A la branche du coudrier - Marie Dupont - E-Book

A la branche du coudrier E-Book

Marie Dupont

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Beschreibung

"À LA BRANCHE DU COUDRIER" est un recueil de textes en quatre parties: LA BROUILLARD, LES GIBOULÉES, L’ÉCLAIRCIE ET LES VENTS Chaque thème représente un tournant déterminant de mon parcours. Les textes du BROUILLARD ont été écrits lors d’un épuisement professionnel et ont été l’élément déclencheur de mon écriture. Dans la seconde partie, LES GIBOULÉES, je partage les émotions immenses liées à la rencontre de mes parents biologiques. Les deux autres thèmes, L’ÉCLAIRCIE ET LES VENTS traduisent mes états d’âmes et mes réflexions sur la vie. J’ai longtemps laissé dormir mes mots Ils étaient trop, trop Trop menaçants Trop encombrants Je les ai cachés sous l’oreiller Trop fatiguée Pour les réveiller Je les partage à présent


À PROPOS DE L'AUTRICE

Marie Dupont est née est adoptée à la Miséricorde de Montréal. Elle a vécu sa petite enfance à Chicoutimi et par la suite à Sainte-Foy, en banlieue de Québec. Elle est diplômée d’un baccalauréat en enseignement à l’Université Laval. Mère de deux enfants, elle vit à présent en bigénération avec son fils aîné et ses deux petits-enfants à Lac-Beauport.Les mots l’ont toujours accompagné, soit par la lecture ou l’écriture. Marie est une autodidacte. Un épuisement professionnel a provoqué son écriture. À travers cette avalanche de mots a émergé un besoin vital d’aller à la recherche de sa famille biologique. Elle a laissé dormir ses textes pendant vingt ans.

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Seitenzahl: 44

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Marie Dupont

 

À la branchedu coudrier

Recueil de texte

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Brouillard

Les Giboulées

L’Éclaircie

Les Vents

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour commentaires ou pour commander : [email protected]

Couverture et mise en page : Ecoffet Scarlett

Toute représentation partielle ou totale est interdite sans le consentement explicite de l’auteure.

La révision linguistique de cet ouvrage est assurée par Stéphanie Brière.

Cette publication est dirigée par :

Téléphone : 418-271-6578

Courriel : [email protected]

Site web : editionsenoya.com

 

 

Les quatre thèmes de mon recueil de textes sont reliés à la nature.

Je recherchais un titre pouvant illustrer ces quatre éléments : Le brouillard, Les giboulées, L’éclaircie et Les vents.

Je me suis rappelé que pendant mon enfance, une branche était fixée sur une poutre de la galerie arrière de la maison.

C’était une branche de coudrier.

 

Le coudrier (corylus avellana) est un des rares arbres qui aient conservé leur réputation magique. Il est encore l’arbre des sourciers après avoir été celui des alchimistes et des médecins.

Il nous aide à découvrir, en nous et les autres, ce qu’il y a de plus profond.

C’est un arbre souple qui ressent intimement les énergies qui l’entourent, s’y adapte avec sagesse et les tempère.

 

Cette branche a été oubliée.

Nos ancêtres s’en servaient pour annoncer le temps.

Les insulaires de L’Isle-aux-Coudres partagent cette tradition commune : celle d’utiliser les branches de coudrier comme outil pour prédire le temps qu’il fera.

Encore de nos jours, cette méthode de météorologie populaire se transmet de génération en génération.

Texte tiré de Wikipédia

 

 

 

 

 

 

Pour moi les mots ne sont pas des instruments, ce sont des témoins qui connaissent mieux que moi ma propre histoire.

Citation tirée du livre Tu me rappelles un souffle

De Robert Lalonde et Jonathan Harnois

 

 

 

 

 

 

J’ai longtemps laissé dormir mes mots

Ils étaient trop, trop

Trop menaçants

Trop encombrants

Je les ai cachés sous l’oreiller

Trop fatiguée

Pour les réveiller

Il m’en a fallu du temps

Pour les dégourdir de ce long sommeil

Soulevant édredon et couvertures

J’ai réveillé mon écriture

 

Je les partage à présent

 

 

 

 

 

 

 

LE BROUILLARD

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La perte d’équilibre

 

 

J’ai déboulé au fond de moi.

Je n’avais aucune prise sur cette descente, elle m’a emportée, tel un séisme.

Quelquefois, mes ongles s’agrippaient aux parois de ce trou pour empêcher la chute.

Mes bras n’avaient plus la force de me hisser hors de ce précipice. Tout au fond de cette noirceur, cet enchevêtrement d’entrailles de ma terre, je suis allée à la recherche de mes racines enfouies.

Dans ces profondeurs, mon œil a été guidé par une faible lueur. À bout de force, j’ai suivi cette mince éclaircie.

Depuis, la surface est plus lisse, elle qui m’apparaissait si déroutante.

L’horizon aussi s’est transformé, les vents ont changé, ils sont plus doux, moins étouffants qu’avant.

 

 

 

 

Le grenier

 

J’ai suivi votre main, je l’ai prise pour m’aider à pousser la porte de ce grenier.

J’ai avancé d’un pas hésitant vers cette pièce inconnue, vers ce lieu si terrifiant pour moi.

J’ai franchi cette porte avec le sentiment de déjà vu, et en même temps, en éprouvant

l’angoisse de découvrir ses recoins poussiéreux, négligés et obscurs. Il m’en a fallu, des

détours, des ruses, pour me convaincre d’éviter de monter dans mon grenier.

Je ne reste pas trop longtemps pour éviter d’étouffer.

 

J’y reviens malgré moi, mes pas sont traînants pour éviter de réveiller la poussière.

Mon grenier est rempli d’objets disparates, anciens, récents, familiers et inconnus.

Je ne sais où regarder, je ne sais par quoi commencer. Ce lieu m’apprivoise

tranquillement, il prend des couleurs moins inquiétantes et ainsi j’évite de prendre la

fuite.

Près de la porte, j’ai aperçu un morceau cartonné, usé par le temps, sali par la poussière.

Je l’ai questionné pour qu’il me parle. Il est resté muet. Je me suis avancée un peu plus

loin dans l’angle de cette pièce jamais foulée par mes pieds.

J’y ai trouvé d’autres cartons et ceux-ci m’ont parlé.

Ils m’ont raconté une histoire, me rappelant le récit de ma vie.

 

J’ai vite fait une grande place à même le sol, j’ai poussé tous les objets,

tous les vêtements par de larges gestes des bras.

L’urgence de reconstruire ce casse-tête me poussait vers cet amalgame de morceaux de

vie.

Une par une, je me suis empressée d’accoupler ces images.

Cet assemblage si bouleversant faisait trembler mes mains.

Mes yeux débordaient de souvenirs, ce voile chaud permettait d’adoucir l’impact,

d’atténuer le choc.

 

Après de longues heures d’acharnement et de détermination, j’y étais presque,

mais il me manquait toujours un morceau.

J’ai ouvert chaque tiroir,

vérifié chaque recoin, chaque ouverture de ce vieux plancher, mais rien.

Épuisée, je me suis assise à côté des morceaux de vie de cette fresque inachevée.

La pièce manquante me laissait un grand vide, un trou béant en plein centre,

en plein cœur. Le cœur de ma vie.

Cet espace manquant était la raison de mon mal de mère.

Mal de mère : tiré du livre de Marité Villeneuve,