Dérives intérieures - Alain Persinet - E-Book

Dérives intérieures E-Book

Alain Persinet

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Beschreibung

'Dérives intérieures' est une introspection sur le sens de la vie et du temps qui passe, sur les couleurs douces-amères des sentiments. Les mots s'étalent sur une palette et passent du sombre au clair, teintés parfois de tristesse mais aussi d'humour et de joie, comme le sont nos heures et nos vies.

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Seitenzahl: 32

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TABLE

La couleur des roses

La nuit tombe

Berce-moi

Le magnifique

Ta main

Soleil

L’herbe verte

Sous la douche

Être toi

Grammes

Les tournesols

Je suis mille

Anniversaire

Baiser d’avril

Le manchot

Chatte

Sirius

Les Naufragés

La baffe

Sucre

Parle-moi d’amour

Square

Les enfants épuisés

Si tu me donnes

L’épave

Rendez-vous

Empreintes

Assise

Magnétique

Lignes

Bord de mer

Sur l’estrade

Les pôv’ gens mourus

Les habits noirs

Immobiles

Chantilly

La carapate

Survivre à la nuit

Victime

A l’oubli

La couleur des roses

Je vais te dire la vraie couleur des roses.

Elles sont noires comme la nuit et n’ont aucun parfum.

Un poète les colore, les parfume et compose

Pour nos coeurs affamés un fabuleux festin.

Il est ainsi des roses,

Comme de toutes les choses,

Les poètes révèlent les fleurs de nos jardins

Et rendent tout possible dans ce monde inhumain.

La nuit tombe

Dès que la nuit vient à tomber,

C'est moi qui vais la ramasser.

Je sors quand elle se casse la gueule.

Oui, c’est moi et je suis le seul

A faire ce singulier métier.

Il doit manquer quelques crochets

Dans le sombre rideau du soir,

Alors il n'arrête pas de choir,

Et moi sans cesse je le remets

Bien en place pour cacher le ciel

Luisant des rayons du soleil.

Je suis l’accrocheur de la nuit,

Je veille sur l’obscur linceul

Pour que le monde fasse son deuil

Du jour qui vient de succomber.

Bien sûr j’en tire des avantages,

Je récupère quelques nuages

Ainsi que des poussières d’étoiles

Tombées des ténèbres du voile

Que je revends à des poètes.

Je suis l’accrocheur de la nuit,

Je veille jusqu’au matin lubrique

Qui lève de son oeil impudique

Les jupons du monde endormi.

Berce-moi

Berce-moi tendrement, ton giron est si doux,

Sur ton sein, doucement, je viens poser ma joue,

Ton regard me protège des abysses de la nuit

Où des terreurs enfouies guettent l’instant propice

Pour m’attirer au fond des affreux précipices

Et ronger ma carcasse de leurs dents en saillie.

Guide-moi jusqu’aux sources insensées de l’espoir,

Ce courant d’onde pure où nos rêves s’abreuvent.

Je voudrais que mes lèvres puissent un instant y boire

Et mes larmes amères se perdre au fil du fleuve.

Tes bras chauds m’enveloppent, me protègent, ils rassurent

Mon coeur vide et flaccide, balafré des blessures

Qu’un fauve impitoyable m’a infligé jadis.

Doux visage d’Echidna à mes yeux sans malice,

Elle était le serpent lové derrière le charme.

Elle m’aura dévoré bien plus que les entrailles,

Mes joies ont succombé au terme des batailles

Et mon sang affadi s’est tari dans mes larmes.

Mon amour, ton ventre est un tapis de mousse.

Je m’y repose, tête posée sur ton gazon soyeux,

Tu exhales un parfum qui chante et m’éclabousse

Mais il se fait bien tard, à quoi bon être heureux.

Berce-moi jusqu’au bout de la nuit corrompue,

Apaise mon sommeil, moi qui suis triste et nu.

Je suis l’enfant malade brûlant sous le sindon,

Serre-moi un peu plus fort, exsude mes poisons,

Berce-moi tendrement, garde-moi dans tes mains,

Je veux tout ton amour, je serai mort demain !

Le magnifique

Je fends la foule.

Avec prestance, je déroule

Le long des avenues de Paname.

J’ai rendez-vous avec Madame.

Sourire éclatant sur la face,

C’est du costaud qui se déplace.

Des biceps, du torse, de la cuisse.

Les gens s’écartent, je suis Moïse.

Au loin des éléphants barrissent,

Les cloches résonnent dans les églises.

J’impose !

C’est bien moi que Madame attend.

J’avance sur un tapis de roses.

J’entends sonner des olifants.

Les chiens et les mesquins s’écartent,