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Une jeune femme artiste se jette dans l’existence à folle allure. Elle se frotte aux tourments des rencontres et tente de comprendre les relations humaines qui nous brutalisent. Pour faire sa place, il lui faudra cheminer douloureusement dans la vie et découvrir en soi la source où puiser la force puissante de la création artistique et des liens aux autres.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Dans Brutalités du cœur, Béatrice Level, en écho avec ses dessins, nous dévoile son univers intime, sans tabou et sans filtre.
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Seitenzahl: 49
Veröffentlichungsjahr: 2023
Béatrice Level
Brutalités du cœur
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Béatrice Level
ISBN : 979-10-377-8215-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À maman et papa, Françoise Level et Bertrand Level
Préface
Le père de Béatrice Level, ingénieur centralien inventeur de machines, faisait sienne cette phrase du philosophe Henri Bergson : « L’action par laquelle nous utilisons les choses est essentiellement un contact et dans le contact on peut dire indifféremment que nous agissons sur la chose ou que la chose agit sur nous ».1
De la tête à la main rugueuse et de la main à la tête rêveuse, penché sur ses machines, l’ingénieur créait.
Il en est ainsi pour Béatrice Level, les lignes de mots proposent à l’esprit des images formées par les lignes de force du dessin.
Sur la matière du papier, l’encre liquide devient force tactile et revient poétiquement à la tête.
De la tête à la main et de la main à la tête, pour la poésie comme pour le dessin, il s’agit de toucher le papier pour toucher les gens.
Georges Joseph Bellicha
Un bonheur que rien n’a entamé succombe à la moindre atteinte ; mais quand on doit se battre contre les difficultés incessantes, on s’aguerrit dans l’épreuve, on résiste à n’importe quels maux et même si l’on trébuche, on lutte encore à genoux.
Sénèque
À chaque fois que tu tombes, ramasse quelque chose.
L’homme est un apprenti, la douleur est son maître.
Musset
Le cœur a ses douleurs que la raison ne guérit pas.
Introduction
À force de déplacer ce carnet de poèmes depuis plus de trente ans, de le faire voyager d’un lieu à un autre afin qu’il résiste et survive au temps, tantôt au fond d’un tiroir au milieu de nombreux autres carnets que je collectionne à plaisir, dans lesquels je note tout et surtout les petites choses essentielles à mes yeux, sur lesquels je dessine, ébauche ce qui préfigure mes futurs tableaux, où je note les rendez-vous pris passés à venir, où je rédige mes projets, mes impressions sur les rencontres, les bons mots, le reste à venir et puis les expositions qu’il ne faut surtout pas rater et les livres qu’il faut absolument lire, j’en passe, mais la réalité c’est que j’ai en permanence une dizaine de carnets à remplir, toujours près de moi pour calmer mes angoisses et recevoir le poème du jour.
Mais ce cahier-là précisément, noir et vert comme les cartons à dessins du même genre, rangé avec précaution depuis un certain temps, a traversé les décennies et ne m’a jamais quittée, tous les poèmes s’y étaient nichés sagement discrètement à l’abri des regards et des jugements.
Souvent, il s’est retrouvé oublié négligemment dans un placard, engoncé sous des objets encombrants, mais parfois également il s’est tenu droit, indispensable, rangé entre deux livres d’exception.
En outre, je l’ai redécouvert une belle journée d’été seule chez moi, dans ces moments de douceur où les choses sont possibles, un plaisir sans pareil de lire ces textes qui restaient actuels, évoquant un passé si présent et des émotions toujours profondément en moi.
Se pouvait-il que la femme que je suis aujourd’hui fût la même lorsqu’elle avait vingt ans ?
J’étais bouleversée, touchée au plus profond de moi de lire chacun des mots, d’entendre comme une musique déjà connue, le rythme des phrases, j’avais envie de m’y replonger, de m’y noyer une nouvelle fois, persuadée que je pouvais les écrire encore un peu mieux, comme en peinture quand on cherche à faire une belle toile et jusqu’à trouver ce qui finalement vous échappe.
Enfin, comme une évidence, mais aussi comme une envie formidable, j’ai écrit les suites de ma vie en conservant la forme adoptée poétique et chantante qui fonctionnait toujours longtemps après et comme si ce plaisir-là ne suffisait pas, je n’ai pas résisté au besoin de coupler les textes avec leurs dessins, un fil noir conducteur, une écriture graphique qui ouvrait le champ poétique.
Faut-il encore aimer ceux qu’on aime encore
Espérer ou fuir les aventures nouvelles
Faut-il aimer encore d’amour et de folie
La vie ou bien la mort les deux se passent au lit
Serrer dans ses bras le corps la maladie
Sentir le froid en soi quand l’amour est fini
J’ai mal en moi encore plus mal en toi
Ce mal qu’on avale et qu’on ne mérite pas
Maladie d’amour maladie d’aujourd’hui
Passions et folie c’est notre maladie
Faut-il bannir de soi les images du désir
Balayer les envies les péchés défendus
Faut-il à jamais oublier l’odeur de ton corps
Celui qui m’a touchée celui qui m’a aimée
Et j’ai goûté ta peau au risque de la mienne
L’amour n’a pas de loi pas de raison pas de sens
L’amour ne se vit qu’une fois et le risque est là
Faut-il aimer encore quand la loi l’interdit
Est-il permis de vivre loin des slogans maudits
Jeter son corps son âme aux enchères de la vie
Faut-il payer de soi pour jouir encore une fois
Ou bien fermer les yeux sur les fruits de la vie.
J’aurais voulu être Camille celle que désirait Rodin