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À l’automne de sa vie, un homme tente, par l’expression poétique, ce que le poète René Char appelait un « retour amont », non pas pour évoquer quelques lointains souvenirs, mais dans le but de construire, reconstruire, un espace-temps où passé, présent et avenir s’agglomèrent solidairement. Il s’agit alors de reprendre ce chemin originel qui l’a nourri et cette quête d’humanité qui le sous-tend.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ancien professeur de français,
Michel Tramblay considère la poésie comme le moyen par excellence de défendre cette langue. Cet ouvrage est la résultante de ses aptitudes conjuguées à l'expression écrite et à la diction.
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Seitenzahl: 20
Veröffentlichungsjahr: 2023
Michel Tramblay
Amonts
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Michel Tramblay
ISBN : 979-10-377-8419-3
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Ne permettons pas qu’on nous enlève la part de la nature que nous renfermons. N’en perdons pas une étamine, n’en cédons pas un gravier d’eau.
René Char
À Georgina et Marcel
Madeleine et Benoît
Francine et Louis
Edmond et son accordéon
Aux Vies minuscules
Déchaussant leurs dents gourmandes
Des chevaux fous démontés
Toutes crinières en feu
Décarrelant les margelles
Buvaient l’eau bleue des fontaines
Sous la chevauchée épique
Une hypnose soldatesque
Roula sa bestiale ivresse
Sur l’Europe chavirée
L’horrible ainsi établi
Rongea son chanvre moisi
Et sa soif récalcitrante
C’était un temps de mitraille
Un temps de rude bataille
Temps de chant des Partisans
Contre les chars allemands
C’était un temps de misère
Temps de prisonniers de guerre
De camps de concentration
De sauvage répression
C’était un temps de folies
Temps de meurtres en séries
De murs où l’on fusillait
De geôles où l’on torturait
C’était un temps plein de larmes
Quand Ann écrivait le soir
Quelque part en Amsterdam
De si jolis mots d’espoir
Oradour ô Oradour
Ton église au ventre ouvert
Interroge encor le ciel
C’est le silence atterré
Des hommes qui lui répond
Et toujours le long du chemin
Ces bras immenses calcinés
Que sont les murs encor debout
Pierres ne cessant de pleurer
C’était un ciel si bas si bas
Que le temps ne s’écoulait pas
Et l’espoir en bras de chemise
Dans l’épreuve de la nuit noire
Se cachait au fond de l’armoire
Sa tenue n’étant plus de mise
Ô la maison pleurait sans cesse
Sous la lumière mouchetée
Et les corbeaux n’avaient de cesse