Dernier train pour Quimper - Matthieu Becker - E-Book

Dernier train pour Quimper E-Book

Matthieu Becker

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Beschreibung

Une rencontre avec une femme plonge un homme dans la solitude et le met en marge de la société.

Il se réfugie dans le bar d’une gare de province. Là, 6 personnages vont se rencontrer, se découvrir. Ils ont un événement passé en commun sans que chacun sache que les autres, d’une façon ou d’une autre, y ont pris part.
Chaque personnage transpire la difficulté que l’on peut avoir à trouver sa place dans notre monde parfois si violent et ne rêve que d’amour pour donner un réel intérêt à son existence.
Un musicien, accompagné de sa femme, recherche sa fille ; une serveuse rêve d’amour et de temps libre ; un chef de gare se laisse porter par les événements…
Face au destin, si incertain, comme un choix d’instinct, ces personnages vont se livrer mais vont-ils se comprendre… et se rencontrer vraiment !?

« Il y aura toujours de la solitude pour ceux qui en sont dignes » Barbey D’Aurevilly

Une pièce de théâtre aux allures de conte moderne qui prend comme décor une petite ville de campagne.

EXTRAIT

SERVEUSE :
Voilà ! alors ça avance votre histoire ?...
Vous voulez un journal ?... il y a plein de trucs à raconter si vous ne savez pas quoi mettre sur vos feuilles !

Il est absent, elle repart.

LUI :
Il y a des moments très courts, des instants qu'on fixe là, quelque part et qu'on se jure de ne jamais oublier... Juste le temps de se le dire et déjà une éternité s'est écoulée... alors on griffonne un bout de papier... un prénom, une heure, un train... qui nous fera sourire ou pleurer quand on tombera dessus au hasard, parce que le hasard est un déclic... (plus fort, comme s'il s'adressait cette fois à la serveuse) c'est beau un souvenir ! (la serveuse le regarde) mais il faut en garder pour plus tard... hein ?... qui sait de la vie ?...

À PROPOS DE L'AUTEUR

Matthieu Becker aime façonner des histoires. Il découvre le théâtre comme comédien, se passionne pour les acteurs et la construction de personnages. Avec cette pièce, il pose une loupe sur un coin de l'humanité comme une mise en garde sur le silence et la solitude. Ses dialogues transportent dans un univers poétique, simple et émouvant.

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Table des matières

Résumé3

Dernier train pour Quimper4

Note de l’éditeur5

Dans la même collection76

Résumé

Une rencontre avec une femme plonge un homme dans la solitude et le met en marge de la société.

Il se réfugie dans le bar d’une gare de province. Là, 6 personnages vont se rencontrer, se découvrir. Ils ont un événement passé en commun sans que chacun sache que les autres, d’une façon ou d’une autre, y ont pris part. 

Chaque personnage transpire la difficulté que l’on peut avoir à trouver sa place dans notre monde parfois si violent et ne rêve que d’amour pour donner un réel intérêt à son existence.

Un musicien, accompagné de sa femme, recherche sa fille ; une serveuse rêve d’amour et de temps libre ; un chef de gare se laisse porter par les événements…

Face au destin, si incertain, comme un choix d’instinct, ces personnages vont se livrer mais vont-ils se comprendre… et se rencontrer vraiment !?

C’est un conte moderne, une aventure poétique, une pièce sur la solitude.

« Il y aura toujours de la solitude pour ceux qui en sont dignes » Barbey D’Aurevilly

Pièce à 7 personnages pour 6 comédiens - 3 femmes 3 hommes

Décors : Un pont de pierre au-dessus d’une rivière matérialisé par des effets de lumières.

Un bar dans une gare de province, au décor dénué où l’on attend sa correspondance pour une petite ville de campagne.

Matthieu BECKER aime façonner des histoires. Il découvre le théâtre comme comédien, se passionne pour les acteurs et la construction de personnages. Avec cette pièce, il pose une loupe sur un coin de l'humanité comme une mise en garde sur le silence et la solitude. Ses dialogues transportent dans un univers poétique, simple et émouvant.

Matthieu Becker

Dernier train pour Quimper

Théâtre

ISBN:978-2-35962-879-8

CollectionEntr’Actes:2108-6273

Dépôtlégaloctobre2017

©couvertureExAequo

©2017Tousdroitsdereproduction,d’adaptationetde

traductionintégraleoupartielle,réservéspourtouspays.

Toutemodificationinterdite.

ÉditionsExAequo

6ruedesSybilles

88370Plombièreslesbains

www.editions-exaequo.fr

Note de l’éditeur

La version en langue allemande de ce texte

DECOR :

Un petit bar d'une gare de campagne perdue. L'endroit est vieux mais entretenu.

Un comptoir, deux ou trois tables, des chaises, de vieux appareils.

Une vieille radio en fond sonore : jazz et blues.

Une porte à deux battants au fond à gauche.

Une serveuse s'active derrière le bar. Un homme est attablé devant un verre et des feuilles de papier.

LUI :

Il n'est rien arrivé qui ne puisse se raconter.... pourtant on garde tellement de choses pour soi... sans doute parce qu'on n'est jamais sûr d'être écouté, alors pour capter l'attention, parfois on invente un peu...: "inventer une histoire", c'est tout un art, il faut penser, s'imaginer que ça nous est arrivé quelque part... mais pas n'importe où, ce serait trop facile non... pis faut surtout pas dire des choses qui soient déjà arrivées ou alors il faut les dire avec beaucoup de classe... comme un poète, un artiste, si bien que lorsque vous vivez quelque chose pour la première fois, faut le garder là, (Il se touche le ventre) bien fort, puis le ressortir de temps en temps, comme une histoire à soi qu'on donnerait à ceux qu'on aime...

Le CHEF DE GARE entre, se dirige vers le bar, commande une boisson et discute avec LA SERVEUSE.

Nous n'entendons rien de cette situation, comme si eux évoluaient dans une autre dimension.

LUI :

Vous me voyez à cette table de café à écrire et à lire et vous ne pouvez vous empêcher de penser à mes beuveries solitaires, mes délires et pour sûr, vous vous demandez qui je suis. Et bien, je n'habite plus, je ne déménage plus, je n'erre plus, je ne cherche rien, je ne trouve rien. Je suis au monde qui m'entoure ce que peut-être quelqu'un quand on le croise... une image, un cliché, un drôle de type, qui parle de son état et qui ferait mieux de se taire pour ne rien déranger ! alors je me tais...

On découvre mieux LA SERVEUSE qui s'affaire dans l'endroit.

Le CHEF DE GARE est sorti.

On entend l'ambiance de la gare, des annonces, des portes qui claquent.

LA SERVEUSE sort, rentre avec des journaux. L'homme s'agite un peu, puis il est ému.

LUI :

Je lève mon verre et je bois. (Il le fait) On boit parce qu'on trinque, parce qu'on joue, pour être avec les amis qui n'en sont pas vraiment... pour l'odeur qu'on trouve dans cette ambiance, cette odeur qu'on vient chercher quand rien ne va plus... il y a tant d'excuses qui nous permettent de boire...

(Il pose son verre) J'ai pris conscience de ma solitude lorsqu'au bout de certaines habitudes, certaines attitudes, le regard des gens ne m'atteignait plus, me condamnant à un isolement où se reflétaient chacune de mes humeurs... "Il y aura toujours de la solitude pour ceux qui la méritent" Merci... c'est... euh... je sais plus qui disait ça ! Je suis prisonnier d'un signe du hasard !

NOIR

La lumière revient doucement, matérialisant une large bande sur le devant de la scène – Un trottoir sur un pont – Une jeune femme entre en chantant, doucement d'abord, puis plus fort simultanément avec la lumière montante. L'homme du café entre un peu plus loin. Il est plus tonique, habillé d'une jolie veste.

CHANSON

LUI et la femme se croisent sur le trottoir.

Ils se regardent, se cherchent puis s'arrêtent.

LUI :

C'est interdit de chanter ! vous ne savez pas ?

ELLE :

Et alors ?

LUI :

C'est un crime contre les âmes sensibles... il devrait être interdit de s'arrêter de chanter lorsqu'on a une voix comme la vôtre, c'est criminel ! qu'est-ce que vous voulez que je fasse maintenant ?... vous déclenchez des tas de choses en moi, des phénomènes... vous m'accrochez là...

(Il mime un fil au-dessus de sa tête comme celui qui tient les marionnettes ; il mime le pantin)...

et puis stop ! vous lâchez le fil alors ! pff !

(Il tombe à ses genoux)

ELLE, amusée, rentre dans son jeu puis chante à nouveau ; lui se relève.

ELLE :

Jamais de ma voix je n'ai levé tant d'enthousiasme, mais si vous insistez, vous allez devenir très lourd...

LUI :

Il y a un malentendu... depuis que je vous ai entendue... j'ai marché dans votre direction, et... j'ai perdu notion de la réalité...

ELLE :

Vous m'avez suivie !

LUI :

Non... je vous ai entendu... et tous mes sens se sont réunis en un seul... je n'ai pu faire autrement que de me suivre... (Elle le jauge)... mais si... j'ai suivi le chemin que m'ont indiqué mes sens... vous êtes entrée en moi par la voix, dans mes yeux, dans tout moi... elle vibre encore là... (Il se touche le ventre) tenez écoutez... (Il lui prend la main, elle a un peu peur, et la pose sur son ventre) vous sentez ?

ELLE :

C'est vrai ! pourquoi vous tremblez ?... que se passe-t-il ?

LUI :

Je viens de vous le dire, je ne vous ai pas suivi, ce n'est pas mon truc de suivre les jeunes femmes pour leur faire la cour...

ELLE :

Qu'est ce que vous faites là ?

LUI :

Il est certain que les apparences sont contre moi... mais c'est vous qui m'avez attiré, moi, je n'ai fait qu'obéir à mon... ma... sensibilité... c'est à vous maintenant de me dire ce que je dois faire !

ELLE :

C'est la première fois que je vois une chose pareille !

LUI :

Merci pour la chose ! moi par contre je vous trouve jolie.

ELLE :

Allez ce n'est vraiment pas le moment ! continuez votre chemin et dites vous que...

LUI :

Non, vous dites-moi... dites-moi que je ne rêve pas... un autre jour, oui, j'aurais certainement passé mon chemin, mais là, votre voix, je ne sais pas... (Il est devenu très sincère et grave) tout à l'heure, j'étais trop loin pour vous voir, mais je vous entendais, oh oui, alors ! et c'est mon ventre qui me guidait... je vous vois et... j'aimerais tant en savoir un peu plus... dites-moi quelque chose... qu'est-ce qui s'est passé ?... Vous êtes tellement...

ELLE :

Je suis venue ici pour sauter du haut de ce pont dans l'eau, dites-vous que c'est la dernière fois que vous m'avez entendue...

LUI :

Oh non ! pourquoi vous me dites ça ?... c'est un appel ou une affirmation ?

ELLE :

Je ne sais pas ! Vous arrivez avec votre ventre qui tremble…

LUI :