Curiosités bucoliques - Stavros Nebraskov - E-Book

Curiosités bucoliques E-Book

Stavros Nebraskov

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Beschreibung

"Curiosités bucoliques" est un recueil qui aspire à la paix et à l’ataraxie. Il n’a d’autre fin que celle d’exalter une nature majestueuse que le poète contemple et écoute en silence, « ainsi qu’une femme à genoux ». Les cinq sens y exultent, loin de tout tumulte.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Pour Stavros Nebraskov, la poésie est le moyen idéal de créer un univers en exploitant les richesses et les subtilités de la langue française. "Curiosités bucoliques" est son deuxième recueil publié après "Fiel", paru en 2023 aux éditions Le Lys Bleu.

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Stavros Nebraskov

Curiosités bucoliques

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Stavros Nebraskov

ISBN : 979-10-422-2660-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À ma mère

Mère au cœur tendre et pur, je crois que tu mérites

Beaucoup plus qu’un fragrant bouquet de fleurs palustres

Et plus que l’astre aux rais riants des marguerites,

Pour ce jour crucial où tu fêtes tes dix lustres.

En ce trois octobre où des fanes se balancent

Dans l’air frais, j’ai cru qu’il serait donc préférable

De t’offrir ce présent symbolique de stances,

D’airs, de goûts, de couleurs et d’odeurs immuables.

Ce soir, pendant que tu souffleras tes bougies,

Je t’embrasserai fort sur tes deux joues sereines,

Puis je lèverai un toast vers la syzygie

Où j’ai vu très souvent ta figure lointaine,

Laquelle n’est que plus près de moi, car l’absence

Des aimés incite un peu à ce qu’on y pense.

Prologue

Tel l’insecte qui œuvre au rythme circadien,

Motu proprio, à l’abri de ma tanière,

J’ai écrit ce recueil agreste à ma manière,

En rêvant savamment de plaisirs arcadiens.

Champignons

Écriteau

Si vous n’êtes ni suicidaires

Ni des malades du pica,

Ne cueillez pas ces solitaires

Hôtes des bois, très délicats.

Non comestibles

Boire dans cette coupe énorme

D’un gros lactaire velouté

Au cap infundibuliforme

Ne mène, hélas ! point au Léthé.

***

Lepiota aspera infâme,

Cause de vomissements sûrs,

Sous tes écailles et tes lames,

Fuit un gaz d’éclairage impur.

***

Cortinaire à odeur hircine,

Je t’enfoncerais comme un clou

Si ta coupole de soie fine

Ne me rappelait quelque igloo.

***

Flavescent hypholome en touffe,

Toi au moins, sous ton parasol,

Tu n’as pas d’odeur qui étouffe

Quiconque vit près de ton sol.

Vénéneux

En forme de pomme de terre

Sphérique et brun jaunâtre clair,

Croit le scléroderme vulgaire

Avec la glèbe sous la chair.

***

Clavaire jolie et timide,

Pouvais-je savoir qu’au toucher

Eût rougi votre chair morbide,

Ainsi qu’un soleil au coucher ?

***

On ne meurt pas quand on essaye

À la russule de quelet,

Senteur compote de groseilles,

Pour laquelle on s’est querellé.

***

Entolome livide, arrière !

Ton chapeau gris à couleur cuir

Et ta bande en rond de sorcière

Du bois de hêtres me font fuir.

***

Rase le sol et te renfrogne,

Obèse et laid bolet satan ;

Ta chair infecte de charogne

Sous le couteau, va bleuissant.

***

L’agaric jaunissant s’attroupe

À l’orée des bois et des parcs ;

Son chapeau blanc, dès qu’on le coupe,

Ensoleille aussitôt son arc.

Très vénéneux

Dans les feuilles mortes, on foule

L’étoile sans sosie qui a

Éventré sa friable boule :

La sarcosphaera eximia.

***

La jeune amanite panthère

À une ombrelle caramel

Galbée, fragrante et délétère,

Tentant la langue du mortel.

***

L’amanite tue-mouche enivre

Et son gros bonnet rouge vif

Et enneigé, pour qui veut vivre,

Est l’un des mets les plus nocifs.

***

La boisson, quand on fait bombance,

Si elle arrose un coprin noir,

Nous fait courir aux lieux d’aisance

Où l’on passe de mauvais soirs.

Mortels

La galère marginée rousse

Au chapeau miel érugineux

Et qui sent la farine, pousse,

Sous un pied gracile et pruineux.

L’amanite vireuse et belle,

Sous son chapeau campanulé,

Cache, perfide demoiselle,

Un pied fin et immaculé.

***

N’était-ce tes vertus macabres,

Cortinaire très élégant,

De ta bernicle havane et glabre,

Je baiserais le mamelon.

***

Loué dans les anciens ouvrages,

Le marron paxille enroulé

Met, à la longue, un terme à l’âge

De ceux qui l’ont trop avalé.

***

Ressemblant à une cervelle

Par les lambeaux de son chapeau,

Le gyromitre brun noir cèle

La mort dans sa friable peau.

***

Que l’amanite phalloïde,

Qui est le champignon le plus

Toxique, ait un teint vert splendide

Ainsi qu’un parfum melliflu,

Passons-nous de sa chair fatale

Dont quelques grammes suffiraient

Pour tuer, par dose létale,

Celui qui en consommerait.