Captive, désillusion et toi - N.H. Paloma - E-Book

Captive, désillusion et toi E-Book

N.H Paloma

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Beschreibung

Kettle a tout pour être heureuse. Une famille aimante, des amies comme nous rêvons tous d'avoir... Pourtant, lors d'une soirée, tout bascule... 


À PROPOS DE L'AUTEURE


N.H. Paloma - Je suis née à Decize dans la Niévre/Bourgogne. Je suis maman de trois enfants. Je suis une passionnée de lecture, J'écris maintenant depuis plusieurs années. J'ai décidé de tenter ma chance en tant qu'auteur. Maintenant le rêve est devenu réel.

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Captive, Désillusion

etToi.

NH PALOMA

Romance

Image : Adobe Stock, Pixabay

Illustration graphique : Graph’L

Éditions Art en Mots

Chapitre 1

Kettle

Je reviens dans ma chambre après une bonne douche et me prépare pour la soirée tant attendue de cette fin d’année. Avec mes amies, nous avons prévu d’aller dans la meilleure discothèque de la ville pour fêter mes dix-sept ans ainsi que notre diplôme. Une grande première pour moi. J’ai des parents assez vieux jeu et surtout qui me surprotègent donc, ça a été très dur de les convaincre mais, j’y suis arrivée après une longue conversation avec eux.

Pour cette occasion, je me suis acheté une robe bustier avec un léger décolleté en forme de cœur et de couleur rouge vif en mousseline. Avec cette robe, je ne peux porter de soutien-gorge du coup, je vais juste enfiler un string en dentelle rouge assorti à ma tenue ainsi que des escarpins noirs pour compléter le tout.

Je suis en train de finir de me préparer tranquillement dans ma chambre lorsque June et Kalie arrivent toutes excitées par la soirée à venir pourtant, il est à peine dix-huit heures, nous avons encore le temps.

Mes parents apparaissent dans l’embrasure de la porte et se postent juste derrière mes meilleures amies, un sourire aux lèvres.

— Vous êtes prêtes les filles ? nous demande ma mère, qui les a laissé monter alors que mon père l’enlace et lui dépose un baiser dans le cou.

Ils débordent d’amour l’un pour l’autre et je rêve que ma moitié et moi partagions la même complicité.

— Nous allons très bien, Mme Reyes. Qu’avez-vous prévu pour votre petit week-end ? demande June curieuse comme à son habitude.

Mon père sourit.

— Elle ne sait rien de ce que je lui réserve, répond-il, avec un clin d’œil.

Nous soupirons en cœur.

— Que c’est romantique ! dit June.

— En effet mesdemoiselles et c’est pour cela que nous partons tout de suite. Amusez-vous bien à votre soirée. Kettle, pas de bêtise ma belle, sinon tu seras punie et tu ne sortiras pas avant longtemps, dit mon père très sérieusement.

Je m’avance vers eux et les embrasse chacun leur tour.

— Ne vous inquiétez pas et profitez de votre escapade ensemble, dis-je.

— Idem pour toi, ma belle. Bon, nous partons, bisous, les filles.

Mes parents quittent la maison dix minutes plus tard.

— Alors les filles, comment allez-vous depuis cette après-midi ?

Je leur pose la question tout en mettant mes superbes escarpins noirs. June s’assoit près de moi sur mon lit et Kalie prend place sur la chaise de mon bureau.

— Très bien, m’affirme June. J’ai des informations pour la nuit à venir. Pratiquement tous les beaux gosses de notre promotion vont y être. Je vous assure les meufs, ce soir, je sors le grand jeu et je fais tout pour mettre Carter dans mon pieu. Ce mec est une bombe et je suis l’une des plus populaires avec vous deux donc, rien de plus normal que de finir avec lui.

Je lève les yeux au ciel.

— Sérieux June ! Il n’est pas libre ! Genre, il est en couple depuis la rentrée. Je ne pense pas qu’il souhaite être avec toi, lui expliqué-je, agacée.

June est sous son charme de depuis plus de trois ans. Elle aurait dû lâcher l’affaire mais, elle a trop le béguin pour l’oublier.

Elle met sa main devant la bouche comme si elle était choquée, puis me lance :

— Tu oublies une chose Kettle, lorsque je désire un truc, je l’obtiens ! s’exclame June sûre d’elle.

— Si tu le dis. N’empêche que ça fait trois ans que tu n’obtiens rien de lui, pas même un regard, lui répondis-je.

— Ça suffit les filles. Nous allons voir comment cela va finir mais, pour l’instant termine de te préparer Kettle et nous partons, nous avertit Kalie.

Kalie est la plus follasse de nous trois. Je l’ai connue lorsque j’avais huit ans. Suite à un déménagement de son père un riche entrepreneur qui a dû être muter sur Clermont-Ferrand, ma ville natale. Quand j’ai vu cette petite fille perdue au milieu des primaires en train de se moquer d’elle, je me suis avancée pour faire sa connaissance et, depuis ce jour, nous ne nous sommes plus jamais quittées. Maintenant, elle est devenue une magnifique blonde aux yeux clairs et aucun homme ne lui résiste.

— Oh ça suffit ! Ne commence pas à me donner des ordres, grogné-je.

Je vais dans ma salle de bain pour finir de me coiffer et me maquiller puis j’en ressors dix minutes plus tard.

— Nous pouvons y aller. Je suis prête.

Les filles hochent la tête. Sans un mot, je quitte ma chambre et me dirige vers l’entrée. Je prends mon petit gilet noir sur le portemanteau et l’enfile. Je me retourne vers mes deux amies.

— Alors les filles ! Comment me trouvez-vous ?

Elles me regardent de la tête aux pieds et sourient.

— Quoi ? Je suis moche ? C’est ça ? Demandé-je, paniquée.

— Non, pas du tout ma belle. Seulement maquillée et habillée aussi sexy, tu fais presque vingt ans, comme ma grande sœur.

— Rhooo !!! Ça va, oui. Vous poussez un peu là. En plus, je ne me trouve pas canon. Mais j’avoue, qu’avec un peu de maquillage et une tenue provocante, je ne suis pas trop mal.

— Ça va les chevilles, ma vieille ? me demande Kalie en riant.

— Très bien, ma belle. Tu veux voir peut-être ?

— Non merci, ça ira comme ça, me sort-elle.

June prend son sac à main posé sur le portemanteau et nous lance :

— Allez, il faut bouger maintenant ! Je ne vais pas passer ma soirée ici pendant qu’un beau gosse m’attend à la fête.

— C’est bon. Tu vas te le faire ce type, lance Kalie.

— Si tu le dis. Allez, partons, déclare June.

June est celle de nous trois à avoir le plus de tempérament. Elle a vécu une enfance plutôt difficile avec ses deux parents alcooliques. Elle a dû se débrouiller seule pendant des années avant de trouver un petit boulot, il y a maintenant un an. Voilà pourquoi, elle a un caractère bien trempé et qu’elle nous dit sa façon de penser sans prendre de gants.

Nous sortons de la maison et prenons la route en passant par le parc car nous avons toujours pensé que ce chemin était le plus court. June et Kalie sortent des joints de leurs sacs. Elles avaient pris soin de les préparer avant de venir me rejoindre sachant très bien que je n’aime pas ça. Kalie me tend quand même le sien en sachant très bien que je ne le prendrai pas et pourtant elles essayent toujours.

Et, comme d’habitude, je refuse. Je connais trop bien les effets de la drogue, même à faible dose, et les dégâts qu’elle peut causer à long terme. Nous continuons notre route paisiblement en parlant surtout de mecs jusqu’à arriver devant la discothèque spécialement ouverte à cette heure-là pour l’événement. Les diplômés sont déjà installés devant l’entrée. June me donne un coup sur l’épaule en m’indiquant une direction que je suis. Je vois Carter avec sa copine.

— Ce soir, il va finir entre mes cuisses, affirme June.

Je lève les yeux au ciel.

— Tu peux toujours rêver, dis-je.

June me lance un regard noir avant de se faufiler dans la boîte de nuit. J’en fais de même et reste sans voix devant ce magnifique décor. Un grand néon violet est installé au-dessus des platines avec pour inscription « soirée des diplômés »,au-dessus de nos têtes un énorme filet avec des centaines de ballons. Sur le côté droit, un énorme bar avec des barmen super-sexys, de l’autre côté un buffet rempli d’amuse-bouches, puis, pour finir tout ceci, une superbe piste de danse.

— Ben alors ! Ferme ta bouche ma jolie avant qu’une langue se glisse dedans, June me sort de mes rêveries.

— Qu’est-ce que tu peux être chiante par moment, balancé-je.

— Les filles, ça suffit ! Profitons de notre soirée. En plus, les mecs sont supercanons, nous dit Kalie.

June et moi éclatons de rire, nous sommes comme ça entre nous. Des petites taquineries, rires et quelques disputes mais, elles sont très rares.

Nous nous dirigeons vers le bar pour commander des cocktails, deux cosmopolitans et une tequila sunrise. Dès que nous avons nos verres, nous nous installons sur une banquette, juste à côté de la piste de danse et comme par hasard, en face de Carter. J’attire June vers moi.

— Tu veux vraiment foutre leur couple de plus de trois ans en l’air, lui demandé-je.

Elle tourne le visage vers eux et me regarde à nouveau.

— Prends-le du bon côté Kettle. S’il me résiste, cela voudra dire qu’il tient vraiment à elle, sinon je vais prendre mon pied toute la nuit, me balance-t-elle.

Je n’ai pas grand-chose à ajouter après ça.

— Levons nos verres et trinquons à notre diplôme et à tes dix-huit ans Kettle, sourit Kalie.

— Santé, disons-nous toutes ensemble en trinquant.

Nous passons l’heure qui suit à boire, manger et rigoler comme des folles. D’un coup, le DJ passe notre chanson préférée du moment et nous allons sur la piste rejoindre ceux qui y sont déjà. Carter se trouve juste derrière June et celle-ci passe à l’action en frottant ses fesses contre les siennes. Il rentre dans son jeu et très vite, elle nous oublie pour danser avec lui.

— J’ai vu sa meuf partir et ce connard en profite, me murmure Kalie à l’oreille.

— Comme quoi j’ai raison ! Il ne faut jamais faire confiance aux mecs, dis-je.

— J’avoue !

Nous sillonnons la piste depuis un moment quand une envie pressante se fait sentir.

— Je reviens tout de suite, Kalie. Il faut que j’aille aux toilettes, dis-je avant de me diriger vers les sanitaires.

Je sors de la cabine, me lave les mains, les sèches puis me précipite dehors. Je percute un corps musclé et redresse la tête.

— Regarde devant toi pouffiasse ! À cause de toi, j’ai renversé mon verre, dit-il menaçant.

Il est avec deux de ses potes qui rigolent à ses paroles. Ce qui me met en rogne.

— Pour qui tu te prends, pauvre con ? Tu as des yeux aussi alors, je te retourne ton compliment, dis-je hors de moi.

Je passe devant lui et ses amis pour rejoindre June et Kalie. Il me lance un regard noir et je sens ses yeux sur moi jusqu’à ce que je sois sur la piste de danse.

J’oublie vite cette rencontre avec ces types et m’amuse. À un moment dans la soirée, June et Carter s’éclipsent pendant au moins une bonne demi-heure. Elle revient vers nous avec un sourire aux lèvres et, nous comprenons tout de suite. Elle a eu ce qu’elle voulait la coquine.

Chapitre 2

Kettle

Quelques heures plus tard, nous décidons de rentrer chez moi pour finir la soirée. Nous sortons de la discothèque et continuons notre chemin paisiblement en parlant surtout de mecs et de ce qu’il s’est passé entre June et Carter, jusqu’à ce que des voix s’élèvent non loin. Cinq mecs ivres, assis sur un banc, nous fixent et je reconnais parmi eux, le connard sur qui je suis tombée dans la boîte de nuit. Il semble me remettre aussi car un sourire se forme sur ses lèvres. Mes amies, sous l’effet de l’alcool, ne les remarquent même pas. Je ne sais pas vraiment comment réagir dans une telle situation. J’essaie de les faire changer de direction pour les éviter mais, rien à faire, les filles me bousculent gentiment et continuent leur route. June suit mon regard.

— Arrête de faire ta trouillarde Kettle et grandis un peu ! se moque-t-elle en me donnant un coup de coude.

— Ouais… Regarde-les, ils sont encore plus stones que nous ! prononce Kalie en continuant son chemin.

Nous longeons l’allée du parc lorsque nous entendons des pas rapides se rapprocher. Nous tournons la tête en même temps, pour voir trois des cinq mecs de tout à l’heure venir dans notre direction. Je ne vois pas celui de la discothèque, ce qui me fait encore plus trembler de peur. Le visage des filles se décompose et en rien de temps, je les vois détaler. Je prends la fuite mais, dans une autre direction afin de nous laisser plus de chances de leur échapper. Je cours depuis maintenant une bonne dizaine de minutes sans vraiment savoir où aller. Je ralentis et cherche un endroit pour me cacher, tout en reprenant mon souffle. Je regarde par-dessus mon épaule si je peux voir les filles mais, je commets une grave erreur. Monsieur Muscle est juste dans mon dos, il attrape mon poignet et m’attire vers lui. Je me débats de toutes mes forces mais, il est plus fort. Il m’agrippe par les cheveux et sourit.

— Comme je te retrouve ma jolie ! Le truc des mecs bourrés marche toujours avec des filles comme vous. D’ailleurs, mes potes doivent être en train de s’occuper de leurs jolis petits culs, affirme-t-il près de mon oreille.

Je le frappe au visage et essaie en vain de lui échapper mais, il raffermit sa prise.

— Très bien ma belle. On va mettre les choses au clair. Tu vas faire tout ce que je vais te dire sans ouvrir ta petite gueule de garce sauf si je te le demande. Tu as compris ? me crie-t-il.

Je dois être en état de choc car, mon corps et mes jambes ne répondent presque plus. Le mec en profite pour glisser ses mains répugnantes sur moi. Il me pousse vers le mur près de nous, gardant toujours une main ferme sur mon bras.

— Nous allons nous amuser un peu avant de te ramener dans notre baraque, ajoute-t-il avec un regard qui me fait froid dans le dos.

Ma poitrine commence à avoir du mal à contenir les battements de mon cœur. Ses yeux sont fixés sur mes seins, il saisit mon haut sans aucune douceur, me forçant à me mettre à genoux devant lui. Des larmes d’angoisse et de douleur coulent sur mes joues.

— À genoux ! ordonne-t-il en commençant à descendre son pantalon et son caleçon.

— Va te faire foudre pauvre malade, dis-je tremblante.

Il me gifle avec une telle force que j’en bascule vers le sol. Ses doigts agrippent mes cheveux pour me redresser et me guider jusqu’à ce qu’un bruit, juste derrière nous, se fasse entendre et l’interrompt. Je n’ai même pas le temps de réagir que deux ombres se jettent sur mon agresseur et, une autre m’attire plus loin.

Je reste sans réaction, toujours en état de choc et me laisse entraîner ne réalisant pas ce qui vient de m’arriver. L’homme me tire par le bras et me pousse dans une camionnette. La porte n’étant toujours pas fermée, je jette un œil vers l’endroit où je me suis fait agresser. La chemise de mon assaillant est couverte de sang et l’un des gars le poignarde à plusieurs reprises. Je hurle de terreur en le voyant tomber au sol, son corps est parcouru de spasmes pendant un instant puis plus rien. Je crie toujours, lorsque la porte coulissante du van se rabat enfin derrière moi.

Je me blottis dans un coin, mes genoux remontés contre ma poitrine alors que mes larmes continuent de rouler sur mes joues. Qui sont ces types ? Que me veulent-ils ? Pourquoi moi ? Où sont mes amies ? Vont-elles bien ? Que vont-ils faire de moi ? Toutes ces questions se bousculent dans ma tête, sans aucune réponse.

J’ai dû m’endormir car je sursaute quand la porte de la camionnette s’ouvre sur le type de tout à l’heure. Il monte et referme derrière lui. Il frappe deux fois vers la cabine du fourgon et celui-ci démarre à nouveau. Je le fixe, apeurée, serrant encore plus mes mains autour de mes jambes.

— Je suis Kaylen et toi c’est Kettle, raille-t-il avec un sourire pervers.

Je le regarde sans comprendre.

— Comment connaissez-vous mon prénom ? demandé-je encore plus stressée.

— Peu importe comment je le sais ma belle, je fais juste mon travail. Tu n’en sauras pas plus pour le moment.

— Où sont mes amies ? Que leur est-il arrivé ?

Kaylen me fixe sans aucune émotion.

— Tes amies sont dans une autre camionnette. Tu n’en sauras pas plus.

Il met sa main dans une des poches de son blouson et en ressort une seringue.

Je le fixe puis le regarde se lever et venir dans ma direction. Mon cœur s’emballe, j’essaie de lui échapper mais, je ne vais pas très loin dans ce fourgon. Il attrape ma cheville et m’attire vers lui. Sans réfléchir, je lui balance mon pied dans la mâchoire. Énervé, Kaylen se redresse et me frappe au visage. Une douleur vive traverse ma joue et je crie de douleur. Il reprend la seringue qu’il avait laissé tomber et revient vers moi.

— S’il… S’il vous plaît, le supplié-je, sachant cela inutile.

Mes larmes coulent de plus belle. Je ne peux rien faire d’autre pour me défendre contre lui.

— Ne crains rien de ma part ma jolie, la piqûre va juste te faire dormir le temps du trajet.

Il m’attrape le poignet et je me débats comme je peux, en vain.

— Lâchez-moi ! Je ne vous ai rien fait ! lui crié-je.

Mais il ne veut rien entendre. Je sanglote toujours en sentant l’aiguille pénétrer ma peau. Kaylen me calme tout en caressant mes cheveux, laissant la drogue agir. Tout commence à tourner autour de moi. J’ai de plus en plus de mal à distinguer la silhouette devant mes yeux et je me sens plonger peu à peu dans les ténèbres.

J’ai l’impression de me sentir flotter, comme si mon corps était emporté par des vagues me tirant vers le fond. Je me sens secouée dans tous les sens, je voudrais pouvoir résister et me servir de mes membres pour remonter à la surface mais, rien n’y fait. Puis, d’un coup, j’ouvre les yeux. Tout est noir autour de moi.

Je suis toujours à moitié dans les vapes. J’essaye de savoir où je me trouve, ma vision s’améliore peu à peu et se fixe sur un plafond métallique au-dessus de ma tête. Je comprends rapidement où je me trouve et, la panique me reprend. Je perçois une voix auprès de moi.

— Nous allons faire une halte dans une station-service. Tu as deux minutes pour émerger. Je te conseille d’ailleurs d’y aller car, cela sera notre seul arrêt avant notre arrivée. Donc, profites-en ma belle car, ta vie là-bas ne risque pas d’être drôle tous les jours surtout avec Drake.

Je n’ai pas le temps de lui poser d’autres questions que le van s’arrête. Kaylen ouvre les portes de la camionnette, sort et me traîne à sa suite. Il me met debout tout en me tenant et m’interroge.

— Tu peux marcher ?

Je risque de tomber et ne pas tenir sur mes jambes s’il me lâche mais, je veux essayer de m’enfuir par tous les moyens. Je hoche donc la tête en murmurant d’une voix faible :

— Je pense.

J’essaye de ne rien montrer sur mon visage. Mon idée de m’échapper toujours ancrée dans ma tête, je me redresse.

— Très bien jeune fille, je vais te lâcher mais, avant me fixe-t-il de son regard sombre, ne t’avise pas une seule seconde de penser à fuir car, si je te rattrape, tu risques de m’énerver. Je vais être obligé de t’attacher avant de te plonger dans le sommeil encore une fois.

Mon corps frissonne de crainte à cette pensée et je prends sur moi.

— Je ne compte pas me sauver et, de toute façon, vu mon état, je n’irais pas très loin.

— Tout à fait d’accord ! Donc, vas-y, les toilettes sont justes sur le côté, me lance-t-il en allant rejoindre le conducteur du fourgon.

Je regarde aux alentours pour essayer de me repérer et de savoir où je me trouve mais, rien. Cela a l’air d’un trou paumé, je ne connais pas cet endroit. J’avance donc vers les sanitaires de cette petite station-service.

Pendant ce temps, Kaylen et les deux autres font le plein de la camionnette. Je voudrais avoir toutes mes capacités physiques pour pouvoir m’enfuir à cet instant mais, je m’en sens incapable, je suis encore trop faible. De toute façon, si je tente de fuir maintenant, ils me rattraperont sans aucun problème et je ne pourrais pas venir en aide à June et Kalie . De plus, Kaylen mettra à exécution ce qu’il m’a promis. Je rentre dans la cabine, une envie de vomir me prend. Je suis la tête au-dessus de la cuvette quand j’entends des pas derrière la porte d’entrée.

— Dépêche-toi Kettle, hurle Kaylen impatient.

Je me redresse difficilement puis, tire la chasse d’eau. Je déverrouille la porte de la cabine et l’aperçois en appui sur le mur vers les lavabos. Je me dirige vers lui, ouvre le robinet pour me rincer la bouche, me laver les mains avec le savon liquide puis les sécher. Je me tourne enfin vers Kaylen et ose poser mes yeux sur lui. Il est très grand. Il a une silhouette fine, des yeux bleus/gris sombres et froids, des cheveux blonds très courts. Ce mec est flippant et j’ai horriblement peur de découvrir ce dont il est capable si je restais seule avec lui assez longtemps.

— On y va ma jolie ? Pas de temps à perdre ici. En plus Drake t’attend de pied ferme, comme toute la famille Hamilton d’ailleurs.

Mon sang ne fait qu’un tour et la panique reprend le dessus sur ma raison.

Je rassemble mes dernières forces puis, pousse Kaylen hors de mon passage, pour pouvoir sortir des toilettes. Surpris, il bascule et tombe à terre. Pas le temps de penser, je me précipite dehors et cours vers la route pour stopper la première voiture croisant mon chemin. J’ai à peine le temps de faire quelques pas que le conducteur du Van me rattrape, m’agrippe le poignet fermement et me gifle avec force. Le coup me sonne et la douleur ressentie commence à me faire tourner de l’œil. Dans une rage folle et les yeux assombris par la colère, Kaylen revient vers nous.

— Tu n’aurais jamais dû faire cela Kettle ! crie-t-il en attrapant mon visage meurtri pour constater les dégâts de son pote. Tu fais chier Moore. Tu n’aurais pas dû la frapper aussi fort. Drake va être fou furieux, son joli visage ne doit pas être abîmé. Et toi, tu vois ce qu’il t’a fait à cause de tes conneries, je t’avais pourtant prévenu.

Je hoche la tête, n’ayant plus du tout envie d’ouvrir la bouche. Il me prend par le coude, me fait remonter dans le fourgon avant de me relâcher. Il fouille dans une sacoche près de lui, en ressort une autre seringue et revient vers moi.

— Ne faites pas ça. Je promets de rester sage. S’il vous plaît, chuchoté-je les larmes aux yeux.

— Je suis désolé mais je ne peux pas faire autrement.

Et il me pique dans le haut de mon épaule.

Ma tête tourne et ma dernière vision avant de sombrer est Kaylen m’attirant contre son corps.

Chapitre 3

Kettle

Je ne sais pas depuis combien de temps je me trouve dans ce foutu fourgon. Je me suis réveillée seule, Kaylen n’était plus auprès de moi. Il doit sûrement être à l’avant avec ses complices. Après la deuxième injection, il a dû se dire qu’il ne risquait rien à me laisser seule pendant un certain temps. Il n’avait pas tort, je suis sans force et complètement déboussolée. Il fait tellement sombre dans cette camionnette, je ne sais même pas si nous sommes le jour ou la nuit. Je me redresse pour me mettre en position assise, calée dans un coin. Mon ventre se met à grogner, cela doit faire un moment que je n’ai rien avalé. Je ne sais pas du tout comment je dois réagir face à mon enlèvement. J’ai regardé plusieurs reportages en film sur ce genre de choses mais, le vivre réellement est une tout autre histoire.

Je dois prendre sur moi et être forte pour pouvoir m’en sortir. Tout d’abord, je dois être sur mes gardes et attentive au moindre truc. J’essaie de me mettre debout mais, mon corps endolori par toutes les drogues injectées, ne répond plus et je tombe lourdement sur les fesses dans un cri de douleur. Je gémis et essaye de me rasseoir en faisant attention à ne pas trop souffrir.

Au bout de quelques minutes, je suis enfin dans la position souhaitée. Le fourgon se stoppe. J’entends des pas se rapprocher et les portes s’ouvrent pour faire place à Kaylen et à, il me semble, Moore. Ce dernier a un léger sourire en me voyant, j’ai un mouvement de recul lorsqu’il monte dans le van et s’approche de moi.

— Je suis sûr que tu m’écouteras maintenant au lieu de te mesurer à moi, me défie-t-il en caressant ma joue.

Je pousse ma tête loin de sa main.

— Ne me touchez pas ! Ne m’approchez plus ! hurlé-je presque.

Kaylen me plaque contre la paroi du fourgon avec un regard froid.

— Je te conseille de te calmer un peu, ma belle. Je suis un vrai petit ange comparé à Drake et la famille dans laquelle je t’amène, m’assène-t-il en me fixant durement. Ils n’accepteront pas le quart de ce que tu as fait jusqu’à maintenant.

Je veux rentrer chez moi. Mais de quoi parle-t-il ? Je ne comprends rien.

— Mais de quoi parlez-vous à la fin ? Je suis une fille des plus banales. Vous devez faire erreur sur la personne, m’emporté-je en espérant le convaincre.

Il me tient toujours fortement. Lève son visage vers moi, un sourire mauvais aux lèvres.

— Non Kettle ! C’est bien toi ! Cette famille de tarés te veut. Je suis désolé, ma belle mais, je n’ai pas d’autre choix que de te mener jusqu’à eux.

Un sanglot m’échappe car je ne sais plus quoi dire. De toute façon, ils me conduiront jusqu’à cette famille.

— Vous n’êtes pas désolés pour moi sinon vous me relâcheriez.

— Peu importe, Kettle. Pour l’instant, je dois te bander les yeux car nos patrons du moment ne veulent pas que tu saches comment te repérer pour prendre la fuite.

Sur ces dernières paroles, Kaylen sort de sa poche un bandana noir et le noue autour de mon crâne. Je ne me débats pas, cela ne sert à rien, je ne fais pas le poids face à lui. Une fois le bandeau mis, je ne vois plus rien, il ne me serre plus contre lui et pose sa tête dans mon cou humant mon odeur. Je me crispe et lui envoie des coups de poing.

— Ne me touchez pas ainsi, hurlé-je, en me défendant de mes petites forces.

Il me bloque contre son torse.

— Je ne te veux pas de mal Kettle. Si je pouvais, je te protégerais mais, je n’ai vraiment pas le choix, ma jolie.

Qui est donc cette famille ? Apparemment, elle semble très dure et diabolique.

— Surtout Kettle, évite de tenir tête comme tu le fais avec moi au plus jeune des fils. Ce mec n’a aucune pitié et risque de te tuer sans aucun remords.

Mon sang se glace. De quoi parle-t-il à la fin ?

— S’il est si dangereux, pourquoi me conduire à lui dans ce cas ?

Je l’entends soupirer.

— J’ai besoin d’argent et, c’est la seule façon que j’ai trouvée pour survivre dans la rue. Pas une seule fois je ne me suis posé la question de savoir ce qu’ils faisaient des personnes que je leur amenais… Jusqu’à toi.

Un petit espoir naît en moi, j’ai peut-être une chance de partir et je la saisis.

— Laisse-moi partir, s’il te plaît ! Je ne dirai rien à personne, supplié-je.

J’entends Kaylen souffler et je comprends qu’il ne fera rien pour m’aider à sortir de cet enfer.

— Excuse-moi Kettle mais, je ne peux pas, m’avoue-t-il.

Je le sens se lever sur ces paroles puis sortir et refermer derrière lui. Je suis perdue et tremblante de peur. Je dois être dans un cauchemar et vais me réveiller d’un instant à l’autre dans mon lit bien au chaud avec mes parents juste à côté. Je pleure ne sachant rien de mon devenir. J’entends des voix à l’extérieur du van.

— Qu’est-ce que vous voulez, les mecs ?

Je commence à trembler de la tête aux pieds, ne sachant pas à quoi m’attendre quand ils ouvriront la porte.

— Nous avons quelque chose pour vous, Monsieur Hamilton, répond Kaylen d’une voix faible. Quand je l’entends, j’ai presque l’impression d’y percevoir des regrets.

Qu’il aille se faire foutre avec ses remords. Il va rentrer chez lui tranquillement et moi je serai sûrement entre les mains d’un malade. Je n’entends plus rien pendant un certain temps. J’essaye de rester calme et colle mon oreille contre la paroi. Une voix dure se met à parler.

— J’espère pour vous que vous avez ma commande.

Moore lui répond.

— Vous n’allez pas être déçu, Monsieur. Croyez-moi.

— Nous verrons bien. Je vous ouvre, clame la voix.

Un bruit de barrière se fait entendre. Nous sommes donc dans un endroit sécurisé et surveillé. Cela ne me rassure pas le moins du monde car, du coup, je vais devoir redoubler de malice pour pouvoir m’échapper de cette demeure. Mon cœur s’emballe de peur de rencontrer ces personnes si cruelles aux yeux de Kaylen.

Le fourgon redémarre. Celui-ci roule pendant plusieurs secondes puis le moteur se coupe. Les portes coulissantes s’écartent et Kaylen me tire à l’extérieur et dénoue le bandana qui couvrait mon regard.

— Bienvenue chez les Hamilton, Kettle, ta nouvelle famille.

— La lumière m’aveugle et je cligne plusieurs fois des yeux pour retrouver une vision normale. Je suis au milieu d’un terrain qui s’étend à perte de vue, des chevaux un peu partout dans des enclos et des personnes travaillant tout en me fixant. Je n’ai pas le temps d’explorer l’environnement autour de moi et je sursaute quand quelqu’un parle juste derrière moi.

— Quelle est donc cette personne qui ne me décevra pas ? prononce une voix à faire froid dans le dos.

Kaylen doit sentir mon corps trembler car, il me retient auprès de lui.

— Une fille, voyons ! Quoi d’autre aurait valu le déplacement ? balance Moore.

Kaylen lui fout un coup d’épaule et lui lance un regard noir.

— Enfin, ce n’est pas trop tôt, de la chair fraîche ! Je m’ennuyais un peu dans cette grande demeure puis baiser tout le temps les mêmes meufs ça va un moment. Montre-moi donc cette fille, lance la voix. Tu connais son âge ?

Je vois mon kidnappeur grimacer à cette question. J’ai peut-être une chance de ne pas finir entre les mains de ce type à la voix flippante.

— Elle vient juste de fêter son dix-septième anniversaire, Monsieur, l’informe Kaylen.

Le type à la voix flippante me fixe et me sourit froidement.

— Elle est un peu jeune par rapport à moi mec mais, pour une fois… Tu as bien fait de m’amener cette gamine. Je compte bien m’amuser avec elle, dit-il en m’arrachant des bras de Kaylen.

Je hurle à plein poumon et me débats pour lui échapper mais, en vain. Il m’attrape fortement les joues d’une main et me serre à m’en faire mal.

— Maintenant, gamine, tu vas être à moi et être bien sage. Je ne suis pas du genre patient et crois-moi, tu ne veux pas savoir ce qu’il arrivera si je m’énerve. Tu risques de le regretter et provoquer ma colère. Tous ceux habitant dans cette demeure te confirmeront d’éviter de faire une chose pareille, réplique-t-il en approchant son visage du mien.

Je ne veux aucun contact avec ce type donc je recule mon visage.

— Vous rêvez, je ne vous obéirais pas aussi simplement. Pauvre taré !

Je reçois une gifle à peine ma phrase terminée. Je tombe à terre sous la violence du coup, sous le regard de toutes les personnes présentes. Kaylen essaie de me venir en aide mais, mon bourreau l’en empêche d’un geste de la main.

— Je t’interdis de la toucher, elle est à moi dorénavant. Si tu la voulais pour toi, tu n’aurais jamais dû me la montrer, grogne-t-il en me relevant.

Il bloque mon corps contre le sien et je tremble de ne rien pouvoir faire d’autre que de subir ce que ce malade me fera.

— Tu es un pauvre connard, Drake. C’est une gamine. Je n’aurais pas dû la conduire auprès de toi. Merde ! Tu ne mérites pas une fille comme elle, d’ailleurs aucune femme ne devrait être entre tes mains, lance Kaylen très énervé et en colère.

Drake éclate de rire à ces paroles.

— C’est vrai cette petite est ravissante. Hein ! Tu ne t’en rends compte que maintenant. Tant pis pour toi Kaylen. Elle est mienne et tu ne l’auras jamais. Prends ton argent pour ce joli petit lot et casse-toi de chez moi.

Il se retourne et s’éloigne en m’emmenant.

Chapitre 4

Kettle

Je tire sur mon bras pour lui échapper.

— Lâchez-moi, s’il vous plaît ! Ne me faites pas de mal, pleuré-je.

Il se place face à moi.

— Ta gueule, putain ! Et arrête de pleurer, pauvre gamine. Quand tu pleures comme cela, j’ai juste envie de te frapper, clame-t-il. Je vais te conduire à mon père, il est médecin et il va t’examiner et te poser plusieurs questions, ensuite, tu iras prendre une bonne douche.