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"Conditions Humaines" est le quatrième recueil de poèmes de l'auteur Eric Duval alias Fol Amor. Il y traite une poésie éclectique, passant de versions versifiées à des oeuvres moins affinées en tentant de surprendre le lecteur, provoquant l'introspection, thème cher à l'auteur. "Conditions Humaines" tente une approche poétique des vérités abruptes de la vie et emmène le lecteur dans une réflexion sur celle-ci, délivrant, ici, un jugement implacable, là, une mélancolie fataliste. Teintés de subjectivités amoureuses et de spleens ardents, les textes énoncent des sentiments controversés propres à susciter une interrogation sur notre place dans l'univers.
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Seitenzahl: 50
Veröffentlichungsjahr: 2024
Conditions humaines
Inkvember 2023
Quelques mots encore
Remerciements
Au moment de commencer ce recueil, je doutais quelque peu de son utilité. Je doutais d’un bon nombre de choses, celles dont je m’inspire pour écrire à celles me faisant encore humain, je doutais qu’il faille une nouvelle fois vous les retranscrire. Mais, heureusement pour moi, je suis encore humain.
Les conditions pour l’être sont, il ne faut pas se mentir, de moins en moins réunies. Tout nous pousse vers la folie et l’adversité. Notre modèle, individualisme élevé à son paroxysme, célèbre le recours à l’unique et son absolue volonté d’être, même si pour cela, il doit « éliminer » son prochain. Plus aucune nécessité nous oblige à aller vers l’autre tant notre modèle donne l’idée que nous pouvons nous suffire. L’heure est à l’identité-étendard, seule méthode reconnue pour assumer un « moi » de plus en plus déficient. On ne compte plus les névroses tant elles deviennent le symbole de ces identités. Nous n’avons pas créé la reconnaissance de l’autre mais son droit à revendiquer et cela s’accompagne de cris et de fureur tant le mal-être de certains est palpable. Comment croire en soi quand le seul moyen de l’affirmer sont les cris et les larmes ?
Il a fallu donc m’élever au-dessus de cette nasse de sentiments controversés pour affiner ma vision et croire en une possible véracité de mes écrits.
Tout en haut, je n’ai trouvé aucune réponse valable, juste l’impression de pouvoir m’éloigner et de juger de ce que je croyais apercevoir. Comme tout un chacun, ce jugement ne peut être que l’interprétation de ma propre expérience et est donc par essence, sujet à débat. Tant mieux !! Si j’ai réussi par ce truchement à réveiller une réflexion trop longtemps endormie, cet ouvrage aura trouvé son utilité. Ce qui a réussi à sortir de mon stylo est une vision chaotique de notre monde. Si ces quelques textes vous permettent de sortir de cette torpeur coupable consistant à attendre que le temps passe et donner à nos descendants la lourde charge de remédier à nos propres dérives, il est alors l’égal d’un texte sacré. Je me dirai qu’enfin la voix des poètes, si difficile d’accès soit-elle, est entendue et que la mémoire collective en sera marquée pour un bon moment. Douce perspective pour mes modestes mots arrangés du désordre de mon esprit dont la seule vocation est de vous alerter sur les déchirements qui nous attendent car nous n’en sommes malheureusement qu’aux prémices. « Notre maison brûle » pour reprendre les mots d’un illustre président et notre insistance à nous voiler la face est un acte tout aussi coupable que de mettre le feu nous-même. Tout brûle ! Nos maisons certes, mais aussi nos âmes et le volcan qui sommeille en nos seins est si ardent qu’il pourrait nous perdre tous.
Bien sûr, comme tous les ouvrages de poète, vous pouvez lire ces textes avec un détachement assumé. Après tout, la poésie a ceci d’inégalable, elle ne souffre pas qu’on la lise en dilettante, je dirai même qu’elle est faite pour ça ! évadez-vous parmi les mots, si cela vous sied. Ce transport en des contrées de refuge intellectuel n’est pas vain, il permet certainement une approche plus personnelle de l’œuvre. Son effet en sera peut-être plus profond ou peut-être pas, peu importe ! le principal est que vous y trouviez une voie vous permettant, sinon d’être interpellé, au moins de vous y retrouver. Introspection par les mots, c’est aussi ce que je cherche dans chacun de mes recueils et c’est cet écho dans vos mémoires qui m’est salutaire. Savoir que par mes écrits j’ai pu, un tant soit peu, changer votre vision des choses, même pour quelques instants, est une récompense sans pareils. A ce titre, ce livre est certainement celui ou je me suis le plus impliqué dans cette démarche.
Bientôt, je retournerai à d’autres formes d’écriture. Je ne me lasse pas de cette poésie, bien au contraire, mais j’entrevois dans ma façon de le faire la possibilité de textes plus « ouvragés » et donc de raconter des histoires. Pour ce qui est de vous faire réfléchir, je pense que ce recueil aura donné mon comptant d’alertes. Il n’est plus nécessaire après d’étaler à ce point les contradictions évidentes de notre monde. Je pense me concentrer sur sa beauté. Cela aura, j’espère, quelques vertus curatives pour mon intellect chavirant.
Ce recueil contient aussi ma contribution au challenge « inkvember » 2023 que j’organise chaque année via ma page Facebook « Imaginez-vous ? Eric Duval-Folamor, auteur ». Ce challenge invite les participants à écrire un texte par jour en suivant les mots d’une liste préétablie, challenge qui constituait l’essentiel des textes de mon précédent recueil.
Enfin, dans les dernières pages de cet ouvrage, quelques textes sortant du cadre initial mais écrits à peu près à la même époque. Happé parfois par l’actualité ou des sentiments divers, ils illustrent mon état d’esprit du moment. L’envie de les partager avec vous m’est venue instinctivement sans raison particulière sinon le plaisir de ce partage.
J’ai pris une liberté. Je me suis permis d’agencer les textes de façon à ce que la lecture puisse se faire sur deux pages, autant que possible. De fait, tous les textes commencent sur la page de gauche et permettent ainsi au lecteur de les lire sans tourner la page facilitant une déclamation en public.
Je vous souhaite une belle lecture et vous remercie, une nouvelle fois, de tenir entre vos mains et sous vos yeux, le fruit de mon « passe-bon-temps ».
Fol Amor
« J’ai de l’encre dans les poumons,
J’ai de l’encre dans le cœur,
J’ai de l’encre dans le sang.
Sans l’écriture, il y a longtemps que
J’aurai cessé de respirer… »
C. Bobin
Avec des si…
Où se mettrait la moitié
De nos vies supposées
Celle désunie
Ou l’on côtoie les étoiles.
« On », malhonnête pronom,
Sied dès lors que les voix
Des ombres nous enchantent.
Avec des si