Histoires de … - Albert Lefret - E-Book

Histoires de … E-Book

Albert Lefret

0,0

Beschreibung

Recueil de textes, de poèmes et de « ministoires » en forme d’aphorismes, "Histoires de …" entraîne le lecteur vers des mondes imaginaires où ses propres émotions trouveront des résonances. Dans une composition ciselée qui souvent laisse jouer les mots entre eux, l’auteur les fait chanter en nous longtemps, mariant avec succès facétieuse mélancolie, humour et gravité. Ils gardent la simplicité nécessaire pour nous toucher, et souvent nous faire sourire.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Fidèle à son style exigeant et délicat, Albert Lefret poursuit sa volonté d’éveiller nos émotions. Ses mots, riches et finement assemblés, coulent comme des chansons en nous faisant voyager au fond de nous-mêmes.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 133

Veröffentlichungsjahr: 2025

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Albert Lefret

Histoires de …

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Albert Lefret

ISBN : 979-10-422-6209-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Histoire de rien

I

Sur la route bordée de peupliers qui mènent de leurs racines jusqu’à leurs cimes, par-dessus les stratus cumulus dont il s’agit, il suivait sa voie.

Il était là à l’instant, et plutôt que de se demander d’où il venait et subsidiairement où il allait, il serait plus judicieux de chercher les raisons qui le faisaient venir, et subsidiairement aller.

Il n’était pas le genre de céréale à manger sa soupe par quatre chemins, et c’est pour cela sans doute qu’il suivait celle bordée de…

Ses chaussures usées depuis longtemps, il s’était résolu à marcher sur les mains, si l’on peut dire (on peut), considérant que si jamais encore au concours Lépine il n’avait été présenté de soulier pour main, c’est certainement que cette invention n’était pas nécessaire, et que partant, et mourant un peu, il était finalement plus satisfaisant de progresser à la manière d’un poirier fuyant le verger plutôt qu’ordinairement mais nu-pieds.

C’est ainsi que le monde lui parut tout à fait inexplicable, en particulier la décroissance des arbres et les anti-lois de la gravitation, lois auxquelles il s’était opposé dans son enfance en élevant de jeunes globicéphales dans une grande cage en osier.

La première satisfaction qu’il rencontra, et avant lui l’ongle de son majeur qu’il ne rongeait plus pour des raisons évidentes, fut de ne plus réfléchir quand il paumetphalangeait (de « paumetphalanger » : avancer sur les mains). En effet ses facultés mentales ne s’ébranlaient qu’une fois ses lèvres en contact avec une cigarette de tabac (habitude que sa mère lui avait inculquée autoritairement en mémoire d’un ancêtre ayant, d’après une autre histoire, vulgarisé ladite plante).

À l’évidence, il ne pouvait saisir ses cigarettes qu’au repos, ses mains alors dispensées de leur fonction motrice.

Ainsi, fumant mais ne paumetphalangeant pas, il ne pouvait se demander pourquoi il allait et venait, puisqu’il ne venait ni n’allait, quoiqu’il inhalât ; paumetphalangeant mais ne fumant pas, il ne pouvait tout simplement pas se demander.

La perception de tels phénomènes aide à comprendre pourquoi, et surtout comment, il s’était libéré des angoisses qui étreignent le voyageur tel qu’on l’entend quand il lui arrive de parler, angoisses provoquées par la mémoire de faits passés et la projection dans l’avenir de faits certainement similaires.

Et puis voilà, c’est la vie, et il en faut pour tout le monde, y compris pour ceux qui n’en ont pas envie.

On est certes bien peu de chose, mais il n’y a pas que des enfants de salaud, même en comptant ceux qui se promènent la fleur de l’âge à la boutonnière.

À force de vieillir, il l’avait fanée, sa fleur de l’âge. Sans descendance connue, il avait toujours hésité à rentrer dans l’histoire, par modestie ou par timidité, et finalement il était là, las, béat sur son talus.

C’est en marchant qu’on devient marchepied, lui avait-on dit, mais ça, pour Dieu non, ça ne lui avait jamais permis de gravir l’échelle sociale ni de s’acheter une conduite (permis que d’ailleurs il n’avait pas).

Ses talents étaient nombreux, c’est certain ; mais d’une part il n’avait jamais pu les mettre en avant puisqu’il est forbidellement interdit de fumer dans les salles de spectacles, et d’autre part parce qu’à bout, il les avait joués, et perdus, en bourse.

C’est ainsi.

Son enfance ne le retenant nulle part, il s’en alla.

Non pas qu’il eut manqué de quoi que ce soit dans ses jeunes années : le lait était bon, l’éducation judicieusement distribuée.

Non pas que les paysages qui l’entouraient ne méritassent pas d’être contemplés un moment, une saison, une vie peut-être. Mais il avait besoin de savoir si d’autres paysages ne leur étaient pas préférables. Il voulait comparer, et pourquoi pas choisir.

Il partit.

Il chemina par monts et vaux, et passa même par Roncevaux avant d’embarquer pour ailleurs.

Là-bas, aux îles, sous les palmes bercées d’alizé, il souffla dans la conque, cet olifant marin, mieux qu’un Portal ou qu’un Parisien.

Les sirènes accourues se pâmèrent à ses pieds, remplirent les coupes de vin de palme, et ce fût tohu-bohu enivré. Il ne savait où donner de la tête, ni du reste, tant les amazones soumises étaient à sa merci. Il tenait enfin la vengeance d’Ulysse, et les sauvageonnes par leurs tresses.

Au matin, il laissa les déesses endormies sur la grève, leur grâce mâtinée de luxure offerte au jour naissant. Sonnant leur rappel à bord, il rassembla ses compagnons et mit cap au nord, en quête de poires, de pommes et de scoubidous pour la belle Hélène.

Mais celle-ci se moquait bien de la fiole de son prétendant, et pour ainsi dire s’en contrefichait. Elle avait deux marmots à nourrir, un ivrogne de mari à brouetter chaque soir jusqu’à sa paillasse, et bientôt une thèse à soutenir sur l’emploi du subjonctif dans la poésie rimbaldienne. Une femme moderne, vive et radieuse, qui plus est bonne cuisinière.

Elle avait d’autres chats à fouetter que d’attendre, du haut de son 17e étage à Aubervilliers, l’arrivée dans le nouveau monde d’une caravelle, même chargée de fruits et de breloques. Et on peut dire qu’elle le fouettait, son chat, trop sans doute, malgré qu’à ce sujet les deux enfants, quoique sans grand succès, la tempérassent. Car eux tenaient à la peau du chat, à sa chaude fourrure ; il leur plaisait d’y fourrer leur nez, d’y trouver la tiédeur et la douceur qu’une mère depuis longtemps oubliait de leur donner. Le chat était pour eux comme un compagnon de jeux se prêtant étonnamment à leurs facéties. Il pleurait à leurs peines, riait à leurs joies, chantait, dansait avec eux quand ils étaient heureux.

Une chose pourtant rendait le chat concupiscent, c’était de voir les moineaux, les pigeons, et d’autres encore, fuser dans l’air dans des acrobaties éloignées de toute idée de pesanteur. Lui ne savait pas voler, et s’en désolait. Ses ancêtres n’étaient-ils pas toujours retombés sur leurs pieds ? se motivait-il en ruminant des décisions téméraires.

On le hissa sur le bord du balcon, et, d’une chiquenaude, on l’invita à faire l’Icare.

Au seizième étage, comme aux suivants, il comprit que dix-huit niveaux c’était trop pour un seul chat, et que tout simplement il n’avait pas encore celui nécessaire pour un tel exploit. Il ferma les yeux, résuma sa vie, se dit qu’elle aurait pu être pire et que ce dernier était à venir.

Par chance, c’était jour de lessive à la résidence. À l’instant où le matou franchissait le rez-de-chaussée, deux matrones, dont le drap blanc par terre à l’aplomb du balcon finissait de sécher, le tendirent à la face du ciel pour en effacer les plis, et partant la funeste destinée qui s’annonçait pour le greffier. Bien leur en prit, et notre chat s’abandonna à l’inattendu moelleux du drap.

Il avait volé, et c’est fier comme un aigle qu’il allait haut et fort le raconter. La queue en panache, la moustache gominée, négligeant l’ascenseur, il gravit les escaliers d’un pas lent, pavoisant à chaque étage, relatant dans le détail son exploit aux compères et commères.

À tel point que sur le palier d’en face, où vivaient les Baskerville, leur chien qui jusque-là tenait le haut du pavé dans le quartier, fut destitué de son piédestal et creva de jalousie.

De son côté, au lieu d’un cap au nord imposé, il aurait voulu faire route vers les latitudes inscrites sur son carnet de bord, souhaitant par-là rester fidèle à son destin. Mais le vent n’y était pas.

Il prit le mors aux dents et sa colère n’eut d’égal que l’épaisseur des lanières qu’il arrachait au cadavre.

Au bout de 22 lanières, l’écorché prit froid. Qu’à cela ne tienne, se dit-il, lui qui, malgré les conseils de sa mère, avait oublié

d’emporter une glacière : ma pitance ne s’en tiendra que mieux. De fait, c’est les gencives saines et sans même un début de scorbut qu’il doubla Ouessant, en route vers la capitale.

Ses compagnons, lassés de ses imbécilités, s’étaient fait débarquer à Tanger où des bayadères les avaient pris en main. Là-bas, y’a des renards malins, dont un, au museau fin, un petit saint exubérant, périssant de solitude dans les dunes. Les compagnons se firent bon prince et décidèrent de l’apprivoiser. Mais ça, on l’a déjà raconté, et mieux encore.

À peine Ouessant doublé, la capitale encore loin, le vent de nouveau n’y fut plus et les voiles faseillèrent.

Il avait beau donner dans l’eau de grands coups d’épée, et du plat d’icelle s’il vous plaît, il n’y faisait que des ronds qui ne l’avançaient guère. Pourtant, il crut lire un message dans ces géométries ondulantes dont le sens final toutefois lui échappait : le zéro ? L’infini ? Les olympiades (mais non, impossible et il le savait, l’année n’étant pas bissextile) ? Une cible ? Une hallucination qui l’ensorcelait ?

Que pouvait-il faire d’autres sinon se livrer corps et biens aux éléments, son âme lui demeurant miraculeusement son entière

propriété, sans doute personne, pas même Lucifer, n’étant venu la lui réclamer ? Il erra ainsi dans ce pot au noir, boussole désorientée, baromètre affolé, et pourquoi pas pin maritime déraciné posé là, debout sur l’océan, comme un petit parasol sur le bord d’un cocktail.

Ainsi, bien qu’il fût depuis sa plus tendre enfance réputé faible en thème et triste en mathématiques, il dérivait cette fois-ci intégralement.

Et se pose alors la question : comment dériver des deux bords à la fois ? Impossible, évidemment ! Car, dérivant d’un bord, il laissait l’autre se rapprocher d’une côte imprévisible certes, mais promise à qui sait attendre. À peine s’en approchait-il, à peine allait-il la saisir pour y haler sa barque et l’échouer, qu’un courant nouveau, d’eau ou d’air, allez savoir, l’emportait. Il dérivait alors de l’autre bord, vers une autre rive, terre à nouveau promise et jamais atteinte. Fragile et mal assuré bien que ses mains fussent durement crispées sur les plats-bords de l’esquif, il tourbillonnait ainsi parmi les océans, d’un continent l’autre, homme égaré dans le maelstrom de sa vie, tel fétu de paille sur l’aire de battage.

On aurait voulu tenir la totalité, et serrer les parties, de celui qui fouettait sa barque comme une insigne toupie, s’amusant de la voir tournicoter, erratique insecte s’obstinant sur la vitre quand, de l’autre côté, l’été bat son plein. Lui, grand horloger, était-il digne de son rang de se jouer ainsi d’un faible ? L’histoire du lion et du moucheron ne lui avait-elle rien appris ?

Les oiseaux marins furent témoins de ses errements, eux-mêmes livrés au gré des vents quand lui virait dans les courants, unis finalement dans un même destin qui, par le plus navrant des hasards, les emportait.

Les oiseaux eurent pitié. C’était bien le moins qu’ils pouvaient pour celui qui jamais, enfant, n’avait tiré du nid qui un œuf, qui même un oisillon. Bien qu’émerveillé par sa forme, ses couleurs parfois, jamais l’œuf n’avait éveillé en lui le besoin de l’accaparer ; au contraire, son plaisir était entier de le voir au nid, trésor vénéré. Quant à l’oisillon, faut-il préciser que son inachèvement, sa gloutonnerie, la transparence hideuse de ses épidermes lui répugnaient ?

Les oiseaux eurent pitié et s’organisèrent dans un attelage aérien, albatros en tête, fous de Bassan à suivre, et goélands en soldatesque nombreuse, pour diriger son esquif vers une destinée moins aléatoire. Quel apaisement pour lui de se sentir alors tiré par ces haleurs, laissant derrière lui les heures et les saisons infernales !

Son devenir enfin pris sous l’aile des oiseaux marins, il laissa son esprit batifoler à sa guise, penchant majeur dont sa nature était pétrie comme il a déjà été dit.

Il divaguait sur l’onde, et nous ne rapporterons pas ici la couleur, ni le parfum, ni la sonorité, ni le soyeux des rêves qui l’enveloppaient, puis s’envolaient. Sa crainte fut que s’envolant ils allassent se poser sur les ailes de son attelage, et s’y accumulant les alourdissent au risque pour l’attelage de perdre vigueur et subséquemment altitude. Une angoisse l’étreignit : qu’aurait-il fait d’un attelage amerri ?

Il fallait réfléchir, et agir. Faire silence dans son esprit et taire à jamais ses rêves ? Il n’en était pas question. Les préempter et les consigner quelque part, sans qu’ils puissent, sots sont-ils, peser sur les ailes de ses fous d’oiseaux ? L’idée était bonne. Il cousit sur le champ une baudruche onirique qu’au bout d’un bout il tint à l’arrière et fit gonfler aux vents de mer. Ses rêves alors s’y engouffraient, attirés sans doute par quelque chant marin, et s’y trouvaient bien.

Pour parachever sa liberté, il frappa le bout sur un tolet solide et général, et ce fut le plus heureux des hommes : à la proue ses oiseaux ramant, toutes ailes au vent ; à la poupe ses rêves s’ensachant ; heureux comme un enfant, quoiqu’il lui manquât sûrement une sucette à maman, une barbe à papa, mais la perfection n’existe pas.

Les mains libres, l’esprit volage, il glissait sur les flots et se prit à imaginer que cette glissade douce, sereine, serait sans fin.

C’était sans compter l’éternel tourment dont on s’affranchit mal. Un sentiment d’une profonde solitude l’empoigna soudain et l’étreignit jusque dans son tréfonds. À quoi bon son sac à rêves, son attelage léger, sa course heureuse, s’il ne les partageait avec quiconque ? La blanche plénitude qui l’enveloppait comme des limbes n’était-elle pas dessinée aux couleurs de la mort, annonciatrice d’insondables éternités ? Cette perfection était-elle supportable sans la partager ?

Le souvenir d’Hélène lui griffa le cœur, ainsi que celui de ses compagnons et des jours glorieux qu’ils avaient connus ensemble, en quête d’elle.

Au sentiment de solitude se greffa, crochu et poisseux comme un chancre, celui d’une mélancolie affligeante qu’il fallait à tout prix combattre et vaincre, miteux manteau dont on prend plaisir au printemps à se dévêtir.

Résolu, il trancha net la corde de la baudruche, laissant ses rêves fuir aux vents mauvais qui les emportaient, au grand dam des oiseaux d’attelage qui pensaient bien picorer là-dedans à la prochaine, bien qu’incertaine, escale. Il les remit dans le rang d’un ordre ferme : « cap à terre ».

Cap à terre, cap à terre, l’ordre était clair, vif comme l’orage certes, mais quelle terre ? Et en plein ciel l’attelage se disputa les hémisphères : l’albatros tirait au Nord, les fous de Bassan à l’Ouest, les goélands voulaient le Sud et rien pour l’Est dont certainement ils arrivaient. C’était l’anarchie ; de nouveau il dut trancher net, et d’un « cap au port » sec et franc mit la plume d’accord, toutes rémiges comprises.

C’était un petit port, oui vraiment très petit, où s’amarraient ensemble à peine deux barcasses : la première à bâbord quand l’autre est à tribord, et le havre d’un coup est rempli à ras bord. Ça alors !

Au port, l’attelage, libéré de ses engagements et dûment rétribué, choisit de se disperser. L’albatros n’avait qu’une hâte : rejoindre la haute mer où sa douce et ses petits devaient de lui se languir. Bien qu’empêtré dans sa ramure, et grâce à la bienveillance du curé, il grimpa tout en haut du clocher d’où une élévation suffisante, sans rien de trop toutefois, lui permit de prendre son envol, dans l’axe de l’avenue du centre, large et à cette heure déserte. Les matinaux qui ouvraient au même moment leurs volets se souviendront longtemps de la caresse que l’oiseau du vent leur fit du bout de ses ailes, en passant.

Les fous de Bassan s’interrogeaient bruyamment sur la direction à prendre et menaient grand tapage sans pouvoir décider. Ce charivari en place publique ne passa pas inaperçu, et la marée chaussée accomplissant ses basses œuvres avec une haute idée de sa mission, vola dans les plumes des criards et mit les volatiles à réfléchir en silence au poulailler.