En désespoir de cause - Josiane Wolff - E-Book

En désespoir de cause E-Book

Josiane Wolff

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Que serait le monde si Dieu avait envoyé sa fille au lieu de son fils il y a plus de 2000 ans ? Quels auraient été les modèles ? Comment seraient interprétés les livres dits sacrés. Ce questionnement va conduire une femme en révolte contre une société qu'elle juge patriarcale et machiste a imaginer un plan diabolique : donner vie à une faiseuse de miracles et utiliser les failles du Vatican pour porter son projet.

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Veröffentlichungsjahr: 2021

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Demandez-vous dans quel état serait le monde si Dieu avait envoyé sa fille au lieu de son fils il y a plus de deux mille ans… Quels auraient été les modèles ? Comment seraient interprétés les livres dits sacrés ?

Le Réveil d’Athéna1 au XXIème siècle

1 Fille de Zeus et de Métis, déesse de la raison, de la prudence, de la stratégie militaire et de la sagesse.

Sommaire

PROLOGUE

JOURNAL DE JOSEPHINE

LA CONFESSION D’EVA

JOURNAL DE LIVIA

DIMANCHE 2 MAI - 07:30 SMS

DIMANCHE 2 MAI - 08:05 SMS

CHEZ LAURENCE

1 ERE CONSULTATION

LA CONFESSION D’EVA

SIEGE DU CEPEC

MAIL DE JOSEPHINE A JEAN-ANTOINE

MAIL DE JEAN-ANTOINE A JOSEPHINE

BIOGRAPHIE DE SH

CHEZ EXKI

CHEZ MADAME CHANG

TERRASSE DU TIRE-BOUCHON

JOURNAL D’EVA

JOURNAL DE JOSEPHINE

POMPON ET ELENA

JOURNAL DE JOSEPHINE

2 EME CONSULTATION

WILLY EFFECTUE DES RECHERCHES

JOSÉPHINE ET POMPON AU DOMICILE CONJUGAL

POMPON ET ELENA

CEPEC

WILLY CHERCHE ET TROUVE

EN ARDENNES

JOURNAL DE JOSEPHINE

QUE FAIT LA POLICE?

UNE SEMAINE PLUS TARD

PRISONNIERE

CHEZ WILLY

JOSÉPHINE SE DÉCIDE

JOURNAL D’EVA

EPILOGUE

PROLOGUE

J’ai toujours eu un outil d’écriture à portée de la main. N’importe lequel. Parfois un crayon bien taillé. Souvent un FriXion clicker 07 bleu azur, mon préféré, celui qui permet d’effacer avec son cul ce que sa tête vient d’écrire. Il faut pouvoir laisser l’imagination changer d’avis.

Lorsque les idées se bousculent, je préfère la vitesse coordonnée de mes 10 doigts. Ils se souviennent de mon lointain passé de dactylo-copiste et se mettent à courir comme des petites souris sur le clavier. Et que Word mène la danse ! Cet outil fantastique qui vous signale vos fautes d’orthographe, quand ce n’est pas lui qui en fait. Siècle béni !

Comment vous dire ces personnages qui se construisent au-dedans de moi ? Raconter leur histoire, voilà une chouette expérience, me direz-vous. Et n’est-ce pas la meilleure manière de parler de soi et du monde dans lequel on vit ? Personnellement, je doute que l’acte d’écriture soit totalement sous la responsabilité de l’auteur. Je soupçonne même les mots d’en savoir plus sur celui qui écrit qu’il n’en sait lui-même. Pour ma part, je trouve difficile d’identifier la personne qui pense, celle qui se souvient et celle qui pose les mots sur le papier.

Pour tout vous dire, j’ai pensé un moment écrire sous X pour éviter l’autocensure, même si je suis persuadée qu’il est facile de se coudre l’esprit. Il suffit, à chaque émergence d’une étincelle intime, de ne pas entretenir la flamme. Et ça marche. Une pensée qui vient de naître n’est pas très forte. C’est un bébé. Elle ne peut pas encore marcher toute seule. Si vous ne la prenez pas par la main, elle retourne en sommeil sans se plaindre.

Pour un personnage, c’est différent. Il peut surgir à tout moment et ruer dans les brancards jusqu’au moment où il occupe la place qu’il revendique. Il débarque, sans prévenir, aussi consistant que si vous l’aviez imaginé jusque dans ses moindres détails. C’est le cas d’Eva-Giuseppe, le Janus de cette histoire. Elle-il a menacé de venir en chair et en os frapper à ma porte si je ne reconnaissais pas son talent. C’est elle-il aussi qui m’a interdit d’utiliser un pseudo. J’ai cédé sous la contrainte.

J’espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ce roman que j’en ai pris à l’écrire. Rien n’y est faux, mais tout est fictif. Et donc, selon la formule consacrée : toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite.

Josiane Wolff

JOURNAL DE JOSEPHINE

Samedi 1er mai.

Il est parti en claquant la porte. J’ai besoin de prendre un peu l’air. Mon cul, prendre l’air ! Il est sorti pour pouvoir téléphoner à sa pute, j’en suis certaine.

Il ne sait pas que je sais. Un week-end où il me croyait à Strasbourg et où il ne m’attendait que le lundi, j’ai voulu lui faire une surprise. Quelle surprise, en effet ! Quelle conne je suis ! Arriver le dimanche fin de matinée par la terrasse, monter discrètement à l’étage déposer ma valise, redescendre dans la cuisine en criant Coucou c’est moi pour qu’il sursaute dans sa tasse de café. Et on aurait bien ri. Et tout serait redevenu comme avant. Mais ça a foiré.

Quelle chance qu’ils ne m’aient pas vue.

J’étais dans le couloir. J’ai juste eu le temps de me plaquer au mur en entendant des voix dans la cuisine. J’ai aperçu cette espèce de caricature de call girl qui lui tenait la main. Et ce connard, avec ses yeux de cocker amoureux, qui lui donnait la becquée avec son petit pot de yaourt aux fraises ! Une becquée, un bisou, une becquée, un bisou. Il n’a même pas pris la peine de changer de procédure après la-baise-de-grasse-matinée, ce bâtard ! Il ne s’est même pas rendu compte que j’étais là. Je le hais. Je me déteste. Je vais la tuer…

J’ai récupéré ma valise et suis ressortie discrètement. J’ai pris une chambre au Hilton et je suis revenue le lendemain, comme si de rien n’était.

Certains soirs, il rentre tout guilleret le con. S’il croit que je ne vois pas quand il a baisé…

Je me contrains à écrire pour faire sortir ces mots de douleur qui se bousculent dans ma tête. Ensuite, peut-être que je serai capable de pleurer.

Comment en suis-je arrivée là ? J’avais une vie de rêve avant tous ces trucs à la con !

Quand je pense qu’avant je disais, en début de conférences, Je m’appelle Joséphine Keller, journaliste. J’ai quarante et un ans. Je travaille en free-lance pour divers groupes de presse. Je suis également coach d’écriture et biographe. Je n’ai pas d’enfants. Depuis plus de quinze ans je vis à Uccle avec un charmant compagnon, prof d’unif, récemment retraité. Un week-end par mois je vais à Strasbourg, ma ville de naissance, où je supervise ma seconde école d’écriture.

Voilà ce que je disais. Aujourd’hui je dirais : Je m’appelle Joséphine Keller, je suis cocue, je rentre d’une semaine surréaliste en Espagne et lundi j’ai rendez-vous chez le psy car je crois bien que je suis complètement cinglée…

+ + +

LA CONFESSION D’EVA

Janus

Je suis Eva Rossi, l’employée modèle, celle qui analyse-programme-code plus vite que son ombre. Eva, la multi compétente quasi autiste, spécialiste en sécurité informatique, dont l’agence d’intérim loue les services à prix d’or aux grosses boites de Rome et des environs. Je suis celle qui, depuis des années, s’infiltre en douce dans les arcanes de la finance aux mains sales.

J’ai longtemps vécu à Frascati2, dans la villa du très respectable Monsignore Giuseppe. Personne ne s’est jamais étonné de ne rencontrer qu’un seul de nous deux à la fois. Comment aurions-nous pu leur expliquer que nous devions exister à tour de rôle ? Jouer un prélat bedonnant n’était pas mon rôle préféré, même si l’androgyne que je suis ne rencontre aucune difficulté à se faire passer pour un homme lorsque c’est nécessaire. C’est même un de mes plaisirs secrets depuis l’adolescence. Une puberté tardive m’a privée des rondeurs auxquelles on reconnaît une femme sous le costume. A l’école, à une époque où la mixité n’était aux yeux des « bonnes sœurs » qu’une stratégie de mécréants pour conduire les jeunes filles vers le péché ultime, ces chastes dévotes me choisissaient toujours pour des rôles masculins. Le rôle de Roméo m’allait comme un gant. Mais pour être convaincante dans celui d’un septuagénaire bedonnant, il me fallait quelques accessoires…

Je me suis exercée, dès que j’étais seule, à porter la prothèse dentaire qui me gonflait les joues et me déformait le bas du visage. Le plus désagréable fut ce ventre mou aux bourrelets en caoutchouc que je devais porter sous la soutane. En plein été, il me faisait dégouliner de sueur puante. Grâce à des lentilles de contact d’un gris clair cerné de blanc, je simulais avec talent une cataracte débutante. Un savant maquillage, et le tour était joué.

Je m’obligeais à faire exister ce personnage plusieurs soirs en semaine et le dimanche matin à la messe. Au village, on me saluait avec respect Buongiorno Mio Signore. De retour à la villa, je m’empressais de redevenir Eva et, loin des regards indiscrets, après m’être démaquillée avec soin, je piquais une tête dans la piscine. Ensuite, grâce à un matériel d’avant-garde, je pouvais me livrer jusqu’à pas d’heure à mon passe-temps favori : gérer les mouvements financiers de mes cinq associations bidons. Trois d’entre elles étaient copropriétaires de la villa. Je viens de les dissoudre après avoir vendu leurs biens immobiliers à prix d’or à un consortium panaméen.

Bien malin qui aurait pu soupçonner que la cinquantenaire athlétique qui partait travailler chaque matin dans sa petite Fiat Panda rouge et le Monsignore Giuseppe qui descendait le soir, à petits pas, la longue route de campagne jusqu’au village pour y faire quelques courses, étaient une seule et même personne. Quand Giuseppe parlait d’Eva il disait : C’est une gentille dame que je connais depuis longtemps. Je lui offre le gîte et en échange elle m’aide à gérer cette villa beaucoup trop grande pour moi tout seul. La journée, elle travaille comme intérimaire à Rome. Quand Eva parlait de Giuseppe, elle disait : C’est un homme bon qui a toujours pratiqué la charité. Il m’a accueillie quand j’avais des problèmes. Je l’aide à gérer les activités de la villa et en échange il m’héberge.

Pour donner du crédit aux multiples activités charitables du monsignore, la villa accueillait régulièrement les réunions de diverses communautés. Ses infrastructures s’y prêtaient. Les greniers avaient été aménagés en salles de réunion. Les cuisines étaient équipées pour une restauration collective. Chaque groupe préparait ses propres repas. Les congélateurs étaient pleins et les produits frais étaient livrés à la demande. Les jardins permettaient des activités en extérieur. Nous y avons accueilli les Assemblées Générales de la Communauté des Béatitudes. Une fois par trimestre, les réunions de travail de l'Alliance de la Charité envahissaient les jardins et, un week-end par mois, les ateliers de la Fraternité Sainte Geneviève occupaient la salle de réunion. De quoi confectionner de beaux rapports annuels d’activités illustrés de jolies photos qui justifiaient l’utilisation des subsides. Monsignore Giuseppe faisait la réputation de l’endroit. Mais souvent je prétextais qu’il avait une conférence à Rome, ou qu’il était à l’étranger pour remiser mon costume encombrant et c’est une souriante et discrète Eva qui s’occupait des invités.

L’idée de créer un Monsignore a germé dans mon esprit durant un intérim. Cet emploi a été déterminant. C’était en 1991. Mon agence, qui s’appelait à l’époque LPT, Lavoro Professionale Temporaneo, m’avait envoyée en mission au Vatican pour aider Sœur Judith Zoebelein à y uniformiser l’emploi du matériel informatique. Cette religieuse franciscaine est celle qui a créé le site officiel vatican.va et l’a mis en ligne le jour de Noël 1995. Je pensais : N’est-il pas remarquable que ce soit une femme qui donne de la visibilité sur le web à une institution à ce point phallocrate ? Les prélats disaient d’elle : Elle vient pour s’occuper des ordinateurs. Et la plupart regardaient avec mépris cette Sœur franciscaine née dans le Connecticut. De moi, on ne disait rien. On ne me remarquait pas. J’étais l’intérimaire. Nous étions installées dans la Cour du Triangle, sous les appartements de Jean-Paul II, à côté du bureau des payes de l’Administration du patrimoine du Siège apostolique. De bedonnants donneurs de leçons trouvaient qu’on jetait l’argent par les fenêtres pour des travaux inutiles. Celui qui signait mes bordereaux de prestation chaque semaine ne cessait de dire : Le Vatican qui veut s’installer dans le paysage numérique ! C’est une aberration ! Aujourd’hui, le compte Instagram personnel du pape - @Pontifex - est accessible en neuf langues et totalise plus de 40 millions d’abonnés… Ils peuvent dire merci à Sœur Judith, ces machos en robe, pour son intelligence et sa clairvoyance. Ils devraient lui baiser les pieds…

Elle l’ignore, mais elle m’a beaucoup appris sur la multinationale Vatican. En pleine concentration, elle parlait toute seule. J’avais l’oreille fine. Elle transcrivait absolument tout et remplissait ses poubelles de boulettes de papier froissé. Moi, comme l’exigeait la procédure, je défroissais ses brouillons pour les passer à la déchiqueteuse, mais je prenais le temps de les étudier. J’ai toujours eu une vitesse de lecture hors du commun et une mémoire photographique exceptionnelle. Je peux, encore aujourd’hui, retranscrire sans hésiter les procédures et les circuits administratifs détaillés dans les logigrammes de l’époque.

Après la mise en ligne du site web, j’ai été récupérée pour quelques mois par le responsable de l’amministrazione degli affari finanziari. Une aubaine pour continuer à éplucher les faiblesses du palais. Je suis tombée sur ses secrets les plus inavouables. En remontant certaines pistes calabraises, j’ai découvert un trafic d’influences gigantesque. J’ai très vite intégré les règles de fonctionnement de ce temple de la corruption et j’ai, moi aussi, commencé à puiser à la source par le biais d’une association en sommeil que j’ai réveillée et administrée avec discrétion. J’ai très vite compris à quel point il était facile d’arnaquer le Vatican. Personne ne remettait en question les versements automatiques au bénéfice d’une multitude d’associations caritatives, même si certaines étaient ouvertement entre des mains mafieuses. Le mot d’ordre était de fermer les yeux. C’était un jeu d’enfant de se servir. Je voulais ma part. J’ai créé un avatar virtuel : Monsignore Giuseppe. Il n’a eu, au début, qu’une existence virtuelle. Beaucoup plus tard, lorsque j’ai eu les moyens d’acheter la villa de Frascati, je lui ai donné vie en chair et en os. Mes hommes de main, ces divers spécialistes que je recrute sur le darkweb pour intervenir dans la vraie vie lorsque nécessaire, resteront persuadés d’avoir négocié avec un prêtre mégalomane aux gros moyens financiers. Ceux qui l’ont rencontré diront de lui : C’était un brave homme. Il m’aura bien servi, mais il a fait son temps. Merci et exit Monsignore !

Le mois dernier, j’ai donné anonymement suffisamment d’informations aux enquêteurs financiers pour remonter jusqu’à Monsignore Giuseppe de Frascati qui, bien entendu, a mystérieusement disparu. Ils mettront du temps à réaliser que cette homonymie avec le prénom de celui qui fut l’évêque de Frascati entre 1989 et 2009 les conduit à un cul de sac. Moi, Eva Rossi, j’avais depuis longtemps réintégré officiellement mon 50 m2au centre de Rome et averti mon agence d’intérim que je faisais une pause professionnelle. Pour le cas où la brigade financière leur poserait des questions sur moi, ils répondraient : Elle était un peu dépressive ces derniers temps. Elle était inquiète de la disparition d’un vieux prêtre chez lequel elle a logé quelques mois. Elle est en voyage pour le moment. Non, nous ne savons pas quand elle sera de retour.

Au Chili, dans la communauté Mapuche d’où j’écris ces lignes, je suis désormais Thomas Jones, cinquantenaire séduisant, consultant en sécurité informatique. Cette récente incarnation est confortable car je peux enfin me passer d’accessoires. Mes cinq associations bidons sont dissoutes. La villa est vendue. Je suis à la tête d’un fabuleux magot réparti sur plusieurs comptes numérotés. Grâce à mes intérims passés dans les trois plus grosses banques de la place, j’ai appris à rendre mes avoirs intraçables tout en continuant à pomper de-ci de-là pour garder la main. En octobre 2020, par exemple, j’ai volontairement attiré l’attention sur les magouilles du Vatican en vidant le compte personnel du souverain pontife… rien que cela. Les équipes de Moneyval3 s’en arrachent encore les cheveux. Ils ne retrouveront jamais les vingt millions de livres sterling qui ont disparu. La presse en a fait ses choux gras. Le compte bancaire du Pape François dépouillé. Le voile se lève sur la vague de corruption qui a secoué le Vatican. Le quotidien français Le Figaro avançait même que des membres de la mafia seraient impliqués dans des contrats signés avec le Saint-Siège. Le Vatican s’est contenté d’un communiqué laconique. Nous étudions l’efficacité d’instruments législatifs et organisationnels pour prévenir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. D’aucuns ont pensé : Il était presque temps. D’autant que le Saint-Siège avait une structure en place, la fameuse COSEA, la Commission sur l'Organisation des Structures Economiques et Administratives. En 2013, le pape François lui-même y avait même intégré une femme : la sulfureuse Francesca Chaouqui, première femme commissaire au Vatican. J’ai fait un bref intérim dans cette commission. Tout change et rien ne change pour ces escrocs, m’avait-t-elle confié à l’époque. Les nouveaux sont peut-être pires que les anciens… Et moi, Eva, l’encodeuse qui ne faisait que passer dans son équipe, j’ai répondu sans sourciller : Ils sont mieux outillés. Ils sont plus malins.

Plusieurs journalistes ont avancé que Francesca était la fameuse source féminine du Vatileaks... Il se dit aussi qu’elle a joué un rôle important dans la déstabilisation de la Curie aboutissant à la renonciation de Benoît XVI et à l’élection de François. Mais il se dit tellement de choses… En 2017, pour laver son honneur et faire la lumière sur les courants qui entravent les tentatives de transparence au sein de l’Eglise, elle a publié un ouvrage qui n’est pas passé inaperçu 4 . Elle y raconte sa version et y inclut des correspondances et des documents exclusifs inédits. Je l’ai lu. Elle n’y épargne personne. J’en ai reconnu quelques-uns. Quand on l’interrogeait sur sa proximité avec François, elle s’empressait de dire : S'il y a une chose que le Saint-Père poursuit, c'est la transparence et la vérité. Et la seule chose que je puisse faire est d'être toujours à ses côtés. Depuis Léon, on ne parle plus d’elle. Dommage. Elle est bien cette Francesca, même si elle fait tout pour se trouver sous la lumière des projecteurs. Moi, je me noie dans le décor. Passer inaperçue est le B A BA de l’infiltration. Je suis l’inoffensive, l’intérimaire habituelle, la limite autiste qui travaille comme quatre et ne discute jamais les instructions de la hiérarchie. S’ils savaient qui je suis, pensais-je à l’époque. S’ils savaient à quel point je suis en train de modifier par l’intérieur une des plus puissantes institution du monde… Et avec son propre argent.

Il est grand temps que l’indignation se transforme en action, non ? Le combat politique par les voies légales c’est bon pour les mous. Ce ne sont pas les légalistes qui changent la donne. Ils contribuent à mettre en protocoles. Ils ne sont pas plus efficaces que les manuels d’assurance qualité d’une multinationale. Moi, je préfère les guerriers. Je préfère l’action aux paroles. Regardez autour de vous ! Observez la manière dont ceux qui se croient tout permis traitent les plus faibles, les précarisés, les femmes, les enfants… Est-ce tolérable ? Ils se pensent intouchables et tout-puissants. Ils se prennent pour Dieu. Pire, ils ont créé des dieux qui leur ressemblent. Si on les laisse faire, nous allons vivre dans un monde de plus en plus machiste, ravagé par la violence et la haine, avec des religieux aux manettes. Marre !

Il y a des années que je prépare le projet Batya5, du nom de celle qui, d’après la Bible, a sauvé Moïse dérivant dans son panier sur le Nil, celle par qui tout a pu arriver : la fuite hors d’Egypte, la terre promise, les 10 commandements… Avec l’aide de quelques grosses pointures pour l’action sur le terrain, je suis en train de faire entrer l’Eglise catholique dans le XXIème siècle et c’est elle qui va redonner à la femme sa juste place dans la société. Moi, je reste en back office, aux commandes, et je précise : je ne crois pas en Dieu. J’ai autre chose à faire que de débattre de son (in)existence, car j’ai l’intime conviction que tout ce qui dépasse le domaine de l’expérience est inaccessible et inconnaissable à l’intelligence humaine. En revanche, ceux qui y croient dur comme fer - et peu importe le nom qu’ils lui donnent - font souvent la pluie et le beau temps dans nos sociétés humaines. De plus en plus. Alors je me sers du système. Quand on ne croit pas en Dieu on ne craint pas l’enfer. Quand on comprend que la supériorité de l’homme sur la femme a été construite de toutes pièces, on interroge l’Histoire. Pour comprendre. Pour agir.

Les Vénus du Néolithique, en pierre, or ou ivoire, dispersées du sud-ouest de la France jusqu'à Malte, du nord de l'Italie jusqu'au Rhin ou au bord du lac Baïkal en Sibérie me disaient qu’à une époque lointaine la femme était vénérée. Ma préférée fut longtemps la Vénus de Willendorf, une figurine de calcaire de 11 centimètres de haut. J’aimais ses grosses cuisses gonflées de cellulite, son gros cul proéminent, ses seins lourds. Tout mon contraire, moi la chétive anorexique. J’avais trouvé sa reproduction sur carte postale dans un tiroir chez mes parents adoptifs. Ces salauds. Un seul regard sur eux me donnait envie de vomir. Un simple regard à cette vénus me nourrissait et me donnait la force de continuer à vivre. A l’époque, je cherchais un Dieu qui puisse m’aider. N’importe lequel pourvu qu’il me sauve de mon enfance dévastée. Je l’ai trouvé durant ma période égyptienne. Un chien noir à tête de chacal : Anubis, fils d'Isis et d'Osiris, dieu du désert et de la nécropole. Je l’imaginais en employé des pompes funèbres. Dans ma tête de jeune enfant maltraitée, j’inventais prédateurs et sauveurs. J’habillais Anubis du costume et cravate de celui qui était venu emporter ma mère. Ma vraie mère, ma mère biologique, pas la débile vénale adoptante qu’on m’a imposée ensuite. Je me souviens que le croque-mort avait une tête de chacal… Parfois j’imaginais Anubis en infirmier, car dans certains textes hiéroglyphes que je commençais à déchiffrer on le surnommait le dieu des bandelettes. Je le voyais promener sa tête de chacal en blouse blanche dans un hôpital, avec des bandes Velpeau dans les poches.

Lorsque je vivais à Milan, j’ai connu un hôpital qui n’avait rien à envier à une nécropole. Celui où est morte Esther, ma seule amie d’orphelinat. Celui où une religieuse priait pour la paix de son âme avant même qu’elle soit morte, au lieu de tenter de sauver cette gamine qui succombait à une pneumonie mal soignée. Mais trêve de pleurnicheries. Le temps n’est pas aux regrets, mais à la lutte. Et tous les dieux de l’Olympe ou du Panthéon ne me seront d’aucune aide.

Mon éducation judéo-chrétienne m’a fait choisir l’Eglise catholique pour porter le projet Batya. J’ai des ami.e.s qui le mettent en place dans d’autres cultes, mais chaque chose en son temps.

Je la connais tellement bien cette multinationale romaine. Elle est parfaite pour les lavages de cerveau à grande échelle. Sur les 7,5 milliards d’habitants que compte notre planète, 1,3 milliard sont catholiques baptisés. La moitié vit en Amérique. L’autre moitié se répartit à 21 % en Europe, 18 % en Afrique, 10 % en Asie et 1 % en Océanie6. Et voyez la simplicité des principes sur lesquels repose sa doxa ! Une unique source de révélation : Dieu. Une unique autorité : le pape. Cerise sur le gâteau, lorsqu’elle considère de nouvelles questions théologiques, le successeur de Saint-Pierre est supposé infaillible car guidé par l’Esprit Saint. L’Eglise lui confie les yeux fermés toute interprétation des messages divins. Sa seule obligation : veiller à l’unité de son organisation.

Mais cette unité est bien fragile et le pape sortant, ce cher François, a joué dans le mauvais camp. Jusqu’à la fin de son pontificat, il a tenté de tenir tête à ses détracteurs. Certains proches étaient devenus ses pires ennemis. Les griefs contre lui étaient multiples. Il nommait des cardinaux en s'affranchissant des usages établis et en appliquant ses propres critères. Dans le but de réduire le poids de la Curie, il a commencé par nommer des prélats électeurs qui avaient, par ailleurs, la charge d’un diocèse dans leur pays. C’est ainsi qu’à la Curie il n’y a plus eu, à un moment, que 5 des 44 cardinaux électeurs. Les autres étaient éparpillés bien loin des murs qui abritent le pouvoir. En trois ans à peine, le nombre des cardinaux électeurs italiens était passé de 30 à 25 alors que l'Amérique Latine voyait son quota augmenter de 8 unités et l’Asie de 7. L'Afrique quant à elle était passée de 11 à 153 !!! Il donnait des voix à des pays où les chrétiens sont minoritaires et parfois influencés par des croyances complètement abracadabrantes, de véritables dangers pour les valeurs familiales traditionnelles. Il élevait au cardinalat des prélats dont il approuvait la ligne pastorale, sous prétexte qu’elle était en phase avec l’évolution de la société. Cela affaiblissait le pouvoir de la Curie à Rome et donnait du poids à des pays où les chrétiens comptent pour peu ou qui se trouvent en pleine transition politique, travaillés par des tensions, voire des affrontements entre communautés ethniques et religieuses… Certains ne sont plus parvenus à cacher leur colère. Je ne trahis pas un grand secret en révélant que pas moins de 4 projets d’attentat contre sa personne ont été déjoués.

Je lui reconnais pourtant une certaine ténacité à ce François. Il se dit que ce fragile octogénaire comorbide à qui il manquait un morceau de poumon, un morceau de colon et qui trimbalait sa sciatique en boitant n’avait pas pris un seul jour de vacances durant son pontificat. Certains prédisaient son imminent départ, notamment Frédéric Mounier 7 , ancien correspondant du quotidien La Croix, qui fondait son ouvrage sur une enquête interne menée à Rome. Un éclairage sans concessions sur les difficultés rencontrées par un pape en butte à une farouche opposition a-t-on dit à l’époque. François rêvait sans aucun doute de moderniser l'Église et de la sauver en la réformant. S’il est parvenu à (presque) déloger la mafia des murs du Vatican et à y implémenter un peu plus de démocratie, je pense qu’il a échoué dans la place qu’il a prétendu donner aux femmes. Était-il réellement persuadé qu’autoriser la gent féminine aux lectures de la messe et au rôle de porteuse du pain et du vin pour le curé serait suffisant à instaurer l’égalité homme-femme dans sa multinationale ? Trop vieux, trop conservateur. Et n’en déplaise aux cavaliers de l’apocalypse, François n’aura pas été Pierre le Romain, le dernier pape de la célèbre prophétie8.

L’actuel ne le sera pas non plus. Ce cher Léon, le 14ème , placé à cette fonction par les soins du groupe de prélats que le think tank finance en toute discrétion. Candidat idéal pour chausser les mules rouges boudées par François. Il sera celui qui aura sauvé l’organisation en la rendant mixte. Quelle performance. Il était temps… Elle commençait à être fragilisée comme jamais. Des horreurs de l’inquisition jusqu’aux milliers de plaintes pour pédophilie instruits par la justice, ceux qui la combattent n’ont aucune peine à collecter des dossiers à charge. Avec ce changement de chef suprême, elle va se redorer le blason. Il sait exactement ce qu’il doit faire et dans quel timing. Un bon petit soldat ce Léon !

Vous êtes-vous déjà demandé dans quel état serait le monde si Dieu nous avait envoyé sa fille au lieu de son fils il y a plus de deux mille ans…

+ + +

2 A 20 kilomètres au sud-est de Rome, Frascati est un des sièges emblématiques de la chrétienté qui y possède quelques magnifiques villas.

3 Organe du Conseil de l’Europe évaluant les mesures de lutte contre le blanchiment d’argent.

4Nel nome di Pietro - Francesca Chaouqui - Editions Sperling & Kupfer

5 Nom d'origine hébraïque qui signifie fille de Dieu

6 Annuarium Statisticum Ecclesiae : compilé par l'Office central des statistiques de l'Église et publié par les éditions du Vatican

7 Le pape qui voulait changer l’Eglise – Frédéric Mounier - Presses du Châtelet – 2021

8 La prophétie de saint Malachie énumère de brèves devises décrivant les papes depuis Célestin II (1143) jusqu’à la chute de Rome et le jugement dernier.

JOURNAL DE LIVIA

Bruxelles - Samedi 1er mai – 22:00

Ouf ! Je suis de retour du désert. Un seul mot : FANTASTIQUE ! Les Bardenas, un lieu unique en Europe où tu peux te balader dans une réserve naturelle de 40 mille hectares… C’est grandiose. Tu te croirais au Mexique et c’est juste l’Espagne.

J’y ai rencontré une super nana qui, comme moi, s’offrait un petit break dans une vie agitée... Joséphine. Le portrait d’Emma Thompson tout craché... Il lui arrive des trucs pas possibles. Je n’ai pas l’impression qu’elle est mytho… Elle a plutôt l’air d’une intello pure et dure, mais elle traverse une mauvaise passe. Son compagnon la trompe et elle pense qu’elle perd la tête. Elle a rendez-vous chez un psy lundi. Quelqu’un me disait l’autre jour que quand on pense qu’on est fou, c’est qu’on ne l’est pas, non ?

Elle habite Uccle, un quartier de prout-prout ma chère comme elle dit. Elle est super. On a discuté pendant des heures. J’avoue que ce matin, en montant dans l’avion, j’avais un peu la grosse barre… Hier, on est restées au bar jusqu’à pas d’heure à siroter des Cuarenta y Tres. J’ai encore sur la langue ce goût de banane mêlé de vanille qui donne envie de commander le suivant. 31 degrés ce truc, quand même ! J’aurais dû me méfier. Mais bon. C’est comme ça. Par chance, le serveur du petit-déjeuner, spécialiste des gueules de bois, m’a donné quelques trucs pour me requinquer en mode urgence : Un grand verre de jus de raisin. Voilà. Buvez cul sec. Ensuite, une tisane à la menthe et au gingembre. Buvez lentement – sans sucre, c’était limite mais je l’ai avalée sans discuter – et dans deux heures vous prendrez un jus de tomate-légumes… J’ai suivi son conseil. L’avion à peine décollé, j’en ai commandé un au steward et je l’ai noyé de sauce anglaise. Le jus, pas le steward...

Tomate-légumes des lendemains de veille, je connais. Ma chérie aussi. Quand on rentre à pas d’heure, c’est elle qui le prépare.

Chuuuuuut. Pas le dire. Laurence-femme-flic ne veut pas qu’on apprenne qu’elle sort avec une femme. Chez les flics, dans certaines équipes, c’est encore limite. Surtout quand on est la cheffe. Ça peut saper mon autorité, qu’elle dit ma Laurence. Admettons. Moi je m’en fous complètement. Dans mon milieu professionnel, on ne se permet pas de juger le comportement sexuel de qui que ce soit. Quoique. Quelques rares gros beaufs le font et prétendent que c’est juste pour rire. Ils disent : Celui-là il en est, ou celle-là elle n’aime pas les hommes. Mais c’est tellement ringard qu’ils finissent par se rendre compte que si quelqu’un rit, c’est pour se moquer d’eux. Alors ils disent : J’ai même un ami homo, comme un raciste dirait je joue aux cartes avec un noir. L’âme en paix, ils peuvent alors continuer à militer pour de grandes valeurs humanistes qu’ils prétendent défendre depuis toujours. Heureusement, ces ringards sont rares.

Pour les mettre mal à l’aise, je leur demande parfois ce que signifie le signe + dans LGBT+, puisqu’ils sont censés lutter pour la défense des droits des minorités, y compris sexuelles. A tous les coups, ils se plantent. Alors je prends plaisir à leur expliquer.

— Il faut admettre que LGBTQQI2SAA ça fait un peu long, non ? Après LGBT, acronyme de Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres, il y a les Queers9, ceux qui sont en Questionnement, les Intersexes, les Two Spirits10, les Androgynes et les Asexuels. Pour l’instant, c’est tout. Je crois.

Ensuite j’en remets une couche.

— Dans ce fatras de comportements dits minoritaires, celui que je préfère c’est Queer : le camp de ceux qui refusent de se conformer. En français, queer peut vouloir dire étrange, bizarre, suspect, louche, ce qui correspond encore bien à mon profil pour d’aucuns qui estiment que j’ai la nuque raide et que je ferais mieux de la boucler et de rentrer dans le moule. Mais c’est raté ! J’adore tout ce qui est Out of the box.

C’est souvent à ce moment-là qu’ils changent de conversation en ricanant.

Il est une heure du mat’ et je ferais bien d’aller me coucher. Quoique, comme demain c’est dimanche je m’en fous.

J’ai une folle envie de téléphoner à ma chérie, mais je tiendrai bon. Pas avant 8 heures demain matin et J’AURAI GAGNE !!! Elle était certaine que j’allais craquer. J’avoue qu’une semaine sans l’appeler, c’était dur, mais j’ai tenu le coup. Un pari est un pari !

En tout cas, ces Bardenas, ça m’a fait un bien fou. L’Ouest Américain de l’autre côté des Pyrénées ! Juste magnifique. Les chemins blancs vers le désert, les paysages sauvages survolés par des vautours, … tu te retrouves pile poil dans le James Bond Le monde ne suffit pas ! Dans le car, le premier jour d’excursion, mon voisin de siège, un vrai dingue de cinéma, n’arrêtait pas de dire à chaque coin de rocher : C’est ici ! c’est ici que ça a été tourné ! aussi fier que s’il avait figuré sur l’affiche du film.

Autre chose étonnante : j’ai découvert qu’on pouvait faire pousser du riz dans le désert. J’ai goûté celui de la famille El Alcaravan, une petite production locale dans le marais de Yesa. Quelle saveur ! Et quel défi ! Faire pousser du riz dans un endroit aussi aride… J’en ai ramené un kilo.

En parlant de défi, et pour revenir à Joséphine, celle qui se croit dingue, ça me tenterait encore bien de m’inscrire à ses ateliers d’écriture. Ça fait des années que j’ai envie d’écrire un roman. A part quelques débuts d’histoires restés au fond d’un tiroir je ne m’y suis jamais mise sérieusement. On a discuté du prix, et c’est tout à fait abordable. Je vais en parler à ma chérie. Je ne sais jamais quoi lui répondre quand elle me demande ce que j’aimerais pour mon anniversaire. A bientôt 50 ans ce n’est pas trop tard pour me lancer, non ? Et ça mettrait peut-être un peu d’ordre dans mes idées, car pour l’instant je suis encore en train de partir dans toutes les directions...

Je dois me calmer et structurer mon délire comme le dit la jolie carte postale agrafée au mur devant moi. Je sais. Mais pendant ma semaine au désert j’ai encore eu une bonne dizaine d’idées exploitables pour améliorer le quotidien des affiliés du Consortium, notamment pour la relance des femmes et hommes politiques. Je sais que je suis un peu obsédée par ce fichu boulot et que je ferais mieux d’écrire des lettres d’amour à ma Laurence, mais elle dit qu’elle m’aime comme je suis. Elle m’appelle son atypique émotionnelle talentueuse qui veut sauver le monde. Moi je l’appelle ma superwoman.

Qui aurait pensé que je tomberais amoureuse d’une femme. Une Inspectrice Principale de Police, en plus. Elle aussi a ses problèmes de boulot. Ça chauffe à la Brigade. Elle a obtenu la mise à pied d’un de ses policiers pour un mois. Il participait assidument aux réunions d’un groupe d’extrême droite. Elle a eu gain de cause. Mais ce con est dangereux. Je crains le pire à son retour. Laurence m’a montré une saisie d’écran de la page Facebook de ce crétin. Il y menaçait de péter la gueule à cette poufiasse