Ils étaient cinq enfants... Tome 3 - Giovanna DI MASCIO - E-Book

Ils étaient cinq enfants... Tome 3 E-Book

Giovanna Di Mascio

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Beschreibung

Une quête, sur fond d'amitié, et à travers toutes ces aventures, la force du partage, de la persévérance, du courage, de l'entr'aide, et de la solidarité. Dans le troisième tome de ce conte initiatique, nos cinq petits héros sont à Jaipur, en Inde. Ils vont trouver d'autres indices inattendus et poursuivre leur route, qui les mènera jusqu'au sud du pays. L'océan dévoilera ses richesses, tout en les menaçant des jours durant. Ils vont découvrir à nouveau des paysages de rêve et des personnes étonnantes.

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Seitenzahl: 84

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Pour mes petits-enfants, Giulia, Aurelio, Liam, Marius, Haïlie, Sabin, ceux à venir…. Et tous les autres enfants du bout du monde….

Le bonheur n'est pas une destination à atteindre, mais une façon de voyager.

Margaret Lee Runbec

Il était une fois un enfant d’Amérique qui s’appelait Paco.

Il était une fois une enfant d’Asie qui s’appelait Névina.

Il était une fois un enfant d’Afrique qui s’appelait Amal.

Il était une fois une enfant d’Océanie. Elle s’appelait Milune.

Il était une fois un enfant d’Europe. Il s’appelait Rocco.

Ils étaient à la recherche d’un livre magique qui leur apporterait le secret du bonheur. Ils avaient parcouru de nombreux pays, rencontré des personnes extraordinaires et avaient éprouvé des sensations et des sentiments inconnus jusqu’alors.

Leur périple les avait amenés jusqu’à Jaipur.

Ils étaient cinq enfants, ils entrèrent dans Jaipur, ville baignée de rose.

Lorsqu’ils passèrent l’enceinte de la ville, ils furent surpris par sa luminosité. On aurait dit qu’un voile rose s’était déposé sur la ville et s’était projeté sur ses maisons, ses temples et ses palais. Il y avait une sorte de magie, de sérénité qui s’en dégageait, Jaipur était pourtant animée, colorée par les vêtements, les saris de très belles femmes aux cheveux tirés en arrière et parées de bijoux. Les hommes avaient des turbans de couleur sur la tête.

Les palais se succédaient et étaient aussi beaux et majestueux les uns que les autres.

Le palais sur l’eau, imposant et majestueux, se reflétait dans les eaux du lac Man Sagar. Plus loin le palais des vents, paré de gris, rose et rouge, exposait fièrement, sur plusieurs étages, un nombre infini de petites fenêtres ; en bordure de ce bâtiment magnifique, le Chandra Mahal et ses sept étages, digne d’accueillir la famille royale de Jaipur, et d’autres, et d’autres et tant d’autres bâtiments encore, plus beaux les uns que les autres.

Ils se laissèrent envoûter par cette ville, ses couleurs, sa vie, et décidèrent de marcher et d’apprécier la beauté de ce spectacle au gré de leur balade.

Ils n’avaient pas parlé du livre magique depuis un certain temps. Ils s’étaient un peu laissé porter par leurs rencontres au fil de leur voyage. Non qu’ils aient oublié leur quête, mais les jours vécus avaient été riches en évènements, et le hasard les avait un peu amenés ici, comme il aurait pu les porter ailleurs. En même temps, s’ils s’étaient rencontrés à Gibraltar, s’ils étaient arrivés jusqu’ici, il devait bien y avoir une raison. Les idées étaient confuses dans leur tête et ils avaient beau discuter, réfléchir, émettre des hypothèses, il n’en restait pas moins qu’ils étaient là, à Jaipur, et qu’ils devaient en sortir, mais pour aller où cette fois ?

Au fil de leurs déambulations, ils arrivèrent dans un espace qui semblait être un marché avec des étals de fruits, de légumes, de viandes et autres victuailles. Les enfants n’avaient pas mangé depuis un certain temps, et la faim se faisait sentir. Ils ne voulaient pas mendier, ils ne voulaient rien demander à personne, ils ramassèrent donc par terre les fruits qui avaient été jetés par les marchands et qui ne pouvaient pas être vendus, car abîmés en grande partie.

Ils trouvèrent un endroit pour se poser et commencer à partager leur « récolte ». Paco était en train de déguster une banane dont il avait pris la peine d’ôter la partie abîmée, quand tout à coup, il sursauta, et le cri qu’il s’apprêtait à lancer se coinça dans sa gorge. Un singe, qui les guettait depuis un long moment, s’était précipité sur lui pour lui voler ce qui restait de sa banane. Tous levèrent les yeux, et virent que sur les toits, les poteaux électriques, les fenêtres, une quantité impressionnante de macaques les regardait, mais observait également autour d’eux, cherchant ce qu’ils pourraient chaparder. Le macaque était allé s’installer en haut d’un poteau, et semblait narguer les enfants et rire en mangeant cette banane. Ceci les amusa et ne les découragea pas. Ils partirent à la recherche d’encore un peu de nourriture. Ils trouvèrent d’autres restes et les engloutirent sur place avant d’être à nouveau pris de court par les singes.

Tout à coup, tout s’agita. Les macaques commencèrent à pousser des cris stridents et même ceux qui se promenaient tranquillement cherchèrent un refuge en hauteur. Tout le monde partait en courant, et la rue se vidait rapidement. Un homme s’adressa aux enfants, restés immobiles, ne sachant pas ce qui se passait :

- Dépêchez-vous, courez, suivez-moi !

Les enfants ne semblaient toujours pas comprendre.

- Vite, vite, un léopard arrive en ville !

- Mais il est où ?

- Ce sont les cris des singes qui nous alertent. Ils sont les premières cibles des léopards. Normalement le léopard n’attaque pas l’homme, mais mieux vaut être prudent, surtout les enfants.

Les enfants suivirent l’homme pour se mettre à l’abri.

Alors qu’ils couraient, un singe se jeta sur Névina comme pour rebondir. Elle leva la main pour se protéger, et là, le macaque mit un papier dans sa main. Elle rangea rapidement celui-ci dans sa poche, avant même que le singe ne se retire de son épaule, et en le suivant du regard, elle crût apercevoir un vieil homme à la barbe et aux cheveux blancs en haut d’un palais. « Je dois vraiment avoir des hallucinations, pensa-t-elle, en se souvenant de ce que lui avait dit Amal ».

Ouf, les enfants étaient maintenant à l’abri. L’homme n’était plus avec eux mais avait pris soin de leur indiquer un lieu sûr. Ce lieu était insalubre et sombre. Une porte à l’arrière s’ouvrit, et une femme en Sari jaune les fit entrer dans une pièce.

- Venez, vous serez mieux ici. Nous allons attendre que les macaques se calment, cela voudra dire que le danger est passé.

En attendant, elle leur servit un verre de thé, et leur offrit du riz pour le repas, ainsi que des galettes de pain. Elle les regarda, de haut en bas, se posant sans doute tout un tas de questions qu’elle n’osa pas formuler.

- Vous pouvez dormir ici… ou… aller vous promener si vous ne connaissez pas la ville. Il y a plusieurs bazars où les gens aiment bien aller, surtout les gens qui ne sont pas d’ici.

- Merci Madame, mais on est très fatigués et on a eu un peu peur, si vous êtes toujours d’accord, on veut bien dormir chez vous cette nuit.

- Bien sûr, je vais vous installer quelques nattes par terre. Prenez votre temps, faites comme chez vous, moi je dois sortir un moment.

Sur ce, la femme quitta la pièce.

- Tu as dû avoir une sacrée peur quand le singe est monté sur ton épaule ! dit Milune à Névina.

- C’est certain, j’étais terrorisée… Mais au fait, il a mis quelque chose dans ma main.

- La peau de banane, dit Amal, en riant…

- Non, non, attends… je l’ai dans ma poche.

Elle en sortit un petit morceau de papier marron clair. On y voyait un triangle, en haut de celui-ci était dessiné un point rose, et près de la pointe, une bande bleu ciel, avec un dessin de femme, de blanc vêtue, qui avait l’air très doux ; ses bras étaient écartés en signe d’accueil.

Névina était bouche bée. Ce singe, ce papier, ce vieil homme, elle l’avait donc bien vu. Tout se brouillait dans son esprit : les indices.

Elle se souvenait de ce que lui avait dit Ganzorig. Il lui disait de croire en ses rêves. Mais c’était une grande responsabilité pour elle. Si elle se trompait, elle entraînerait tous ses amis avec elle, mais qui sait où ?

Elle caressa à nouveau le bracelet de soie que lui avait donné Xia.

Elle montra ce papier à ses amis.

- Pardon Névina, je ne t’ai pas pris au sérieux l’autre jour, dit Amal. C’est vrai qu’il y a toujours des messages pour toi.

- Je pense, dit Rocco que le triangle c’est l’Inde. Le point rose c’est où on est. J’imagine qu’on doit aller vers le Sud, mais cette femme avec ses bras écartés, c’est qui ?

- Et comment on fait pour aller jusque là-bas ? s’interrogea Milune.

- Bon, on va se laisser un peu de temps pour réfléchir. On va boire ce thé, ça nous fera du bien, et si la route est aussi longue que sur la carte, on ferait bien de finir le riz.

La femme n’était pas revenue, ils s’étaient endormis sur les nattes, et tour à tour, en silence, toute la nuit, ils s’étaient posé la question « Comment faire pour atteindre le Sud du pays ? »

Ils avaient été accompagnés et aidés jusqu’à présent, mais il fallait repartir, seuls cette fois. Ils avaient pu constater la veille que l’Inde était un pays où on pouvait facilement se retrouver face à des animaux dangereux, des léopards, et mêmes d’autres sans doute, dont ils ignoraient encore l’existence. Même les singes étaient impressionnants ! Et face à un groupe d’une dizaine d’entre eux, ils ne se seraient pas sentis en sécurité.

Le lendemain, au réveil, ils prirent finalement leur décision :

- On doit partir maintenant.

- Comment on fait pour aller dans le sud ?

La femme revint à ce moment-là, elle avait surpris leur conversation.

- Il y a un train qui part à dix heures. Je ne suis pas sûre que vous réussirez à monter à l’intérieur. Les billets sont chers et je ne peux pas vous aider à ce niveau. Si vous n’êtes pas trop pressés vous pouvez toujours essayer d’aller à la gare routière, des bus partent régulièrement. Vous n’aurez pas un bus qui vous amènera jusqu’au Sud, mais il pourra vous rapprocher.

- Oui, mais on n’a pas plus d’argent pour les billets, comment on va faire ?

- Oh, ici les cars sont bondés, les personnes s’agrippent où elles peuvent. Essayez, sinon, de vous mettre sur la route et attendez qu’une voiture ou un camion passe, ils vous feront peut-être monter à bord. Les indiens le font volontiers en général.

- Et les animaux sauvages ? demanda timidement Amal.

- Soyez prudents, mais vous n’êtes pas les seuls à traverser l’Inde et les routes ne sont pas pleines de personnes déchiquetées par des animaux sauvages, dit-elle avec un beau sourire.

Les joues d’Amal devinrent légèrement rouges, ce n’est pas toujours simple d’avouer sa peur.