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Le directeur des données, ou Chief Data Officer, est apparu en 2001 et a depuis pris de l'importance dans les organisations de tous types. Son rôle suscite encore des interrogations sur sa pertinence, ses missions, sa place et son autorité. Malgré les publications récentes, les débats restent vifs. Faut-il un ou plusieurs directeurs des données ? Quel est le cadre de ce rôle ? Comment le définir, le mettre en oeuvre et le faire évoluer ? Quels sont les bénéfices attendus de ce rôle ? Etc. L'ouvrage "Data Office et Directeurs des Données" propose une analyse rigoureuse et didactique qui expose les motivations de la création d'un Data Office, illustre la variété des modèles organisationnels au sein d'un Data Office, détaille les scénarios d'implantation du rôle de Directeur des Données en entreprise et explique la diversité des fonctions de directeurs de données.
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Veröffentlichungsjahr: 2023
Préface
Sommaire
Introduction
1 Un mouvement d’abord très localisé
2 Une accélération sectorielle et internationale face aux enjeux réglementaires
3 Un ancrage au-delà de l’environnement réglementaire
3.1 Open Data
3.2 Transformation digitale
3.3 Transformation de la fonction de gestion des données
4 Une insertion dans l'entreprise, entre ignorance, jeu politique et enjeu d'entreprise
4.1 Un rôle pas toujours bien compris ni décrit en pratique
4.2 Un positionnement parfois inadapté
5 La problématique et le plan de l’ouvrage
5.1 Problématique
5.2 Plan de l’ouvrage
1. Le Data Office est une brique de l’Architecture d’Entreprise
1.1 Notion de capacité métier
1.1.1 Définition
1.1.2 Structure
1.1.3 Spécificité
1.1.4 Modélisation
1.2. Modèle de capacités métier centré sur les processus
1.2.1 Représentation
1.2.2 Potentialités
1.2.3 Limites
1.2.4 Illustrations
1.3. Modèle de capacités métier centré sur les données
1.3.1 Représentation
1.3.1 Potentialités
1.4. Décomposition de la capacité de gestion des données
1.4.1 DAMA International
1.4.2 EDM Council
1.4.3 The DataInstitute
1.5 Conclusion
2. Le Data Office est une structure organisationnelle d’entreprise
2.1 Unité opérationnelle de planification
2.2 Unité opérationnelle d’organisation et de contrôle
2.2.1 Data Governance Office
2.2.2 Data Quality Office
2.3 Unité opérationnelle Etude, Projet et Opération
2.3.1 Data Steward Office
2.3.2 Data Management Office
2.4. Unité opérationnelle Technologie
2.4.1 Unité pilotée par la gouvernance des données
2.4.2 Unité pilotée par la stratégie ou la gouvernance informatique
2.5 Conclusion
3. Les directeurs des données exercent des responsabilités au sein d'un Data Office
3.1 Services métier
3.1.1 Responsabilité globale
3.1.2 Responsabilité partielle
3.1.3 Complémentarité des responsabilités métier et informatique
3.2 Services informatiques
3.2.1 Responsabilité globale
3.2.2 Responsabilité partielle
3.3 Services métier et services informatiques
3.3.1 Responsabilité globale
3.3.2 Responsabilité partielle
3.4 Conclusion
Conclusion
1 Transformation de l’AE
2 Transformation de l’Organisation
3 Rôle de Directeur des Données
Bibliographie
En août 2021, Harvard Business Review publiait un article intitulé « Why Do Chief Data Officers Have Such Short Tenures? », ou « Pourquoi les Chief Data Officers ont-ils une durée de vie si courte ? ». L’article examinait les causes de la faible longévité des CDO en poste au sein des entreprises et mettait en évidence plusieurs facteurs : l’isolement du CDO, l’inertie des organisations, la mauvaise définition du rôle du CDO, son positionnement hiérarchique et le manque de ressources.
Ces difficultés sont corroborées par de nombreux témoignages de CDO, qui expriment souvent leur frustration, leur déception ou leur découragement face aux obstacles qu’ils rencontrent. Certains livres récents tentent de leur apporter des solutions concrètes, en proposant des méthodes, des retours d’expérience, des bonnes pratiques et des pièges à éviter. Ces livres sont généralement appréciés par les CDO, qui y trouvent des conseils utiles, des sources d’inspiration et des moyens de convaincre leurs interlocuteurs.
Toutefois, ces livres ne répondent pas directement à la question « Pourquoi les Chief Data Officers ont-ils une durée de vie si courte ? ». Ils se contentent de fournir des outils pour améliorer la situation, sans analyser les causes profondes du problème. Or, il est essentiel de comprendre pourquoi les CDO peinent à s’imposer dans les entreprises, afin de pouvoir agir efficacement sur les leviers qui favorisent leur réussite.
En effet, la littérature se focalise sur le rôle du Chief Data Officer sans aborder suffisamment le rôle du Data Office, élément d'une architecture d'entreprise orientée données et organisation sur laquelle le Chief Data Officer s'appuie pour mutualiser et réutiliser les capacités de gestion des données de l'entreprise.
Le Data Office n'est pas une organisation monolithique, mais un ensemble de structures organisationnelles qui développent ou tirent parti de capacités diverses : planification, organisation et contrôle, étude et projet. C'est la combinaison de ces capacités et les responsables des données qui les portent qui permettent au Data Office d'être polymorphe et d'adapter finement son offre aux enjeux de l'entreprise.
Charles présente dans cet ouvrage une vision claire et pragmatique du Data Office et du rôle du Chief Data Officer. Il s'appuie sur son expérience de consultant et d'entrepreneur pour montrer comment le CDO peut réussir sa mission en s'assurant d'avoir un budget, un périmètre et une mission bien définis et partagés par son board. Il illustre son propos par de nombreux cas d'entreprises pionnières dans le domaine de la data, comme Visa, Capital One, Yahoo, Citi, Bank of America, etc.
Charles propose également une grille de lecture du rôle du CDO, souvent mal compris ou mal positionné dans les organisations. Il distingue les différentes capacités que l'entreprise souhaite développer en matière de data et les services associés qui découlent de ces choix stratégiques. Il explique ainsi comment le CDO peut mobiliser les ressources de son Data Office pour créer de la valeur et soutenir la stratégie métier.
« Data Office et Directeurs des Données – Le Guide définitif » est un livre indispensable pour les CDO mais aussi pour les fonctions métiers et les fonctions informatiques qui interagissent avec le Data Office. Il permet de mieux comprendre le rôle et le fonctionnement de cette entité au sein de l'entreprise, ainsi que sa contribution à la performance et à la compétitivité.
David-Stéphane FALA, Allianz Partners, Group Chief Data Officer
L'Architecture d'Entreprise (AE) est un moyen de représenter la structure et les opérations d'une organisation d'une manière globale et intégrée. Elle décrit ce que l'organisation fait ou peut faire à un moment donné, c'est-à-dire les capacités ou les compétences qui lui permettent de répondre à certains cas d'utilisation et pas à d'autres. L'AE permet notamment de définir une vision cible de la structure et des opérations de l'organisation et les étapes nécessaires pour y parvenir.
Il existe différents types d'architecture d'entreprise, selon le niveau de détail et le domaine d'application. Parmi eux, on peut distinguer l'architecture pilotée par les processus (APP) et l'architecture centrée sur les données (ACD).
L'APP est un type d'architecture d'entreprise qui se concentre sur les processus opérationnels de l'organisation. Les composants associés sont conçus pour soutenir et optimiser ces processus. Ils visent à améliorer la performance, la qualité et l'efficacité des processus opérationnels. Ils permettent de traiter des cas d'utilisation qui ne requièrent pas nécessairement des capacités de gestion de données partagées.
L'ACD est un type d’architecture d’entreprise qui comporte un Data Office, c’est-à-dire un bloc de construction qui permet de mettre en commun et de réutiliser les capacités de gestion des données. Il peut s'agir de capacités de documentation des données, d’architecture des données, de qualité des données, de gouvernance des données, etc. Les bénéficiaires sont les parties prenantes internes (back office, middle office et front office), les clients et les autres parties prenantes externes (fournisseurs, autorités de contrôle, partenaires, etc.). L’ACD vise à valoriser les données et à améliorer la performance, la qualité et l'efficacité des processus de pilotage et des processus opérationnels qui se nourrissent des données.
Digitalisation, big data, Internet des objets, médias sociaux, robotisation, automatisation des processus, ville connectée, santé connectée, administration connectée, etc. font évoluer l'organisation vers un monde intelligent. Et à mesure que le monde devient de plus en plus intelligent, le bon usage des données devient la clé de l'avantage concurrentiel pour l'entreprise ou de la performance pour le service public.
La valorisation des données devient donc un enjeu stratégique pour les organisations qui veulent se différencier et innover. Pour y parvenir, les organisations doivent mettre en place une architecture de données cohérente, qui permet de gérer les données de manière efficace et sécurisée, tout en facilitant leur accès et leur exploitation par les utilisateurs métier. Elles doivent organiser un Data Office.
Les critères d’organisation du Data Office comprennent :
- Le domaine de capacités : il correspond à l’objectif de gestion des données (accès aux données, exploitation des données, protection des données ou sécurité des données) ;
- La nature des services délivrés : elle permet de distinguer les bénéficiaires des services (les fonctions-métier ou l’informatique) ;
- Le type de capacités : il rassemble les capacités sur la base de caractéristiques communes qui concourent à la réalisation des objectifs stratégiques (planification, organisation et contrôle, étude, projet et opération).
Différentes combinaisons de ces capacités sont envisageables pour créer un périmètre placé sous la responsabilité d’une équipe et d’un responsable dédiés. Cette mise en perspective permet de mieux comprendre l’étonnante diversité des structures organisationnelles consacrées à la gestion des données (bureau de la stratégie des données, bureau de la gouvernance des données, bureau de la qualité des données, bureau de l'intendance des données, bureau de conservation des données, centre de services, centre d'excellence, centre d'expertise, laboratoire de données, usines de données, etc.).
La mise en place d’un Data Office peut donc donner lieu à la nomination de plusieurs responsables des données pour soutenir le développement, l'exploitation et la maintenance des capacités partagées de gestion des données. Ces responsables des données devront travailler les uns avec les autres, ainsi qu'avec les responsables des fonctions métier et informatiques, afin de garantir une collaboration efficace et l'alignement des efforts engagés pour gérer les données en soutien à l’exécution de la stratégie métier.
L'intégration de ces rôles dans une organisation doit être soigneusement planifiée et exécutée, selon un scénario spécifique qui décrit leurs missions, leur périmètre de responsabilité, leur positionnement et leurs lignes de reporting. Le Chief Data Officer (CDO) est un de ces responsables dont le rôle varie en fonction du scénario d'intégration retenu.
L’organisation de la fonction de gestion des données s'est jusqu’ici faite à la faveur de crises financières, d'initiatives réglementaires, d'innovations technologiques, de programmes d'entreprise, etc. Au-delà des opportunités, elle reflète une volonté profonde de transformer la gestion des données pour mieux servir les enjeux d'entreprise. Cette transformation se traduit en termes d’Architecture d’Entreprise par l’institution d’un Data Office et en termes de Gouvernance d’Entreprise par la nomination de Directeurs des données (Chiefs Data Officers).
Retour au commencement, il y a déjà plus de 20 ans !
Capital One est une société américaine spécialisée dans la vente de crédit à la consommation, de crédit immobilier et dans la gestion des cartes de crédit. Elle est souvent citée comme la première institution à avoir désigné un Directeur des Données en 2002.
La nomination de Cathryne Clay Doss à ce poste intervenait dans un contexte où le groupe opérait plusieurs systèmes hétérogènes de gestion de cartes de crédit, ambitionnait de les simplifier et de mettre en place un cadre d’harmonisation des données. Elle occupera ce poste comme un emploi à temps plein pendant près de 4 ans et contribuera à :
- Mettre en place un cadre d’architecture des données, pour préparer la migration du portefeuille de cartes de crédit vers un nouveau système ;
- Elaborer et déployer un cadre de gouvernance des données d'entreprise.
Joseph M Bugajski, engagé en 2001 par Visa International, semble cependant avoir précédé Cathryne Clay Doss dans ce rôle. Il avait reçu mission d'assurer l'interopérabilité et le service du système de paiement VisaNet, réseau de paiement complexe avec plus d'un milliard de cartes, 100 millions de points d'extrémité de paiement, plus de 20 millions de commerçants et 22 000 banques membres.
Sa mission prenait place au moment où Visa International déployait une technologie de traitement distribué. A la tête de ce programme, le Directeur des Données présidait le Comité de Gouvernance des données, assurait la responsabilité des normes technologiques mondiales en tant que chef de la délégation Visa International à l'Organisation Internationale de Normalisation (ISO). Il disposait d'un budget de 6 millions de dollars, avait sous sa direction 5 membres du personnel de niveau VP à temps plein et 16 consultants. Il était rattaché au Directeur Informatique Global, lui rapportait directement ainsi qu'aux Directeurs Informatiques Régionaux.
Yahoo, Inc., société de services Web, emboîtera le pas à Capital One deux ans plus tard, en 2004, en confiant le poste de Directeur des Données à Usama Fayyad. Pendant 4 ans, celui-ci sera responsable de la stratégie des données, des politiques et des solutions de traitement des données, de la priorisation des investissements en matière de données et de la gestion de l'infrastructure de traitement et d'analyse des données.
De 2004 à 2010, Thomas Mueller occupera le poste de Directeur des Données pour Allied Management Group, Inc., groupe spécialisé dans la gestion immobilière aux Etats-Unis. A ce poste, il aura à charge :
- L'administration des bases de données ;
- Le dimensionnement, la mise en place et la mise au point de l'architecture technique ;
- La mise en œuvre du développement et des opérations sur les données.
En 2006, le groupe bancaire américain Citi gérait un portefeuille d'actifs évalué à 1,88 trillion de dollars. Bien qu'il ne fût pas le seul groupe bancaire confronté aux défis de gestion des données, sa taille pouvait être un facteur amplificateur de problèmes : systèmes anciens et cloisonnés, défauts de qualité des données (sources peu qualifiées, redondances, pas de nettoyage, etc.), etc.
Pour relever ces défis, Citi’s Institutional Clients Group - réseau financier international au service de grandes entreprises, d'institutions financières et de gouvernements - nomme John Bottega comme Directeur des Données. Il conservera le poste jusqu'en 2009 et mettra l'emphase sur la gestion de la qualité des données, la mise en place d'un cadre de gouvernance des données, etc. pour aider à maîtriser les risques, à améliorer la performance et à offrir un meilleur service client. Il choisira de réorganiser les processus, en partant de zéro, puis de déployer des technologies pour les outiller.
Fin 2007, Steven Hirsch est nommé Directeur des Données du New York Stock Exchange. Investi dans un rôle managérial et opérationnel, il sera à la tête d'un Data Office constitué de plus de 150 personnes. Ses missions couvraient un large spectre d’activités allant de l'architecture des données à la monétisation des données, en passant par le développement des données, les opérations sur les données, la gestion des plateformes de données, etc.
Peu avant dans la même année, Justin Magruder est désigné Directeur des Données de Freddie Mac, société d'économie mixte à capitaux privés et à mission publique, créée par le gouvernement fédéral américain dans le but d'augmenter la taille du marché des prêts hypothécaires. Sa nomination intervient quelques mois avant la crise de crédit de 2008 et avait pour finalité d'aider à mettre en place un nouveau cadre de contrôle financier pour la gestion des risques.