qui m’est destiné.

Je me dirige vers le quai du métro et attends assise sur un banc, en balançant mes jambes d’avant en arrière. Alicia prend place à côté de moi en poussant un soupir exagéré.

— Tu me fais peur parfois, dit-elle en prenant une pointe d’inquiétude dans sa voix. Tu es tout le temps seule, tu ne sors jamais sauf pour faire des spectacles et ça fait des lustres que je ne t’ai pas vue heureuse.

Son regard est anxieux. Je suis prête à lui dire de se taire, mais mes lèvres se mettent soudainement à trembler. Les larmes embuent ma vision. Tout ça, je le sais. J’ai l’impression d’être un ours qui hiberne dans sa grotte toute l’année. Hormis la danse, je n’ai pas d’autres occupations. Pour financer notre appartement, je travaille en tant que serveuse dans un café qui se trouve dans le septième arrondissement de Paris et le reste du temps, je le passe devant la télévision en matant toutes les séries en boucle que propose Netflix.

Alicia m’enveloppe dans ses bras et m’embrasse le front. Je réalise malgré tout qu’elle m’a toujours apporté son soutien et que je n’ai jamais été reconnaissante pour ses attentions chaleureuses.

Les pupilles submergées de larmes, je lui chuchote :

— Je n’arrive pas à faire confiance aux mecs.

J’admets que je suis têtue et que je m’obstine à rester seule. Mais quand on a eu plusieurs déceptions amoureuses, comment faire pour se relever ?

Elle plonge ses yeux inquiets dans les miens :

— S’il te plaît, fais-moi plaisir. Bouge un peu. Ouvre-toi aux autres et tu t’apercevras qu’ils ne sont pas tous à mettre dans le même panier.

— Mais…

Elle pose son index sur mes lèvres et renchérit calmement :

— Je ne veux plus lire de tristesse sur ton joli visage. À présent, je vais reprendre ta vie en main et tu ne la verras plus de la même façon.

Je secoue la tête en pleurant et riant en même temps. J’essaie de ravaler mon chagrin. Cette fille est une perle, même si parfois elle peut être agaçante à se mettre dans le rôle de notre mère.

Alicia est ma sœur ainée de deux ans. Contrairement à moi, elle est beaucoup plus déterminée et sûre d’elle. Elle ne me ressemble pas du tout, ce qui est normal puisque j’ai été adoptée à l’âge de trois ans par sa famille. Son physique se rapproche à celui d’une mannequin. Elle a de longs cheveux blonds. Sa silhouette est longiligne et svelte. Elle est très jolie et fait craquer beaucoup de mecs par ses magnifiques yeux bleu clair.

Elle ouvre la bouche pour s’exprimer, mais le métro arrive à ce moment-là. Nous nous levons et rentrons à l’intérieur qui est noir de monde.

— On en reparlera très bientôt, me murmure-t-elle à mon oreille.

Comme réponse, je lui souris.

Je ne suis pas certaine de lui promettre de changer maintenant. Pas du jour au lendemain. Alicia accorde facilement sa confiance à des étrangers, mais moi, je suis différente d’elle. Je reste toujours sur mes gardes. Et pourtant, je rêve tellement de lui ressembler, de m’ouvrir au monde et de me faire des amis. J’en ai très peu. Je peux les compter sur les doigts de ma main.

Quinze minutes plus tard, nous arrivons chez nous. Alicia insère la clef dans la serrure, appuie sur l’interrupteur du couloir pour éclairer et crie comme une hystérique :

— Oh ! Mon Dieu ! Quelqu’un est venu cambrioler notre appartement !

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Cambrioler ? Mais, ça ne peut pas être possible puisque la porte n’a pas été forcée.

Nous nous aventurons dans la pièce principale et d’un coup j’explose de rire. Bon, j’avoue que ce n’est pas drôle, car nous allons devoir ramasser tous les dégâts de Stitch, le chaton que j’ai recueilli il y a un mois. Un sac poubelle a été éventré et tous les déchets sont tombés à terre.

— C’est ton chat, lance ma sœur en me fusillant du regard. Tu te débrouilles !

— Je te signale que tu l’aimes autant que moi.

Je lui tire la langue et cherche après Stitch.

En rentrant un soir après mon travail, j’ai découvert un chaton tout noir sans famille qui était maigre comme un clou. J’ai eu pitié de voir cette petite bête affamée. Alicia n’était pas très contente sur le coup, mais elle s’est vite fait à l’idée qu’il me fallait une compagnie.

— Ah ! Le voilà ! m’exclamé-je en apercevant sa petite tête.

Je grimace en le prenant. Il vient de faire pipi dans l’évier.

— Beurk. Ça sent mauvais.

Alicia affiche également une tête de dégoût.

— Tu n’es pas gentil ! Pipi, c’est ici, dis-je à Stitch en lui montrant sa litière.

Je le pose et sors le balai afin de ramasser les dégâts. Et bien sûr, ma sœur a déjà disparu dans la salle de bains. Je marmonne quelques grossièretés à son égard et m’abaisse en prenant le rôle de Cendrillon.

— Je t’ai entendue, s’écrie-t-elle. Voilà ce que c’est de recueillir un chat sauvage !

Je lève les yeux au ciel. De toute évidence, ça ne sert à rien de répliquer. Alicia adore Stitch, mais simplement pour lui faire des câlins.

Après avoir nettoyé le sol puis l’évier, j’entre dans ma chambre et retire mes vêtements de scène. J’enfile une nuisette grise en coton, défais ma longue tresse et coiffe ma chevelure toute bouclée. Alicia a raison. Lorsque je me regarde à travers le miroir sur pied, mon visage a perdu tout éclat. Il est terne et triste.

Je n’ai pas toujours été comme ça. Ma famille adoptive a tout fait pour mener au mieux à mon bonheur. À l’âge de dix ans, ils m’ont avoué que mes parents ont eu un accident de voiture et qu’ils sont morts sur le coup. J’avais dix mois quand cette tragédie s’est produite. Les parents d’Alicia m’ont tout le temps considéré comme leur propre fille. Je les aime énormément. Ils me manquent. Ils sont partis vivre à plus de 800 kilomètres de Paris. Cela dit, j’essaie de vaincre la mélancolie qui s’est infiltrée en moi en me disant que je les reverrai bientôt. Oui, d’ici un mois et demi, je passerai mes vacances dans le Sud. Je pourrais de nouveau refaire de gros câlins à mon père et papoter avec ma mère.

J’attrape Stitch qui vient de grimper sur le lit et sors de la chambre. Alicia a sa tête dans le frigo. Elle porte un mini short noir et un débardeur assorti.

— Il reste une pizza et deux bières. Ça te dit ?

— Parfait.

Je me pose sur le canapé, Stitch sur mes genoux. J’allume la télévision. Je sais ce qu’il me reste à faire pour décompresser : regarder un nouvel épisode de ma série fétiche.

— Tiens, ta bière.

— Merci.

— Et je n’en ai pas fini avec toi, s’exclame-t-elle en retournant à la cuisine. Il y a de grandes chances pour que l’on repère de beaux mecs célibataires demain et je te prie de croire que l’on ne va pas se priver.

Je soupire.

— Ce n’est pas la peine de soupirer. J’ai dit que j’allais changer ta vie.

Je secoue la tête en caressant Stitch. Changer ma vie ! Comme si c’était elle qui allait trouver mon bonheur.

Je lui dis en mettant en route Netflix :

— Je te signale que nous devons distraire les invités simplement par notre spectacle. Nous ne sommes pas là pour draguer.

Elle s’assied sur le canapé et esquisse d’un large sourire.

— Il y a plus de cinq cents personnes. Il y a bien des célibataires dans le lot… à moins que le marié me frappe dans l’œil.

Je lui fais les gros yeux. Non, mais sérieusement, elle déconne ?

— C’est bon, je plaisante, ricane-t-elle en me donnant un coup de coude sur mon bras. Je ne suis pas assez folle pour m’embarquer dans une situation rocambolesque. Mais j’ai le pressentiment que l’on va trouver chaussure à notre pied.

Elle boit sa bière au goulot et la pose sur la table basse.

— Arrête de dire n’importe quoi.

— Mais je ne dis pas n’importe quoi !

Je lève les yeux au ciel.

— Ouais… bien sûr. Bon, maintenant, tais-toi ! Je veux regarder ma série.

— Tu m’exaspères. Je te promets que demain je te trouve un mec.

Elle m’embrasse la joue et se lève rapidement du canapé. Je n’ai même pas envie de répliquer. Elle va perdre son temps. Tant pis pour elle, je l’aurais prévenue.

Je mets en route la série « You » et me plonge immédiatement dans la fiction. Rien de tel pour me détendre. J’aime le personnage de Joe Goldberg. Un psychopathe sexy. Je n’aimerais pas me retrouver face à face avec cet homme, mais il est beaucoup plus intéressant que ce « baiseur de Paris ». Au moins il ne viendra pas me faire chier puisque c’est un personnage fictif.

Connard de baiseur de Paris.

Chapitre 3 :« Parle à ma main »(Fatal Bazooka feat Yelle)

Adrian

J’ai l’habitude d’être en charmante compagnie le vendredi soir, mais pour une fois, je suis reparti seul. Dans un sens, cela m’a permis de passer une nuit tranquille à rêvasser de cette jolie rousse au caractère bien trempé. À défaut d’être dans son lit. Quel dommage ! Elle me plaisait bien.

Je ne sais pas pourquoi, mais le fait qu’elle me résiste m’a exalté davantage. Je regrette de ne pas avoir insisté de plus, j’ai peut-être loupé quelque chose. Cela dit, nous n’étions pas faits pour prendre le même chemin. Un mec ! OK, elle n’est pas célibataire, mais pourquoi ai-je le pressentiment qu’elle m’a menti ? Et pourquoi suis-je encore en train de penser à cette fille que je ne reverrai plus ? C’est dingue ! Ça ne tourne pas rond dans ma tête. Je crois que sa paire de gros nichons m’a ensorcelé. Si vraiment elle m’a dit la vérité, alors son mec a une chance d’enfer. Il doit bien s’amuser. Mais cessons de penser à elle. J’aime fantasmer, mais si le rêve ne peut pas se réaliser, il vaut mieux faire une croix rapidement sur cette imagination perverse.

Je viens d’arriver sur la place du Trocadéro après avoir mis quinze minutes pour me garer. Le soleil n’est pas au rendez-vous, mais le principal c’est qu’il ne pleut pas. Nous sommes mi-juin, la saison propice pour immortaliser des moments de bonheur. Planning complet jusque fin août pour des shooting de mariage. Mes journées s’annoncent surchargées.

Seb se précipite pour saluer les heureux mariés. Je le suis en prenant le temps, mon appareil photo dans les mains. Je jette un coup d’œil autour de moi au cas où j’apercevrais une jolie déesse. Malheureusement, elles sont toutes accompagnées, sauf peut-être une qui contemple la tour Eiffel, les bras appuyés sur le mur en béton. Elle a de ravissantes jambes très fines et une jupe fleurie qui virevolte légèrement. Ses cheveux bruns ondulés dansent au gré du vent. Elle se retourne. Elle est jolie, mais trop sage pour moi. Je ne crois pas que c’est encore aujourd’hui que je trouverais une charmante demoiselle.

— Adrian ! Qu’est-ce que tu fous, hurle Seb en levant une main en l’air. On n’a pas la vie devant nous !

— C’est bon ! J’arrive !

Il me toise froidement. Je ravale un sourire et salue les mariés. La jeune femme porte une robe ivoire qui semble avoir couté la peau des fesses, incrustée d’un million de strass. Un diadème envahissant orne sa chevelure brune et un collier de diamants recouvre pratiquement tout son cou. L’époux quant à lui, est vêtu d’un costume gris clair plutôt simple, mais ce qui me frappe ce sont ses chaussures vernies à effet peau de crocodile. Drôle de goût !

— C’est parti, s’exclame Seb.

Il dirige les mariés sur les parapets de parvis. Une jeune femme brune apporte à la mariée un énorme bouquet de ballons rouges et blancs gonflés à l’hélium. Seb prend plusieurs clichés et je fais de même sous un autre angle. Le panorama est tout simplement splendide. Il donne droit d’admirer la tour Eiffel ainsi que la célèbre fontaine de Varsovie, pourvue de canons à eau et offrant un spectacle aquatique grandiose.

La séance dure une bonne trentaine de minutes, mais nous ne nous attardons pas à cause du temps qui se dégrade à vue d’œil.

— Parfait, dit Seb, nous allons continuer le shooting à la salle.

Les mariés acquiescent, descendent les marches de la place et entrent dans une Excalibur blanche dont l’intérieur est recouvert de cuir rouge. La voiture s’engage sur la route et les invités les suivent en klaxonnant.

— Dépêchons-nous, soupire Seb en observant les nombreux cumulus gris. Avant qu’une belle averse s’abatte sur notre tête.

Je me mets à rire, le regard posé sur son épaule.

— Ce n’est pas la pluie qui vient de s’abattre sur toi.

— Putain ! Saletés de pigeons ! Ils n’ont pas trouvé mieux que de chier sur ma chemise ? râle-t-il en s’inspectant.

— À croire que non. Elle devait manquer de couleur.

Il me foudroie du regard, ce qui me fait ricaner davantage.

— Je n’ai même pas le temps de me changer. Super ! Ça fait vachement sérieux !

— C’est simplement un caca d’oiseau. Il n’y a pas mort d’hommes.

— Mais bien sûr ! Vas-y, moque-toi !

Je pointe mon index vers moi :

— Qui ? Moi ? Je n’oserais jamais.

Et je pouffe de rire à nouveau.

J’esquive de justesse à un coup de pied. J’aime souvent le charrier. C’est comme ça depuis l’école primaire. Mais c’est ça qui a créé cette superbe amitié. Vingt ans qu’il me supporte et il n’est pas près de me voir déguerpir.

***

Nous avons quitté Paris pour nous rendre à Sarcelles, là où les mariés ont loué un lieu hors du commun.

Garés sur un parking privé, nous nous aventurons à l’intérieur d’une gigantesque salle. Je la connais un peu, puisque nous sommes déjà venus deux fois pour faire des shooting photo. Elle est inspirée de la décoration des palais vénitiens, équipée de spots et de lustres en cristal. Une allée habillée d’un long tapis rouge accueille les convives de la fête et sur chaque côté se trouvent de nombreuses tables rondes, chacune embellie d’une magnifique nappe ivoire ainsi que d’un vaisselier de luxe.

Les invités se dirigent vers une table immense où est servi le vin d’honneur. Je positionne mon appareil photo devant mes yeux afin d’immortaliser ce moment de détente et de joie qui se dégage dans la salle. Ce mariage est vraiment bourgeois. Chaque personne ici présente est vêtue de vêtements très élégants et chics.

Je repère deux jeunes filles, chacune habillée d’une robe noire pailletée. Bordel ! J’ai l’impression de rêver. Mon cœur se met à battre aussi vite qu’un robot de cuisine mis à une vitesse maximale. Mais non, je ne rêve pas ! Même de dos, je reconnais la bombe qui m’a fait fantasmer hier soir.

Je la détaille de la tête aux pieds. Elle a toujours cette tresse qui me donne des idées. Son corps est parfait, ses jolies jambes sont recouvertes de collants transparents à effet pailletés et elle est chaussée de ballerines noires aussi scintillantes que tout le reste de sa silhouette. Quel bonheur de la retrouver !

Quand elle se retourne, je vois la scène au ralenti comme dans un film. Ses dents blanches étincellent à la lumière des lustres, un visage rayonnant et une paire de nichons qui émoustillent mon sexe. Je suis frappé par sa beauté. Mais son sourire s’efface lorsqu’elle pointe son regard dans ma direction. Merde ! Ça ne sent pas bon !

— Putain ! Mais ce n’est pas vrai ! Pas lui ! maugrée-t-elle en posant brusquement sa coupe de champagne sur la table.

J’observe autour de moi comme un pauvre con, pensant que ce n’est peut-être pas pour moi ce message. Cependant, je sais qu’il m’est adressé et qu’une fois de plus, je viens de me faire remarquer. Tous les invités m’étudient étrangement. J’ai l’impression que mes baskets sont collées sur le sol par de la glu. Je suis raide comme un piquet.

— Ce n’est pas possible ! J’ai la poisse ! s’exclame-t-elle en me lançant un regard meurtrier.

Super ! cette fille m’en veut vraiment. Mais bordel ! Pourquoi autant de haine ?

Je suis prêt à avancer vers elle, mais Seb intervient et me pousse vers les vestiaires.

— Tu as intérêt à bien te tenir, me prévient-il sur un ton assez froid.

— Je n’ai rien fait, moi. C’est elle qui a crié comme une cinglée.

— Peut-être, mais je te connais. Tu vas essayer de lui tourner autour pour obtenir ce que tu veux.

Je fais une légère grimace pour me moquer de lui. En réalité, il me connaît trop bien.

— Adrian, soupire-t-il. Ne fais pas le con !

— Tu exagères ! Comme si j’allais me faire remarquer. Tu sais bien que ce n’est pas mon genre.

Je fouille la salle des yeux, espérant la retrouver. Putain. Où est-elle ? Elle a disparu. Bordel ! J’ai une sacrée envie de lui parler, mais également de la provoquer. Son côté rebelle est en train de me rendre dingue.

— Arrête de la chercher comme ça ! Tu n’as toujours pas compris qu’elle n’en a rien à foutre de ta gueule ? hausse-t-il la voix.

Son expression est grave. Je relève un sourcil, ne comprenant pas sa réaction. Je trouve qu’il exagère un peu.

— Eh ! C’est bon, calme-toi ! C’est toi qui es en train de nous faire remarquer je te signale.

Il serre les dents et les poings. Non, mais sérieusement ? Il me prend pour qui ? OK, je ne vais pas lui obéir, mais je saurai être raisonnable. Je ne vais pas lui sauter dessus. Enfin, si elle le désire, je lui ferai plaisir.

— Continue à prendre des photos des invités ainsi que de la décoration de la salle.

Je soupire fortement.

— Ne fais pas le con ! Je n’ai pas envie que l’on prenne une mauvaise réputation tout ça parce que tu veux te taper une invitée.

Je lui dirais bien d’aller se faire foutre, mais je me tais. C’est vrai qu’il a raison. Je veux qu’elle m’invite dans son lit. Ce n’est pas ma faute si elle est hyper sexy.

— Allez… arrête de te distraire et fais ton taf. Sois sage un peu.

Je ricane. Je vais finir par l’appeler « maman ».

Je souffle un bon coup puis retourne sur mes pas. Je ne sais pas comment je vais faire pour la chasser de ma tête. Je n’ai jamais eu affaire à une tigresse de ce genre. Son déhanchement sexy d’hier soir m’a réellement fait perdre la tête. Je suppose que si elle est ici, c’est pour faire une représentation du même genre. Oh purée ! Je vais devenir fou !

Je ferme les yeux un instant pour me chasser cette tigresse de mon imagination et finis par obéir à Seb en prenant des photos de la salle et des invités. Au bout d’un certain moment, je sors pour aller fumer. Belle connerie d’avoir repris. J’avais réussi à ne pas toucher à une cigarette pendant un an.

Quand Léa, mon ex, est partie de notre appartement, je me suis mis de nouveau à fumer comme un pompier. Je me suis souvent remis en question. Pourquoi m’a-t-elle trompé ? Qu’est-ce que cet homme lui apportait de plus que moi ? L’amour ? Le fric ? Pourtant, avec moi, elle obtenait tout ce qu’elle désirait. Je l’ai emmenée plusieurs fois en voyage sur des îles majestueuses, des bijoux elle en avait plein à craquer et ne parlons pas de sa garde-robe ainsi que de sa collection de sacs à main. J’étais toujours aux petits soins pour elle et je ne pense pas que côté sexe elle devait se plaindre. Deux ans d’amour intense et voilà le résultat !

Un sentiment de mélancolie s’abat sur moi soudainement. J’écrase ma clope à terre. J’ai réussi à faire un trait sur elle, mais me remémorer des souvenirs avec cette femme me fait mal au cœur. J’ai l’impression d’avoir gâché deux ans de mon existence.

J’entre de nouveau dans la salle. Immédiatement, je repère la jolie rousse près des coulisses. Nos regards se rejoignent. Même d’ici, je peux voir la haine qui s’infiltre dans ses yeux. Elle ne baisse pas la tête. Et j’ai décidé que je ne le ferai pas non plus. Je crois que je deviens carrément fou à vouloir jouer au chat et à la souris avec cette nana. D’habitude, je n’ai pas besoin de le faire. Mais le fait qu’elle m’a rejeté me pousse à comprendre pourquoi elle ne veut pas passer du temps avec moi.

L’objectif placé devant mon visage, je ne perds pas une miette de sa silhouette. Un flash apparaît. Puis deux… trois… quatre… Mon appareil photo va être saturé. Seb va m’engueuler d’avoir fait plus de photos d’elle que le reste de la salle. Tant pis. Je ne peux pas louper cette occasion. Je veux un souvenir de cette fille au cas où je ne la verrais plus.

J’avance vers elle lentement. Je la prends sous tous les angles, sans oublier de faire un gros plan sur sa poitrine. Quel trésor, nom de Dieu ! Plus j’approche et plus elle semble furieuse. Ses narines sont dilatées, ses yeux me lancent des éclairs. Elle est trop craquante.

— Salut, fais-je en jouant des sourcils.

Elle me répond du tac au tac :

— Va te faire voir !

Je reste bouche bée un instant. Même en prenant un ton cassant, je trouve sa voix très sexy.

— Tes parents ne t’ont pas appris la politesse ?

Elle se met à grogner comme une lionne. Son visage est rouge pivoine. Si elle dit vrai, son mec doit en voir de toutes les couleurs dans son pieu.

Je lui tends la main pour la saluer :

— Je me présente, je m’appelle Adrian et…

— Et tu vas me faire le plaisir de dégager de ma vue, me coupe-t-elle en se reculant.

Waouh ! Bornée, têtue, agressive, mauvaise. Pourquoi réagit-elle comme ça ? Cette fille a un sacré problème.

— Tu es allergique aux mecs ?

Ses pupilles se noircissent.

— Je suis allergique aux pauvres cons comme toi. Une baffe, ça ne t’a pas suffi ?

Très bien, mademoiselle ! Je peux entrer dans ton jeu s’il faut. Je vais devenir chiant.

— Tu peux m’en mettre autant que tu veux, ce n’est pas ça qui m’arrêtera.

— Tu es vraiment bizarre comme mec.

— Et toi, tu es incroyablement… excitante.

Je joue des sourcils, ce qui lui fait lever les yeux au ciel.

— Tu me saoules ! Vas-y, parle à ma main, broche-t-elle.

Je me retiens d’exploser de rire pour ne pas l’énerver de plus.

— Tu devrais passer ton chemin. Tu ne m’intéresses pas !

— Ah oui ? Et pourquoi ? Tu ne me connais pas. Tu ne sais pas ce que tu loupes.

Oh oui, jolie tigresse ! Je pense que tu aurais pu prendre ton pied avec moi !

Elle est prête à tourner les talons, mais sa copine apparaît devant nous, tout sourire.

— Salut ! On s’est vus hier soir ? Je ne me trompe pas ? me demande-t-elle en me serrant la main.

— Oui, on s’est vus. Je m’appelle Adrian, photographe chez « Rebel’Photo ».

— Moi, c’est Alicia et je te présente ma sœur Zoé.

Zoé et Alicia. Deux sœurs bien charmantes. Surtout la petite tigresse qui me regarde sauvagement.

— Je te maudis, dit Zoé à Alicia tout bas, mais assez fort pour que je l’entende.

Pleine de colère, Zoé s’élance vers les vestiaires, mais Alicia la rattrape par le bras. Elle se met à hurler comme une furie.

— Lâche-moi. Parle avec lui si tu en as envie, mais moi ça ne m’intéresse pas !

Tout compte fait, je me demande si je ne vais pas plutôt me taper sa sœur. C’est incroyable le tempérament que détient cette fille. Pour réagir de cette façon, c’est qu’elle a eu de mauvaises surprises dans sa vie. OK, sa poitrine me fait de l’œil, mais tout même ! Je viens de faire l’effort de me présenter et elle m’envoie sur les roses. Vraiment pas sympa.

Alicia marmonne quelque chose au creux de l’oreille de Zoé tandis que Seb se pointe devant moi. Il fronce les sourcils.

Oh ! Merde ! Il va me maudire alors que je n’ai rien dit.

— Je te jure que je n’ai rien fait, m’exclamé-je pour me justifier.

— Tu n’es pas sortable ! Je t’avais dit de ne pas lui tourner autour et tu fais tout le contraire.

— Mais c’est la vérité !

— Ouais, c’est ça ! Je vais te croire.

Je souffle tandis qu’il pivote afin de parler aux filles :

— Excusez-nous, mesdemoiselles. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais je vous prie de nous excuser. Nous allons reprendre notre travail. N’est-ce pas, Adrian ?

Il se retourne sur moi, les yeux ombrageux. Je reste silencieux, mais il doit deviner que j’ai envie de l’assassiner.

— Il ne s’est rien passé, dit Alicia. C’est ma sœur, elle…

— Arrête, Alicia ! Je n’ai rien fait, la coupe Zoé.

— Bon… OK. Il est temps de monter sur scène de toute façon.

— Maintenant ? demande Seb, le visage rayonnant.

Alicia hoche la tête pour confirmer.

— Est-ce possible que je vienne avec vous pour faire quelques clichés ?

— Oh… euh… oui. Pas de souci, répond-elle en lui lançant un magnifique sourire.

Alicia se dirige vers les vestiaires. Seb la suit. Je n’y crois pas ! Si lui a le droit de s’approcher de ces deux superbes créatures, alors je ne vois pas pourquoi, moi, je ne le ferais pas.

Le visage de Zoé fulmine toujours autant. Et comme si elle avait lu dans ma pensée, elle clame :

— Même pas en rêve ! On n’a pas besoin de deux photographes.

Oh ! Mais si tu crois que c’est ça qui va m’arrêter, Zoé, tu peux te mettre le doigt dans l’œil.

Je la suis sans m’empêcher de reluquer son délicieux petit cul qui remue au rythme de ses pas. Je l’entends marmonner des mots qui sont sûrement des insultes à mon égard puis d’un coup, elle se retourne brusquement, me flanque une gifle et ferme la porte des coulisses sauvagement. La vache ! Qu’est-ce que c’est que cette tigresse ? Elle n’y est pas allée de main morte. Elle me donne encore plus envie d’entrer dans ce jeu. L’adrénaline coule à flots dans mes veines. J’adore ça, putain !

Devrais-je consulter un docteur ?

La salle plonge dans une ambiance tamisée quelques minutes plus tard. Seule la scène est éclairée par de petites lumières dorées. Seb se positionne sur un côté, prêt à photographier la chorégraphie des filles tandis que les invités se rapprochent lorsque la musique démarre. Encore du Muse, mais cette fois-ci la mélodie est moins entraînante qu’hier soir. Il s’agit de « Unintended ». Excellente chanson.