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Depuis des siècles, les Space Rangers défendent la galaxie contre les « sans-lumières », des démons nés des mauvaises actions des hommes. Ils sont l'ultime rempart de l'humanité contre le mal. Après avoir passé l'été à s'entrainer sous l'égide du capitaine Sanders, Galata est envoyée avec les autres scouts sur la planète-lune Alkor pour le stage final. Alors qu'elle se rendait sur le lieu de l'exercice, Galata est victime d'un incident avec son drone et s'écrase dans la jungle. Secourue par les gardiennes d'Alkor, elle se lance dans la dernière étape qui fera d'elle un membre officiel des Space Rangers. Mais l'épreuve se révèle bien plus difficile que prévu et un guerrier inconnu semble avoir décidé de s'en prendre à elle...
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Seitenzahl: 112
Veröffentlichungsjahr: 2021
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Les gens s’obstinent à avancer vers la fausse lumière, celle qui les emmène vers les ténèbres, pensant être justes. Ce n’est qu’une illusion, car ils ont peur que la vraie Lumière les aveugle.
L. A. TRAUMER
Chapitre 19 — Départ pour Alkor
Chapitre 20 — Crash en forêt
Chapitre 21 — Début du stage
Chapitre 22 — Un étrange adversaire
Chapitre 23 — Le labo secret
Chapitre 24 — Une épreuve difficile
Chapitre 25 — Investigations
Chapitre 26 — L’appel de la jungle
Chapitre 27 — Fin de stage
Remerciements
Le QG des Space Rangers était un des rares bâtiments à être éclairé toute la nuit. En plus de sa taille démesurée, son éclat faisait qu’il était impossible de rater un tel édifice. Cela permettait de le repérer très facilement en cas d’urgence, même si à Energy City, il n’y avait presque jamais d’infraction à signaler.
Comme chaque matin, il y régnait un calme plat, où seul le grondement lointain des usines à l’extérieur du dôme perturbait le silence. Ce ronronnement était d’ailleurs apaisant lorsque l’on prenait le temps de l’écouter.
Au pied du bâtiment principal du QG, le petit groupe de jeunes scouts, prêt au départ pour leur examen finale, était rassemblé en attendant le capitaine Sanders, bâillant à s’en décrocher la mâchoire.
Cette dernière arriva avec un peu de retard, la mine autant endormie que ses élèves, les cheveux coiffés à la va-vite.
– Bonjour tout le monde, salua-t-elle entre deux bâillements. Bravo à tous pour être ici à l’heure aussi tôt. Avant que vous ne partiez, je tenais à vous souhaiter bon courage pour votre ultime épreuve. Le but de l’entrainement suivi cet été était de vous y préparer afin qu’il se déroule dans les meilleures conditions. Je suis consciente que je vous en ai fait baver durant ces deux mois, mais croyez-moi, c’était pour votre bien. Aussi, pour vous récompenser de votre ténacité, je désirais vous offrir ceci…
Elle montra d’imposantes malles posées sur le sol. Elle en ouvrit une et en sortit un drôle de sac à dos aussi gros et plat qu’un dictionnaire. Il était entièrement fait de métal, à l’exception des sangles.
– Voici votre équipement officiel de scout : la Nano Armure !
Des étoiles apparurent dans les yeux des jeunes disciples. Enfin la panoplie de protection ultime des Rangers. Mais dans un pack si petit ?
– Celles-ci ne sont destinées qu’aux scouts. Celles des Space Rangers sont plus évoluées, mais la défense reste la même. L’armure est confinée dans ce pack afin de gagner en praticité. Il vous suffira de presser sur l’interrupteur situé sur la sangle d’attache sur votre torse pour la déployer.
Elle fit une rapide démonstration en fermant les attaches du package. Celles-ci composèrent alors un bouton rond qui s’éclaira en rouge. En appuyant dessus, il devint vert et Syreene enclencha l’ouverture du pack. Plusieurs morceaux de métal se déplièrent tout autour d’un espace vide qui aurait dû être une personne, formant une ossature complète. Une fois celle-ci déployée, une sorte de liquide sortit des plaques de protection pour les relier ensemble. L’armure venait de prendre une forme humaine, y compris le casque, lorsqu’elle s’écroula subitement sur elle-même.
– Elle ne peut se maintenir que si quelqu’un se trouve à l’intérieur, expliqua le capitaine. Elle s’adapte à la morphologie de chacun, en conséquence, s’il n’y a personne, il n’y a plus de maintien.
Elle appuya de nouveau sur le bouton de la sangle et l’armure se rabattit dans le pack.
– Ces armures sont toutes nouvelles. Contrairement aux anciens modèles, celles-ci se déplient bien plus rapidement. Ce sont de véritables bijoux de nanotechnologie qui assureront une protection optimale dans les conditions les plus extrêmes. Outre les chocs violents, elles vous prémuniront contre les très hautes et très basses températures et même vous faire vivre dans l’espace pendant plusieurs heures. Pour le déploiement complet de l’armure, vous n’aurez qu’à presser une fois sur le bouton. Pour enlever seulement le casque, vous appuyez deux fois. Avez-vous compris ?
– Oui capitaine ! répondirent joyeusement les scouts.
– Ah ! Vous voilà bien réveillés, maintenant… Allez, prenez un pack chacun et embarquez dans le camion. Ne les ouvrez surtout pas pour l’instant !
Galata en attrapa un et le contempla. L’armure de Ranger… Elle en avait tellement rêvé !
Elle due résister très fort à l’envie de la déployer, mais elle se retint et monta à bord du gros véhicule.
– Bon courage à tous ! salua Syreene en faisant le signe de la main.
Une fois tous embarqués, le camion démarra et partit en direction du spatioport.
Durant le trajet, Galata essaya de se recentrer et retrouver sa concentration. Juste après être sortir de chez elle, les sentiments pour Bergen lui étaient revenus en tête comme une gifle en pleine figure.
Après avoir été déstabilisée un long moment par sa rencontre avec lui, elle avait réussi à le dissiper de ses pensées, trop occupée avec l’entrainement. Les sensations qu’elle avait ressenties s’en étaient allées comme ils étaient venus. Or, elles étaient revenues au moment où il lui était nécessaire d’être le plus concentrée.
Son coeur s’était mis à battre la chamade et, depuis, des papillons voletaient de nouveau par millier dans son ventre. Si l’enthousiasme d’avoir obtenu son armure était bien là, elle ne dissipa pas plus que ça la pensée de Bergen.
Je n’avais vraiment pas besoin de ça ! Pourquoi il ne me faisait plus d’effet et que, d’un coup, ça revient comme ça ? Je dois être dingue !
– Galata ? Est-ce que ça va ?
C’était Jane, sa camarade scoute. Après le départ d’Eylsa, elles étaient devenues les seules filles du groupe.
– Ah ? Oui, oui, ça va. J’essaye de me concentrer pour cette semaine…
– Moi, je t’avoue que je suis un peu effrayée… j’ai beaucoup progressé pendant ces deux mois, mais j’ai peur de ne pas être à la hauteur.
– Mais bien sûr que si ! rétorqua Galata. Tous ceux qui sont ici ont été jugés aptes de participer au stage, et tu en fais partie ! Le capitaine Sanders est parfaitement capable à évaluer le potentiel de chacun ! Elle ne t’aurait pas sélectionné si tu n’avais pas les capacités, tu dois seulement croire en toi !
– Je sais, mais… si moi aussi je perdais mon potentiel luminique ? Comme les autres ?
– Ne t’inquiète pas pour ça, le capitaine a dit que ça ne nous arrivera pas. D’ailleurs, tu y crois à l’explication qu’ils nous ont donnée ?
– La défaillance technique ? C’est vrai que c’était un peu la réponse « facile ». Ils ne se sont pas vraiment attardés dessus.
– Surtout que l’équipement des Space Rangers est bien connu pour être des appareils de pointe très fiables ! Mon maître m’en a toujours vanté les mérites.
– Je n’ai pas arrêté d’y penser après… et même si Eylsa était une peste, ça m’a fait beaucoup de peine pour eux.
– Ne m’en parle pas, ajouta Galata en se remémorant ce jour. J’ai eu une boule au fond de la gorge pendant des heures.
– Bon, allez ! Cessons d’en parler ! déclara Jane. Motivons-nous pour ce stage ! Il va falloir se surpasser !
– Bravo ! C’est cet esprit que je veux voir en toi !
Le spatioport était situé à la sortie de la ville. Les pistes d’envol étaient d’immenses tubes qui jaillissaient du dôme climatique. Les navettes et les astronefs y étaient propulsés à très grande vitesse avant de partir en toute autonomie.
Arrivé à l’entrée du parking, le camion se dirigea vers une section dédiée aux Space Rangers. C’était un vaste hangar où étaient stationnés bon nombre de véhicules leur appartenant, allant de la moto-jet jusqu’au blindé tout-terrain. À l’intérieur, il y avait deux quais d’embarquement, dont l’un avait déjà une navette prête pour le départ.
Le camion se gara à côté de ce dernier et les scouts descendirent. Ils furent accueillis par Trekker, le Ranger qui accompagnait souvent le capitaine Sanders. C’était à lui qu’avait été confiée la direction du stage et depuis le début il avait montré une certaine rigueur dans sa préparation.
Comme à son habitude, il était droit tel un piquet en terre, le regard sévère, habillé impeccablement de son uniforme de Ranger. Il tenait dans sa main gauche une tablette électronique.
– Bonjour à tous, salua-t-il d’une voix tout aussi sérieuse. Le capitaine Sanders m’a confirmé le fait que vous avez tous reçu votre pack. Je tiens à ce que personne n’ouvre le sien avant d’être sur le terrain. Gardez votre ardeur pour l’exercice. Je vais faire l’appel avant l’embarquement…
Il regarda sa tablette et appela le premier de la liste :
– Benny Kalskan ?
– Présent !
– Doug Melloni ?
– Présent !
– Galata…
– Présente ! s’écria précipitamment Galata en levant la main.
Trekker sembla outré de ne pas avoir fini de parler. Les joues rosies, elle baissa la main, confuse d’avoir exprimé son enthousiasme avec autant d’entrain. Le maître lui avait pourtant dit maintes fois de se tenir avec convenance. C’était même les seuls moments où il était en accord avec Mama. Le Ranger secoua légèrement la tête et reprit :
– Glen Bower ?
– Présent !
– Jane Felter ?
– Présente !
– Jekk Alto ?
– Présent !
– Vektor Azul ?
– Présent !
– Bien. Maintenant, veuillez prendre place à bord. Vos bagages, y compris vos armures, seront mis en soute par le personnel du hangar.
Tout le monde monta dans le véhicule spatial. L’intérieur n’était pas très spacieux, mais les sièges étaient confortables. Trekker entra en dernier et lorsque les paquets furent chargés, les portes se refermèrent et la navette partit à toute vitesse dans le tube de lancement.
Mama était venue rendre visite à Rayzen pour sa sortie d’hôpital. Après plus d’un mois de convalescence, le commandeur des Space Rangers était soulagé de quitter ce lit, dont il était sûr qu’il aurait pu le faire bien avant.
– Te voilà bien en forme, fit remarquer Mama. Tu as eu de bonnes vacances, hé, hé !
– Pas d’ironie, s’il te plait, gronda Rayzen qui détestait l’inactivité. J’ai passé trop de temps enfermé dans cette chambre et j’ai beaucoup de travail qui m’attend.
– C’est sûr que ça te réussit… Après ce qui t’est arrivé, tu ne te demandes pas si la cause ne serait pas due à une surcharge de travail ?
– Ce n’est absolument pas le cas.
– Toujours aussi têtu ! Allez, prends tes affaires, je t’accompagne jusqu’à chez toi.
– Merci, mais je dois me rendre au QG.
– Déjà ? Comme ça, dès ta sortie ? Et qu’en dit le médecin ?
– Il est tout à fait d’accord. Et ça fait deux semaines que c’est comme ça, il voulait simplement que je reste en observation et que je me repose.
– Et il avait parfaitement raison, tête de cochon !
Syreene entra dans la chambre.
– Tout est prêt pour votre sortie, commandeur. Oh, bonjour madame !
– Ah, bonjour mademoiselle ! Mais je vous reconnais ! C’est vous qui étiez intervenu lors de l’intrusion à mon domicile ?
– Oui tout à fait. Vous êtes la nourrice de Galata, n’est-ce pas ?
– En effet.
Rayzen s’éclaircit la gorge :
– Si vous avez fini avec les formules de politesse, nous pourrions peut-être y aller…
Et il sortit de la chambre.
– Non, mais…, gronda Mama. Est-ce que ce sont des manières ? Tu as vraiment besoin de te faire rééduquer, vaurien ! Et devant une si ravissante jeune femme en plus !
– Oh ! Ne vous inquiétez pas, madame, assura Syreene avec un sourire gêné. J’ai l’habitude, vous savez…
– Mais ce n’est pas une raison ! Ah là, là ! Celui-là alors…
– Pardonnez-moi, mais je vais devoir y aller pour l’accompagner. Au revoir, madame… ?
– Oh, appelez-moi Mama, comme tout le monde.
– D’accord, Mama. À bientôt, j’espère.
– Au revoir, mademoiselle. Et prenez soin de ce gaillard, il ne se rend pas compte de son état !
– Il ne se rend pas compte de beaucoup de choses, admit Syreene. Ne vous inquiétez pas, je veille sur lui.
– Vraiment ? Je suis contente qu’une aussi jolie femme se préoccupe de ce garnement. Il devrait faire sa vie avec vous !
Syreene devint rouge de confusion. Elle ne s’était pas attendue à autant de franchise de la part de cette petite dame.
– Capitaine Sanders ! appela sèchement Rayzen à l’autre bout du couloir.
Elle sursauta.
– J’arrive, j’arrive, j’arrive, j’arrive…, souffla-telle en accourant vers lui.
– Ah, cette jeunesse…, marmonna Mama avec un sourire malicieux.
Le voyage vers Alkor dura quatre heures. Arrivés en vue de la planète-lune, les scouts purent admirer l’astre verdoyant, parcouru par quelques traînées brunes, jaunes et bleues. Après l’entrée en atmosphère, la navette atterrit sur une base surélevée, au-dessus de la canopée.
En sortant, les jeunes disciples constatèrent une chaleur étouffante. Le soleil paraissait pourtant loin dans le ciel. Au-dessus de leur tête, la planète Melchior leur apparaissait, imposante et sinistre.
Entièrement rouge, cette planète semblait complètement déserte et inhospitalière. En la fixant, Galata ressentit comme un frisson.
– Qu’est-ce qu’elle est lugubre…, souffla-t-elle à Jane.
– Oui… Elle me donne la chair de poule…
Une équipe vint sortir les bagages de la soute et les plaça dans un chariot. Trekker emmena les scouts en dehors de la piste d’atterrissage pour les amener dans une salle vitrée où étaient disposées une longue table et des chaises. Sur le mur du fond, face aux fenêtres, un grand tableau blanc était accroché.
– Asseyez-vous, s’il vous plait, leur dit-il. Nous avons très peu de temps devant nous, ce briefing sera donc bref. Chacun d’entre vous sera déposé en des points différents du territoire que nous avons délimité. Vous aurez trois objectifs à accomplir. Premièrement : survivre !
Stupeur parmi les scouts.
Survivre ?