De la plume à l'apocalypse - Sébastien Ortiz - E-Book

De la plume à l'apocalypse E-Book

Sébastien Ortiz

0,0

Beschreibung

Après avoir vécu de rudes batailles face à Hector dans Le Lac de l'Ange, Tom va se trouver face à plusieurs dilemmes dans De la plume à l'apocalypse.

Alors que sa vie avait pris un chemin de paix et de sérénité, le héros va devoir assumer vie de famille et retour à la dure réalité de la protection de la planète.
En effet, Marie et lui sont devenus parents d'un petit Léo qui malgré son bas âge va être au cœur des réflexions du couple.
Le nouvel ennemi de Tom est un roi souhaitant changer le destin de l'Ange blanc au risque d'aller jusqu'à la destruction de la planète. Le héros devra ainsi focaliser toute son attention autour de la falaise des Huit Pics. Chacun d'eux réservera des missions telles, que de sévères remises en question viendront faire douter Tom quant à sa légitimité de sauveur. Son nouvel ennemi aurait-il trouvé la faille pour en venir à bout ?
Tom aura-t-il le courage d'accomplir ses missions lorsqu'il découvrira qui se cache derrière ce monarque maléfique ?

Découvrez la suite des aventures fantastiques de Tom dans cette nouvelle intrigue palpitante !

EXTRAIT

— Nous n’avons plus le choix, Marie, il faut le faire ! dit Tom effrayé par ce qu’il venait de dire.
— Je ne peux pas le faire, répliqua-t-elle. On risque de le tuer ou inversement !
— S’il te plaît, nous n’avons plus le temps de discuter. Le royaume est en danger. En venant ici, nous savions ce qui nous attendait. Nous avons dû franchir des épreuves très difficiles. Alors ne baisse pas les bras. C’est notre dernière chance.
— Mais si nous venions à échouer ?
— N’y pensons pas. Mettons tout notre amour dans ce dernier combat et voyons ce qui va se passer. Tu m’as toujours fait confiance n’est-ce pas ?
— Oui.
— Alors fais-le encore une fois s’il te plaît, supplia Tom.
— Très bien. Allons-y !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Narbonne un 16 novembre 1982, Sébastien Ortiz est issu d’une famille dont le père est d’origine espagnole et sa mère d’origine alsacienne. Ce sont ces dernières racines qui l’ont amené à déménager en Alsace en 2004. En 2009, il se lance dans l’écriture afin d’exprimer à travers elle des émotions qu'il intériorisait jusqu'alors. Depuis le 1er septembre 2013, il est enseignant dans une école primaire du nord de l’Alsace. Depuis mars 2013, il s'est engagé auprès d’une association pour enfants malades, "Rêves" et depuis décembre 2012 s’investit aussi pour le Téléthon.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern

Seitenzahl: 350

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.


Ähnliche


Sébastien Ortiz

De la plume

à

l’apocalypse

Éditions des Tourments

Un grand merci à mes lecteurs et mes proches soutiens. Je suis ravi de poursuivre mon aventure d’écrivain même si ce nouveau tome vient tant de temps après la parution de mon premier ouvrage.

La plume

— Nous n’avons plus le choix, Marie, il faut le faire ! dit Tom effrayé par ce qu’il venait de dire.

— Je ne peux pas le faire, répliqua-t-elle. On risque de le tuer ou inversement !

— S’il te plaît, nous n’avons plus le temps de discuter. Le royaume est en danger. En venant ici, nous savions ce qui nous attendait. Nous avons dû franchir des épreuves très difficiles. Alors ne baisse pas les bras. C’est notre dernière chance.

— Mais si nous venions à échouer ?

— N’y pensons pas. Mettons tout notre amour dans ce dernier combat et voyons ce qui va se passer. Tu m’as toujours fait confiance n’est-ce pas ?

— Oui.

— Alors fais-le encore une fois s’il te plaît, supplia Tom.

— Très bien. Allons-y !

Marie et Tom se prirent la main, avancèrent ensemble vers la salle du roi. Tous deux craignaient ce qui pourrait se passer dans les minutes à venir mais ils étaient bien décidés à ne pas faire machine arrière. L’ambiance glaciale qui régnait dans le couloir qu’ils venaient d’emprunter pesait sur chacun de leurs pas.

Arrivés devant le roi, ils eurent à affronter une situation bien délicate. Le monarque, peu surpris par leur visite, leur fit face. Les trois personnes en présence se regardèrent alors droit dans les yeux. Des décharges électriques se propagèrent dans toute la salle. La tension était à son comble quand soudain, le roi prit la parole :

— Enfin vous voilà chers parents ! s’exclama-t-il. Il est temps que je mette un terme définitif à votre règne parmi nous. Adieu ! cria-t-il.

Sur les murs de la pièce dans laquelle se trouvaient les trois protagonistes, des lances enflammées se décrochèrent, suite à un claquement de doigts de Léo. Elles prirent immédiatement la direction de Marie et Tom…

Loin était le temps de la paisible naissance de Léo. Que s’est-il donc passé pour en arriver là ?

Tom et Marie n’avaient plus aucun souvenir de leur grande bataille face à Hector. Leur mémoire avait été effacée par le conseil des Anges mais à un degré tel que la relation entre Charles, Jules et Tom n’existait plus. Ils se croisaient régulièrement et étaient devenus de simples voisins. Ils avaient poursuivi leur scolarité comme si rien ne s’était produit de surnaturel dans leur vie. Victor, quant à lui, avait disparu des écrans radars.

Toute la famille de Tom habitait dans le sud de la France et désespérait à l’idée que le jeune homme habite si loin. Pour lui, il n’était pas question de quitter cette si belle région qu’est l’Alsace. Le climat était à l’image de ce qu’il attendait. Les hivers étaient bien plus frais, voire froids, que dans sa ville natale et il avait droit, certains hivers, à des chutes de neige. Enfin le vent était bien moins régulier et violent que dans la région méditerranéenne.

Après la bataille face à l’Ange Noir, Tom avait appris que son épouse était enceinte. Toute la grossesse se passa dans de bonnes conditions. Par contre, après l’accouchement, un phénomène bien étrange se produisit. C’est en rentrant de la maternité, que Tom et Marie rencontrèrent une difficulté dans leur vie de parents : partout où était installé Léo, une plume blanche apparaissait. Que pouvait-elle bien représenter ? Ils essayèrent régulièrement de s’en débarrasser mais en vain, elle revenait encore et encore. De plus, ils devaient faire face à l’apparition et la disparition d’une empreinte d’Ange sur le landau et la poussette de leur enfant. En effet, lorsque le bébé était posé dans l’un des deux, l’Ange apparaissait et quand l’enfant était retiré, l’image disparaissait. Cela posait pas mal de problème au couple qui ne savait jamais quoi répondre à la question de leurs invités :

« — Mais où avez-vous acheté ce landau ? Cette poussette ? Cette marque de l’Ange est magnifique ! On dirait que la chaise est vivante. »

La seule réponse, qu’ils proposaient :

« — Tout est très vieux et transmis de génération en génération depuis plus d’un siècle. »

Cela leur paraissait banal, mais cette simple phrase avait l’air de satisfaire tout le monde.

Quant à sa vie professionnelle, Tom poursuivait son travail au périscolaire. Amy comptait toujours parmi ses collègues et ses amis proches. Leur relation s’était reconstruite tout naturellement. Par moment il leur semblait avoir déjà eu une vie commune. Cependant, il n’y avait rien à faire. Malgré les efforts de réflexion entrepris par les deux amis, aucun événement passé de l’un ou de l’autre ne les rapprochait. Cela les frustrait beaucoup, mais ils ne se laissaient pas abattre et espéraient même qu’un jour ils finiraient par trouver pourquoi ils éprouvaient cette sensation.

Tom, plutôt satisfait de son poste, était apprécié et prenait beaucoup de plaisir. Pour petite anecdote, il avait pris tout le monde par surprise en venant transformé en princesse. Il adorait se déguiser. Un jour, les enfants lui firent une remarque :

— Tu es toujours déguisé en beaucoup de personnages mais jamais en fille. Pourquoi ? demanda ce premier enfant.

— Je ne me suis jamais posé la question… répondit Tom dubitatif.

— En fait, tu ne sais pas te déguiser en fille ? dit un second enfant, comme s’il lançait un défi à l’animateur.

— Ce n’est pas facile pour moi de faire ça, répondit Tom un peu mal à l’aise.

— Pourquoi ? demanda un autre enfant.

— Est-ce que vous savez à quoi ressemble une fille ?

— Oui ! Elle a de longs cheveux, comme moi par exemple, fit remarquer une jeune fille.

— Ah ! Nous y voilà ! Est-ce que j’ai de longs cheveux ?

— Pas du tout ! répondit aussitôt un autre enfant, tout sourire. Tu en as peut-être même moins que moi…

— Tu as raison et en plus si vous avez bien fait attention, j’ai tout le temps de la barbe, des poils aux jambes et aux bras ! Avez-vous déjà vu une fille avec autant de poils et une barbe ?

— Non ! répondirent en chœur les enfants.

— Donc vous comprenez qu’au moment où je me déguise, je dois choisir un personnage qui me permette de rester crédible.

— Ça veut dire quoi crédible ?

— Ça veut dire que quand je viens déguiser, il faut que vous soyez transportés dans mon histoire avec le personnage que je joue. Si je viens en fille, vous allez plus vous moquer de moi qu’écouter ce que le personnage va vous dire.

— On te promet, on ne se moquera pas de toi, dirent plusieurs enfants.

Voyant qu’il serait impossible pour lui d’échapper à la demande des enfants, Tom se jeta à l’eau et se transforma en princesse… Mais quelle princesse ! Personne n’en avait jamais vu une aussi poilue des jambes et aussi peu élégante ! Ce jour-là, il avait fait rire plus d’un enfant. Ils avaient promis de ne pas se moquer mais c’était bien plus fort qu’eux. Tom n’arrivait pas à leur en vouloir et appréciait vraiment le moment qu’il était en train de passer. Ne parlons pas de la surprise des quelques parents qui avaient encore pu le voir dans cette tenue. Tom avait tout fait pour se changer avant leur arrivée mais il n’avait pas assez contrôlé le temps et fut pris au piège. Il disait souvent à qui voulait l’entendre que la naissance de son fils avait été pour lui une source de bien-être et de force, qui lui permettaient de s’investir à fond. Il souhaitait vraiment partager son optimisme et sa joie avec les autres enfants.

Pendant le même temps, Marie profitait pleinement de son congé maternité pour s’occuper de son enfant. L’appartement dans lequel ils étaient, n’étant plus adapté à l’accueil du petit Léo, la petite famille avait déménagé dans un nouveau logement avec trois pièces. Cela permettait au bébé d’avoir sa propre chambre. Les parents étaient contre l’idée de l’avoir dans la leur. Marie était aussi ravie car elle laissait derrière elle une salle d’eau au profit d’une salle de bains. Elle appréciait s’y détendre dans une eau très chaude. Pendant des années elle dut se contenter d’une douche. La facture d’eau prouva rapidement au jeune couple à quel point les moments de détente avaient un prix. La cuisine qu’ils avaient était spacieuse. Il y avait la place pour circuler, cuisiner ou pâtisser dans de bonnes conditions. La cerise sur le gâteau, la cuisine et la chambre donnaient directement sur une terrasse. Enfin, un avantage supplémentaire non négligeable était que Tom pouvait continuer à se rendre au travail à pied ! Par les temps qui courent ça permettait de bien réduire les frais d’essence et d’entretien de véhicule.

De temps à autres, la petite famille accueillait les grands-parents, que ce soit du côté de Marie ou du côté de Tom. Lors de ces visites, si le temps le permettait, le jeune couple en profitait pour faire visiter leur région à leurs familles. Il y avait tant de choses à voir et de promenades à faire en forêt. Lorsqu’il pleuvait, alors c’était une succession de parties de cartes. Tom adorait jouer aux cartes. Il aimait la belote, le rami, jeux auxquels il jouait quand il était encore dans sa famille.

À l’occasion du premier anniversaire de Léo, toute la famille originaire du sud de la France avait prévu le déplacement. Étaient invités les grands-parents, les tontons et leurs compagnes ainsi que la filleule de Tom et sa meilleure amie Amy. L’arrivée de la famille de Tom était programmée trois jours avant la fête afin d’aider le couple dans les préparatifs.

Voulant profiter de leur dernier après-midi seuls, Tom et Marie décidèrent de se promener dans la forêt non loin de leur lieu d’habitation. C’était pour eux un moyen de repérer de nouveaux sentiers et préparer les promenades familiales. Cependant, la tranquillité tant espérée, fut assez rapidement perturbée. Ils venaient d’arriver dans un endroit très éclairé par un manque d’arbres conséquent. Léo commença alors à s’agiter. Cela obligea le couple à s’arrêter.

— Que t’arrive-t-il mon fils ? dit Tom en se penchant sur la poussette de son fils.

Voyant qu’il se débattait comme s’il voulait sortir de la poussette, Tom prit Léo dans ses bras pour le bercer et tenter de le calmer.

— C’est bizarre qu’il se comporte ainsi, fit remarquer Marie.

— Il n’a jamais fait de crise comme celle-là. A-t-il de la fièvre ? demanda le jeune papa.

— Il a chaud effectivement. Il doit avoir mal à la tête.

— Nous devrions peut-être faire demi-tour et rentrer, suggéra Tom.

— Oui, il est en train de m’inquiéter.

— Il ne faut pas réagir ainsi. Ça arrive à tous les enfants d’être malades.

— Je sais mais finalement, comme il ne peut pas parler, je trouve ça très frustrant.

— Tu ne croyais tout de même pas qu’il ne serait jamais malade ?

— Arrête de te moquer de moi ! Je suis une maman et je pense que toutes les mamans s’inquiètent pour leur bébé…

— Oui tu as raison. Mais c’est aussi mon bébé et même si j’ai été surpris, il faut que nous arrivions à gérer notre stress face à ce genre de situation. Si nous réagissons ainsi pour de la fièvre, nous n’avons pas fini d’être inquiets.

— D’accord ! On rentre et on voit ce qui se passe.

— Si ça ne s’améliore pas nous appellerons le pédiatre. Ça te convient ?

— Oui très bien, dit Marie un peu plus soulagée par la sérénité de son mari.

Alors que le couple allait faire demi-tour, Léo s’arrêta net de pleurer et regarda le ciel. Les parents en firent autant mais ne comprenaient pas ce qui se passait. Le ciel s’assombrissait de plus en plus ce qui les poussa à continuer leur chemin en pressant le pas. Ils supposèrent alors qu’un violent orage se préparait. Ils n’avaient pas regardé la météo et commençaient à le regretter. Soudain une chaleur anormale s’abattit sur eux. C’était comme si une partie de la forêt était en train de brûler sans qu’ils ne s’en rendent compte. Léo fixait toujours le même endroit mais avait les yeux qui commençaient à briller. Entendant un gros sifflement, les parents se retournèrent brusquement. Plusieurs boules de feu se dirigeaient vers eux. Tom sentit son adrénaline monter et voulut protéger sa famille. Il eut la sensation d’avoir déjà fait ça. Mais quand ? Où ? Pourquoi cette impression ? Dans la seconde suivante, il se demanda ce qu’il pouvait bien faire, lui pauvre mortel. Il se dit alors que tout était perdu. Il était comme tétanisé. Il ne pouvait plus bouger. Il en allait de même pour Marie. Dans leur esprit, la fin était proche. Ils allaient être pulvérisés ou brûlés… Un piège leur aurait-il été tendu ? Ils regardèrent leur fils, désemparés en pensant qu’ils vivaient ensemble leurs dernières secondes.

Soudain ce fut la stupéfaction ! Léo avait un regard comme jamais : sombre et effrayant à la fois ! Il fixait les boules de feu sans pleurer. Tom et Marie observaient la scène sans aucun contrôle mais avec une angoisse de plus en plus oppressante. C’est alors qu’apparut devant leur fils la plume blanche qu’il prit en main. Au moment où les boules de feu allaient frapper, une lumière éblouissante encercla sous forme de bouclier la petite famille. Plusieurs explosions firent trembler le sol. Tom et Marie, libérés de leur paralysie, réussirent alors à s’accroupir pour faire une protection autour de leur enfant.

En ouvrant à nouveau les yeux, le couple ne put que constater un phénomène bien étrange : le bouclier qui les protégeait jusqu’alors, avait disparu et le regard de Léo était redevenu celui d’un bébé de son âge. Des débris de pierres en feu gisaient autour de l’endroit où se trouvaient les trois promeneurs. C’est alors que, contre toute attente, les traces d’impacts et de brûlures au sol disparurent sous leurs yeux. Plus rien ne pouvait laisser croire que des boules de feu s’étaient dirigées vers eux quelques instants plus tôt.

Marie passa outre la peur et la stupéfaction qui venaient de l’envahir.

— Léo, mon enfant, tu vas bien ? dit Marie.

— Tu vois bien qu’il n’a rien, s’empressa de dire Tom pour rassurer sa femme, tout en essayant de se rassurer lui-même.

Le couple examina leur enfant sous toutes les coutures pour vérifier qu’il n’avait pas la moindre égratignure.

— Vu que nous n’avons pas été touchés, reprit Tom, il n’y a aucune raison pour qu’il le soit lui.

— C’est vrai tu as raison. Mais que s’est-il passé ? C’est incroyable !

— Je n’en sais rien. C’est vraiment bizarre.

— Tu n’as pas ressenti quelque chose au moment de l’apparition du bouclier ?

— Si. Justement j’allais te poser la même question.

— En ce qui me concerne, je n’y suis pas restée indifférente. Je ne sais pas pourquoi…

— C’est comme si nous avions déjà vécu ça, coupa net Tom sachant ce qu’allait dire sa femme.

— Exactement !

— Et tu as vu le regard de Léo ?

— Oui c’était un regard comme je n’en ai jamais vu. Il faisait peur.

— Observe, il ne pleure plus. Comme si rien ne s’était passé.

— Mon chéri, je crois que le temps qu’on éclaircisse ce qui vient de se passer, il serait judicieux de mettre notre bonhomme en sécurité chez nos parents.

— Chez nos parents ?

— Oui c’est loin d’ici. Il y sera certainement en sécurité… Tu en penses quoi ?

— Tu veux que nous éclaircissions quoi ? Et qu’il soit en sécurité par rapport à quoi ?

— Tu voudrais faire comme s’il ne s’était rien passé ? demanda Marie intriguée par la réaction de son mari.

— C’est que je ne sais pas comment faire pour éclaircir cet événement.

— Nous venons quand même d’avoir à faire à des pouvoirs surnaturels.

— Justement ! Si c’est surnaturel, qui dit que ça va se reproduire ? Nous n’en n’avons aucune idée…

— Si c’était le cas, je ne souhaiterais pas que notre fils soit à nouveau au milieu de tout ça !

— Je suis entièrement d’accord avec toi. Mais la fête alors ?

— Nous allons privilégier la sécurité de notre famille avant toute chose.

— Je dois reconnaître que ta détermination est si convaincante que je me rallie à tes propositions en m’inclinant devant toi.

— Très bien ! dit Marie tout sourire par ce qu’elle venait d’entendre.

— Je me débrouillerai avec nos familles. J’ai même l’impression que le fait d’aller dans le Sud nous permettra de prendre du recul par rapport à ce que nous venons de vivre.

— Nous resterons quelques jours puis nous laisserons Léo le temps que nous découvrions ce qui s’est passé.

— Non mais sérieusement, je ne pense pas que ça se reproduise. En ce qui me concerne, ce phénomène est un pur hasard…

— Soit !

— On dirait à t’entendre, que nous allons devenir les héros d’un film où il va falloir sauver la planète…

— Sinon je pense que les grands-parents seront assez grands par la suite pour se partager la garde du petit-fils, dit Marie faisant mine de ne pas avoir entendu ce que son époux venait de dire.

— Oui ! Et la chance que nous ayons, c’est qu’ils s’entendent bien. Mes parents et les tiens ont rapidement noué des liens assez forts.

Après cet agréable constat, ils rejoignirent leur domicile. Pour n’affoler personne, ils décidèrent de garder secret cet incident. Ils étaient convaincus que d’en parler les ferait passer pour des fous. Ils n’avaient, malheureusement pour eux, aucune trace concrète à apporter à leur récit pour en prouver la véracité. Cependant, ils prirent la précaution d’annuler les festivités pour l’anniversaire en Alsace et proposèrent selon leur idée, de faire la fête dans le Sud. Ce changement de dernière minute ne leur paraissait pas du tout gênant car toute la famille de Tom se trouvait déjà sur place. Ils devaient tous venir en voiture et n’avaient aucun souci à se faire en lien avec de potentielles annulations de transports, type train ou avion. Ce serait donc à Tom, Marie et Léo de faire le déplacement. Le plus dur selon le couple serait de justifier ce revirement de situation.

De son côté, Amy, prévenue rapidement de l’annulation de la fête, fut très surprise par ce changement si soudain et voulait en comprendre la vraie raison. En ce qui la concernait, elle ne pouvait pas se permettre de voyager et était très déçue. Elle envoya à son ami un SMS pour savoir s’il était disponible. Après une réponse quasi instantanée et positive, elle l’appela sans perdre une minute.

— Salut Tom. Je ne te dérange pas ?

— Bien sûr que non.

— C’est sûr ? insista Amy.

— Tu sais que tu ne me déranges jamais.

— Je ne pouvais pas attendre une minute de plus.

— Je comprends.

— Tu m’as prise de court avec ton SMS et j’avais besoin de te poser des questions.

— Allons-y, je t’écoute.

— Je t’appelle parce que comme tu dois t’en douter je voulais savoir pourquoi tu as tout annulé brusquement alors que tout était planifié de longue date.

— C’est très compliqué. Tu ne dois surtout pas t’inquiéter.

— Ce n’est pas une réponse Tom.

— Je sais mais pour l’instant je n’ai pas mieux… Je suis désolé.

— Tu as un problème ? questionna malgré tout Amy.

— Non mais si ça peut te rassurer, à notre retour nous en ferons une mais avec moins de monde.

— Tu sais je ne suis pas rassurée.

— Pourquoi donc ?

— Je pense sincèrement qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond pour que vous ayez pris cette décision si soudaine.

— Pour l’instant tout va bien. Tu peux me faire confiance.

— Si tu dis « pour l’instant » c’est que tu soupçonnes que quelque chose pourrait arriver. Non ?

— Je sens que je vais te décevoir, mais comme je te l’ai dit, il va falloir que tu me fasses confiance.

— D’accord. Je vais te laisser le bénéfice du doute.

— Dès que le moment viendra, si un événement particulier venait à bouleverser ma vie, tu seras la première au courant. Jusque-là je n’ai rien à dire.

— Ta promesse me convient. Je serai patiente.

— Merci mon amie.

— De rien. Mais n’oublie jamais que tu peux compter sur moi, nuit et jour.

— Je le sais et ça me fait un bien fou que tu fasses partie de ma vie.

— Bien, je suis désolée, mais je dois te laisser.

— Pas de problème. Je te souhaite une bonne fin de journée et à très bientôt alors.

Tom était assez mal à l’aise, mais soulagé que tout soit rentré un minimum dans l’ordre. Il savait que ce serait trop compliqué de gérer ce qu’il venait de vivre avec Marie et Léo et la grande fête d’anniversaire. Cependant, le plus difficile restait à venir pour le couple : justifier l’annulation de la fête auprès de la famille de Tom.

— Si avec Amy il a été difficile de ne pas pouvoir tout justifier, je pense qu’il va en être tout autrement avec mes parents.

— Tu as raison !

— Il va falloir que je trouve les bons mots, enchaîna Tom.

— Je pense que ça ne va pas être simple mais il va falloir qu’ils acceptent d’attendre pour avoir plus d’explications.

— C’est surtout ma mère que j’appréhende le plus.

— C’est vrai qu’elle ne lâche pas facilement le morceau.

— Je sais très bien que même si j’arrive à ne pas lui en dire trop, à tout moment elle va mener sa petite enquête de son côté. Elle est très respectueuse de la vie de mes frères et moi mais quand on aiguise sa curiosité alors là…

— Tu sais, Tom, peut-être qu’on se complique la vie pour rien et que ce que nous avons vécu ne se reproduira plus, dit Marie, qui commençait à accepter cette hypothèse émise par Tom un peu plus tôt.

— En tout cas, il faut vraiment l’espérer car c’était très violent à mon goût.

— Tu veux dire que ça sortait carrément de l’ordinaire !

Une prémonition ?

Après avoir réglé le problème de l’anniversaire avec Amy, Tom décida de prendre son courage à deux mains et d’appeler ses parents. Comme il ne tenait pas en place et qu’il était stressé à l’idée de la réaction de ses parents, Tom resta debout le téléphone à la main. Il composa le numéro. La sonnerie retentit, une fois, deux fois,… Son cœur battait de plus en plus vite. N’ayant pas de répondeur, le jeune homme ne savait pas s’il devait insister ou raccrocher. La deuxième hypothèse ne l’arrangeait pas plus que la première car il avait besoin que ce changement de programme pour l’anniversaire de son fils soit réglé au plus vite.

C’est alors qu’au bout de la septième ou huitième sonnerie, il fut surpris que quelqu’un ait décroché car il n’y croyait plus.

— Oui allô ? dit Manon en décrochant le téléphone.

— Maman ? questionna Tom.

— Oui mon grand. Que me vaut ton appel ?

— Tu n’étais pas à l’intérieur ? Tu as l’air essoufflée.

— Non, effectivement, j’étais dans le garage en train de mettre en route une machine de linge.

— Je ne te dérange pas au moins ?

— Non, non, c’est certain.

— Très bien ! Mon appel concerne une demande un peu particulière.

— C'est-à-dire ? questionna Manon.

— Je souhaite que tu me fasses la promesse de ne pas trop me questionner. Si tu ne le fais pas du tout ce sera encore mieux, dit-il à sa mère.

— Quand ça commence comme ça, ce n’est pas très bon signe. Je n’aime pas qu’on me fasse faire une promesse que je ne serais pas capable de tenir.

— Alors fais de ton mieux s’il te plaît. Ce n’est déjà pas facile pour Marie et moi. Je vais faire vite et simple.

— Je t’écoute, j’ai tout le temps devant moi et tu le sais.

— Je ne rentre pas dans le détail de l’histoire. Nous verrons ça le moment venu.

— Pourquoi m’appelles-tu alors si tu ne racontes les choses qu’à moitié ?

— En fait, nous souhaitons savoir s’il est possible de venir chez vous pour l’anniversaire de notre fils.

— Mais nous devions venir avec la famille non ? interrogea Manon.

— Je sais que c’est un changement de dernière minute, mais nous n’avons pas le choix. Il faut que nous bousculions notre agenda.

— C’est comme vous voulez, même si j’apprécierais un minimum d’informations…

— Je sais mais comme je te l’ai dit je ne trouve pas le moment opportun. Par téléphone ce n’est pas approprié.

— D’accord, alors pour une fois j’attendrai de te poser les questions au moment de ta venue et bien entendu ton père et moi t’accueillerons avec ta petite famille pour fêter l’anniversaire de Léo.

— Merci pour ta compréhension. Je vais te laisser. Je t’enverrai un SMS plus tard pour te donner l’heure de notre départ.

— Tu en as déjà une idée ?

— Non pas tout à fait. Je pense que je vais dormir quelques heures cette nuit et envisager un départ demain matin très tôt.

— D’accord, j’attends alors ta confirmation.

— Bonne soirée maman.

— Attends !

— Oui, qu’y a-t-il ?

— Tu veux que je prévienne tes frères ?

— Ce serait vraiment super si tu le faisais, cela m’éviterait d’avoir encore à me justifier.

— Je m’occupe de ça tout de suite. Gros bisous.

En raccrochant, Tom se sentait soulagé et gêné à la fois. Il imposait des choses à ses proches sans explication, mais au fond il n’avait pas le choix. Il avait besoin en priorité de mettre sa famille à l’abri. Marie lui fit comprendre que tout ce qu’il venait de faire était une décision commune qu’ils devaient assumer à deux. Tom ne devait pas prendre tout le poids de ce bouleversement inattendu sur ses épaules. Ils formaient un couple et Marie entendait apporter toute sa contribution quelle qu’en soit la forme.

De son côté, il était évident que Manon n’en finirait pas de se poser des questions. Elle n’aimait pas les imprévus. Que pouvait signifier ce changement si radical ? Elle profita que son mari soit à ses côtés pour lui raconter ce qui venait d’être dit au téléphone. C’est Flo qui se lança le premier.

— C’était Tom ? demanda-t-il car il avait entendu une partie de la discussion.

— Oui, c’est ça.

— Quelles sont les nouvelles ?

— Il annule la fête d’anniversaire en Alsace et ils viennent ici tous les trois. C’est ici que nous le fêterons.

— Ah d’accord ! Y a-t-il une explication à tout ça ?

— A priori oui, mais je n’ai pas eu le droit de poser de questions, répondit Manon.

— C’est bien étrange tout ça…

— Oui, j’espère qu’il n’y a rien de grave, car pour annuler une fête si près de la date, il doit y avoir une raison importante.

— Peut-être qu’ils vont nous annoncer que Marie attend un deuxième enfant ! suggéra Flo.

— Je ne pense pas. Ils auraient très bien pu le faire en Alsace. Et sincèrement, je ne sais pas si c’est une bonne chose d’avoir des enfants aussi rapprochés. Je te rappelle que Léo n’est pas encore sorti des couches.

— Eh bien au moins, ils ne perdraient pas la main, répliqua Flo tout sourire.

— En tout cas, je suis pressée de savoir ce qu’il en est.

À quasiment mille kilomètres de là, Tom et Marie réfléchissaient à leur départ, certes précipité, mais nécessaire selon eux pour le bien de leur petite famille. Ils s’installèrent dans le canapé du salon pour entamer leur réflexion. Depuis cette pièce, ils avaient une vue bien dégagée. Le ciel était d’un bleu magnifique sans le moindre nuage pour masquer les rayons du soleil ! Tout paraissait si paisible !

— Que penses-tu de mon idée de partir en fin de nuit ? demanda Tom à sa femme.

— Je dirais même que partir un peu plus tôt serait mieux pour Léo. Ne crois-tu pas que le trajet va être long pour lui ?

— Oui, c’est vrai. Alors on pourrait peut-être carrément partir en début de soirée, proposa-t-il.

— C’est une idée. Il faudra alors te reposer en fin d’après-midi pour être bien en forme.

— D’accord. Je vais écrire un SMS à ma mère pour lui dire que nous partirons vers vingt-et-une heures ce soir.

Tom s’exécuta. La réponse ne tarda pas. Il connaissait très bien sa mère et savait que ça lui coûterait une nuit blanche. Manon demanda à son fils de lui donner régulièrement des nouvelles sur le trajet pour lui donner sa position et savoir si tout allait bien avec le bébé. Cela fit sourire Tom qui ne fut pas surpris par cette réponse.

Durant la fin de la journée, Tom profita d’une bonne heure de tranquillité pour se reposer. Il s’allongea dans la chambre et s’assoupit rapidement. Dans le même temps, très prévoyante, Marie en profitait pour préparer ce qui leur serait utile durant ces quelques jours d’absence. Afin d’éviter tout chargement inutile de la voiture, elle prit le strict nécessaire. S’il venait à manquer quelque chose, elle ferait les achats dans le village de ses beaux-parents ou en cours de route.

Après avoir mangé plus vite que d’habitude à cause de ce départ précipité, la petite famille s’installa dans la voiture.

— Est-ce que tout le monde est là ? demanda Tom en regardant Léo dans son siège auto.

— Oui tout le monde est paré au décollage, répondit Marie.

— C’est parfait. En route pour la grande fête de notre petit Léo.

— Regarde ce que j’ai emporté pour les pauses, dit Marie avant de s’installer au volant de la voiture.

Marie demanda à Tom de sortir de son sac des petites friandises à grignoter. Elle avait pris quelques biscuits secs et de l’eau. La famille s’engagea alors sur la route qui les mènerait tout droit dans le sud de la France. Tom, qui avait pris pour habitude de se perdre lors du chemin aller, n’hésita pas à lui programmer le GPS. Il avait bien d’autres choses à penser et se déchargea ainsi un minimum l’esprit. Cela permettrait aussi à Marie de se reposer en toute quiétude lorsque son tour viendra.

La météo était assez clémente et d’après les prévisions, le ciel devait rester dégagé sur l’ensemble du chemin. La seule chose qui embêtait les jeunes parents était la durée du trajet. Il y avait plus de neuf heures de route à effectuer en temps normal. Là, le couple tablait sur quasiment onze heures en comptant des arrêts plus fréquents et plus longs et il ne savait pas comment leur petit garçon allait supporter cette longue distance et surtout s’il allait refaire une crise comme lors de leur promenade en forêt.

Sachant que Tom n’avait aucun problème pour rouler la nuit, Marie s’était proposée pour prendre le volant dès le départ. Son mari en avait profité pour rester à l’arrière avec Léo et le distraire un peu le temps qu’il s’endorme. Toutes les deux heures, une pause s’imposant, Marie passa au premier arrêt le relais à son époux. Léo étant profondément endormi, le couple décida d’aller chacun à leur tour aux toilettes de la station-service afin de se dégourdir les jambes et se rafraîchir le visage. Tom en profita pour écrire un petit message à sa mère afin de lui donner sa position. Manon, qui était installée sur le canapé, s’était empressée de répondre qu’ils devaient continuer à être prudents.

N’ayant plus besoin de distraire le bébé à l’arrière de la voiture, la jeune femme décida de remonter dans la voiture côté passager afin de pouvoir discuter avec Tom et le maintenir éveillé si nécessaire. Jusque-là aucun problème n’était à signaler pour la petite famille qui voyageait sereinement et avec de très bonnes conditions de circulation.

— Si tu as besoin de te reposer mon chéri, tu n’hésites pas à t’arrêter. Nous ne sommes pas pressés, il est donc inutile d’être imprudents.

— Oui tu as raison. Pour l’instant tout se déroule à merveille, tu ne trouves pas ?

— Oui c’est sûr ! Surtout quand on compare avec les bouchons dont on entend parler durant les grandes vacances ou les longs week-ends !

— Puis, il faut dire que la sieste de cet après-midi m’a fait beaucoup de bien.

— Tant mieux !

— Ça ne va pas ? demanda Tom surpris par cette réplique si brève.

— En fait, je n’osais pas en parler, mais je me dis que c’est le bon moment. As-tu réfléchi à la situation à laquelle nous avons dû faire face avec ces boules de feu ?

— Oui j’y pense sans arrêt, mais rien ne me donne une piste.

— Une piste sur quoi ?

— Sur la personne qui était visée.

— Comment ça ?

— Est-ce toi, moi, Léo ou nous trois qui avons été visés ?

— Tu penses sérieusement que quelqu’un voudrait s’en prendre à Léo ?

— Je n’en sais rien c’est une hypothèse.

— Moi ce qui me dérange le plus, c’est le fait que des boules de feu soient apparues en sortant de nulle part !

— J’ai aussi imaginé que finalement ce n’était rien. C’était peut-être uniquement des bouts de météorite.

— Je n’y crois pas. C’est le genre d’événement dont on aurait entendu parler à la télé…

— Oui peut-être…

— Sinon, pour changer de sujet, tu ne trouves pas que lorsqu’on regarde notre enfant, il se dégage de son visage une expression de sérénité.

— Oui, tu as raison, parfois je me demande si ce n’est pas un Ange…

À l’instant où le mot a été prononcé, c’est comme si le couple venait de recevoir simultanément une décharge électrique. Tom dut faire un effort conséquent pour se concentrer à nouveau sur la route. La chair de poule s’empara de l’ensemble de son corps. Il s’empressa alors de questionner sa femme :

— As-tu ressenti la même chose que moi ?

— Oui… Mais qu’était-ce ? J’en ai encore la chair de poule, dit Marie inquiète.

— Je ne sais pas, mais ce qui est sûr, c’est que nous sommes sur la même longueur d’ondes…

Alors que le jeune couple poursuivait son chemin avec cette nouvelle intrigue dans leur esprit, Amy dormait chez elle exténuée après sa journée de travail. Cependant la nuit qu’elle vivait n’était pas des plus reposantes. Elle faisait un rêve bien étrange.

— Que m’arrive-t-il ? demanda-t-elle. Il y a tellement d’instabilité ici. Pourquoi ça tangue ainsi ? Suis-je sur un bateau ?

— Non du tout !

— Mais où suis-je ? Qui me parle ?

Amy se retourna, surprise et effrayée par la voix qu’elle venait d’entendre. Malgré l’effort qu’elle entreprit pour apercevoir une présence derrière elle, rien ne se produisit. Elle était seule et avait l’impression d’être sur une barque. Elle n’aimait pas cette sensation de plan d’eau agité. C’est alors qu’elle se retourna pour tenter de reprendre son chemin et trouver un sol en dur, stable. Mais là, une plume blanche lui barra la route. Amy n’arrivait plus à avancer.

— Qui êtes-vous ?

— Personne.

— Que me voulez-vous ?

— Je suis là pour te prévenir…

Amy ne laissa pas la voix finir de s’exprimer et poursuivit son interrogatoire :

— Est-ce un rêve ou un cauchemar que je suis en train de vivre ?

— Ce que tu vas vivre ne sera jamais classé dans la catégorie rêve.

— Que voulez-vous dire ?

— Le monde va tout droit vers l’apocalypse et un jour quelqu’un aura besoin de toi.

— Comment ça l’apocalypse, que signifie toute cette histoire ? Je ne comprends rien.

— L’apocalypse, d’après ce qui est dit dans une majorité de dictionnaires…

— Ce n’est pas la peine de me prendre pour une idiote… Je sais ce qu’est l’apocalypse. C’est que selon vous, nous allons tout droit vers une gigantesque catastrophe, la fin du monde…

— C’est exactement ça.

— Je tiens juste à vous préciser que la fin du monde a été prévue à plusieurs reprises et rien ne s’est produit aux dates avancées… répliqua Amy en essayant de faire un peu d’humour pour détendre l’ambiance pesante autour d’elle.

— Certes, mais ici c’est une prédiction que l’on peut changer et vous aurez un rôle à jouer dans tout ça.

— Dites m’en plus s’il vous plaît. De quoi parlez-vous ?

— Soyez prête !

— Comment voulez-vous que je sois prête si je ne sais pas de quoi il s’agit ? Qui dois-je aider ?

— Je n’en dirai pas plus. Cependant, au moment de ma disparition le retour à la réalité va être violent. Ceci n’est qu’un avant-goût de ce qui vous attend.

— Pardon ?

Amy n’eut pas le temps de réagir davantage. Elle fut projetée dans un monde à feu et à sang… Tout brûlait, le vent soufflait en tempête et emportait tout sur son passage, même les maisons. Amy avait l’impression d’être dans l’œil d’un cyclone enflammé. Elle avançait sans maîtriser quoi que ce soit de la vitesse. Elle transpirait de plus en plus sous l’effet de la chaleur que dégageaient les flammes. Elle tenta en vain de reprendre le contrôle de la situation. Elle se laissa alors guider en espérant que cela cesse rapidement. Soudain, elle aperçut au loin une silhouette mais dans la même seconde, elle se réveilla et comme par effet de souffle, fit un bond dans son lit… Elle n’en revenait pas.

Commença alors un flot de questions auxquelles elle n’avait évidemment aucune réponse.

— Qu’est-ce que je viens de vivre ? se demanda-t-elle. Quelle est cette silhouette que j’ai aperçue au dernier moment ? Et cette plume blanche était-elle réelle ? Est-ce que je viens vraiment de recevoir un avertissement arrivé tout droit du futur ? Je crois, que mon travail me rend folle. J’en fais certainement beaucoup trop. Il va falloir que je lève le pied je pense…

Après s’être fait son propre interrogatoire, Amy se leva et alla se passer un coup d’eau sur le visage. Le fait d’avoir allumé la lumière à côté de son lit lui permit de faire baisser la pression et par conséquent son rythme cardiaque. En retournant au lit, elle espérait sincèrement finir la nuit en toute quiétude.

Plus loin, quelque part sur l’autoroute, la famille de Léo avançait à bonne allure vers la maison de ses grands-parents. Marie avait repris la place de conducteur mais ne pouvait plus tenir deux heures d’affilée. Elle avait quelques problèmes de vue qui lui rendaient la tâche un peu plus difficile. Mais ce n’était rien comparé à ce que Tom avait évité lors de son dernier passage en tant que conducteur. Une voiture qui roulait en sens inverse avec les pleins phares, faillit provoquer un accident sur sa voie de circulation. Tom, ébloui, n’a vu que de justesse une voiture qui le devançait et qui n’avait pas les feux arrière en état de marche.

Tom qui s’était assoupi côté passager, fut réveillé par sa femme qui arrivait à la limite de l’endormissement.

— Tom ?

— Que se passe-t-il ? Sursauta-t-il.

— Désolée de t’avoir effrayé.

— Ce n’est pas grave. Je ne me suis pas rendu compte que je m’étais endormi.

— Oui j’ai vu ça… Nous étions en train de parler quand d’un coup je me suis retrouvée à faire un monologue…

— Je suis fatigué et je pense qu’il en va de même pour toi.

— C’est ça. C’est ce que je voulais te dire. Je pense qu’après avoir déjà roulé cinq heures environ, il serait bon que nous nous reposions un peu.

— D’accord alors arrête-toi à la prochaine aire de repos. Prends-en une où il y a une station. Elles sont mieux éclairées et ça nous permettra aussi de boire une boisson chaude avant de repartir.

— Très bonne idée.

Marie s’exécuta et s’arrêta à la première aire qui correspondait aux attentes de son mari. Une fois sortie de la voiture la jeune femme demanda à son époux :

— Au fait Tom, as-tu écrit à ta mère depuis notre départ ?

— Oui, je l’ai fait au moment du départ et à chacun de nos arrêts, y compris maintenant.

— Ça doit bien la rassurer.

— Oui, mais elle a l’habitude avec moi.

— Comment ça ?

— À chaque fois que je fais le trajet pour venir chez eux ou sur le trajet du retour, je lui écris régulièrement.

— Ah ! Tu es vraiment un gentil garçon, dit-elle d’un air taquin.

— Ce qui est bien, reprit Tom, c’est qu’elle connaît bien la route.

— Du coup, enchaîna Marie, ça lui permet de savoir à peu près où nous sommes et ce qui nous reste en trajet et en temps.

— C’est ça. Finalement, c’est comme si elle voyageait avec nous.

Tout en surveillant régulièrement leur fils, Marie et Tom se reposèrent une heure et réussirent à finir le voyage en toute tranquillité. Manon les avait attendus bien sagement sur le canapé. Le jeune couple s’empressa d’installer leur enfant dans le lit qui lui était réservé.

Marie et Tom prirent quelques instants et racontèrent rapidement des anecdotes de leur trajet à Manon. Pour le reste, il faudrait que cette dernière attende le lendemain pour assouvir sa curiosité quant au changement soudain en ce qui concernait le lieu de la fête d’anniversaire.

Les époux épuisés, avaient demandé à Manon de ne pas trop poser de questions pour aller rapidement se coucher. Avant cela, ils rejoignirent, la salle de bain pour prendre une douche et se mettre en tenue de nuit. Sans se faire prier, ils réussirent à s’endormir dans la minute où ils s’installèrent dans le lit.