Dame de trèfle - Renee Rose - E-Book

Dame de trèfle E-Book

Rose Renee

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Beschreibung

Désolé, Printsessa, la liberté n'est pas au programme pour toi.
Tu m'appartiens maintenant.

Je suis venu pour me venger.
La Famille Tacone a rayé de la carte la mafiya de Chicago.
Ma bratva. Ma famille.
Alors, j'ai capturé leur petite sœur.

Maintenant que je la détiens, je n'ai aucune envie de la libérer.
Je préfère la garder pour toujours... ma fiancée captive.
Ils paieront une dot au lieu d'une rançon.
En fin de compte, la fille et sa fortune seront à moi.
Parce que je ne leur rendrai jamais leur reine de trèfle.

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Dame de trèfle

Renee Rose

Traduction parMyriam Abbas

Traduction parValentin Translation

Table des matières

Livre gratuit de Renee Rose

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

Chapitre 21

Épilogue

Remerciements

Vouloir plus?

Livre gratuit de Renee Rose

Ouvrages de Renee Rose parus en français

À propos de Renee Rose

Mentions légales

Copyright © 2019-2021 Dame de trèfle de Renee Rose

Tous droits réservés. Cet exemplaire est destiné EXCLUSIVEMENT à l’acheteur d’origine de ce livre électronique. Aucune partie de ce livre électronique ne peut être reproduite, scannée ou distribuée sous quelque forme imprimée ou électronique que ce soit sans l’autorisation écrite préalable des auteures. Veuillez ne pas participer ni encourager le piratage de documents protégés par droits d’auteur en violation des droits des auteures. N’achetez que des éditions autorisées.

Publié aux États-Unis d’Amérique

Renee Rose Romance

Ce livre électronique est une œuvre de fiction. Bien que certaines références puissent être faites à des évènements historiques réels ou à des lieux existants, les noms, personnages, lieux et évènements sont le fruit de l’imagination des auteures ou sont utilisés de manière fictive, et toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux, des évènements ou des lieux est purement fortuite.

Ce livre contient des descriptions de nombreuses pratiques sexuelles et BDSM, mais il s’agit d’une œuvre de fiction et elle ne devrait en aucun cas être utilisée comme un guide. Les auteures et l’éditeur ne sauraient être tenus pour responsables en cas de perte, dommage, blessure ou décès résultant de l’utilisation des informations contenues dans ce livre. En d’autres termes, ne faites pas ça chez vous, les amis !

Réalisé avec Vellum

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1

Vlad

Bon sang, c’était pas croyable. Pile quand je pensais que j’étais l’enfoiré le moins chanceux de ce continent, j’eus de la veine.

Je surveillais le Bellissimo et Nico Tacone depuis deux mois maintenant.

Les Tacone avaient démantelé toute ma cellule. Junior Tacone et ses frères avaient détruit l’entreprise à Chicago pendant que j’étais à Moscou pour gérer les affaires de ma mère. Certes, Ivan, mon idiot de second, avait prévu de tous les éliminer et d’achever pour toujours leur règne d’influence dans la Ville des Vents1. Mais il avait échoué. Et six de mes hommes avaient été retrouvés morts dans un café italien.

Victor avait confié à Ivan la responsabilité de monter le business dans la rue, mais il avait l’esprit trop étroit et était trop assoiffé de pouvoir pour en faire grand-chose. Et quand j’avais été envoyé pour rejoindre la cellule, il m’avait vu comme une menace envers son autonomie. J’avais organisé une rencontre avec Junior pour impliquer la famille Tacone dans ma combine de blanchiment – pour nous diversifier –, mais Ivan avait tout fait foirer. Lorsque ma mère était morte et que j’avais dû rentrer par avion à Moscou, il avait utilisé mon absence pour essayer d’éliminer les Italiens et de s’emparer de la pègre de Chicago.

Il avait sous-estimé Junior Tacone. Six de nos gars étaient prêts et attendaient avec des flingues, mais Junior les avait tous descendus à lui tout seul.

Je n’étais pas dévasté par la perte du business de Chicago. J’étais plus inquiet des opérations à gros capitaux de la bratva. J’étais celui qui gérait nos comptes de blanchiment. Mais tuer tous les hommes de ma cellule ? C’était inacceptable. Et Victor, notre pakhan, m’avait ordonné de me venger, alors c’était précisément pour ça que j’étais ici.

Les Tacone avaient peut-être rendu service à la fraternité en éliminant Ivan, mais ils m’étaient toujours redevables.

Victor aurait fait couler le sang. Il aurait tué tous ceux que Junior Tacone aimait. C’était comme ça qu’il opérait. Mais je n’étais pas ce gars-là. Oui, j’avais été élevé dans l’ambiance de violence et de mort de l’organisation, mais j’étais le trésorier.

Et les Tacone avaient de l’argent. Des tonnes.

Mais ça ne provenait pas de leur entreprise à Chicago. Pour ce que je pouvais en dire, au cours des dernières années, ils avaient réduit leurs prêts d’usurier dans les rues, et complètement fermé boutique depuis que j’étais revenu.

Alors j’étais allé à Las Vegas. Où ils possédaient un des casinos les plus lucratifs du pays. Et je m’étais mis à observer les deux Tacone qui le dirigeaient, essayant de déterminer quel serait mon plan. Je pensais à enlever une de leurs femmes. Une simple rançon. Les deux hommes étaient clairement dévoués à leurs épouses – ou petites amies, peu importe.

Et les choses venaient de devenir bien plus simples pour moi. Deux limousines étaient arrivées cet après-midi-là, transportant toute la famille Tacone : les trois frères de Chicago, une petite amie, leur mère et leur magnifique petite sœur tout juste d’une vingtaine d’années.

J’avais fait en sorte qu’une serveuse avide de ragots me raconte tout ce qu’elle savait. J’avais découvert qu’ils étaient là pour le mariage de Junior Tacone, décidé sur un coup de tête. Les derniers étages avaient été fermés entièrement pour la célébration. La rumeur disait que Stefano, le plus jeune des frères, pourrait épouser sa fiancée en même temps.

Mais je me fichais de leur statut marital.

Tout ce qui m’intéressait, c’était une Tacone.

La charmante Alessia, petite sœur des cinq frères multimillionnaires. J’avais essayé de déterminer quelle femme enlever – quel frère serait le plus prêt à payer pour sa moitié. Désormais, c’était facile. Choper celle à qui ils tenaient tous.

Et je ne parlais pas de la mère.

Bien sûr, ma décision d’enlever Alessia au lieu de la dame âgée avait tout à voir avec son irréprochable silhouette mannequin, ses longues jambes et son satané visage parfait. Si je devais me planquer avec une Tacone, autant que c’en soit une qui vaille la peine qu’on la regarde.

Tout ce que j’avais à faire, c’était d’assommer un des serveurs avant qu’il n’apporte les plats à la réception du mariage et de prendre son uniforme et sa place.

Alessia

Mon frère Junior était le plus gros stronzo.

En fait, mes cinq frères étaient des enfoirés, mais Junior était le pire. Il nous avait informés ce matin-là que lui et sa petite amie enceinte allaient s’enfuir pour se marier à Las Vegas.

Le soir même.

Ce qui signifiait que nous devions tous prendre l’avion pour Las Vegas pour y assister.

Pourtant, honnêtement, je n’aurais raté ce moment pour rien au monde. Même si voyager était synonyme de beaucoup d’effort pour que ma mère soit heureuse et pour garder ma glycémie sous contrôle. Et cela rendait plus difficile de cacher l’épuisement provoqué par mes problèmes rénaux à ma famille toujours attentive. Ils n’étaient pas au courant et cela allait rester ainsi pendant aussi longtemps que possible.

Nous étions à l’un des derniers étages du Bellissimo, dans une salle de réception aux baies vitrées surplombant Las Vegas. Il y avait un prêtre catholique pour les marier. Et l’événement s’était transformé en un double mariage surprise.

Stefano, mon seul frère décontracté – ce qui ne signifiait pas qu’il avait moins de meurtres son actif que le reste d’entre eux – avait fait sa demande à sa petite amie Corey ce matin-là et ils avaient décidé de célébrer deux mariages pour le prix d’un.

— Marie, notre Dame de la Paix, priez pour nous, murmurai-je avant de faire un signe de croix à l’unisson avec le reste des participants et le prêtre.

Je n’arrivais pas à croire que Junior se remariait. Enfin, ce n’était pas qu’il se remarie qui me surprenait. C’était le bonheur qui irradiait de lui alors qu’il se tenait face à Desiree, sa dure à cuire de jeune mariée. Il tenait ses deux mains dans les siennes, la regardant comme si elle était tout son monde. Près de lui se tenait le jeune fils de Desiree. Voir le lien silencieux de Junior avec lui me faisait monter les larmes aux yeux. Junior avait perdu sa fille en bas âge dans un tragique accident des années auparavant et il s’était complètement fermé. Je n’aurais jamais cru qu’il ouvrirait de nouveau son cœur à l’amour. Maintenant, il avait non seulement un bébé en route, mais il jouait les beaux-pères.

— N’est-ce pas magnifique ? me chuchota ma mère en pleurant, me serrant la main.

— Absolument parfait, acquiesçai-je, pleurant avec ma mère.

Sondra, l’épouse de Nico, enceinte, avait mis le paquet sur le décor. Le couloir devait contenir pour dix mille dollars de fleurs. Les colonnes et les vraies grappes de raisin suspendues aux treillis donnaient l’impression que nous étions de retour au vieux pays.

Extravagante, et pourtant également sobre et de bon goût, la cérémonie correspondait aux deux couples. Seuls quarante membres de la famille environ remplissaient la salle. Les deux ventres arrondis rendaient cela d’autant plus émouvant – Sondra et Desiree étant toutes les deux enceintes.

J’étais ravie d’être tante. Les enfants étaient ma passion : j’avais eu mon diplôme en éducation de la petite enfance, même si je n’allais probablement jamais être autorisée à travailler. Pas par ma famille. Ni par le mari que ma famille choisirait pour moi.

C’était blessant de savoir que je n’aurais jamais rien de tout ça : l’amour, la fuite impromptue pour se marier, une famille.

L’avenir qui m’attendait, moi, en tant que princesse de la Famille, avait toujours été d’endurer un immense mariage à l’église, offrant ma virginité à un Initié que mon père ou mes frères auraient choisi. Je ne regarderai pas dans les yeux d’un homme qui m’aimait. Ce serait un mariage arrangé jusqu’au bout.

Avant, je souhaitais ardemment un mariage d’amour. Quand je pensais que je me marierais et que j’aurais mes propres enfants. J’étais folle de joie quand Nico s’en était sorti en épousant une femme de son choix au lieu de la fiancée à laquelle il avait été promis dès ses dix ans.

On m’avait autorisé des libertés que je n’aurais jamais cru avoir.

Ils m’avaient laissée aller à l’université. J’avais dû plaider ma cause pendant des années simplement pour que Junior l’envisage, puis finalement, il avait cédé. Mais le diabète les avait presque empêchés de me laisser partir. Ils me voyaient comme fragile. Maman ne voulait pas me quitter des yeux. Mes frères pensaient que je ne pouvais pas me défendre.

Ils souhaitaient que je reste là où ils pourraient me protéger, soit à Chicago soit à Las Vegas.

Mais au final, nous avions tous fait des compromis. Ils m’avaient envoyée à l’université dans le Vieux Pays, où je pouvais être chaperonnée par la Famiglia. Les Siciliens. Et mon frère Stefano était là-bas une partie du temps aussi, pour me surveiller de très près.

J’étais toujours protégée comme une princesse dans un couvent. Ce qui ne voulait pas dire que je n’avais pas connu en douce quelques expériences. J’avais échangé des baisers avec un gentil garçon italien, qui avait pris ma virginité de la manière la plus respectueuse possible. Mais quand il avait découvert que je faisais partie de la Famille, il avait pris ses jambes à son cou. Ce qui était aussi bien, parce que je n’aurais pas voulu qu’il soit blessé.

J’avais simplement cherché à vivre un peu avant qu’il ne soit trop tard.

Car ce que ma famille ne savait pas était que j’étais au stade 3 de l’insuffisance rénale en raison du diabète. On m’avait dit qu’avoir des enfants me tuerait.

Alors un mariage d’amour avec mes propres bambins, ça n’arriverait jamais.

En fait, si je ne prenais pas soin de moi, je ne verrais peut-être pas mon vingt-cinquième anniversaire.

Vlad

Je retournai au Bellissimo avec un plan et tout ce dont j’avais besoin pour l’exécuter : une seringue remplie d’un tranquillisant. Une corde pour attacher les poignets et les chevilles d’Alessia. Du ruban adhésif pour sa bouche. Mikhael – Mika, comme nous l’appelions –, mon complice de douze ans et le seul membre vivant de la bratva de Chicago, pour conduire la voiture et prendre la fuite.

Je sortis de l’ascenseur vêtu d’un uniforme impeccable de serveur du Bellissimo, poussant le chariot dans lequel je prévoyais de transporter la fille.

Je laissai ce dernier à l’extérieur et me tins dans l’embrasure de la porte, examinant la salle. Je gardai la tête baissée et mes doigts tatoués serrés derrière le dos. Si les frères Tacone de Chicago me reconnaissaient, je serais un homme mort avant d’avoir pris une inspiration. Pas que je m’en souciais. Si je m’étais inquiété excessivement de vivre longtemps, je n’aurais pas été ici. Ironiquement, c’était mon imprudence face à la mort qui me permettait toujours de réussir.

Je prenais des risques. Je n’étais jamais dominé par la peur. J’avais observé la manière dont la bratva fonctionnait très tôt et trouvé un moyen d’y prospérer. Je m’étais rendu indispensable. Pas par la violence, même si j’en avais eu ma part, mais par la connaissance.

J’avais appris comment hacker. Comment blanchir de l’argent. J’avais appris à parler anglais, allemand et français. C’était comme ça que j’avais acquis le contrôle de tout l’argent de la bratva. Comme ça que j’avais amassé une fortune. Comme ça que j’avais survécu à d’innombrables attaques dirigées contre moi. Sans le guêpier avec cette traîtresse de Sabina, j’aurais toujours été au top là-bas au lieu de faire profil bas en Amérique.

Mon cerveau enregistra tous les renflements d’armes dans la salle – au moins vingt-quatre. Tous les hommes ici portaient une arme – même les mariés. Au lieu de la peur, le bourdonnement familier de l’adrénaline me picotait la peau.

Un examen furtif de la salle, et je trouvai la princesse de la mafia. Celle que j’utiliserais pour mettre à genoux chacun des Tacone.

Celle qui recevrait une petite leçon d’humilité entre mes mains.

J’aurais dû détester la sœur de mon ennemi – j’aurais dû la considérer elle aussi comme une ennemie, mais il était difficile de détester une créature aussi magnifique. Et ce n’était pas sa faute si elle était née dans une famille impitoyable.

Les Italiens gardaient leurs femmes pures. Les femmes ne participaient jamais au business. Elles ne voyaient jamais le sang ni la mort.

Bon sang, la fille pouvait même être encore vierge. Blyat, maintenant je bandais. Ce n’était pas le moment d’avoir une érection à cause d’une femme que je prévoyais de droguer et d’attacher. Sauf que j’étais un bâtard tordu, parce que cette pensée ne me fit que bander davantage.

Elle portait une robe dos nu rose vif qui moulait et présentait ses seins juvéniles de la plus alléchante des manières. Les chaussures et le sac roses assortis coûtaient probablement mille dollars à eux seuls.

La chance me souriait, parce qu’Alessia s’éloigna du groupe et se dirigea vers la porte, comme si elle allait aux toilettes.

Je me déplaçai rapidement, poussant mon chariot dans le couloir derrière elle, prenant la seringue dans ma paume. Je retirai le faux plateau, révélant le fond vide – il s’agissait en fait d’un des chariots à linge sale du Bellissimo.

J’attendis qu’elle sorte des toilettes – seule, quel fichu soulagement – et sautai sur elle par-derrière. Si elle avait été un homme, je l’aurais assommée d’un coup de poing, comme le serveur en bas. Mais je ne pouvais pas me décider à frapper une femme, aussi facile et efficace que ce puisse être.

Je perçus son odeur de vanille et de rose lorsque je couvris sa bouche et enfonçai la seringue hypodermique dans son cou. Elle lutta contre moi alors que la drogue coulait dans ses veines. Cela prendrait au moins une minute pour faire effet.

— Chuut, printsessa, murmurai-je à son oreille, conservant ma prise sur ses bras et sa bouche, fermement. Détends-toi et tu ne seras pas blessée.

Mon accent semblait plus marqué que d’habitude. Probablement parce que ma verge avait épaissi sous la sensation des douces fesses qui s’agitaient contre elle.

— Doucement, zaika. Endors-toi.

Son enivrant arôme floral emplit mes narines alors que je respirais contre son cou, attendant. Finalement, elle s’écroula, son corps souple s’affaissant dans mes bras.

Je passai un bras sous ses genoux et la déposai dans le chariot, puis remis le plateau, arrangeant la nappe tout autour. Vingt-neuf secondes plus tard, j’étais dans l’ascenseur. Un des hommes des Tacone monta avec moi. Je gardai le visage impassible, mais poli.

Le gars ne me regarda pas. Je pris dans ma paume le couteau dans ma poche, prêt à l’utiliser si je le devais.

Finalement, le gars descendit à un étage inférieur et quelques autres personnes montèrent… des touristes. Des personnes lambda. J’appuyai sur le bouton de fermeture des portes et continuai à descendre vers le niveau inférieur.

J’envoyai un texto à Mika : « En chemin. » J’essayai d’utiliser l’anglais avec lui, pour qu’il apprenne à le lire et à l’écrire.

« En position », me renvoya-t-il en russe. Je n’aurais pas dû impliquer le gamin dans cette merde. Bon sang, je n’aurais même pas dû l’amener de Chicago jusqu’ici. Mais que pouvais-je faire d’autre avec lui ? J’étais revenu de l’enterrement de ma mère à Moscou pour découvrir que six membres de la fraternité étaient morts et que tous les autres étaient partis. Tout le monde sauf Mika.

Il vivait seul dans le bâtiment que nous occupions, vivotant d’une manière ou d’une autre. Cela aurait été probablement mieux de le confier au système d’aide sociale américaine. Mais je n’avais pas pu le faire. Il était peut-être agaçant, mais c’était l’un des nôtres, or nous prenions soin des nôtres. Et il travaillait dur pour prouver qu’il était utile.

Dans le corridor du niveau inférieur, je retirai le costume de serveur et enfilai une chemise du personnel d’entretien, puis retirai le plateau de restauration du chariot que je fis rouler comme si je sortais du linge sale. J’essuyai mes empreintes sur le sac à main de la fille et le jetai dans la poubelle.

Mika s’avança jusqu’à la porte et freina d’un coup sec. Oui, je laissai un gamin de douze ans conduire ma voiture. Je n’avais même pas eu à lui apprendre, il savait déjà. Et il était très doué.

— Ouvre le coffre, lui marmonnai-je en russe, et il s’exécuta alors que je poussai le chariot jusqu’à l’arrière de ma Jetta noire.

Je soulevai la princesse Tacone droguée et la déposai dans le coffre, puis le fermai d’un coup sec.

Vingt-trois secondes, et nous étions dehors.

Mission accomplie. J’avais maintenant tout l’avantage dont j’aurais besoin contre les idiots de Tacone.

1NdT : Un des nombreux surnoms de Chicago.

2

Alessia

J’avais envie de vomir. Alors que la lumière filtrait sous mes paupières, je me souvins d’avoir été capturée. Le coup aigu d’une aiguille. Des bras épais et forts autour de moi. Des phalanges tatouées pressées contre ma bouche. Un accent russe marqué. Un souffle chaud à mon oreille… pas désagréable, même si ça m’avait terrifiée.

J’étais foutue.

J’essayai de cligner des yeux, mais ils n’obéissaient pas. J’étais tremblante et les ténèbres nageaient devant mes yeux. Mon cœur s’emballait mais je ne pouvais pas me réveiller. Sous la sueur froide, ma robe me collait à la peau. Je ne savais pas si c’était ce qu’il m’avait injecté qui m’emportait, ou si je me dirigeais vers un coma diabétique. Dans tous les cas, j’étais fichue.

Je me forçai à remuer la bouche, à demander de l’aide.

Si je ne réussissais pas à me réveiller maintenant, il se pouvait que je ne me réveille plus jamais.

Vlad

La fille aurait dû être réveillée maintenant. Je n’étais pas expert en narcotiques, mais j’avais vu utiliser cette concoction avant. Je m’étais renseigné sur la quantité à lui administrer, et j’étais presque sûr de ne pas m’être trompé en estimant son poids.

Je l’avais attachée au lit dans le loft à l’étage de ma maison en location. Mika se tenait dans l’embrasure de la porte, frappant un footbag d’avant en arrière pendant que je vérifiais le pouls d’Alessia. Il semblait faible et erratique. J’agrippai son visage et le tournai d’un côté et de l’autre, essayant de m’assurer qu’elle ne simulait pas. La manière dont sa tête pendait m’annonça que ce n’était pas le cas. Ses paupières papillonnèrent, mais je ne vis que le blanc de ses yeux, comme s’ils étaient révulsés.

L’inquiétude pure fit marteler mon cœur.

— Alessia. Réveille-toi, printsessa, dis-je en lui tapotant le visage. Réveille-toi.

Ses lèvres bougeaient mais je n’entendais pas ce qu’elle disait.

— Quoi ?

Elle marmonna quelque chose, laissa tomber sa main vers moi et ce fut là que je vis le bracelet médical. Il était en or rose et avait l’air cher alors je n’avais pas remarqué le symbole au début.

Bon sang.

Je le retournai pour lire ce qui était inscrit dessus.

Diabétique.

Putain.

Avec mon téléphone, je cherchai sur Google quoi faire en cas d’urgence avec une diabétique.

Mince. D’après l’écran, elle avait besoin de soins médicaux d’urgence, et je n’allais pas l’emmener à l’hôpital du coin. Si elle mourait, elle ne me serait absolument d’aucune utilité. Et je ne voulais pas avoir sa mort sur ma conscience. J’en avais déjà bien trop.

Je m’étais débarrassé de son sac à main au cas où ils pourraient la retrouver avec son téléphone, mais maintenant je m’en voulais. Je criai à Mika de m’apporter une cannette de Coca de la cuisine.

Quand il l’apporta, je lui dis brusquement en russe :

— J’ai besoin que tu retournes au casino pour aller chercher son sac à main. Je l’ai jeté dans la poubelle devant les ascenseurs, à côté de la porte où tu es venu me chercher. C’est très important… sa vie en dépend peut-être. Mais ne te fais pas prendre. Compris ?

Il était effrayé par le ton de ma voix, mais il hocha rapidement la tête.

— Tu peux le faire, Mika. Appelle-moi si tu n’arrives pas à le trouver.

— Je le trouverai, dit-il, jetant un regard terrifié vers la fille attachée au lit.

— Et ne rapporte pas son téléphone avec toi ! Laisse-le dans la poubelle. Juste le sac à main et le reste du contenu, d’accord ? Vas-y vite, maintenant.

Mika acquiesça et fila.

J’ouvris la cannette et passai le bras sous les épaules de la fille pour l’appuyer contre mon corps.

— Bois, zaika.

Je tentai de faire couler lentement du Coca dans la bouche de la princesse de la mafia.

Diabétique.

Je ne l’avais pas vu venir.

Les Tacone étaient si parfaits, si riches ! Cette fille était tellement belle, c’est comme si je n’avais pas pensé que quelque chose comme une maladie ou le mauvais sort pouvait les toucher.

Mais bien sûr, la maladie était immunisée contre la richesse, le pouvoir et même la beauté.

Bon sang. Je ne sais pourquoi, à cause de son handicap, il m’était nettement plus difficile de la détester. Et je luttais déjà. Il était difficile de détester ce qui était beau. C’était comme ne pas fondre devant un chiot ou un chaton.

Son visage était tellement parfait que c’en était difficile à croire. Des lèvres pleines en forme d’arc, des sourcils épais légèrement arqués, de longs cils. Sa peau mate était lisse et sans défaut.

Les paupières d’Alessia papillonnèrent et ses lèvres bougèrent contre la cannette. Elle déglutit.

— Oui, murmura-t-elle, reconnaissant ce que j’essayais de faire.

— Gentille fille.

Je continuai pendant atrocement longtemps. La faisant revenir à elle, essayant de faire couler la substance sucrée dans sa gorge pour son taux de sucre dans le sang remonte.

— Mika est allé chercher ton insuline, printsessa, murmurai-je en faisant couler lentement encore un peu de Coca dans sa gorge. Tu ne vas pas mourir aujourd’hui.

Elle émit un son en avalant. Elle me comprenait. Elle savait ce qui se passait. Elle réussissait de mieux en mieux à ouvrir les paupières. Ses yeux suivirent mon visage, ses sourcils se froncèrent.

— Pourquoi ? demanda-t-elle d’une voix rauque.

— Pourquoi te kidnapper ?

Je ne savais pas pourquoi j’étais disposé à faire la conversation avec elle. Elle ne méritait aucune politesse ni aucun traitement de faveur de ma part. Mais c’était comme s’il m’était impossible de ne pas répondre.

— Ton frère a tué ma cellule.

Ses yeux se refermèrent.

Je plaçai de nouveau la cannette contre ses lèvres.

— Bois. Tu ne me sers à rien si tu meurs.

Elle marmonna quelque chose, ses lèvres pleines humides sous le liquide ambré. J’avais envie de lécher le goût sucré dessus. De mordre ses lèvres. De la punir d’être une Tacone. Et d’’être aussi magnifique.

— Qu’est-ce que tu dis ?

— Va te faire voir.

J’émis un petit rire.

— Tu as encore un peu d’agressivité en toi, hum ? Bien. Ça m’a plu de lutter avec toi au casino. Ça m’a fait bander.

Ses yeux se rouvrirent brusquement, ses pupilles se contractèrent sous la peur dès qu’ils se posèrent sur mon visage.

Je lui lançai un sourire diabolique.

Elle cligna des yeux plusieurs fois, mais cela sembla lui demander trop d’effort de les garder ouverts, parce qu’ils se révulsèrent, et elle s’évanouit de nouveau.

Oups.

La poussée d’adrénaline suscitée par ma raillerie l’avait probablement épuisée.

J’étais un enfoiré plus tordu que je ne le croyais parce que j’avais envie de la baiser, même évanouie.

Durement.

Brutalement.

Je voulais monter la princesse de la mafia jusqu’à ce qu’elle hurle et me supplie de la laisser jouir.

Cela sembla prendre une éternité, mais j’entendis enfin le bruit des pas de Mika qui montait en courant dans les escaliers.

— Je l’ai, dit-il en russe, tenant le sac à main rose. Personne ne m’a vu.

— Bon boulot.

Je déversai le contenu sur le lit. Rouge à lèvres, portefeuille. Une seringue et une bouteille d’insuline tomba, ainsi qu’une trousse d’analyse avec un morceau de papier et des instructions écrites à la main collé dessus. « En cas de perte de conscience, administrez le glucagon. » Le glucagon était dans une trousse rouge à l’étiquette remplie avec le même feutre noir. Les instructions à l’intérieur me firent mélanger la poudre avec une solution saline dans la seringue. Pendant que je m’activais, j’aboyais des ordres à Mika.

— Vérifie s’il n’y a pas un traceur électronique. Ça doit être quelque chose de petit et de fin, comme une pile de montre.

Je suivis les instructions et pinçai la peau du ventre de la fille, piquai dans la couche de graisse et poussai lentement le piston dans la seringue de glucagon.

Je vérifiai ma montre. Combien de temps cela prendrait-il ? Combien de temps avait-elle avant que son corps ne se paralyse complètement ? Je n’en savais pas assez sur le diabète pour savoir à quoi je faisais face.

— Rien, rapporta Mika.

Je fouillais dans le bazar sur le lit. Tout semblait sans intérêt.

— Donne-le-moi.

Je tendis la main vers le sac. Rien ne changea sur le visage du gamin – le gosse était toujours affreusement stoïque, mais étrangement je sus que je l’avais offensé.

— Je te fais confiance, Mika, je veux simplement revérifier.

Je pointai du doigt les affaires sur le lit :

— Tu revérifies mon travail là.

Le môme hocha la tête et alla vers le lit, ramassant et examinant tout comme je l’avais fait.

Ce n’était pas un bon gamin. Je n’étais pas sûr qu’il ait le moindre sens moral. Je l’avais vu tabasser des gosses de deux fois sa taille dans la rue sans aucune raison. Il était sérieusement dangereux.

Mais comme un chien sauvage qui trouvait quelqu’un pour le nourrir, il s’était attaché à moi. Il ferait tout ce que je disais sans poser de questions. Kidnapper une femme et l’attacher à un lit ? Pas de problème.

Conduire une voiture dans l’antre de l’ennemi ? Tout ce que vous voulez, patron.

Et même si je savais que je ne lui rendais pas service, je ne faisais confiance à personne d’autre pour s’occuper de lui. Je savais qu’il était brisé. Sa chienne de mère s’en était assurée… Junior Tacone avait achevé ça quand il avait rendu le gamin orphelin de sa bratva. J’avais peu à offrir, mais au moins je lui rendrais sa dignité et les compétences pour survivre.

Alessia remua. Ses yeux s’ouvrirent.

Quel satané soulagement.

Elle grogna et roula sur le côté.

— Je vais gerber.

Il me fallut un instant pour traduire le mot « gerber », mais l’expression sur son visage m’y aida.

— Mika, donne-moi la poubelle, ordonnai-je en russe.

Mika se déplaça rapidement, son intelligence et ses réflexes étant parfaitement affûtés pour les urgences. Le gamin en avait probablement traversé trop pour les compter. Une fille qui gerbait n’était rien comparée à ce qu’il avait déjà vu.

J’arrivai juste à temps pour qu’elle rende son déjeuner dans la poubelle.

Mika émit un son de dégoût.

— Tu peux y aller, le congédiai-je.

Ce n’était pas parce que je voulais être seul avec la fille.

Ouais, cause toujours.

Je désirais la déshabiller et l’attacher à ce lit. La narguer avec ma queue et enregistrer ses supplications.

À la place, j’allai chercher un gant que je mouillai et le lui apportai. Et parce que ses mains étaient attachées, j’essuyai ses lèvres avec.

Elle me foudroya du regard. Nous étions proches. Je la dominai de ma taille, vérifiant qu’il n’y avait rien d’autre à nettoyer. Son attention tomba sur mes phalanges tatouées, suivit les dessins sur mes avant-bras, s’arrêta sur le renflement de mes biceps.

Elle déglutit.

J’eus une érection. Trouvait-elle ma force séduisante ? La manière dont ses pupilles se dilataient me faisait penser que oui. Mais bon, qui savait si elle avait déjà été proche d’un homme qui ne soit pas un de ses frères avant ?

— Tu aurais pu me tuer, m’accusa-t-elle.

Je laissai un coin de mes lèvres se relever en un sourire sans joie.

— Je le peux toujours, printsessa.

J’observai la vague de peur qui la parcourut et elle tenta de se redresser sans l’usage de ses mains. Je la laissai lutter, appréciant la manière dont sa robe fuchsia remontait sur ses cuisses délicieuses. Ses jambes étaient longues, minces et musclées, ses mollets harmonieux. Étrangement, ses talons hauts n’avaient pas bougé.

Elle s’humecta les lèvres et mon érection s’allongea.

— Je dois vérifier ma glycémie.

Alessia

— Ça ?

Le Russe ramassa la trousse d’analyse. Je clignai des yeux, le voyant mieux maintenant que je pouvais me concentrer. Il avait des cheveux blond cendré, des yeux bleus perçants et de multiples cicatrices sur sa mâchoire qu’ombrait un début de barbe. Il portait un simple tee-shirt blanc qui s’étirait sur ses muscles bandés, ses bras et ses doigts étaient couverts de tatouages.

Malheureusement, je trouvais son apparence sexy. Il était le mauvais garçon à la James Dean moderne. Ou la version urbaine de l’acteur Jeremy Renner.

J’étais à la fois terrifiée et excitée. Peut-être que c’était simplement d’avoir ressenti toute cette force pure et masculine quand il m’avait attrapée. Peut-être que mes hormones étaient lancées à plein régime après que j’avais vu deux de mes frères convoler.

Mon ravisseur pencha la tête et arqua un sourcil sévère.

— Oui, ça. Détache-moi.

— Oh, zaika. Établissons bien une chose tout de suite. Ce n’est pas toi qui donnes les ordres, ici.

Je n’aurais pas non plus dû trouver son accent marqué sexy, mais c’était le cas.

Je lui renvoyai la balle, arquant à mon tour un sourcil.

— Tu as besoin de moi vivante. Ça signifie stabiliser ma glycémie. Alors détache-moi les mains et laisse-moi tester mon glucose.

— Nyet.

C’était un mot qui sonnait tellement définitif, le non russe.

Il examina le glucomètre, déterminant comment il fonctionnait pendant que je l’observais sans proposer mon aide. Mais ce n’était pas un idiot. Il ramassa la lancette.

— Sur ton doigt, je présume ?

Je ne répondis pas.

Il agrippa mes poignets attachés et éloigna un de mes doigts des autres. Son geste n’était pas brutal, mais je choisis cet instant pour faire connaître mon mécontentement, et j’utilisai mes deux mains pour lui donner un coup de poing dans le nez.

Enfin, « coup de poing » est une description approximative. Je ne pouvais pas vraiment donner un coup de poing avec les poignets attachés ni réussir à le rendre efficace. Je m’en étais doutée avant d’essayer, mais j’avais pensé que ça en valait quand même la peine, comme un acte de désobéissance.

Une déclaration de guerre.

Je ne lui cassai pas le nez. Je ne le fis même pas saigner. Cristo, je n’étais même pas sûre de l’avoir blessé, mais il réagit rapidement, m’attrapa les mains et les cloua contre le matelas, me faisant efficacement tomber sur le côté. Il me domina de sa taille, ses yeux scintillaient.

Oh mince.

Était-il excité ?

Je me rappelai trop tard qu’il m’avait avertie que cela l’avait excité de lutter avec moi.

Et mon corps stupide réagit, la chaleur s’amassa entre mes jambes comme s’il s’agissait d’une sorte de parade nuptiale, et pas d’un kidnapping brutal.