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Agnès et Vincent continuent leur périple et découvrent le Japon !
L’épopée de Vincent et Agnès touche à sa fin. Le frère et la sœur ont suivi le curieux vieillard rencontré au cours de leur séjour au Mexique.
Le sage homme les conduit vers une nouvelle destination : le Japon. Nos deux héros vont devoir se familiariser avec les coutumes nippones, ce qui ne sera pas une mince affaire !
Dans cet archipel à l’autre bout du monde, les enfants atteindront-ils enfin le but de leur quête : l’horizon ?
Et si l’horizon était bien plus qu’un point géographique ? Et s’il n’y avait pas qu’un horizon ?
Suivez Agnès et Vincent dans leur long périple, et découvrez avec eux le peuple nippon et ses étonnantes coutumes.
EXTRAIT
« Excuse-nous, dit enfin monsieur Shang en s’essuyant les yeux, mais c’est tellement drôle. La voix que tu as entendue était celle de la baignoire qui annonçait que le bain était à bonne température. »
Si les baignoires parlaient, maintenant !
Le bain fut bien étrange d’ailleurs, puisqu’il convenait de se doucher avant de se glisser dans la baignoire afin de laisser l’eau aussi propre pour les suivants qu’on souhaitait la trouver en se glissant dedans. Et que dire des WC dont le réservoir de la chasse d’eau était surmonté du lavabo pour économiser de la place ? Pendant ce temps, leurs hôtes avaient préparé les couchages ce qui, pour être plus exact, ressemblait davantage à une opération de métamorphose complète de l’appartement. Les tabourets avaient été escamotés, la table poussée sur le côté et Soya avait ouvert le canapé qui formait maintenant un confortable futon pour deux personnes. La literie en coton épais était on ne peut plus confortable. Il ne leur restait plus qu’à prendre place pour la nuit.
Soya tira un shoji devant la fenêtre, un petit panneau de carrés de bois encollé de papier et destiné à atténuer l’agressivité lumineuse des publicités à l’extérieur. Elle tira ensuite sur une petite trappe au plafond duquel tomba un escalier télescopique très raide. Monsieur Shang leur souhaita une bonne nuit et monta. Soya vint faire une dernière caresse à son chien qui posa le menton entre ses pattes et elle monta à sa suite.
Vincent et Agnès n’avaient pas intérêt à être somnambules pendant la nuit : il n’y avait plus un centimètre carré libre au sol. Et le chien ? Devenait-il chien de garde pendant la nuit ?
L’avantage des petites chambres, c’est qu’il ne faut pas chercher bien loin pour trouver le sommeil.
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Seitenzahl: 66
Veröffentlichungsjahr: 2018
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COLLECTION
ROMAN JEUNESSE
1.
Un loup dans la vitre
Philippe de Boissy
2.
Cloche
Clotilde Bernos
3.
Le cri
François David
4.
La promesse du bonhomme de neige
Eugène Trivizas
5.
Chat qui vole
François David
6.
Sous les sables d’Afghanistan
Jack Chaboud
7.
Direct au cœur
Yves Pinguilly
8.
Cœur d’Aztèqu
Corine Pourtau
9.
Innocent
Magali Turquin
10.
Che Guevara habite au 7eétage
Bertrand Solet
11.
Silence et Papillons
E. Delafraye
12.
Mon mai 68
Aline Méchin
13.
Et moi dans tout ça ?
Heidi Dubos
14.
Crescenza, naissance d’un tableau
R.-C. Labalestra
15.
Celui qui voit avec ses pieds
Yves Pinguilly
16.
Sonakaï
Rachid Sadaoui
17.
L’affaire Attila
Jean-Pierre Tusseau
18.
Couleur Amour
E. Delafraye
19.
Une mère quelque part
Gérard Blandine
Illustration de la couverture : Juliette Laude
Tous droits de reproduction, de traduction
et d’adaptation réservés pour tous pays.
© 2012 éditions du jasmin
Dépôt légal 4etrimestre 2012
www.editions-du-jasmin.com
ISBN 978-2-35284-554-6
Avec le soutien du
L’auteur
Didier Debord est l’auteur d’une dizaine de romans pour la jeunesse et de pièces de théâtre. Il a également publié des ouvrages en littérature adulte.
Pour plus d’informations, consultez son sitewww.d-debord.com.
L’auteur a bénéficié d’une bourse d’écriture
Vincent ne parvenait pas à les quitter des yeux. Elles circulaient dans l’allée centrale, distribuant sourires et serviettes rafraîchissantes aux passagers, vérifiant d’un œil détaché mais professionnel que les ceintures étaient bien attachées, s’enquérant des besoins, rassurant les enfants… Souriantes, toujours souriantes.
« Alors, frangin, se moqua gentiment Agnès, on regarde les p’tites Nipponnes, maintenant ? »
Vincent haussa les épaules en laissant échapper un bruit comique entre ses lèvres.
« N’empêche, c’est pas moi qui aurais de beaux cheveux comme ça, soupira Agnès en regardant la chevelure noire et lisse qui tombait sagement sur les épaules d’une hôtesse.
— Ni leur sourire, se vengea instantanément Vincent en passant la main dans la tignasse blonde de sa sœur. »
Le vieil homme à côté d’eux soupira dans son sommeil et cala sa tête dans le creux du dossier.
« Il dort comme un bébé », souffla Agnès.
Le vieillard dormait. Ses rides semblaient vouloir prendre toute leur place sur le parchemin de sa peau. Elles s’étalaient à leur aise sur son visage, détendues, comme heureuses de goûter ce moment de repos. On comprenait mieux ainsi comment cet homme émacié pouvait fermer les yeux et la bouche en même temps. Cette réflexion ramena aussitôt Vincent quelques jours en arrière1.
Après s’être « réconciliés autour d’une glace », comme avait dit monsieur Shang, celui-ci avait invité les enfants à poursuivre au Japon leur quête de l’horizon. Puisque le soleil s’y levait, il devait bien s’y coucher, non ? Vincent et Agnès avaient accepté avec enthousiasme, Pedro, lui, n’avait pas pu venir avec eux.
La séparation avait été difficile. « Pauvre Agnès, pensa Vincent mi-amusé, mi-compatissant. Elle va sans doute encore rêver longtemps de son teint cuivré animé par la lueur du feu de camp. »
Et c’est ainsi que Vincent et Agnès se trouvaient maintenant à bord d’un avion de la compagnie nationale nippone qui faisait route vers Tokyo.
« Souhaitez-vous encore quelque chose, les enfants ? demanda une hôtesse.
— Euh… je… non merci », répondit Vincent en soupirant.
Il mourait pourtant d’envie de reprendre un peu d’avocat garni à la mousse de crevette, mais ces maudites baguettes refusaient obstinément de conduire la nourriture jusqu’à sa bouche. Monsieur Shang avait pourtant déployé des trésors de patience pour lui inculquer les rudiments du maniement des baguettes. Peine perdue, Vincent avait tout au plus réussi à imprimer de manière très lisible le menu du plateau-repas sur sa chemise qui aurait fait une excellente publicité pour une imprimante laser couleur haute définition. Agnès ne s’était guère révélée plus experte dans leur maîtrise, mais elle avait eu la sagesse, elle, de tapisser son T-shirt de serviettes en papier (et d’attendre que monsieur Shang soit endormi pour enfourner goulûment son menu à mains nues). Vincent fut soudain envahi par un doute : et s’il était condamné à mourir de faim au Japon, tout ça parce qu’un tordu – on ne pouvait qu’être tordu pour inventer des trucs pareils – avait inventé la fourchette à une dent au pays du soleil levant ? Pas étonnant que les Japonais soient si minces : les calories étaient consumées par cet exercice d’adresse avant même d’être consommées. Vincent connaissait désormais le secret du régime minceur, lui qui avait dégusté avec la vue et l’odorat, mais avec la vue et l’odorat seulement, un amour de plateau-repas nippon haut en couleur, en odeur et peut-être même en saveur.
Malgré les gargouillements du ventre de son frère, Agnès avait rejoint monsieur Shang au pays des rêves. Vincent décida d’en faire autant et il ne vit même pas la si charmante hôtesse débarrasser les copieux vestiges de son repas avec un sourire attendri pour ces enfants blonds comme l’épi de riz mûr.
Vincent était en compagnie d’Obélix, en train de déguster un somptueux sanglier, comme à la fin de l’une de ces BD où les Gaulois fêtent invariablement par un banquet leur victoire contre les légions romaines, quand sa sœur le réveilla.
« Vincent ! Vincent ! Mais réveille-toi, enfin. »
Il ouvrit les yeux à grand-peine et regarda longuement autour de lui avant de comprendre où il se trouvait. Le ronronnement des réacteurs et l’étrange forme ronde des hublots l’y aidèrent certainement beaucoup.
« Alors, Vincent, tu as bien dormi ? demanda monsieur Shang en lui tendant une serviette rafraîchissante.
— N’insistez pas, monsieur Shang, mon frère n’est déjà pas très vif par nature, mais, au réveil, il bat tous les records. »
Il est vrai que si, par miracle, quelqu’un avait pu le voir de l’extérieur, le visage écrasé contre le hublot, il aurait certainement trouvé dans le regard de Vincent une certaine ressemblance avec celui d’un poisson rouge dans son bocal.
« Regarde, Agnès ! » s’écria-t-il soudain réveillé.
Agnès se précipita par-dessus son épaule et découvrit un paysage fantastique. L’avion, qui volait encore à une belle altitude, amorçait un large virage à bonne distance d’une montagne conique coiffée d’un chapeau de neige.
« C’est le Fuji-Yama, notre tour Eiffel à nous, commenta monsieur Shang avec un sourire amusé.
— Le Fuji-Yama ! s’exclama Agnès. Jamais de la vie je n’aurais cru le voir d’aussi près un jour.
— C’est un volcan éteint, la coupa Vincent, fier d’étaler sa science acquise à grand renfort de magazines. Le Fuji-Yama est une montagne sacrée et tous les Japonais veulent monter à son sommet au moins une fois dans leur vie, pas vrai, monsieur Shang.
— Escalader le Fuji-Yama n’est pas une simple promenade en montagne, il culmine à près de quatre mille mètres. Mais c’est certainement le plus bel endroit au monde pour s’élever physiquement et spirituellement. L’air y est rare, mais pur, propre à la méditation et au recueillement.
— Vous y êtes déjà monté, monsieur Shang ?
— Plusieurs fois. Mais, n’étant pas un alpiniste confirmé, j’y suis toujours monté en été. C’est alors comme la pyramide du soleil, à Teotihuacán : il y a beaucoup trop de monde pour pouvoir y trouver un endroit tranquille où méditer en paix. »
Un petit tintement interrompit leur conversation. Au-dessus de leurs têtes, un message lumineux rouge les invita à attacher leurs ceintures. Les hôtesses passèrent rapidement entre les rangées de fauteuils pour s’assurer que les passagers s’étaient bien exécutés. Au passage, une hôtesse accorda un généreux sourire aux enfants européens, dont l’un au moins rougit presque en cachette. Les haut-parleurs se mirent à grésiller et la voix calme du pilote se fit entendre. En japonais.