L'espoir d'une vie - Jean-Frédéric Toiron - E-Book

L'espoir d'une vie E-Book

Jean-Frédéric Toiron

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Beschreibung

Comment retrouver le gout à la vie, après avoir perdu son amour ? 
Après un an à pleurer Josh, Karine se voit confier une nouvelle mission au sein d’une collectivité territoriale qui va lui faire rencontrer énormément de monde. De surprise en surprise, elle va se retrouver à déplacer des montagnes pour réussir à changer les mentalités.
Y arrivera-t-elle ? Peut-être OU pas ! Mais ne dit-on pas que lorsque l’envie et la volonté sont là, tout reste possible ?


À PROPOS DE L'AUTEUR


Jean-Frédéric Toiron est tout d’abord un papa heureux d’une princesse de 12 ans, un « beau » grand père comblé de 3 petit fils MAIS aussi un homme du sud de la France, entre Avignon et Marseille. Approchant la cinquantaine qui prend plaisir dans la lecture mais aussi dans l’écriture d’histoires sur des sujets plus ou moins sérieux. Il est passionné des mots et tente de faire voyager son lectorat dès que l’occasion se présente. Découvrez sa plume simple et sans fioriture qui peut-être vous en fera voir de toutes les couleurs.
Osez poussez les portes des mondes qu’il affectionne, vous allez adorer.







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L’espoir

d’une

Vie

Jean-Frédéric TOIRON

Romance

Image : Adobe Stock

Design : Graph’L

Éditions Art en Mots

Avant-propos

Bonjour,

Mes chères lectrices et lecteurs, je tiens à vous remercier de prendre le temps de me lire.

J’en profite d’ailleurs pour vous signaler que, même si vous constaterez sans doute la persistance de quelques coquilles, malgré mes nombreuses relectures, ce projet, je l’ai écrit avec le cœur, et il me semble judicieux de vous le signaler, bref j’espère que vous me pardonnerez.

Comme vous pourrez le constater, je suis sorti, une nouvelle fois, de mes cadres habituels avec ce projet qui me tenait particulièrement à cœur.

Ici, je ne vais certainement pas vous faire voyager ou rêver (quoique, finalement, je n’en sais rien), c’est un fait. Cependant, je vous invite à lire entre les lignes, car au-delà de cette histoire, il y a des cris d’alertes. Mon but est de vous aider à ouvrir les yeux sur certaines choses auxquelles vous n’avez peut-être jamais prêté attention.

Certaines mentalités, même de nos jours, doivent encore changer. Trop d’esprits étriqués, trop de gens qui se permettent de juger sur l’apparence physique, l’anormalité… Pourtant, ne dit-on pas qu’il faut de TOUT pour faire un monde?

Dans ce livre, je me suis inspiré de faits réels, quotidiens, de la vie, autour de moi, de vous.

Dédicaces

À Toi qui me supportes au quotidien, Je t’Aime.

À Toi, papa, MERCI d’être toi tout simplement.

À Vous, Séverine, Joy, Cindy pour tout ce que vous m’apportez.

À Vous, lectrices et lecteurs qui me faites confiance.

À Vous, les personnes différentes qui souffrez chaque jour des regards et des jugements.

À Toi, Zabou qui m’a aidé à l’écriture de ce livre.

À Toi, Nanie qui m’a reboosté pour reprendre l’écriture de ce livre.

À Vous, Maïlis et Thalie, pour vos sourires et votre bienveillance.

Chapitre 1

La tragédie de la vie, enfin, que dis-je, de ma vie!… C’est l’un des plus tristes et des plus difficiles moments de la journée. Lorsque je me retrouve dans la cuisine, de bon matin, à boire mon café. Seule, à fumer cigarette sur cigarette. Certes, il faut que j’arrête, mon entourage ne se prive pas de me le rappeler en permanence. Ce n’est pas prévu. À l’heure actuelle, je n’en ai ni la volonté ni l’envie. Personne ne peut savoir l’état dans lequel je me trouve, aujourd’hui que j’ai perdu l’amour de ma vie.

Nous étions si bien, tous les deux, heureux, amoureux. Chaque matin, alors que nous déjeunions ensemble, avant de partir, chacun de notre côté, pour aller travailler, était un cadeau du ciel. Malgré cette grisaille quotidienne dans le ciel de Paris, Josh était mon soleil. Lorsque j’y pense, nous avions absolument tout pour être comblés. C’est ainsi. Comme chaque matin, je me remémore tous ces moments, et je pleure. Il n’est plus là…

Évidemment, la vie est cruelle parfois. Ensemble, nous étions dans notre cocon, tout était simplement parfait. Une rencontre à la fac, le coup de foudre. Nous sommes tombés amoureux dès le premier regard. Très vite, nous avions sympathisé puis, lors d’un exercice de mémoire à réaliser en duo, nous nous étions rapprochés, lui et moi. Il était si beau, ce jour-là, avec sa chemise kaki en lin et son jean bleu nuit.

Notre tout premier baiser, je m’en souviens comme si c’était hier. Dans l’immense bibliothèque de la fac. Alors que nous étions en train de chercher une œuvre sur Dali, nos regards s’étaient croisés avant que, timidement, nos lèvres se trouvent. J’aurais voulu que le temps s’arrête pour que notre tout premier baiser, si doux et délicat, soit éternel. Depuis cet instant, notre histoire était née pour durer. Pendant nos études, nous étions toujours collés l’un à l’autre, jalousés par nos cercles amicaux respectifs, mais rien ne pouvait nous séparer. Nous nous aimions éperdument.

Sortis tous deux avec nos diplômes en poche, nous avions embrassé des carrières différentes. Josh, dans l’art, tenait une galerie très prisée dans la capitale. Quant à moi, désireuse d’être utile, j’avais fait le choix de m’orienter dans le handicap. Je travaille en collaboration avec les villes de la région Île-de-France. Mon métier consiste à accompagner les communes à l’emménagement, à l’accueil, et au soutien des administrés en situation de handicap. Un travail réellement passionnant. Certes difficile parfois, car les gens n’ont jamais conscience du mal qu’ils peuvent causer, par des faits et gestes, mais aussi par de simples paroles.

Souvent, je faisais face à des portes fermées, mais avec mon caractère de feu, ma persévérance, j’arrivais à les ouvrir, quitte à les enfoncer si nécessaire.

Avec Josh, nous avions eu très vite la chance de nous fiancer, en faisant la surprise à nos amis et familles respectives. C’était notre façon de voir les choses.

J’ai encore l’image de mon père, en pleurs derrière son sourire, venu me féliciter après l’annonce de nos fiançailles au micro. Une belle soirée durant laquelle, malgré mon physique, avec ma famille, mes amis, je me suis sentie bien et heureuse. De surcroît, follement amoureuse de mon trésor inestimable, Josh. J’étais tout simplement moi-même. Ce qui n’était pas le cas tous les jours.

Certes, j’ai toujours été différente. Alors, les moqueries et la méchanceté gratuite, je m’y suis faite, avec le temps, mais psychologiquement, ça fait mal. Lorsque, tant dans le regard que dans les propos des gens qui vous font face, vous êtes en permanence la ronde, l’obèse ou la grosse, malgré l’habitude, c’est dur. Dans ma jeunesse, j’en ai énormément souffert. Aujourd’hui encore, même si je passe au-dessus en me disant simplement que je ne peux pas plaire à tout le monde, la douleur persiste, à l’intérieur.

Dans mon travail, il y a des récalcitrants. Des personnes étriquées d’esprit, qui ne jugent les autres que sur leur physique. Certes, ils sont de plus en plus rares, mais il y en a encore. Et je ne vous parle pas de ceux pour qui les maigres, les minces, sont les meilleurs, et qui, en plus, sont souvent légèrement «machos» sur les bords. Ceux-là, ce sont les pires. Lorsqu’ils se retrouvent face à moi, soit ils me snobent, soit ils évitent de s’adresser à moi. On ne sait jamais, des fois que ma différence soit contagieuse…

Mais Josh, lui, avait toujours les mots pour me réconforter, me soutenir. À présent qu’il n’est plus là, je ne cesse de me rappeler ses bras et ses baisers chaque fois qu’il me trouvait en pleurs ou en colère, à cette même place où je me trouve en ce matin. Lui avait réussi à outrepasser les préjugés. C’est aussi pour cela que je l’aimais. Enfin, je l’aime encore et toujours, malgré cette tragédie. Mourir à même pas trente ans, me laisser seule face à la vie… Depuis son décès, il y a un an maintenant, je ne travaille plus. Mais pour tenter de remonter la pente, et même si je n’ai toujours pas la force d’affronter le monde extérieur, il est temps que je retourne travailler. «La vie me donne une épreuve à surmonter, je dois réussir», tenté-je de me convaincre en me servant une nouvelle tasse de café.

Il paraît que l’amour vrai ne meurt jamais. Pourtant, je ressens son absence, le vide, le néant total. Seuls mes sentiments résistent au plus profond de mon âme. Josh, c’était l’homme de ma vie, j’avais trouvé mon âme sœur. Nous étions si fusionnels… D’un seul regard, nous nous comprenions. Aujourd’hui, je dois avancer sans lui, comme il le souhaite certainement de là où il est, même si la vie ne sera jamais plus la même.

Une dernière cigarette et je me prépare à essayer de survivre… Un jour de plus…

Lorsque je lis, sur mon iPhone, le dernier mail que j’ai reçu au sujet de ma nouvelle mission, je m’aperçois qu’il me faut me rendre à l’autre bout de la capitale. Vu l’heure, je ne suis pas en avance. Il n’est plus question de me morfondre dans la cuisine. De toute façon, cela ne fera pas revenir Josh, même si c’est mon rêve le plus cher.

***

Après une heure dans les transports en commun parisiens, j’arrive enfin devant la mairie où je dois réaliser ma nouvelle mission. Même si le bâtiment semble assez moderne, je ne constate aucune pente dédiée aux fauteuils roulants. Trois marches avant d’arriver sur un petit parvis, puis une nouvelle marche pour accéder au bâtiment. Seconde constatation, la banque d’accueil est bien trop haute. Seules les personnes pouvant se tenir debout peuvent échanger avec les agents d’accueil. Quelques notes dans mon carnet avant de me faire annoncer.

— Bonjour, je suis Karine Maeson, conseillère à la FPH, Fondation Pour le Handicap. J’ai un rendez-vous avec Monsieur Astier.

— Bien, Madame, installez-vous, Monsieur le Maire va vous recevoir.

Je vais me retrouver devant le premier magistrat de la ville. Si j’avais su, je me serais habillée autrement! «Jean baskets, c’est moyen», pensé-je alors qu’un homme, en costume, élégant, assez costaud, le style ancien rugbyman au corps entretenu, les cheveux taillés en brosse, le sourire ravageur et les yeux d’un vert émeraude troublant se dirige vers moi.

— Madame Maeson, bonjour. Monsieur Astier. Accepteriez-vous d’entamer la conversation autour d’un café? me questionne-t-il, en me tendant la main. Je n’ai pas eu le temps de prendre le mien.

— Oui, avec plaisir, lui dis-je en répondant à sa main tendue.

— Suivez-moi, lance-t-il alors que nous sortons de la mairie en direction d’une terrasse ombragée.

Il s’avère être un homme très courtois. Il me parle de sa ville natale, fier d’en être le maire aujourd’hui. Soudain, son téléphone portable nous coupe dans la conversation. Une urgence à régler. Nous retournons à la mairie où je suis présentée à son «Dir de Cab», diminutif de Directeur de Cabinet du Maire. Lui, en revanche, est nettement moins sympathique. Assez hautain, c’est typiquement le genre de personne que je ne supporte pas, en général. Jacques Staner. Ce nom me dit vaguement quelque chose, mais impossible de rappeler quoi. Dans la majeure partie des collectivités territoriales, les «Dir de Cab» sont assez proches du maire. Ils s’occupent de l’avancement de certains dossiers. Ce sont souvent des politiques. Sachant qui je suis et ce que je viens faire ici, il ne me gratifie d’aucune courtoisie inutile et se cantonne à me faire visiter mon bureau. Enfin, mon placard. Deux chaises, une table, aucune décoration hormis une carte de la ville sur le mur derrière moi.

— Je suis attendu en réunion, Madame Maeson, voici ma carte avec mon numéro de téléphone ainsi que mon adresse électronique, si vous avez d’éventuelles questions.

— À bientôt, me lance-t-il avant de quitter mon bureau presque précipitamment.

Un accueil des plus froids. Cet homme m’exaspère déjà!

Le temps d’installer mon ordinateur portable et je me lance dans la rédaction de ma première note. Il faut impérativement que j’y mette les formes, je ne dois surtout pas me mettre ce monsieur Staner encore plus à dos. J’ai l’impression qu’ici, je vais avoir énormément de dossiers à gérer. Ma mission risque d’être des plus compliquées. Ceci dit, je dois malgré tout signaler mes constatations à l’entrée de la mairie, histoire de faire mon travail correctement.

Lorsque j’ai fini de taper ma note adressée à Monsieur le Maire, je m’aperçois que je n’ai pas son adresse mail. C’est donc à monsieur le «Dir de Cab» que j’envoie celle-ci.

Il est presque treize heures lorsque je sors déjeuner, repensant encore et toujours à Josh. Impossible de me concentrer sur ma mission. C’est la sonnerie de mon iPhone qui me sort de mes pensées. L’administratrice de la galerie de mon défunt mari.

— Bonjour, Karine, j’ai une offre très intéressante pour le Manover, mais Josh désirait que vous donniez votre avis avant que je prenne la décision. Pouvez-vous passer à la galerie en fin d’après-midi?

— Dix-huit heures, c’est jouable lui réponds-je abrégeant la conversation.

***

Après la pause déjeuner, si courte fût-elle, me voilà de retour dans mon imposant bureau de deux mètres carrés. Durant l’après-midi, n’ayant obtenu aucune réponse à ma note, je décide d’aller faire un tour pour vérifier les besoins de la commune en termes d’accueil des handicapés. C’est pour ça que je suis missionnée ici. Ceci dit, en général, lorsque je commence une nouvelle mission, une personne est en charge de me faire visiter les infrastructures afin que je puisse me faire un avis global. Ici, j’ai bien l’impression que je vais devoir m’organiser toute seule. Un défi à relever, ce qui n’est pas pour me déplaire, pensé-je tout en déambulant dans la mairie.

Après un premier tour du bâtiment principal, je constate que le chantier sera colossal. Une mission prenante en perspective même si, pour remettre le pied à l’étrier, une mission plus souple ne m’aurait pas dérangée!

Le temps de rassembler mes affaires, je prends la direction de la première bouche de métro. Gérer cette salle d’exposition est une lourde tâche pour moi, surtout lorsqu’il s’agit de régler les détails de ventes importantes. Je n’y comprends strictement rien, en œuvre d’art. Bien que Josh ait essayé à plusieurs reprises de m’expliquer, je n’y arrive pas. Lui, c’était son truc, sa passion. Heureusement que Marie, l’administratrice, est très compétente et gère la galerie d’une main de maître. Pour gagner du temps, nous avons décidé qu’elle ne me solliciterait par mail que lorsque je devrais valider d’éventuelles propositions. C’est aussi bien plus simple.

Revenir ici me replonge dans mes moments avec Josh. Alors que Marie se lance dans la future vente du fameux Manover, je repense à ce lieu, empreint de tant de souvenirs. Je me rappelle notamment une soirée réellement magique. Il m’avait donné rendez-vous prétextant un vernissage. Lorsque j’étais arrivée, personne à l’horizon, la galerie était fermée. Juste lui, devant, m’attendant avec un magnifique bouquet de roses rouges. Il m’avait bandé les yeux. Même si j’avais peur, j’étais si impatiente de la surprise qu’il me réservait. Une fois à l’intérieur, il m’avait retiré le bandeau. Là, face à moi, une table dressée en plein milieu de la salle, une bougie allumée pour éclairer la pièce. Deux assiettes sous cloches à nos places respectives. Une cassolette de Saint-Jacques, divinement réalisée, un orgasme gustatif que je n’oublierai jamais. Josh, ce soir-là, n’avait pas fait les choses à moitié, il avait prévu un tiramisu framboise en forme de cœur pour le dessert. Juste avant le café, il avait lancé une chanson de mon groupe préféré de l’époque, les Poetic Lovers avant de venir s’agenouiller devant moi pour me faire sa demande en mariage. Quel troublant souvenir. Je ne peux m’empêcher de pleurer à chaudes larmes.

Marie m’interrompt, comprenant en me regardant que Josh est encore trop présent dans mon esprit, même si cela fait déjà un an déjà que son enterrement a eu lieu. Comment pourrais-je oublier l’homme de ma vie. Celui auquel j’ai offert ma vie, même s’il n’est plus là pour que nous en profitions ensemble. Devant mon trouble évident, elle me décide à passer la soirée en sa compagnie. Je me rends compte qu’au fil du temps, elle est devenue une véritable amie. Mon obésité m’a toujours empêché d’aller vers les autres. J’ai toujours été assez solitaire, mais avec le temps, je m’y suis habituée. Mais pour Josh, il n’était aucunement question de physique, nous étions amoureux, et il était le tout premier à avoir vu au-delà de mon apparence corporelle.

Je n’aime pas aller au restaurant, le regard des gens dans ce genre d’endroit et assez dédaigneux. Que peut bien faire une grosse ici? … Si j’en avais le courage, je hurlerais très simplement : «Je me nourris, comme chacun de vous». Bref, en général, j’évite, mais ce soir, Marie m’invite dans une brasserie qui vint d’ouvrir non loin de la galerie, et dont elle me vante les plats exquis et la beauté du jeune chef cuisinier. Même si j’avais l’idée d’une soirée tranquille à la maison, je n’ose pas refuser et, finalement, ce moment me fait un bien fou. À force de discussion avec la gérante de la galerie, mon amie, les batteries sont rechargées, et même si le fantôme de mon mari plane encore et toujours dans ma tête, je suis prête à affronter les méandres de l’administration française dès le lendemain matin.

****

Dès mon arrivée dans le hall de mairie, j’entends une voix hurler après moi.

— MADAME MAESON, très intéressante votre note, cependant, je souhaite une vue d’ensemble avant de prendre les dispositions nécessaires.

— Bonjour, Monsieur Staner, lui rétorqué-je avec mon plus beau sourire avant de lui expliquer le fonctionnement de mon travail. Malgré tout le respect que je vous dois, vous n’avez rien compris. La note rédigée hier n’était qu’une toute première constatation. Sans les premières mesures réalisées, ou tout au moins entreprises, je ne rendrai pas ma copie globale…

Je marque un temps d’arrêt alors qu’il arrive à ma hauteur. En colère, je relance d’un ton ferme :

— Je suis missionnée pour vous accompagner jusqu’à la fin de toute la mise en œuvre des différents chantiers dédiés à l’accueil des personnes en situation de handicap.

J’en ai vu d’autres et ce n’est pas cet homme qui va m’impressionner.

— Soit, mais je ne vois pas l’intérêt de lancer un chantier alors que notre intérêt financier se fera justement dans une globalité, me rétorque-t-il croyant certainement me clouer le bec.

— Ah, nous-y voilà, l’argent, toujours l’argent…

— Madame Maeson, votre venue nous coûte déjà suffisamment cher, dit-il avec son air arrogant.

— Soit, mais dois-je vous rappeler que je risque d’apporter des aides financières, du Département, de la Région, l’État et même l’Europe. Ne sous-estimez pas la force de persuasion de la FPH, je vous prie.

— La FPH? m’interroge-t-il.

Histoire de le ridiculiser, j’éclate de rire et lance :

— Il ne sait même pas à qui il commande des missions. Vous devriez mieux suivre vos dossiers, Monsieur, la FPH, c’est la Fondation Pour le Handicap, mon employeur en l’occurrence. Vous savez, celui que vous payez gracieusement pour avoir le droit de me voir tous les matins.

Le Dir de Cab reste sans voix. J’ai enfin réussi à lui clouer le bec. Cet homme m’insupporte. «J’espère qu’il le sait», pensé-je en m’éloignant en direction de mon bureau. De toute façon, je ne suis pas ici pour me faire apprécier, je dois faire un premier rapport et il sera fait. Même si ça ne plaît pas à ce monsieur.