Les cardinaux - Michel Tramblay - E-Book

Les cardinaux E-Book

Michel Tramblay

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Beschreibung

Découvrez un voyage lyrique inoubliable à Millières, lieu d’enfance et racine subtile, qui continue d’enchanter, évoluant avec le temps en un rhizome poétique. Ainsi, ce recueil capte le chant du monde, que ce soit dans la joie ou la tristesse, révélant une connexion intime entre la terre et les hommes. À la manière d’un « arrière-pays » d’Yves Bonnefoy, ce monde est reconstruit par les mots, les images et les métaphores, créant une réalité à la fois magique et profondément ancrée. Ces poèmes sont les « cardinaux » d’une vie, une exploration poétique de la mémoire et de la présence.

 À PROPOS DE L'AUTEUR 

Ancien professeur de français, Michel Tramblay considère la poésie comme le moyen par excellence de défendre cette langue. Les cardinaux tout comme son précédent recueil Amonts sont la résultante de ses aptitudes conjuguées à l'expression écrite et à la diction.

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Seitenzahl: 29

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Michel Tramblay

Les cardinaux

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Michel Tramblay

ISBN : 979-10-422-4512-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Millières

La petite maison sous l’hiver

Le soir, on pouvait entendre, en tendant l’oreille, le tic-tac du réveil posé sur le buffet. Mais le plus souvent, en hiver, il était couvert par le ronflement du poêle qu’on avait bourré à bloc afin de mieux lutter contre le froid qui assiégeait la maison.

Il ne faudrait pas imaginer une belle maison confortable. Deux pièces en faisaient toute la partie habitable : la cuisine et la chambre. Celle-ci contenait deux grands lits et une armoire. C’est assez dire le peu de place dont on disposait pour y circuler. Le plus commode était de passer par-dessus les lits. Bien entendu, les murs étaient d’un gris triste et n’avaient jamais, je pense, reçu la moindre couche de peinture ; et le papier peint leur était inconnu. La pièce, sans chauffage autre que le peu de chaleur qui y entrait par la porte laissée ouverte sur la cuisine, était froide en hiver. Mais une brique sortie du four de la cuisinière et un gros édredon permettaient de s’endormir confortablement. Au lever, on s’habillait vite pour aller profiter de la chaleur généreusement distribuée par le foyer allumé par les parents.

Dans la cuisine, avec le poêle-cuisinière, tenaient difficilement le buffet et une table assez grande pour qu’elle pût, à la fin, accueillir huit personnes. L’évier de pierre où trônait le seau d’eau exhalait des odeurs âcres que l’aîné supportait mal ; c’était le coin où il allait le moins souvent, juste pour la corvée d’eau qu’il fallait rapporter depuis le puits au milieu du jardin.

Derrière la cuisinière, de fonte noire, on pouvait voir, sur le mur de la cheminée, des coulées de suie durcie et luisante comme de la cire. Enfin, à droite de la porte d’entrée, se trouvait une fontaine en tôle émaillée où l’on faisait chaque matin une toilette succincte, fontaine qu’il fallait remplir chaque jour, tenant le seau à bout de bras.

Après un frugal repas, mais suffisant pour apaiser la faim, on veillait un peu en hiver. Les enfants les plus jeunes devaient aller se coucher. Seul, l’aîné restait. C’était le moment où il pouvait faire tranquillement ses devoirs sur la table vite débarrassée. Le père, mineur de fond, n’était pas encore rentré, quand il travaillait « de nuit ».

La mère alors s’asseyait devant la cuisinière, les pieds reposant sur la porte du four grande ouverte. Elle entamait son travail de couture ou bien elle tricotait. Parfois elle chantonnait une vieille rengaine morvandelle, elle avait une petite voix aiguë qui troublait l’enfant.