Ils étaient cinq enfants... - Giovanna Di Mascio - E-Book

Ils étaient cinq enfants... E-Book

Giovanna Di Mascio

0,0

Beschreibung

Tome 2 d'une série de cinq tomes. Cinq enfants de cinq régions du monde sont à la recherche du livre magique du bonheur. après avoir quitté Vladivostok, ils vont traverser la Mandchourie, la Mongolie, et continuent leur quête en Inde... Amitié, aventures, émotions,découvertes, autant de choses à partager avec eux.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 73

Veröffentlichungsjahr: 2021

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Pour mes petits-enfants,

Giulia, Aurelio, Liam, Marius, Haïlie, Sabin….

Et tous les autres enfants du bout du monde….

Le sentier est unique pour tous, les moyens d'atteindre le but varient avec chaque voyageur.

Le voyage est un retour vers l'essentiel.

Proverbe tibétain

Ils étaient cinq enfants du bout du monde, Paco, Névina, Milune, Rocco et Amal. Leur quête d’un livre magique qui contenait les secrets du bonheur leur avait fait traverser la mer, la Turquie, la Russie.

Aujourd’hui, ils étaient en Chine, plus exactement en Mandchourie. Ils avaient passé clandestinement la frontière, à pied, ils étaient épuisés.

Ils avaient finalement trouvé une grange dans laquelle se réfugier.

Ils étaient cinq enfants qui s’endormirent dans le foin, observés par des poules qui se demandaient sans doute qui ils étaient et ce qu’ils faisaient là.

Et toi, as-tu déjà dormi dans un lieu insolite ?

Ils restèrent dans cette grange quelques jours, le temps de savoir où ils devaient aller. Ils pensaient qu’il y avait peut-être une raison pour laquelle ils avaient échoué ici. Ils fouillèrent minutieusement tous les alentours, à la recherche d’indices éventuels, comme ceux qu’ils avaient trouvés dans la petite grotte à Gibraltar. Ici, personne n’était là pour les guider. Où aller ? Ils avaient l’impression d’être sur une île déserte, au milieu de nulle part, seuls au monde. Ils avaient presque terminé leurs provisions. Par chance, les poules veillaient à leur alimentation et leur apportaient chaque jour leur lot d’œufs frais. La nuit, ils s’allongeaient sur le foin, les uns contre les autres et s’en recouvraient pour avoir plus chaud.

Un matin, alors qu’ils dormaient, ils entendirent un bruit de charrette et le braiement d’un âne. Ils se recroquevillèrent de peur d’être vus et retinrent leur souffle.

Un homme au visage tanné pénétra dans la grange. D’un air déterminé il prit une fourche posée non loin du tas de foin, et s’appliqua, comme il devait sans doute le faire par habitude, à remuer le foin. Il poussa un cri lorsqu’il vit la partie d’un corps s’extraire du tas de foin. Il empoigna sa fourche de manière encore plus déterminée pour taper dans le tas de foin. Les enfants, effrayés, se précipitèrent à l’extérieur et s‘enfuirent en courant. Ils coururent un long moment, et voyant que l’homme ne les poursuivaient pas, ils s’asseyèrent pour reprendre leur souffle et se remettre de leurs émotions.

Ils reprirent doucement la route. Décidément, cette région du monde leur était vraiment hostile. Le climat, les habitants… Ils n’avaient croisé que quelques personnes, trois en tout, et aucune d’elles ne leur avait vraiment parlé. Ils n’avaient pas eu une seule occasion d’expliquer le pourquoi de leur voyage, leur quête. Tout cela était vraiment décourageant.

Ils entendirent un bruit derrière eux. Ils se retournèrent et virent un âne tirer une charrette, et dans celle-ci, l’homme au visage tanné. Amal sentit son estomac se nouer, mais n’osa pas en parler à ses amis. Il ne voulait pas être considéré comme quelqu’un de trop peureux, il avait encore un peu honte des idées qui lui avaient traversé l’esprit chez Babouchka.

La charrette s’arrêta à leur hauteur.

- Alors, dit l’homme au visage tanné en prenant un air sévère et menaçant, c’est vous qui avez mangé tous mes œufs ?

Puis, voyant le visage apeuré des cinq enfants, il partit d’un grand éclat de rire en se tapant sur les genoux.

- Allez, vous allez où comme ça ? Grimpez à l’arrière.

Face à l’hésitation des enfants, il ajouta :

- Il n’y a pas âme qui vive à des kilomètres à la ronde, dépêchez-vous avant que je ne change d’avis et avant de vous faire dévorer par des bêtes sauvages !

De nouveau, il éclata d’un grand rire sonore.

Les enfants montèrent, plus ou moins rassurés, et retrouvèrent quelques-unes des poules de la grange. Cette fois, elles n’étaient plus en liberté, mais dans des cages. Les enfants comprirent qu’elles allaient sans doute être vendues sur un marché. Ils regardaient tristement ces poules qui les avaient tant aidés, mais qui venaient de perdre leur liberté.

La charrette n’était pas confortable, mais tout de même plus rapide et moins fatigante que la marche ! L’homme ne leur avait pas menti, ils arrivèrent sur une place où se tenait un marché, plusieurs heures plus tard.

- Venez m’aider, dit l’homme au visage tanné.

Ils le suivirent jusqu’au charriot d’un marchand qui était rempli de bois, on pourrait même dire qui en débordait.

- Aidez-moi à transporter cette cargaison jusqu’à ma carriole. Toi, dit-il à Névina, prends les cages des poules, et remets-les à cette femme.

Les enfants s’exécutèrent. Le bois était lourd, il y en avait une grande quantité, et bien qu’il fasse froid, des gouttes de sueur commencèrent à perler sur leur front.

- Eh bien, vous avez bien travaillé, ça remboursera les œufs que je devais vendre. Asseyez-vous, vous avez bien mérité de manger un morceau.

Il sortit d’une vieille sacoche en cuir du pain et du fromage.

- Allez, c’est pour faire passer.

Il leur tendit alors une bouteille. Quel bonheur de boire un peu d’eau. Rocco commença à boire au goulot, devint écarlate et commença à tousser.

- C’est quoi ?

- C’est notre eau de vie, ça réchauffe, mais il ne faut pas boire aussi vite, lança, dans un éclat de rire, l’homme au visage tanné.

Il demanda à tous les enfants d’en goûter un peu. La même grimace s’inscrivit successivement sur leurs visages. Ils se promirent de ne plus jamais boire quelque chose d’aussi mauvais et fort !

- Et maintenant, vous allez faire quoi, petits voleurs d’œufs ?

- On ne sait pas, un vieil homme nous a conduit de Vladivostok jusqu’à la frontière chinoise, nous a dit comment faire pour ne pas nous faire repérer par les gardes et nous a indiqué l’ouest de sa main. Mais on ne sait pas ce qu’il y a à l’ouest.

- La Mongolie.

- La Mongolie ?

- Oui, mais vous en êtes encore loin.

S’en suivirent de très longues minutes de silence à observer l’homme qui taillait un morceau de bois avec son couteau, et qui semblait réfléchir. Aucun enfant n’osa prendre la parole.

- Je vais demander à un ami de vous avancer dans votre voyage, il demandera en route à d’autres personnes de vous aider à arriver jusqu’à la frontière. Je vais vous adresser à quelqu’un de confiance. Je ne sais pas ce que vous cherchez, ni pourquoi des enfants de votre âge se promènent seuls et je ne veux pas le savoir. Si vous avez fait quoique ce soit de mal, je ne voudrais pas aller en prison pour vous ! Attendez-moi là.

Mais l’homme avait à peine terminé sa phrase qu’une femme s’approcha :

- Bonjour, qui sont ces enfants ? Pas les tiens, j’imagine, aucun d’eux ne te ressemble…

Elle les regarda avec plus d’attention…

- Mais non, tu ne leur as tout de même pas fait boire ton eau de vie !

La femme n‘était pas très âgée, assez jolie, malgré son visage marqué. Ses vêtements étaient colorés, son teint était rosé, son cou et sa chevelure étaient parés de perles de couleurs. Elle était souriante et ce sourire réchauffait le cœur.

- Bonjour, je ne me suis pas présentée, je suis Xia.

- Xia ?

- Oui, Xia. Mon prénom signifie nuage coloré, lueur du matin, ou du soir, dit-elle accompagnant ses mots d’un beau sourire. Et vous ?

Tour à tour, les enfants se présentèrent. L’homme expliqua la situation, comment il avait trouvé ces enfants, dit dans un grand éclat de rire :

- Je ne sais pas quoi en faire maintenant, ils doivent aller jusqu’en Mongolie, alors peut-être que…

- Je pourrais les rapprocher ? Oui, bien sûr ! Et puis, ça me fera un peu de compagnie.

La matinée se passa ainsi, les enfants regardaient autour d’eux, fascinés par toutes les nouvelles choses qu’ils découvraient. Puis la voix de Xia leur annonça :

- Bon et bien allons-y.

La charrette de Xia n’avait rien à voir avec celle de l’homme au visage tanné. Comme Xia, elle était sereine et colorée, ornée de couleurs chatoyantes, du rouge, du jaune, diverses teintes d’orangé. Des petits grelots suspendus de part et d’autre, accompagnaient de leur petite musique le trajet, couvrant ainsi, en partie, le bruit des roues sur la terre caillouteuse.

Xia chantonnait, tout en stimulant par de petits coups les ânes, en leur adressant des mots qu’ils semblaient tout à fait comprendre. La beauté, la voix, la douceur et la vie qui jaillissaient de Xia, la rendaient plus belle et attachante, au fur et à mesure du voyage. Après quelques heures elle s’arrêta, pour laisser les ânes se reposer un peu. Elle tendit une bouteille remplie d’un liquide transparent aux enfants afin qu’ils se désaltèrent, et remarquant leur regard méfiant, leur dit en souriant que c’était de l’eau.

Comment ne pas s’attacher à Xia, à son sourire, à sa sympathie ! Ils n’avaient plus connu cela depuis Istanbul.