Le secret de Teotihuacán - Didier Debord - E-Book

Le secret de Teotihuacán E-Book

Didier Debord

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Beschreibung

Agnès et Vincent poursuivent leur périple et découvrent le Mexique.

Le voyage d’Agnès et Vincent se poursuit. Cette fois-ci, ils atterrissent au Mexique, pays des Aztèques. Accompagnés de leur nouvel ami Pedro, intrépide Indien âgé de douze ans, ils partent sur les traces mystérieuses de cette ancienne civilisation.
Après avoir délaissé l’agitation de la ville et s’être accoutumés au quotidien de la population, tous les trois s’aventurent au cœur de la montagne à la recherche de la légendaire cité de Teotihuacán. Quelles histoires recèle-t-elle ?
Les enfants sont fascinés par la beauté des temples, mais ceux-ci cachent un terrible passé. La pyramide du soleil va-t-elle leur livrer son secret ?

Suivez Agnès et Vincent dans leur long périple, et découvrez avec eux le peuple aztèque et ses mystères.

EXTRAIT

Le bus s‘arrêtait dans tous les villages et une nuée de marchands ambulants l‘entourait aussitôt. Leurs marchandises sur la tête, ils proposaient à boire, à manger ou à fumer. Les voyageurs passaient un billet par la fenêtre en criant ce qu‘ils voulaient, les marchands criaient un prix, s‘emparaient du billet, rendaient la monnaie qui roulait parfois sous le bus et tendaient la marchandise convoitée. Le chauffeur regardait la scène d‘un air blasé en mâchonnant un sandwich, en buvant un jus d‘orange ou en fumant une cigarette offerte par les marchands ambulants : sa patience avait un prix !
Lorsqu‘il estimait que ça avait assez duré, il jetait un coup d‘œil dans ses rétroviseurs, donnait un coup de corne de brume impératif et le bus s‘ébranlait, suivi de quelques marchands ambulants qui terminaient leurs affaires au pas de course. Pas étonnant que le bus ait souvent du retard.
Ils roulaient depuis des heures sous le soleil et même la plus populaire des chansons mexicaines ne parvenait pas à sortir les voyageurs de leur torpeur. Les hommes dormaient sous leurs immenses chapeaux et les femmes somnolaient sans quitter du regard leur progéniture et leurs cabas. Vincent et sa sœur regardaient avec curiosité par la fenêtre en discutant à voix basse.

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Couverture

Copyright

COLLECTION

ROMAN JEUNESSE

1.

Un loup dans la vitre

Philippe de Boissy

2.

Cloche

Clotilde Bernos

3.

Le cri

François David

4.

La promesse du bonhomme de neige

Eugène Trivizas

5.

Chat qui vole

François David

6.

Sous les sables d’Afghanistan

Jack Chaboud

7.

Direct au cœur

Yves Pinguilly

8.

Cœur d’Aztèque

Corine Pourtau

9.

Innocent

Magali Turquin

10.

Che Guevara habite au 7e étage

Bertrand Solet

11.

Silence et Papillons

E. Delafraye

12.

Mon mai 68

Aline Méchin

13.

Et moi dans tout ça ?

Heidi Dubos

14.

Crescenza, naissance d’un tableau

R.-C. Labalestra

15.

Celui qui voit avec ses pieds

Yves Pinguilly

16.

Sonakaï

Rachid Sadaoui

17.

L’affaire Attila

Jean-Pierre Tusseau

18.

Couleur Amour

E. Delafraye

19.

Une mère quelque part

Gérard Blandine

Illustration de la couverture : Juliette Laude

Tous droits de reproduction, de traduction

et d’adaptation réservés pour tous pays.

© 2012 éditions du jasmin

Dépôt légal 4etrimestre 2012

www.editions-du-jasmin.com

ISBN 978-2-35284-553-9 Avec le soutien du

Titre

L’auteur

L’auteur

Didier Debord est l’auteur d’une dizaine de romans pour la jeunesse et de pièces de théâtre. Il a également publié des ouvrages en littérature adulte.

Pour plus d’informations, consultez son site www.d-debord.com.

L’auteur a bénéficié d’une bourse d’écriture

du Centre Régional des Lettres Midi-Pyrénées en 2009.

1

Assis sur un petit tabouret de bois, l’homme plaquait avec application des accords sur une minuscule guitare au timbre aigu. Agnès et Vincent, debout parmi les jeunes spectateurs, riaient aux éclats. Les enfants criaient, s‘amusaient, s’agitaient en tous sens et aucun d’eux ne semblait réellement prêter attention à la musique. Tous regardaient intensément vers le centre de la piste où Pedro, armé d’un solide bâton, les yeux bandés, ne se donnait même plus la peine de danser en rythme. Il avait mieux à faire !

La piñata1 ! Cette maudite piñata ne s‘en tirerait pas comme ça ! Il lui ferait goûter son bâton. Et pas plus tard que tout de suite.

La piñata le narguait de son regard fixe, esquivant sans effort les coups du jeune garçon. Pedro transpirait, son torse luisait dans la lumière crue de l‘ampoule qui pendait du plafond. Ses pieds battaient le sol avec rage, virevoltaient, sautaient, trépignaient. Pedro abattait son bâton au jugé autour de lui, s‘arrêtant de temps à autre, hors d‘haleine, tous les sens aux aguets, espérant « sentir » la piñata. Mais à peine l‘avait-il entendue glisser sur le sol, là, juste devant lui, qu‘il la sentait tout près, derrière son épaule. Il avait depuis longtemps renoncé à suivre les indications des spectateurs. De toute façon, il n‘y en avait pas deux pour dire la même chose.

«¡Arriba! Arriba!2 cria une voix.

— Detrás!3 cria une autre. »

Pedro leva le bâton au-dessus de sa tête et se retourna prestement pour frapper derrière lui. Au même moment, il sentit la piñata frôler son épaule. Hors d‘haleine, Pedro frappa dans tous les sens. La tête lui tournait, les cris mêlés à la musique lui faisaient perdre toute orientation.

Tous les spectateurs attendaient fiévreusement le coup fatal : celui qui briserait la piñata, cette poupée de carton peint suspendue au plafond. Tous attendaient, comme Pedro, que son ventre éclaté libère les bonbons qu‘il renfermait.

Les bonbons et le cadeau d‘anniversaire de Pedro. Pedro avait douze ans aujourd‘hui !

Et pourtant tous les spectateurs encourageaient l‘autre enfant, celui qui tirait sur la ficelle de la piñata pour la faire virevolter dans les airs, lui faisant ainsi éviter les coups de bâton.

Une fois de plus, Pedro abattit son bâton devant lui. Il y eut un choc mat et la piñata éclata. Une multitude de petits bonbons multicolores s‘éparpillèrent sur le sol. Pedro laissa tomber son bâton et enleva fébrilement son bandeau. Les autres enfants s‘étaient déjà rués comme un seul homme sur les friandises et se chamaillaient à ses pieds en les ramassant.

Le guitariste reposa son instrument et observa la mêlée en riant.

« La piñata, dit-il à Vincent et à sa sœur, qui n‘avaient pas osé se jeter dans la cohue, est un jeu vieux comme le monde, mais auquel les enfants prennent toujours autant de plaisir. »

Un à un, les enfants se relevèrent et commencèrent à se distribuer plus ou moins équitablement les bonbons. Le plus grand plaisir n‘était pas d‘en garder le plus possible, mais bien de se battre pour les avoir.

Un garçon se fraya un passage jusqu‘à Pedro et lui tendit un petit paquet qu‘il avait trouvé au milieu des friandises.

«¡Feliz cumpleaños, Pedro!4» crièrent les enfants en tapant dans leurs mains.

Pedro se jeta sur le paquet et exhiba fièrement son cadeau d‘anniversaire : un T-shirt jaune orné d‘une énorme tête de Mickey. Agnès et Vincent firent la moue en voyant le maigre cadeau. Pedro, lui, était radieux et enfila sans plus attendre le T-shirt sur son torse en sueur.

«¡Hiii! Un ratón5», cria une petite fille en faisant mine d‘être effrayée.

Agnès ne pouvait pas s‘empêcher de penser à son dixième anniversaire, il y avait à peine quelques semaines de cela.

« C‘est quand même plus amusant un anniversaire mexicain, pensait-elle. Ils en ont de la chance de ne pas se faire disputer parce qu‘ils crient trop fort ou parce qu‘ils ont sali leurs vêtements en se roulant par terre. »

Elle aurait tellement souhaité à cet instant troquer ses beaux vêtements contre un de leurs jeans délavés et une de leurs chemises rapiécées. Elle se serait, elle aussi, roulée dans la poussière en riant à la recherche des bonbons. Elle aurait sûrement échangé pour de rire quelques bons coups de poings avec la petite Estrella ou le petit Miguel pour en avoir le plus possible.

« La prochaine fois… Vincent, souffla-t-elle à l‘oreille de son frère. Tu veux bien qu‘on leur chante "Bon anniversaire" pour leur montrer comment on fête un anniversaire chez nous?

— Oh ouais ! Bonne idée. »

Les deux enfants rejoignirent Pedro, qui se pavanait dans son T-shirt devant des petites filles de son âge.

— Pedro ! cria Agnès par-dessus les rires. Tu veux bien qu‘on te chante une chanson d‘anniversaire française ?

«¡Amigos! ¡Amigos! Agnés y su hermano habrían querido cantarme una canción francesa para mi cumpleaños6», hurla Pedro dans ses mains en porte-voix pour demander le silence.

Quand le calme fut revenu, les mains derrière le dos et la tête haute, Agnès et son frère entonnèrent l‘air familier.

Bon anniversaire

Nos vœux les plus sincères

Et que l‘an nouveau t‘apporte le bonheur

Que l‘année entière

Te soit douce et légère

Et que l‘an fini

Nous soyons tous réunis

Pour chanter en chœur

Bon anniversaire

«¡Magnífico!7» crièrent les petits Mexicains qui trouvaient cet air plutôt exotique. Apprenez-nous votre chanson. Nous pourrons la chanter pour tous les anniversaires.

Au début, les élèves se montrèrent studieux, mais après quelques répétitions très animées, il ne restait plus grand-chose de l‘air original. Les petits Mexicains l‘avaient transformée en une chanson rythmée qu‘ils ponctuaient de cris, d‘applaudissements et de arriba, arriba8 à tout bout de champ. Agnès et son frère, essoufflés, durent bientôt renoncer. Ils avaient du mal à suivre le rythme.

« Ce doit être drôlement marrant, un anniversaire en France, dit Pedro en arrivant près d‘eux. Comment ça se passe chez vous ? »

Il n‘en fallut pas davantage pour qu‘ils se trouvent aussitôt encerclés par une douzaine de paires d‘yeux brillants de curiosité.

« Raconte, toi, dit Vincent en poussant sa sœur du coude. C‘était ton idée. »

Ils en auraient eu des choses à raconter, mais ils ne savaient pas trop par où commencer. Les petits Mexicains attendaient impatiemment.

«¿Que te dan como regalo?9 demanda Pedro.

— On mange un grand gâteau d‘anniversaire avec beaucoup de crème chantilly dessus, commença Vincent. Sûr qu‘on se régale !

— On te fait un gâteau comme cadeau d‘anniversaire ! s‘étonna Pedro. Mais quand tu l‘as mangé, tu n‘as plus rien, alors.

— Mais si, rétorqua Vincent, c‘est juste le gâteau d‘anniversaire.

— El regalo10, c‘est ce qu‘on te donne, dit la petite Estrella en fronçant les sourcils.

— Regalo, ça veut dire cadeau, p‘tit malin, s‘esclaffa Agnès moqueuse.

— Peut-être que madame je-sais-tout avait compris, maugréa Vincent. Eh bien, continue, toi, puisque tu es si maline !

— Eh bien moi, la dernière fois, on m‘a offert un vélo à quatre vitesses. Parce que j‘avais eu des bonnes notes à l‘école, dit fièrement Agnès au milieu des sifflements admiratifs. Vincent, lui, il a eu un dictionnaire. « Pour qu‘il sache écrire autre chose que foot, ballon et copains », a dit papa.

— Tu es une véritable peste, s‘emporta Vincent. Pourquoi tu ne dis pas que tu copies sur cette gourde de Marie et que tu lui donnes tes goûters pour qu‘elle fasse tes devoirs ? C‘est facile, comme ça !

— Monsieur voudrait peut-être que je raconte à ses amis comment il s‘est fait disputer la dernière fois qu‘il a ramené son carnet de notes. Tu n‘étais pas si fier que ça, persiffla Agnès. Parce que Monsieur a bien failli redoubler.

— Les anniversaires sont vraiment amusants avec vous, interrompit Pedro. Tu sais, Vincent, les petites sœurs sont partout les mêmes. La mienne aussi, c‘est une véritable peste. »

Venue de derrière, une petite main s‘abattit avec fracas sur la joue de Pedro, qui grimaça de douleur.

— Ça t‘apprendra à dire des méchancetés, dit une petite fille.