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De l’inconnue croisée d’un regard à l’indéfectible confidente ; de la rencontre éphémère à la relation prolongée, les muses, figures incontournables de l’Art poétique, ont inspiré ces poèmes. Des vers qui en disent long sur les égéries, mais peut-être plus encore sur le poète et la relation, réelle ou fictive, qu’il entretient avec ces femmes nourrissant l’inspiration.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Passionné de littérature depuis toujours,
Emmanuel BORTNIKOV ne franchit le pas de l'écriture que tardivement, lorsqu'il redécouvre la poésie. Cette rencontre intervient tandis qu'il parcourt la bibliothèque familiale et arrête son regard sur un receuil de poèmes d'Alfred de Vigny. Plus tard, les Fleurs du Mal de Baudelaire… La poésie, lue puis rédigée, devient rapidement pour lui une passion, mais aussi un besoin… Une fuite et une quête…
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Seitenzahl: 22
Veröffentlichungsjahr: 2024
Emmanuel BORTNIKOV
INSPIRANTES
La muse apparaît comme une figure classique et éternelle de l’art poétique tant elle a inspiré, au cours des siècles, textes en vers ou en prose. Quel poète n’a pas eu la sienne ?
Se dessine ainsi une occasion rêvée de décentrer, pour un temps, le récit du moi intérieur et de tourner le regard vers autrui. Un altruisme toutefois modéré dans la mesure où l’observation de l’altérité ramène immanquablement à soi : l’artiste perçoit avec ses sens, ressent à travers des affects par définition subjectifs, et raisonne selon des schémas intellectuels qui lui appartiennent et que nul ne peut partager dans leur intégralité. Le poème en dit long sur la muse, mais peut-être est-il plus révélateur encore en ce qui concerne l’état d’esprit du poète. Ce dernier imagine exprimer l’autre, mais probablement se dévoile-t-il lui-même, volontairement ou pas. Dans ces conditions, sommes-nous en présence d’une fenêtre grande ouverte sur la clarté extérieure ou d’un terne miroir reflétant l’image du créateur ? Le lecteur tentera de répondre à ce questionnement.
Ni récit véritablement autocentré, ni propos entièrement tourné vers l’autre, lointain et détaché, le vers dédié à la muse exprime très probablement une relation associant deux êtres. Un lien parfois vécu, souvent imaginé, toujours ressenti. Un échange. Un dialogue. Unilatéralité ou interaction ? L’esprit finit par perdre le fil et vient à douter. Les émotions sont bienlà.
Si le cas de figure de l’inspiratrice unique à l’origine d’une œuvre complète apparaît tout à fait valable, le présent recueil est né de plusieurs muses : les textes qui le composent évoquent des âmes qui diffèrent, des états d’esprit qui oscillent, des trajectoires qui se distinguent. Le rapport au poète contraste également fortement, de l’inconnue à peine regardée à la fidèle confidente. Le corpus de textes ainsi réuni, s’il apparaît moins homogène, en devient plus diversifié, plus nuancé, plus complet. Se succèdent ainsi au cours des pages le charme, l’insouciance, la mélancolie, l’assurance, autant d’éléments nourrissant cet observateur attentif qu’est le poète. Un observateur méticuleux qui ne conserve pas cette posture très longtemps : celui qui sème les vers, s’il n’est pas étranger à la raison, est régi par ses sentiments. Ces affects instaurent une relation puissante qui l’associe à ses inspiratrices. Le poète devient acteur, protagoniste de son récit.