L'échine du ciel - Laure-Ednie Dieudonné - E-Book

L'échine du ciel E-Book

Laure-Ednie Dieudonné

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Beschreibung

Les élans poétiques nés de l'envie de s'exprimer, pour évacuer ses émotions au fil des années et ne pas se perdre en chemin...

Ecrire en situation d'exil lorsque la nostalgie sème des poèmes pour ne pas se perdre sur le chemin du retour...

Plongez-vous dans un recueil de poèmes imaginatifs, empreints de nostalgie, inspirés par l'exil de Laure-Ednie Dieudonné.

EXTRAIT

Il existe des étoiles invariables.
Ma bulle de verre
Me cachait de la ville.
Un air stérile
Pour nourriture. Physique.
De peur de me tuer
À force de chercher
Qui je suis.
Une errance quasi-dérisoire
À travers la jungle humaine.
Voir mon visage. Dans les
Miroirs d’autrui.
J’ai éclaté le bouclier. Transparent.
Absolument.
Je t’ai offert l’image
De l’enfant que j’étais.
Comme une délivrance
Pour croire que j’existais.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Née à Haïti, Laure-Ednie Dieudonné arrive en Suisse à l'âge de 5 ans. Elle amène avec elle son amour des livres puis développe sa passion des arts en travaillant principalement la poésie et la gravure. Ainsi elle réalise d'abord différentes œuvres où les autres sens aussi participent à la lecture du texte : regarder, lire, écouter et toucher les mots. A cette passion pour l'écriture vient naturellement s'ajouter un intérêt pour les mots lus, dits ou proclamés. C'est ainsi qu'elle débute au cinéma et monte sur scène aussi comme conteuse.

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L’ECHINE DU CIEL

LAURE-EDNIE DIEUDONNÉ

Poèmes écrits entre 1993 et 2018

Éloge grandiose

Je suis la nuque tendue d’une esclave qui regarde plus loin que le fond de la cale.

Je suis la vie endolorie qui se dresse arc-boutée.

Je suis le halètement brûlant au travers d’un collier marron.

Je suis l’extravagance étroite d’une corde portée en nœud papillon

Je suis le haussement d’épaules refusé sous les sifflements aigus du fouet.

Je suis l’encolure ensanglantée du rescapé du gibet.

Je suis l’embrasement de millier d’amygdales pharyngées.

Je suis la discorde périlleuse d’un arc-en-ciel clair-obscur.

Je suis le rechignement inattendu d’un peuple.

Je suis le port altier de mes ancêtres superbes.

Je suis l’échine du ciel de ma famille.

Je suis la colonne vertébrale d’une maison victorieuse.

Je suis le cou majestueux d’une femme victorieuse.

Je suis le bourgeonnement rouge du flamboyant en plein soleil.

Je suis la lame brillante de la machette.

Je suis l’érection douce de la canne à sucre.

Je suis l’obélisque fier du triomphe.

Je suis la gorge enflammée de la révolte apaisée.

Je suis la contraction soulagée de l’honneur.

Je suis le pic audacieux d’une île montagneuse.

Je suis l’axe vertigineux d’une transmission ininterrompue.

Je suis le gouffre illuminé d’un souffle vivant du secret des mystères.

Je suis la caresse ascendante de la brume matinale sur les mornes verts.

Je suis la liane souple qui trace une échelle de la mangrove.

Je suis l’eau debout de la sueur poussiéreuse d’un bras infatigable.

Je suis la tension inaliénable d’un élan vital.

Je suis le hoquet essoufflé d’une table de domino à la vue de 1 et 2.

Je suis le glissement tumultueux d’un château de cartes un petit matin de janvier.

Je suis le rêve raidi dans un ravalement de sanglots profonds.

Je suis le vagissement éructé à l’aube d’une nuit blanche infinie.

Je suis le rythme syncopé d’un couteau sur le goulot d’une bouteille de rhum.

Je suis la frénésie suspendue au-dessus du cuir du tambour.

Je suis l’extrémité de la courbature cambrée d’une danse amoureuse.

Je suis la permanence tendue de l’orgueil d’un acquiescement à soi-même.

Je suis le frémissement cosmique d’une jugulaire embrassée.

Je suis le cri chanté qui s’élève d’un amen partagé.

2015

***

Mon âme enragée

J’ai dévoré les étoiles

Englouti mes rêves un à un

Voici je suis ruinée

La délectation de ma chute

Sur mon visage

À mes yeux éteints

Sur une mémoire affamée

Mon existence.

Ma dérive dans cet immense océan

À la recherche d’une vie

Ma quête du Bonheur

Cogne ma tête

Cogne mon sang dans mes artères

Fébriles comme la démence

Et je veux me tuer

Pour jouir du temps perdu et

De mes désirs oubliés

Crever mes yeux. Oui.

Toucher à ma lumière

Je sens d’énormes vibrations

Égarées

À l’intérieur de cris étouffés

Pour la gloire du monde

Montagne d’immondices

Où se cherche l’opulence

De l’homme lobotomisé

Besoin de boire à n’en jamais finir

Insulter mon intelligence

De cellules assassinées

J’ai empaqueté mon corps

Enfermé dans une malle aveugle

Je les ai laissés me prendre

Vivante

Mes gardiens de prison

Détenteurs de ma liberté

Je vous baise les pieds

Voici mes premiers pas vers

Ma dégradation.

8.93

***

Des vertiges insoutenables

Une beauté terrible

La mer. L’être d’un abîme

Solitaire.

Mon souffle altéré

Saisie de tremblements

Ô mer. Ô beauté féconde

Beauté mortelle.

Des écueils enchantés

Où des hommes perdus

Hantent des grottes silencieuses.

Des vapeurs en cachent les bouches.

4.94

***

Amour insulaire

La mer se brise contre des écueils de haine

Noir océan de lèvres amères

Archipels désertés sur ma dérive

Et je crois à ma naissance

Les eaux insidieuses m’emportent

Mes mains de nacre dépouillées

Amnésie profonde préméditée

Et je respire

Écume lactée de plaisirs inconscients

À mes îlots d’innocence

La mer m’attire

Dans son carcan de douleurs caraïbes

Plus vulnérables que jamais

Mes amours océanes tentent

En vain

De s’accrocher au reflet ondé du soleil

Et mon sang vomissure sablonneuse d’un fleuve enragé

S’éparpille dans l’estuaire

6.93

***

Je me suis enfuie

De la ville.

À la poursuite de mon

Ombre.

Lorsque je me suis arrêtée

Devant une rivière

Pour voir mon visage

J’avais perdu mon image

Moi-même effacée

Au profit de mon

Ombre.

Tandis que le soleil

Me brûle à nouveau

Tandis que mes sens s’altèrent.

Comme j’aurais aimé

Me lacérer le corps

Afin d’évader mon âme

Ma douleur me brise

J’essaie de taire ma quête

Pour rassasier mon

Ombre.

J’existe.

***

Se rassasier d’une infime particule de rêve

Effleurer la vie des lèvres

Un feu céleste

D’un amour insondable

Comme l’étendue de l’espace.

Mes yeux ont la couleur de l’arc-en-ciel

Un funambule dans l’atmosphère

Trouée d’étoiles

***

Recherche du point de mire

Ô rêve futile

D’une enfant débile

MOI

D’une enfant saccagée

En vain témoin

De l’assassinat

Du soleil rouge

Noyé d’océan

Noyée de l’arme

Du pouvoir des ans

Noyée de Larmes

À mon amour

Déchaîné

MOI

Je prépare le crime

Dans le secret

Des antiques

Poisons

Épiderme

Mon sang dans mes yeux

Dieu

Le martyre