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Dis-moi, l’oiseau, comment tu voles est comme un chantier, entier et sincère. Vingt ans d’un chemin parsemé de pierres, étreintes, mots, verbes, curiosités. Les éléments se rencontrent et se racontent.
À PROPOS DE L'AUTEUR
À travers ses poèmes,
Becca Lohm se rêve. Cœur inspirant. Feuille femme et mère « d’herbe ». Poème en vol et pause.
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Seitenzahl: 40
Becca Lohm
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Becca Lohm
ISBN : 979-10-377-3187-6
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À Farid et Mano
À ceux qui manquent
Texte au lecteur 17
J’écoute Brel 19
Prélude 21
etc.* 27
∞ 51
®* 75
* 103
* 127
Postlude 155
J’admire Devos 159
L’exercice n’est pas simple : introduire une suite de poèmes un peu dingues.
Comme un chantier : sincère entier. Rédigé dans l’urgence – chemin caillouteux de vingt années.
Des références nombreuses – étreintes empreintes de lectures englouties. Saveurs. Délices. Écoulées répétées – sans satiété.
Des listes de mots – de verbes pas tout à fait conjugués aux sujets souvent indéterminés – poussées à l’infini.
Des thèmes récurrents – leitmotivs, labyrinthes de ruelles, et de lanternes.
Passion Verbe Poème Humour Curiosité – cinq éléments qui s’enchevêtrent et se racontent s’annoncent les uns les autres.
Quant à moi.
Des études des enfants des lectures des accidents.
« La terre n’est pas ronde elle est pleine de bosses »
Certaines enflures plus saillantes que d’autres. Les mêmes qui vous ouvrent les yeux.
Cette bouche déverrouillée peut alors prendre le pas sur les ajournés – et naît l’urgence l’engagement d’être soi.
Quand j’écris – c’est tête retournée. Boulons en moins. Elle prend le contrôle.
Je pense Intelligence Artificielle, et c’est le texte du manchot qui s’écrit.
L’essentiel est dans la chute. Le jeu – double, alter ego.
Plaisir immense dont on devient vite dépendant.
L’étreinte poétique comme l’étreinte de chair
Tant qu’elle dure […]
André Breton
Sur la route de San Romano
Offrir. Offrir la poursuite.
Concentre ta curiosité.
Écoute Brel.
Reprends d’un mot ou deux.
Imagine.
Prélude
Emportée par le hasard, Lulu écoute les touches du clavier tinter. L’écran affiche des mots. C’était un matin. Non, une fin d’après-midi. C’était la nuit. Fin d’après-midi d’hiver. En décembre. Il faisait froid. Et lui était là. Elle était adossée à une fenêtre. Ouverte. À cause des cigarettes. Une fête entre amis. Elle connaissait peu de monde. Elle était plutôt mal à l’aise. Il lui avait souri.
Lulu s’arrête. Elle pense à un extrait de Virginia Woolf :
« Hier matin, j’étais au désespoir. Je ne pouvais m’extirper un seul mot. Finalement, j’ai trempé ma plume dans l’encre et écrit machinalement : Orlando, une biographie. À peine l’avais-je fait que tout mon corps fut inondé de joie et que mon cerveau fourmilla d’idées. »
Lulu est pleine de doutes. Elle regarde sa tanière son univers à elle au centimètre près bordélique ; un bureau le témoin : du bazar des heures à lire et un flacon verre bleu nuit – un peu piqué. Esquisse de La mère et l’enfant avec inscription :
« Véritable élixir allégorique lyophilisé »
Qu’elle a empli de pâtes alphabet.
Coude à coude avec un tas de dicos.
Ça lui évite la page blanche – crampes d’une drôle de conscience.
À quelques mots près, elle capitule : ni joie ni cerveau qui fourmille. Juste Lulu. Sans papier à froisser. Des mots froids qu’on efface. Cet idiot de Carl que t’as même pas encore baptisé. Et elle n’a plus envie de personnages. De ce type qui souriait en fait à une autre près de toi.
C’était déprimant. Entrechoc des phrases. Un arrière-goût de casseroles grinçantes.
Elle se tourne ; tes yeux à travers la fenêtre glissaient encore dans les massifs. Des rayons qui plissent
elle doit sortir. Éteindre. Et sortir. La porte claque.