Contes et légendes d'épouvante - Nadège Carlesso - E-Book

Contes et légendes d'épouvante E-Book

Nadège Carlesso

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Beschreibung

Si certains contes et certaines légendes à caractère merveilleux sont destinés à faire rêver, d'autres au contraire suscitent des cauchemars. Les histoires transmises depuis des générations au sujet de wendigo, esprit errant, banshee, chat noir et nombreuses autres créatures obscures vous plongent en effet dans l'angoisse, l'inquiétude, l'épouvante. Revisitez dans ce recueil ces mythes à la fois fantastiques et sombres. À l'issue de chaque nouvelle, une courte note explicative fournit des éclaircissements sur le conte ou la légende concernée.

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Seitenzahl: 142

Veröffentlichungsjahr: 2022

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FAIM INSATIABLE

Depuis plus de six semaines déjà j’avais emménagé dans ce nouveau foyer. Pourtant, je n’arrivais toujours pas à le considérer comme le mien. Après le brusque décès de mon époux, je n’avais, en effet, pas eu la possibilité de demeurer vivre dans la maison que nous partagions tous les deux jusqu’alors. Je n’eus, en outre, pas le loisir de choisir mon lieu d’habitation. Il me fut imposé par Eux, tous ceux qui avaient géré mon dossier sans qu’une seule fois mon opinion ne soit prise en compte. Traitée sans égard au mépris du chagrin qui m’avait accablée, je n’avais eu d’autre choix que de suivre leurs directives.

Je me retrouvais donc à vivre dans une simple chambre meublée, dans une résidence au sein de laquelle je devais cohabiter avec plusieurs occupants. Ayant néanmoins eu la possibilité d’obtenir une chambre individuelle, je disposais alors d’un endroit n’appartenant qu’à moi. Cela m’octroyait de ce fait une retraite, une certaine intimité et de l’isolement, chose nécessaire à mes yeux.

Toutes ces diverses épreuves, accumulées les unes après les autres, ne m’avaient accordé aucun répit et avaient rendu la perte de mon époux d’autant plus difficile à supporter et à accepter. J’étais à présent seule, je n’avais plus personne à qui me confier, avec qui discuter ou partager mon quotidien.

Toute mon existence dans son ensemble s’en était retrouvée bouleversée, au niveau professionnel y compris, puisque mon lieu d’habitation était aussi désormais mon espace de travail. À cause de cela, je n’avais plus vraiment l’occasion de quitter cet endroit et la frontière entre vie privée et professionnelle était devenue plus tenue.

En déménageant loin de mon ancienne ville j’avais été contrainte d’abandonner mes fonctions, et Ils m’en avaient sélectionné une nouvelle que je pouvais exercer de la résidence, une nouvelle fois sans que mon avis ne compte. Plusieurs des autres occupants de l’habitation se trouvaient être mes collègues, j’étais donc forcée de les côtoyer à chaque fois que je sortais de ma chambre, du matin au soir.

Mes journées étaient désormais d’un ennui infini, les jours défilaient et se suivaient sans distinction, consistant à passer d’une réunion à une autre et à effectuer des occupations sans intérêt, je n’avais plus aucun loisir, plusaucun goût à rien. J’étais lasse de tout et de tout le monde. Le seul réconfort, le seul qui m’avait comprise, le seul soutien que j’avais eu au cours de ma vie m’avait été brutalement arraché.

De plus, étrangement, depuis mon arrivée en ces lieux, mon corps semblait constamment en proie à une fatigue extrême dont il ne pouvait s’échapper. Mes membres paraissaient parfois lourds comme du plomb, mon buste comme lesté, si bien que je n’arrivais à me tirer du lit que péniblement.

Lorsque je parvenais enfin à m’extirper de celui-ci après de pénibles tentatives, une langueur prenait possession de mon être, rendant le moindre de mes mouvements aussi difficile que s’il avait s’agit d’un effort inhumain, j’avançais par conséquent au ralenti.

Mon esprit, quant à lui, ne s’en sortait guère mieux. Il naviguait entre deux états, passant de l’un à l’autre en l’espace d’un instant. Dans l’un, il était hyperactif, assailli de doutes, de questionnements, de mélancolie et de profonde nostalgie. Il était comme en ébullition, un volcan prêt à entrer en éruption. Dans le second cas, au contraire, il se retrouvait en léthargie totale, un voile obscur s’en emparait, n’y laissant qu’un vide abyssal proche d’une quasi-mort.

Depuis plusieurs jours maintenant, j’étais qui plus est tourmentée par une fièvre persistante qui ne faisait qu’aggraver mon état d’affliction, d’abattement général. Je n’avais pas eu la permission de prendre du repos, On me l’avait refusé. Constamment vêtus de blanc, mes supérieurs tentaient de se montrer auprès de toutes et tous en tant que bienfaiteurs, mais leur étant subordonnée, je savais qu’ils n’étaient en réalité que des tyrans.

J’avais donc dû continuer sans objecter mes tâches quotidiennes, accompagnée inlassablement par cette fièvre infernale qui ne contribuait qu’à m’affaiblir toujours plus. Tout ceci avait eu pour conséquence une perte d’appétit, ne pouvant rien avaler mon état n’en était que plus fébrile et mon atonie plus intense encore.

Ce soir-là, après une nouvelle journée morne et monotone comme chacune des autres depuis que ma vie avait complètement changé, je m’étais rapidement réfugiée dans ma chambre après avoir essayé sans succès de dîner dans la salle commune.

Cet abri était à présent le seul où je pouvais me retrouver isolée dans ma bulle dans un semblant de calme reposant. Je n’avais malheureusement pas eu l’opportunité de le personnaliser puisque je n’avais pu récupérer aucun demes effets personnels en provenance de mon ancien domicile. Il ne me restait plus que des souvenirs. La petite pièce était blanche, vide, le plus simplement meublée, impersonnelle et non accueillante. Cependant, le silence total qui y régnait m’apaisait et m’aidait à me sentir plus calme, plus sereine à la suite de tous ces bouleversements.

Je m’étais allongée, mais avais eu du mal à trouver le sommeil en raison de la fièvre irradiante qui ne me laissait pas une minute d’accalmie. Après avoir passé plusieurs heures à remuer sans cesse, à surveiller avec dépit les minutes qui avançaient lentement les unes après les autres, à chercher tous les moyens pour la chasser, je réussis tout de même à m’endormir.

Peu de temps après, je fus cependant réveillée par une nausée aussi subite et violente, mon estomac se contractait de manière ininterrompue, j’étais couverte de sueur. Je me levai promptement afin de rejoindre le lavabo situé à côté des toilettes, dans un recoin dissimulé derrière la porte d’entrée. Je sentais les vomissements approchants. J’eus à peine le temps de l’atteindre, que j’expulsai en un instant le contenu qui souhaitait de toutes ses forces s’échapper de mon corps.

Je fus presque paralysée lorsque j’aperçus la vasque devant moi. Cette dernière était recouverte de sang. Je restai un instant à contempler avec désarroi le tableau sanguinolent qui s’était dessiné sur la céramique immaculée. Devais-je m’en inquiéter ?

Je me convainquis que cela était très certainement dû à mon état de santé général affaibli et au fait que je n’avais rien mangé de vraiment consistant depuis un moment. Je me rinçai assidûment la bouche durant de longues secondes et retournai me coucher en espérant qu’une nuit de sommeil me serait bénéfique.

Le lendemain matin, à peine avais-je ouvert les yeux que je remarquai que la fièvre avait disparu. Alors qu’elle m’avait harcelée des jours durant, elle s’était volatilisée en un instant comme si de rien n’était, comme si elle n’avait jamais existé. La nausée de la veille n’était plus elle aussi qu’un mauvais souvenir.

En dépit de tout cela, j’éprouvais aujourd’hui, sans que je ne me l’explique, une certaine irritabilité. La torpeur, qui avait été la fidèle compagne de mes dernières semaines, s’était éclipsée pour laisser place à un autre sentiment, une sorte d’agacement profond, j’étais en proie à une nervosité sévère. Contrariété qui s’accrut lorsque, dès mon premiermouvement dans le lit, je ressentis deux intenses points de douleurs parallèlement répartis sur mon crâne.

Je m’approchai du miroir dans le but d’en identifier la source. Je fouillai à travers la masse épaisse de mes cheveux noirs et bouclés, et tombai des nues lorsqu’en les écartant, je trouvai sortant du haut de ma tête deux excroissances dures, larges, tirant sur le marron. Cela me renvoya directement à l’image de la pousse des bois de cerf. Autour de ces dernières, ma chair à vif, rougeâtre, enflée, jonchée de croûtes de sang, donnait à penser que les protubérances avaient poussé au cours de la nuit.

Comment était-ce possible ? Comment de telles choses avaient-elles pu apparaître sur mon corps ? Pourquoi ? Mais surtout, pourquoi n’avais-je ressenti aucune douleur durant mon sommeil? Comment avais-je pu ne pas être réveillée par ma peau se fendant pour laisser sortir ces corps étrangers ?

Confuse, hébétée, je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il se passait. Je posai mes doigts sur les deux bosses afin d’en vérifier l’authenticité et de confirmer qu’il ne s’agissait pas là d’une illusion d’optique créée par la fatigue. J’en fus assurée lorsque je sentis le contact rugueux, râpeux, de lamatière sous ma pulpe, qui au toucher s’avéra être, comme je l’avais pressenti dès le début, une sorte de bois.

Tout en continuant de les détailler du bout des doigts, je me rendis compte que cela n’était pas le seul changement physique dont j’étais la victime. Mon visage émacié paraissait dépouillé de son contenu, comme s’il ne lui restait plus que la peau sur les os.

Abaissant mon regard, je vis ensuite mes lèvres abîmées, complètement asséchées, elles étaient toutes les deux parsemées de part et d’autre de multiples petites coupures ensanglantées. J’ouvris la bouche et constatai que ces blessures avaient été causées par mes dents qui donnaient l’impression d’avoir légèrement poussé, mais surtout de s’être effilées.

Décontenancée, je restai ainsi plusieurs minutes à observer l’abominable reflet que me retournait le miroir. Que pouvais-je faire ? Je me concentrai, essayant désespérément de trouver une explication rationnelle à tous ces événements, mais surtout de régler cette situation, quand mon regard se posa sur l’horloge. Je vis alors que si je ne me hâtais pas, je risquais d’être en retard, mes supérieurs ne me laisseraient jamais passer une telle chose.

Je tentai de dissimuler les changements de mon visage avec une couche épaisse de maquillage, et les simulacres de cornes avec mes cheveux que je crêpai avec vigueur avec pour intention de leur donner le volume nécessaire pour que ce qui se cachait en dessous ne puisse en aucun cas être deviné. Avec tout cela, je me présentai juste à temps pour la première réunion de la journée, essoufflée, stressée, mais à l’heure.

Au cours de celle-ci, je me trouvais dans un état d’anxiété élevé, en effet, si quelqu’un se rendait compte de ce qui m’arrivait, j’étais perdue. Il n’y avait dans cet endroit aucune place pour la différence, pour l’inconnu. Il nous fallait entrer dans le moule qu’ils avaient préconçu pour nous, selon leurs propres critères de ce qui était bien et de ce qui ne l’était pas.

Déjà, depuis mon arrivée, j’avais cette sensation persistante d’être traitée et observée comme un être étrange, je n’osais alors même pas imaginer ce qu’il adviendrait de moi si les mutations qui s’étaient produites sur mon corps venaient à être dévoilées au grand jour.

Toutefois, je me rendis compte que grâce à tous les soins que j’avais apportés à la dissimulation de ces dernières, personne ne semblait s’être aperçu de rien. J’enfus rassurée, mais malgré moi, je ne pus m’empêcher de remettre sans cesse mes cheveux en place de peur qu’une des excroissances ne s’en échappe et n’apparaisse aux yeux de tous.

En outre, je passai l’intégralité de ce jour à l’écart des autres, mais ce ne fut pas qu’en raison de la crainte d’être découverte. En réalité, sans que je ne puisse en comprendre la raison, leur présence provoquait en moi de l’énervement, de l’antipathie même. Ma journée fut solitaire tout en étant toujours ennuyeuse et sans intérêt.

Une chose inédite, étrange retint pourtant mon attention et m’intrigua. Je fus préoccupée, dérangée au cours des heures qui défilaient par une odeur forte, nauséabonde, répugnante de chair fraîche qui paraissait avoir envahi l’air ambiant. Il me sembla que j’étais la seule à l’avoir remarquée, personne autour de moi ne donnait l’impression de s’en être rendu compte. Comment était-ce possible au vu de l’importance de l’émanation ? Avais-je un problème avec mon sens de l’odorat ? Avait-il lui aussi subi des modifications?

Ce soir-là, toujours sans appétit et perturbée, je rejoignis directement ma chambre sans passer par la salle à manger commune. L’odeur rebutante, qui m’avait poursuivie tout lejour durant, semblait amoindrie dans cette pièce, mais n’avait pour autant pas disparu, comme si mon corps en était imprégné.

Exténuée, je ne m’arrêtai pas devant le miroir, je ne souhaitais pas croiser mon nouveau reflet, je voulais tout oublier, je n’aspirais qu’à me coucher. La nuit passa rapidement puisque je dormis d’une seule traite.

Le matin qui suivit, mon agitation ne s’était pas atténuée, au contraire, j’avais l’impression qu’elle s’était intensifiée sans que je ne puisse plus la maîtriser. Je ressentis au fond de moi une fureur latente qui n’attendait qu’un prétexte pour se déverser et ensevelir quiconque se mettrait en travers de son passage.

L’arrêt devant mon miroir n’apaisa en rien mon esprit. Les excroissances de la veille avaient poussé et s’apparentaient désormais davantage à de véritables bois d’animaux, mes dents, quant à elles, étaient maintenant semblables à des crocs. Le teint grisâtre, mon visage était lui plus creusé que le jour précédent, je ressemblais à un cadavre se tenant debout. De plus, à présent, ma tête n’était plus la seule atteinte par des modifications, le long de mon corps, mes poils habituellement fins et épars étaient devenus abondants, broussailleux et foncés.

Je m’accroupis, découragée, embrouillée, ne bougeant pas durant de longues minutes, recroquevillée sur moimême. Que pouvais-je donc faire ? Je me voyais confrontée à des événements surréalistes et incompréhensibles, mais j’étais coincée ici, je ne pouvais en parler à personne, je ne pouvais contacter personne, j’étais esseulée et désemparée face à cette situation. Je ne pouvais rien faire seulement assister impuissante à ces changements qui s’effectuaient en moi.

Je ne fus tirée de mon état que par l’obligation dans laquelle je me trouvais de devoir rejoindre au plus vite la même réunion que chaque matin. Je camouflai avec peine toutes les altérations physiques auxquelles j’avais dû faire face et qui étaient bien plus importantes que la veille.

J’étalai une couche plus épaisse encore de maquillage, crêpai plus encore mes cheveux auxquels j’avais ajouté un bandeau que j’avais posé sur les bois et je mis des vêtements longs en vue de cacher les poils qui jonchaient les différentes parties de mon corps. Par chance, chacune de mes astuces fonctionna puisqu’une fois de plus, personne ne remarqua quoi que ce soit.

Malheureusement, je n’étais pas au bout de mes déconvenues, je n’eus pas de répit de la journée. En effet,l’odeur de la veille, plus présente que le jour précédent, était devenue entêtante, si imposante qu’elle m’empêcha de me concentrer sur autre chose, je fus distraite à chacun des rassemblements. J’eus l’impression par ailleurs que ces effluves semblaient s’exhaler des corps des individus à proximité.

La colère qui m’avait envahie depuis le matin fut quant à elle difficile à contrôler, chaque personne m’entourant m’exaspérait au plus haut point et chaque parole, chaque mouvement, chaque expression du visage de tous les occupants faisait monter en moi une agressivité, une violence même que je contins avec peine.

À bout de nerfs, j’avais décidé de m’isoler une nouvelle fois. À cette frustration s’ajoutait le fait que je n’avais que très peu mangé ces derniers jours et le manque d’appétit avait entraîné une certaine sous-nutrition. Cela dit, aujourd’hui, l’inappétence avait cédé sa place à une sensation de faim extrême, comme si un puits sans fond s’était logé au creux de mon estomac.

Cependant, curieusement, la moindre pensée à un quelconque aliment m’écoeurait au plus haut point, me donnant presque des haut-le-coeur. Je rentrai dans ma chambre, irascible, affamée, telle une morte-vivantedéambulant à la surface de la Terre. Je me couchai immédiatement.

Au matin, mes attraits physiques me faisaient ressembler plus à un animal qu’à un être humain. Mes bois étaient plus longs et épais, la peau recouverte de poils, mon visage squelettique, et de ma bouche sortaient des crocs acérés.

Malgré cela, je me sentais revigorée, pleine de force, pénétrée d’une puissance inhabituelle. La rage de la veille avait laissé place à de l’enthousiasme s’apparentant quasiment à de l’euphorie. J’étais heureuse, bien dans mon corps et dans ma tête pour la première fois depuis bien longtemps. Le poids qui pesait depuis tant de temps sur ma poitrine avait disparu, je respirai enfin à pleins poumons et m’apprêtai à profiter pleinement de ce nouveau jour.

À nouveau, grâce aux soins divers que j’avais apportés aux fins de les camoufler, qui m’avaient donné ce matin beaucoup de difficulté et que j’avais donc dû pousser plus loin, mes changements physiques, pourtant considérables, passèrent inaperçus auprès des autres.

Lors des multiples assemblées obligatoires, je ne pus chasser de mon esprit l’odeur de chair qui se dégageait des individus autour de moi. Étonnamment, cette fragrance ne me rebutait plus aujourd’hui, elle semblait au contraireattiser mon appétit grandissant, m’enivrer. Je demeurai le reste de la journée à observer avec appétence les différentes parties du corps des personnes près de moi, je ne pus en détacher mon regard.

J’avais la sensation que résonnaient dans mes oreilles les battements de coeur de chaque être qui s’approchait de moi, ils se faisaient plus fort à chaque instant. Cette mélodie sonnait avec grâce et faisait écho tout à l’intérieur de moi. Harmonieuse et agréable, elle ravit mon ouïe et me subjugua tout au long des heures qui s’écoulaient. Je ressentais alors une vive exultation à laquelle se couplait une impatience équivalente à l’attente grandissante du prédateur guettant sa proie.