Alors, commissaire ? - Franck Leplus - E-Book

Alors, commissaire ? E-Book

Franck Leplus

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Beschreibung

Dans un commissariat où règne un désordre constant, le commissaire Bardot, figure aussi singulière qu’attachante, s’efforce de résoudre ses enquêtes, entouré de collaborateurs tous plus atypiques les uns que les autres. Entre l’inspecteur Pinot, dont l’ingénuité engendre une succession d’erreurs, et Francette, policière audacieuse à la repartie mordante, les situations rocambolesques s’enchaînent. Porté par une galerie de personnages pittoresques et des dialogues incisifs, "Alors, commissaire ?" déploie une comédie savoureuse, mariant subtilement l’absurde et les maladresses des forces de l’ordre, pour plonger le lecteur dans un univers où règnent l’inattendu et le rire.

 À PROPOS DE L'AUTEUR

Scénariste pour la télévision et la radio, Franck Leplus est également membre de la Société des Gens de Lettres et de l’Association des Écrivains Associés du Théâtre. "Alors, commissaire ?" marque son quatre-vingt-dixième ouvrage théâtral.

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Seitenzahl: 90

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Franck Leplus

Alors, commissaire ?

Théâtre

© Lys Bleu Éditions – Franck Leplus

ISBN : 979-10-422-5071-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Distribution

– LE COMMISSAIRE BARDOT : Le patron du commissariat ;
– L’INSPECTEUR PINOT : Le subalterne du commissaire ;
– MADAME BASQUIN : Une habitante proche du parc à chiens de la ville ;
– FRANCETTE LA POLICIÈRE : Policière au commissariat ;
– JULIE LA SECRÉTAIRE : Secrétaire du commissaire ;
– BERTHE LA PROSTITUÉE : Prostituée officiant dans le parc à chiens ;
– MONSIEUR ANTOINE DELONT : Rien à voir avec la famille connue.

ACTE I

Scène 1

LE COMMISSAIRE BARDOT – L’INSPECTEUR PINOT – MADAME BASQUIN

Nous sommes dans le bureau du commissaire Bardot qui est installé derrière son bureau, une pipe éteinte à la bouche. Face à lui, il y a l’inspecteur Pinot.

LE COMMISSAIRE : Comme je te le dis inspecteur Pinot, lorsque j’avais vu Charlot… André Vasseur dit Charlot parce qu’il marchait avec une canne en dodelinant du fessier… Donc ce Charlot-là qui regardait le cadavre comme s’il ne l’avait jamais vu alors qu’il était installé sur son cul près de l’entrée du bistrot… !

PINOT : Le cadavre sur son cul… ?

LE COMMISSAIRE : Mais non, bougre d’âne… la victime lorsqu’elle était vivante… !

PINOT : Holà, je ne vous suis pas très bien Commissaire… qui était sur son cul ?

LE COMMISSAIRE : Mais la victime… en vie avant de mourir ! Bref, le chien a été renversé par une voiture bleu gris tirant vers le vert clair et je te le donne en mille… qui la conduisait ?

PINOT : Sais pas… le chien ?

LE COMMISSAIRE : Bon, laissons tomber… je vois que tu es dans un mauvais jour ! On a des gens à interroger ?

PINOT : Oui Berthe, une prostituée boiteuse qui tapine près du parc à chiens… décidément, c’est une journée à chiens… Elle a peut-être été témoin d’un fait qui devrait nous intéresser !

LE COMMISSAIRE : Quel fait ?

PINOT : Ah je ne sais pas… je pense qu’elle nous le dira !

LE COMMISSAIRE : Pinot, j’ai quelques doutes sur ta santé mentale !

PINOT : Pourquoi dites-vous ça, chef ?

LE COMMISSAIRE : Une intuition… bon, elle arrive, cette dame ?

L’inspecteur se rend à la porte et incite la dame à entrer.

PINOT : Madame… vous pouvez entrer !

Une dame entre avec un air plutôt mal à l’aise. Elle hésite puis s’approche du bureau du commissaire. L’inspecteur l’invite à s’asseoir d’un geste.

LE COMMISSAIRE : Assieds-toi, Berthe ! … Je t’écoute !

La dame le regarde avec un air étonné.

MADAME BASQUIN: Je ne vois pas trop pourquoi… ?

LE COMMISSAIRE : Écoute-moi Berthe… ne joue pas déjà avec ma légendaire patience, car bon nombre s’y sont risqués et plus d’un s’est demandé pourquoi je pouvais la perdre…. De plus si tes informations valent quelque chose, il n’est pas improbable que nous t’adressions quelques clients !

PINOT : Vas-y Berthe, accouche !

LE COMMISSAIRE : Ce terme est trivial et ne convient plus à notre époque… Couche-toi Berthe et passe à table !

Il tape du poing sur son bureau et se lève d’un coup. La dame le regarde un peu apeurée et a un mouvement de recul.

PINOT : Ça, je n’ai jamais pigé !

LE COMMISSAIRE : Quoi donc Pinot ?

PINOT : Pourquoi il faudrait se coucher pour passer à table ?

LE COMMISSAIRE : Expression de nos ancêtres policiers Pinot… il faut les respecter !

MADAME BASQUIN : Puis-je en placer une ?

PINOT : Holà, attendez, femme de mauvaise vie… le patron a la priorité dans le langage !

Le commissaire fronce les sourcils et interroge la femme médusée.

LE COMMISSAIRE : Nous sommes pour l’heure dans un dialogue serein… plutôt nonchalant… et ma patience est à son firmament… !

PINOT : Mon commissaire est poète à ses heures !

LE COMMISSAIRE : Mais c’est comme l’allaitement d’un bébé… cela a ses limites et le temps n’est pas comme on veut !

PINOT : Rien compris ! Alors Berthe, tu accouches ? Ah oui, accouchement et bébé… je commence à comprendre l’idée !

MADAME BASQUIN : Cher commissaire… cher inspecteur Pinot… je ne suis pas votre Berthe !

LE COMMISSAIRE : Quoi ?

MADAME BASQUIN : Je me nomme Madame Basquin et ce n’est pas Berthe, mais Éléonore !

LE COMMISSAIRE : Êtes-vous boiteuse ?

MADAME BASQUIN : Mais non !

LE COMMISSAIRE : Avez-vous été témoin d’une sale affaire dans le parc à chiens ?

PINOT : Très sale affaire !

MADAME BASQUIN : La seule sale affaire que j’ai remarquée dans ce parc à chiens, c’est ce que les chiens font au sol leurs besoins dans lesquels nous marchons par inadvertance !

PINOT : Ou inattention !

MADAME BASQUIN : En tous les cas, je ne comprends rien à votre sollicitation sur le sujet !

LE COMMISSAIRE : C’est un malentendu, je suppose !

Le commissaire se rassied, un peu ennuyé. Pinot insiste auprès de Madame Basquin.

PINOT : Pourtant, il me semblait que… Dites-moi… est-ce que vous tapinez ?

MADAME BASQUIN : Quoi ? Mais c’est insultant !

LE COMMISSAIRE : Oui, totalement. Pinot, faites silence !

PINOT : C’était pour savoir et être sûr !

MADAME BASQUIN : Vous êtes un goujat doublé d’un imbécile !

LE COMMISSAIRE : Bon chère Madame, pourquoi êtes-vous venue dans notre maison de police ?

PINOT : Oui pourquoi ?

MADAME BASQUIN : Je pense qu’un escroc sévit actuellement dans mon quartier et qu’il serait un meurtrier ne m’étonnerait guère !

LE COMMISSAIRE : Fichtre un meurtrier !

PINOT : La belle affaire !

MADAME BASQUIN : J’ai même trouvé un document qui est tombé de sa poche juste devant ma porte !

LE COMMISSAIRE : Vous l’avez ramassé ?

MADAME BASQUIN : Je n’allais pas le laisser par terre !

LE COMMISSAIRE : Vous l’avez donc ?

PINOT : Allez, allez, sortez-le ! Sortez-le !

MADAME BASQUIN : Votre inspecteur me fait peur !

LE COMMISSAIRE : Calmez-vous Pinot, car si la patience de cette brave dame est à son comble la mienne aussi a des limites qu’il ne faut plus franchir !

PINOT : Bien commissaire, mais le document ?

LE COMMISSAIRE : Chère Madame, vous siérait-il de nous présenter ledit document que nous puissions le consulter l’espace d’un instant ?

PINOT : Je ne serai jamais commissaire !

LE COMMISSAIRE : Pourquoi dites-vous de pareilles inepties ?

PINOT : Je n’ai pas votre vocabulaire !

Madame Basquinsort le document de son sac à main.

MADAME BASQUIN: Le voici !

LE COMMISSAIRE : Ah voilà qui est intéressant !

PINOT : Faites voir ! Faites voir !

Le commissaire consulte la feuille avec intérêt. Il sourcille et fait quelques moues avec sa bouche. Pinot l’observant tente de l’imiter.

LE COMMISSAIRE : En effet, c’est étrange !

MADAME BASQUIN : Je ne vous le fais pas dire commissaire !

LE COMMISSAIRE : Rouer de coups une personne : 50 livres… Brûler une personne : 50 livres… Effectuer une pendaison : 25 livres, mais, si la corde casse, 6 livres seront retirées… Décapitation : 100 livres… droit d’avage au marché tant que cela ne dépasse pas l’entièreté des deux mains… !

PINOT : Très gore !

MADAME BASQUIN : Horrible, vous voulez dire !

LE COMMISSAIRE : Pinot, n’y voyez-vous pas quelque chose d’étrange ?

PINOT : Il doit être anglais !

LE COMMISSAIRE : Pourquoi ?

PINOT : Parce que tout est payé en livres !

LE COMMISSAIRE : Savez-vous ce qu’est le droit d’avage ?

PINOT : Alors là ? Avage ? Avage ? J’ai déjà vu un paquet de sucre pour barbe à papa… L’entreprise c’était Avage ! Oui, Avage ! Donc une boîte de sucre pour barbe à papa paierait un tueur en livres ?

MADAME BASQUIN : Vous croyez ?

LE COMMISSAIRE : Pas du tout !

PINOT : Je ne suis pas bon ?

LE COMMISSAIRE : Je vais vous éclairer de mes lumières à la lueur du jour qui vient de me sauter aux yeux sans pour autant m’éblouir !

MADAME BASQUIN : C’est qui ce dangereux voisin ?

LE COMMISSAIRE : Cette feuille est une reproduction d’un document expliquant la rémunération des bourreaux aux 16e et 17e siècles en France. Ils étaient payés en livres !

PINOT : Et l’avage alors c’est quoi ?

LE COMMISSAIRE : Ces braves gens après avoir effectué leur travail avaient le droit en traversant le marché de se servir chez les commerçants jusqu’à ce qu’ils aient rempli leurs deux mains, mais pas plus ! On appelait cela l’avage !

MADAME BASQUIN : Vous êtes cultivé, commissaire !

PINOT : Ils ne portaient pas plainte ?

LE COMMISSAIRE : Qui ça ?

PINOT : Beh, les commerçants !

LE COMMISSAIRE : Non, puisque c’était autorisé !

PINOT : Le monde à l’envers, il tue et il vole et c’est normal puisque c’est autorisé !

LE COMMISSAIRE : Madame Basquin, ce document ayant été officiellement compris, rien ne semble accuser cet homme à moins que d’autres éléments… ?

MADAME BASQUIN : Pas pour le moment, mais il est bizarre cet homme-là !

LE COMMISSAIRE : Voyez Pinot comme il est bizarre et ce n’est pas pour autant un assassin… Bon, nous lui interdisons le stand de tir pour la sécurité de tous… et le port d’une arme… mais il est aussi normal que… Enfin bref, il va vous reconduire à la porte… Merci, chère Madame, d’être venue !

MADAME BASQUIN : Merci commissaire, s’il y a du nouveau je reviens vous voir !

LE COMMISSAIRE : La porte vous sera toujours ouverte ! Pinot, reconduisez Madame !

Pinot fait signe à la dame de le suivre. Il hésite puis la fait passer devant lui. Le commissaire se retrouve seul dans son bureau.

Scène 2

LE COMMISSAIRE BARDOT – LA POLICIÈRE FRANCETTE – PINOT