L'extraordinaire voyage d'Alfred - Fabienne Tual - E-Book

L'extraordinaire voyage d'Alfred E-Book

Fabienne Tual

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Beschreibung

Bonjour les amis ! Je m'appelle Alfred. Je vis dans un zoo avec ma famille. Je dois dire que je m'ennuie un peu. Heureusement que les visites de mes copains Nicolas et Jérémy égaient mes journées ! Ils sont inséparables ces deux-là ! Jusqu'au jour où une terrible dispute au sujet du Père Noël éclate entre eux. Cela me fait beaucoup de peine. Je décide alors de faire en sorte qu'ils se réconcilient. Mais comment s'y prendre ? La seule solution est de partir à la recherche du Père Noël. Lui seul pourra dissiper le malentendu. C'est alors qu'un coup du destin va bouleverser ma vie : je vais entamer bien malgré moi un extraordinaire voyage au cours duquel je vais faire de drôles de rencontres, et qui finira par me mener jusqu'au Pôle Nord.

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Seitenzahl: 84

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Devenir adulte, c’est reconnaître, sans trop souffrir, que le Père Noël n’existe pas.

Hubert Reeves.

Pour mes filles, Charlène et Rebecca

Sommaire

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

Chapitre 21

1

— Alfred ! Alfred ! Rentre maintenant ! Alfred, qu’est-ce que tu fiches encore ? Il va bientôt faire nuit, c’est dangereux dehors la nuit, je t’en prie ! Rentre ! S’il te plaît !

Ça, c’est ma mère. Un poil anxieuse sur ce qui pourrait bien m’arriver. Toujours à surveiller si je suis dans les parages, des fois qu’un danger venu du ciel s’abattrait sur moi. Elle m’aime, que voulez-vous ? Mais c’est fatiguant ! Surtout pour quelqu’un comme moi, qui rêve d’aventure et de grands frissons. Je suis curieux, j’ai soif de découvrir le monde. Je sais qu’il ne se limite pas à notre domaine. Je sais que quelque chose de plus grand, d’extraordinaire m’attend au-delà de ces frontières. Comment je le sais ? Eh bien toute la journée je vois défiler ces drôles de créatures bruyantes et attifées d’une façon très étrange. Ils sont fascinants ! Ils parlent, ils crient, ils courent, se disputent alors que bien souvent rien ne les menace. Fascinants, je vous dis ! Et moi, comme je n’ai rien à faire de mes journées et que je m’ennuie comme un rat mort, je les écoute, je les scrute, je les étudie. Et sans me vanter, je pense bien les connaître à présent. Toutes ces histoires que j’entends me font rêver. Mais il y en a une en particulier qui me transporte. Je ne peux pas me l’enlever de la tête surtout à cette époque de l’année quand les feuilles des arbres commencent à tomber, que la fraîcheur s’installe tout doucement, que le vent se lève et qu’il fait tournoyer toutes ces feuilles mortes en un ballet féérique ! C’est beau ! Et puis ça annonce le meilleur moment de l’année. Quand le jour diminue, que des multitudes de petites lumières viennent éclairer le paysage comme si les étoiles s’étaient décrochées et avaient décidé de venir nous rendre visite. Il fait froid mais dans nos cœurs, l’amour nous réchauffe. On a envie de chanter, d’être agréable avec tout le monde, d’être gentil, tout simplement. On sait que Noël approche et avec lui, son cortège de musique, de décorations, de gourmandises aussi. J’en ai l’eau à la bouche rien que d’y penser ! Bref, j’adore Noël !

— Alfreeeeeed ! Alfreeeeeed ! Tu vas venir oui ?! Tu vas finir par me rendre chèvre ! Pourquoi ne veux-tu pas m’écouter ? Tu ne connais rien de la vie, tu ne te souviens pas de ce qui est arrivé à ton oncle Anatole ? Il faut que je te le rappelle ?...

Oh la la ! Là, il faut vraiment que j’y aille. Je vous laisse.

— Me voilà maman ! Tu ne vas pas remettre ça avec l’oncle Anatole ? Je ne l’ai même pas connu ! Et puis je te rappelle que tu ne vis plus dans la brousse et qu’ici les aigles se font plus rares ! Et puis, je ne fais rien de mal ! Je rêve…

— Il rêve, il rêve ! Non mais écoutez-moi le cet imbécile ! Ton oncle aussi passait son temps à rêvasser et puis un jour il a disparu ! Pfft ! Envolé ! Ma pauvre Mamita1 en est morte de chagrin ! C’est ça, que tu cherches, hein ? Tu n’es vraiment qu’une tête de mule !

— Alors là non, c’est pas vrai ! Je ne suis pas une tête de mule ! Pas plus que tu ne tourneras chèvre !

— Ah oui ? Et qu’est-ce qui te fais dire ça ?

— Eh bien, ma petite maman chérie, c’est tout bonnement impossible pour la simple et bonne raison que nous sommes des suricates !

1 Diminutif de maman en espagnol.

2

Bonjour, je me présente, je m’appelle Alfred. Suricate de mon état, je vis avec ma petite maman chérie Marguerite, mon petit papa Raoul, mes frères Grégoire, Juste, Isidore, Modeste et Arthur. J’ai également des sœurs. Églantine, Ursule, Camille, Rosaline, Barbara et Clarisse. Comme vous le voyez nous sommes nombreux chez les Suri ! Et encore, je ne vous parle pas de tous les oncles, tantes, cousins et cousines qui vivent dans les terriers voisins du nôtre ! Avant ma naissance, quand mes parents vivaient encore dans les prairies d’Afrique, la famille était encore bien plus grande en un sens. Beaucoup de naissances. Mais encore plus de disparitions. La vie à l’état sauvage, ce n’est pas une sinécure. Ma mère en garde des cicatrices profondes. Elle passe son temps à faire le guet. Elle pense que c’est le seul moyen d’éviter un nouveau drame à sa tribu. Elle pense que si elle voit le danger arriver, elle aura le temps de sonner l’alerte pour nous mettre tous à l’abri. Elle répète à l’envi que le danger vient du ciel, qu’il faut l’observer en permanence. Ça, cela vaut pour le jour car la nuit, tout le monde doit être rentré avant que l’obscurité ne s’installe.

J’essaye vraiment de comprendre ses angoisses mais j’avoue que j’ai beaucoup de mal. Nous sommes très loin de l’Afrique. Nous n’avons plus à nous battre pour notre survie. Nous n’avons même pas à chercher notre nourriture. Elle arrive toute seule ! Nous sommes en sécurité. C’est bien. Oui. C’est sûr. Mais ce n’est pas très palpitant. Tu parles d’un ennui ! Mortel ! Je m’ennuie, mais qu’est-ce que je m’ennuie ! C’est déprimant comme je m’ennuie ! Ma seule distraction vient de ces drôles de créatures et spécialement les plus petites : les enfants. J’adore ces petites frimousses, c’est trop mignon ! Et puis, là où il y a des enfants, il y a toujours des choses délicieuses à manger. Des bonbons, du pop-corn, du chocolat. Ah, le chocolat ! Aucun risque d’en trouver dans la nature ! J’adore le chocolat !

Je me suis fait deux copains. Deux enfants. Ils viennent tous les mercredis me rendre visite. Ils s’appellent Jérémy et Nicolas. Ils ont toujours des histoires à raconter. Ils s’entendent bien ces deux-là, mais ces derniers temps, je sens comme une tension entre eux. Ma sœur Barbara dit que c’est normal, qu’ils grandissent. Elle a peut-être raison. N’empêche que ça m’inquiète un peu. Tenez, l’autre jour ils se sont disputés à propos du Père Noël. Comment peut-on se disputer sur un tel sujet ? Ils ont crié fort puis Jérémy a dit à Nicolas qu’il ne comprenait rien. Il lui a dit qu’il ne voulait plus jouer avec lui parce que maintenant il était grand alors que Nicolas n’était encore qu’un bébé. J’ai vu de grosses larmes rouler sur les joues de Nicolas. J’en ai eu le cœur brisé. J’aurais voulu lui sauter dessus et lui faire un gros câlin mais je ne sais pas si cela aurait été bien interprété. Alors je suis resté là et je me suis dressé sur mes pattes pour voir si Jérémy revenait. Il n’est pas revenu. Et c’est le papa de Nicolas qui est venu le chercher. Je ne comprends toujours pas ce qui s’est passé.

Tous les ans, j’entends ces deux petits bonshommes parler du Père Noël. Se demander ce qu’ils allaient lui demander. Quand est-ce qu’ils allaient poster leur lettre. Je les entends parler de décorations, de sapin et de dinde. Je les entends parler de cadeaux et de chants et de chocolats. Je les entends parler de rennes, de traîneau, de neige. Ils chantent Vive le vent ou Petit papa Noël. Ils préparent des cartes, ils attendent Noël avec fébrilité. Ils sont tout excités et heureux à l’approche de cette merveilleuse fête. C’est grâce à eux que j’aime tant Noël.

Alors, que se passe-t-il donc cette année ?

3

— Le Père Noël ne leur apportera rien !

— Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ?

— Rien de rien, Alfred ! Le Père Noël ne leur apportera rien du tout !

— Mais enfin, Grégoire, comment peux-tu dire une chose pareille ? Ce n’est pas possible ! Ce sont les deux plus merveilleux petits enfants que je connaisse !

— Tu parles, c’est surtout les seuls !

— Ce n’est pas une raison ! Ils ne peuvent pas être sur la liste des méchants !

— Oh moi, tu sais… ce que j’en pense… je ne fais que répéter ce que j’ai entendu…

— Eh bien tu devrais faire attention à ce que tu dis ! On ne peut pas colporter des racontars comme ça sans être absolument sûr de ce qu’on répète…

— Alfred !

— Non, Grégoire, ne m’interromps pas quand je parle…

— Alfred, y’a urgence là…

— Je sais bien que tu es le plus âgé de nous deux, quoique dix minutes, qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ?

— Mais Alfred…

— Ah, suffit ! J’aimerais bien aller au bout de ma pensée si tu… mais, où vas-tu comme ça ? Si tu pars encore une fois tout raconter à maman, je te promets que je… mais, mais qu’est-ce qui se passe ? Grégoire ? QU’EST-CE QUI SE PASSE ???

Ce qui se passe, c’est la pire crainte de ma mère !

Tout accaparé par ma dispute avec mon frère, je n’ai pas entendu le cri de la sentinelle, je n’ai prêté aucune attention non plus aux tentatives d’avertissement de Grégoire. Résultat des courses, me voilà hissé dans les airs par un quelconque oiseau de malheurs ! Si au moins, c’étaient les rennes du Père Noël avec leur traîneau qui m’avaient enlevé, j’aurais pu aller jusqu’au Pôle Nord pour demander des comptes … Mais non.