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Voilà les cinq enfants arrivés à Zanzibar. Une nouvelle fois, ils vont choisir de quitter leurs amis pour affronter leur destin. D'autres aventures, d'autres rencontres, une amitié renforcée, ainsi qu'une traversée du désert, qui les emmènera jusqu'aux portes du Nil.
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Seitenzahl: 89
Veröffentlichungsjahr: 2022
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A mes petits-enfants, Giulia, Aurelio, Liam, Marius, Haïlie, Sabin ainsi qu’aux tout- petits derniers, Sylla et Zola, et bien sûr à tous les autres enfants du bout du monde…
Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas les faire, c’est parce que nous n’osons pas les faire qu’elles sont difficiles.
Sénèque
Il était une fois un enfant d’Amérique qui s’appelait Paco.
Il était une fois une enfant d’Asie qui s’appelait Névina.
Il était une fois un enfant d’Afrique qui s’appelait Amal.
Il était une fois une enfant d’Océanie. Elle s’appelait Milune.
Il était une fois un enfant d’Europe. Il s’appelait Rocco.
Ils étaient à la recherche d’un livre magique qui leur apporterait le secret du bonheur.
Paul et Hélène les avaient accueillis sur leur île déserte et paradisiaque. Ils avaient été comblés d’amour et maintenant leurs amis les accompagnaient jusqu’à Zanzibar pour qu’ils poursuivent leur périple…
Ils étaient cinq enfants tristes mais conscients qu’ils devaient aller au devant de leur destin.
A ton avis, dans quel état d’esprit sont les enfants, que ressentent-ils ?
- Il nous faudra combien de temps pour arriver à Zanzibar, demanda Rocco après un très long moment ?
- Au moins cinq jours.
- Cinq jours ? Non ce n’est pas possible, nous on a mis à peine deux jours pour arriver des Maldives.
- Non, c’est impossible. Il faut prendre en compte le fait que vous êtes partis d’un îlot, situé à mi-chemin entre l’île de Laquedives d’où vous arriviez, mais en plus, je pense que vous étiez tellement épuisés, que vous ne vous êtes pas rendus compte que vous étiez restés bien plus de trois jours dans votre barque avant d’arriver ici.
- Non, on s’en serait aperçus.
- Parfois l’océan est comme le désert et fait perdre la notion du temps et de la réalité. Comme le désert, il vous charme et vous ensorcelle, au point d’avoir des hallucinations et de ne plus être réellement conscients de ce qui se passe. Quand nous vous avons trouvés, vous étiez épuisés, vous n’aviez mangé et bu que très peu. Je pense que cette semaine avec nous n’était pas de trop pour vous redonner un peu de vitamines et vous remettre en forme. Si vous ne vous étiez pas échoués sur cette île, je ne sais pas dans quel état vous seriez arrivés en Tanzanie. Ce que vous avez fait est très dangereux.
Les enfants étaient abasourdis par ce qu’ils venaient d’entendre. Ils pensaient avoir passé une seule nuit dans cette barque. En entendant ce que disait Paul, Milune se souvint que dans un rêve elle avait eu l’impression d’être gênée par le soleil, d’avoir essayé de s’asseoir et d’être retombée aussitôt. Jamais elle n’aurait pensé que ceci pouvait correspondre à une quelconque réalité.
- Bon, les enfants, intervint Hélène, vous allez m’aider à faire des provisions. Nous allons aller cueillir des fruits, sauf des noix de coco, bien sûr - Hélène lança un clin d’œil amusé à Amal - je vais préparer un peu de légumes, un peu de riz, de quoi manger pour quelques jours.
Il leur fallut deux bonnes journées pour tout préparer. Paul était parti avec Rocco, pour vérifier le bateau, voir si tout allait bien, s’il lui restait suffisamment de carburant pour arriver jusqu’à Zanzibar. Le bateau était bien aménagé, mais pour deux personnes seulement. Il fallait tout organiser différemment à l’intérieur pour que le voyage soit agréable pour les sept voyageurs. Ils chargèrent le nécessaire dans le bateau pour que tout soit prêt pour le départ.
Le lendemain matin, ils se levèrent tous à l’aube, se préparèrent et prirent la route.
- Tenez, c’est pour vous dit Hélène en leur tendant quelque chose de fin et parfumé.
- Qu’est-ce que c’est ? demanda Paco.
- Une gousse de vanille. Chaque fois que vous vous sentirez tristes, pensez à nous. Cette gousse est pour nous un lien, elle nous rappelle l’odeur de notre fille et nous lie à elle pour toujours, il est désormais aussi le lien qui nous relie à vous. Nous allons bientôt avoir un bébé, peut-être n’en aurons-nous qu’un seul, mais nous aimerions qu’il soit un mélange de vous cinq réunis, c’était tellement bon d’être avec vous !
Elle les prit à nouveau tous dans ses bras et les embrassa tendrement.
- Bon, et bien, il est temps de monter à bord !
- D’accord Paul, on arrive !
Bon sang comme ce bateau était bien plus confortable que leur barque ! Quel plaisir, l’océan était beau, pacifique, et ils pouvaient aller et venir à leur guise, sur cette embarcation ! Et même se mettre debout ! Paul et Hélène étaient souriants, les enfants jouaient et riaient. Rocco ne lâchait pas Paul, il était toujours à ses côtés, et Paul lui enseignait beaucoup de choses sur la navigation. Paco passait son temps à nettoyer le bateau, il appréciait tellement cette propreté, cette simplicité et toute cette amitié. Il avait besoin de le montrer en se rendant utile par tous les moyens, et le mieux qu’il avait trouvé, c’était que le bateau soit brillant, de l’intérieur au pont, impeccable. Milune, Névina et Amal essayaient de gérer un maximum l’organisation du quotidien, afin qu’Hélène ait le moins de travail possible, ils la priaient de se reposer sans arrêt, et de se ménager pour le bébé. Tous à leur manière faisaient leur possible, et y prenaient beaucoup de plaisir. Le soir, ou quand le soleil était trop chaud ils rentraient à l’intérieur, faisaient des jeux et discutaient de longues heures. Le voyage dura cinq jours, cinq jours de bonheur et ils accostèrent dans un endroit un peu isolé, peu surveillé par les gardes côtes. Visiblement, Paul connaissait bien Zanzibar, et y avait quelques amis, l’un d’eux les attendait.
Il descendit du bateau et demanda aux enfants de l’accompagner. Ils se tournèrent vers Hélène.
- Ne vous inquiétez pas, on se voit plus tard.
Paul et les enfants rejoignirent l’homme qui était sur la plage.
- Je vous présente Issa. C’est un ami à moi. Vous allez aller chez lui et nous nous retrouverons plus tard. Je suis obligé de vous laisser ici, vous n’avez pas de papiers. Hélène et moi passerons par le port principal, ainsi personne n’aura de problèmes. Avec Issa vous êtes entre de bonnes mains et serez bien accueillis. Nous nous retrouvons dans quelques heures.
- Merci Issa pour ce que tu fais pour nous. Tu verras, ce sont de braves enfants. A tout à l’heure.
Issa fit monter les enfants dans sa camionnette et les conduisit chez lui. Il habitait en ville. Ils s’arrêtèrent devant ce qui ressemblait à un ancien palais, mais complètement délabré où habitaient de nombreuses familles, dans des conditions de confort très primaires. Plusieurs enfants vinrent au-devant d’Issa. Ils parlaient beaucoup, paraissaient être plutôt contents et heureux.
Les pensées de Paco firent un bon en arrière, il avait vécu lui-même ce mode de vie, dans la rue, au milieu de pleins d’enfants, l’amour en moins. Lui aussi, avait essayé de s’accrocher à quelques personnes, désespérément. Il s’était enfui de l’orphelinat avec deux camarades, mais très vite ceux-ci avaient sombré dans la drogue, la mendicité, ou pire, jusqu’à ce qu’il les perde de vue. La rue s’était révélée bien plus dangereuse que l’orphelinat, et ça, ils n’en n’avaient pas conscience quand ils s’étaient fait la belle, étant donné leur jeune âge. Il faut dire que la vie à l’orphelinat était difficile. Ils étaient très nombreux, les repas n’étaient pas copieux, ils dormaient dans des dortoirs bondés qui sentaient l’urine, quant à l’amour qu’ils pouvaient recevoir, c’était un rêve, un espoir. Le personnel n’était pas toujours tendre, et même lorsqu’il faisait des efforts ou que certaines personnes étaient très gentilles et douces, leur attention se portait sur les plus jeunes. Paco s’était retrouvé seul dans la rue, plus rien à quoi s’accrocher. Alors il était parti de la ville où il avait toujours vécu et avait essayé de vivre de petits boulots, de travailler en échange d’un repas. Il n’avait jamais été inquiété par la police. L’orphelinat se devait de signaler les disparitions, mais pour lui, aucune recherche n’avait été faite.
Névina avait remarqué le regard perdu de son ami.
- Tout va bien Paco ?
- Oui, ne t’inquiète pas pour moi.
- Des souvenirs ?
- Oui c’est ça, tu as compris, mais allez, on passe à autre chose.
Ils suivirent Issa qui leur présenta sa famille. Des personnes très accueillantes. Il y avait sa femme, des enfants, dont ils supposèrent qu’une partie était les leurs, et une grand-mère très âgée, qui avait le visage très ridé, très marqué sans doute par le travail, le soleil et la pauvreté dans laquelle elle avait dû vivre. Elle semblait avoir perdu la vue, mais une expression de douceur et de résignation émanait malgré tout de ses yeux.
Ils étaient cinq enfants un peu perdus et n’osaient ni parler, ni bouger par peur de déranger.
Lorsque tu es face à des personnes que tu ne connais pas, comment te comportes-tu ? Tu es plutôt timide, ou tu essaies de discuter avec elles ?
Au bout d’un certain temps, Paul et Hélène arrivèrent enfin. Ils pénétrèrent dans la pièce avec leur sourire habituel, et la grand-mère qui n’avait pas bougé depuis l’arrivée des enfants, leur fit un magnifique sourire. Cette vieille dame était silencieuse, mais assez énigmatique. Sa vie avait dû être terriblement dure, elle semblait s’en être accommodée et paraissait être un exemple. Elle avait une autorité naturelle qui inspirait un profond respect à tous. Elle tendit les bras en direction d’Hélène qui vint s’y blottir un long moment, et lui dit à l’oreille : « Tu dois les laisser partir maintenant, ils ne laisseront pas en toi un grand vide, ils t’ont remplie de bonheur et d’amour, et t’ont permis d’attendre l’enfant que tu portes avec plus de sérénité. Ton enfant aura autant de force que ces cinq enfants réunis ». Quand elle se releva, de tendres larmes coulaient silencieusement sur les joues d’Hélène.
Paul, lui, parlait avec Issa. Puis, il se tourna vers les enfants :
- Nous nous sommes arrangés avec Issa. Il vous conduira sur le continent Africain et essaiera de voir s’il est possible que des amis à lui vous aident pour remonter jusqu’au Maghreb. Je pense que vous partirez cette nuit, car une grande prudence sera nécessaire. Personne ne doit vous repérer. J’en avais déjà parlé à Issa, il a tout organisé. Nous allons rester jusqu’à votre départ.
La femme d’Issa avait préparé un repas, mais personne n’avait très faim. La grand-mère, quant à elle, ne mangeait pas, mais avait un doux sourire qui embellissait ses lèvres et son expression.
Dans la soirée, Paul et Issa sortirent, et revinrent aux alentours de minuit.