L’éolien en question - Marjolaine Villey-Migraine - E-Book

L’éolien en question E-Book

Marjolaine Villey-Migraine

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Beschreibung

Si la plupart des Français savent que les éoliennes peuvent détériorer leur patrimoine culturel et la santé des riverains mais aussi détruire la biodiversité, ils n’ont pas grande connaissance de leur fonctionnement dans le contexte énergétique français actuel. Les auteurs, libres de tout intérêt, démontent ici de façon rationnelle treize préjugés sur l’éolien très répandus dans l’opinion.


À PROPOS DES AUTEURS


Marjolaine Villey-Migraine est géographe et documentaliste cartothécaire. Adhérente de plusieurs associations, dont la FED – Fédération Environnement Durable –, elle anime la commission sur les énergies renouvelables d’un collectif de cinquante associations du Nord de l’Hérault et du Sud de l’Aveyron. 
Bernard Durand est ingénieur, chercheur et naturaliste. Très actif dans nombre de groupes de réflexion sur les politiques énergétiques en France et en Europe, il a écrit plusieurs ouvrages à ce sujet.

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Seitenzahl: 69

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Marjolaine Villey-Migraine

&

Bernard Durand

L’éolien en question

Treize démentis sur l’intérêt

de construire des parcs éoliens maritimes

et terrestres en France

Essai

© Lys Bleu Éditions – Marjolaine Villey-Migraine & Bernard Durand

ISBN : 979-10-377-9357-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L. 122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.

Celui qui aime apprendre est bien près du savoir.

Confucius

Préface

Un nouveau programme éolien va bientôt être proposé par le gouvernement au Parlement, avec en arrière-plan un enjeu considérable : l’avenir des paysages français.

S’agissant tout d’abord des paysages marins, les perspectives se sont un peu améliorées, car la loi d’accélération des énergies renouvelables accorde une priorité aux projets situés à plus de 22 km des côtes. Contrairement au cas de l’éolien terrestre, les emplacements sont choisis non par les promoteurs mais par les services de l’État, lesquels, on peut l’imaginer, respecteront cette préférence. Hélas, elle ne s’applique pas aux projets déjà autorisés. Un sort tragique a été réservé à La Baule et à ses environs, malheureusement situés à 12 km du groupe éolien dit de Saint-Nazaire. Cinq autres groupes maritimes sont en cours d’implantation, et on peut craindre des effets similaires, notamment dans la baie de Saint-Brieuc et face aux plages du débarquement de juin 1944.

S’agissant des victimes de l’éolien terrestre, aucune amélioration en vue, bien au contraire. On parle d’un doublement de la capacité installée, voire davantage. Vivre à 500 mètres d’éoliennes, c’est l’enfer, j’en suis témoin. Et pourtant, la distance minimale entre les habitations et les engins reste à ce niveau, fixé en 2010, alors que depuis cette date la hauteur des éoliennes a doublé, que leur puissance a triplé, et que l’aire balayée par une pale a triplé. La dernière loi prévoit des « zones d’accélération » des énergies renouvelables, soumises, dans une large mesure, à l’accord des communes. Mais ces zones seront devancées, dans toute la France, par des « zones favorables » à l’éolien, qui reflètent uniquement les vues du ministère de la Transition énergétique.

Pour essayer de justifier leur entreprise de conquête du territoire français, la profession éolienne et ses soutiens ressassent une série d’arguments. Bernard Durand et Marjolaine Villey-Migraine les ont examinés un à un. Aucun ne tient debout, dans le cas de la France.

Le plus courant est la prétendue nécessité d’un gros effort éolien pour assurer la transition énergétique. En conséquence, beaucoup de nos concitoyens considèrent cette forme d’énergie comme un mal inévitable. Mais les travaux effectués en commun par le Cérémé, cercle de réflexion indépendant, et le bureau international d’études Roland Berger, bien connu, montrent que l’alimentation de notre pays en électricité peut être assurée à l’horizon 2050 en maintenant l’éolien terrestre à son niveau actuel, et en recourant de manière modérée à l’éolien en mer (surtout flottant).

La contribution la plus importante incomberait alors au nucléaire, mais il suffirait pour cela de mettre en service 24 réacteurs nouveaux (dont 14 déjà envisagés par le président Macron) durant les vingt-sept années qui nous séparent de 2050. Cet objectif n’est pas au-dessus des forces de l’industrie française car, pour l’exécution du plan Messmer, à la fin du XXe siècle, elle a pu installer 56 réacteurs en vingt ans.

Une autre rengaine des partisans de l’éolien consiste à affirmer que son coût diminue, et qu’il est devenu inférieur à celui du nucléaire. Qu’en est-il ? À la veille de la crise, au premier semestre de 2021, le coût marginal du nucléaire en place, y compris le grand carénage, le démantèlement actualisé et la gestion des déchets, mais non le prix des installations initiales, déjà amorties et payées, était estimé à 37 € le mégawatt-heure. Pour le nucléaire nouveau, EDF annonçait un prix de revient complet de l’ordre de 70 €. L’éolien terrestre nouveau se situait en première apparence dans le même ordre de grandeur (60 à 80 €). Mais il faut y ajouter le coût de la mise en place d’un réseau très ramifié (alors que pour le nucléaire l’essentiel des lignes existe déjà) et l’incidence des centrales à gaz nécessaires pour pallier l’intermittence éolienne. L’éolien terrestre arrivait donc bon dernier dans cette compétition à trois.

L’incidence de la crise actuelle sur ces différents coûts n’est pas encore connue. L’éolien devrait normalement en souffrir plus que le nucléaire, car il est très dépendant des métaux et du béton-matériaux devenus brusquement beaucoup plus chers. Un mégawatt-heure éolien « consomme » 8 fois plus de béton, 20 fois plus d’aluminium et de cuivre, 26 fois plus d’acier qu’un mégawatt-heure nucléaire.

La cause de l’éolien terrestre pourrait donc, en bon sens, être considérée comme perdue. Mais à peine a-t-on tué un argument qu’il revient sur scène, comme dans un mauvais mélodrame. Aussi les lecteurs qui suivent ce combat ont-ils intérêt à toujours garder sous la main les réfutations fournies par Bernard Durand et Marjolaine Villey-Migraine, de façon à pouvoir résister aux raisonnements captieux.

Patrice Cahart

inspecteur général des finances (h)

ancien conseiller à la Cour de cassation

Introduction

Cedocumentaétédiffusédanslecontexteduprojetde« loid’accélérationde la production d’énergiesrenouvelables»1 quelegouvernementsouhaite promulgueren2023,laquelle en ce qui concerne les éoliennes, vise entre autres d’ici 2050 à :

- Développer 40 GW de puissance éolienne en mer, c’est-à-dire ériger 50 parcs géants en mertoutautourdenoscôtesdelaManche,del’AtlantiqueetenMéditerranée,exceptésurlaCôted’Azur : 80 éoliennes maritimes entre l’île d’Yeu et Noirmoutier, 62 en baie de St Brieuc, 80 à160 au large de l’île d’Oléron, d’autres encore à Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Gruissan-Port – Leucate enOccitanie,etc.C’estl’Étatquisignelesappelsd’offresetimpose.
- Doubler la puissance de l’éolien terrestre, c’est-à-dire couvrir la France de 15 000 à 20 000éoliennessupplémentaires,leurshauteurspales comprisesatteignantmaintenant240m.

L’Étatsouhaitepasseroutrelesrèglesdémocratiquesenvigueuretleverencoredavantagedecontraintespouraccélérerleurimplantation,qu’ellessoientlégislatives,réglementairesouenvironnementales.

Pourtant:

les

maires

n’ont

déjà

pas

le

droit

de

refuser

un

projet

éolien

dans

leur

commune ;

des instances juridiques sont déjà supprimées : plus de 1

re

instance pour

l’éolien

terrestre,

ni

1

re

ni

2

e

instance

pour

l’éolien

en

mer ;

les avis du public ne sont déjà pas pris en compte, ceux-ci le seraient encore

moins

lors

de

l’enquête

publique ;

les

études

environnementales

ne

seraient

pas

prises

en

compte

comme

auparavant,

les

aires

protégées

seraient

encore

moins

respectées,

la

destruction

d’espèces

protégées

autorisée ;

les

autorisations

administratives

et

procédures

seraient

accélérées ;

les éoliennes seraient déclarées nécessaires pour « raisons d’intérêt public

majeur »,

alors

que

le

Conseil

d’État

en

avait

lui-même

décidé

autrement

en

2022

2

.

Dans ce projet de loi, il n’est toujours pas question de porter la distance des habitations à 10 fois la hauteur des mâts comme demandé maintes fois par les élus et les associations.

La Mission « flash sur l’acceptabilité et les modalités de déploiement des ENR » devait aussi permettre à un groupe de travail de 9 députés de se prononcer en particulier sur l’accélération des implantations des centrales d’éoliennes industrielles. Mais ces élus sont-ils suffisamment bien informés sur leur fonctionnement ?

Si la plupart des Français savent maintenant que les éoliennes peuvent détériorer leur patrimoine culturel et paysager et la santé des riverains, créent des nuisances environnementales, notamment sur la biodiversité, ils n’ont pas grande connaissance de leur fonctionnement dans le contexte énergétique français actuel, et de ce qu’elles nous coûtent réellement :

Ilsnecontestentdoncquerarementleurutilitéintrinsèque.

Cemanquedediscernementpourraits’expliquerpar:

1- Le peu de connaissances concrètes de la grande majorité de l’opinion mais aussi de nos élussurlefonctionnementdenotresystème électrique ;
2-