Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Le développement récent de l’intelligence artificielle remet le monde en question. Beaucoup de domaines, comme ceux du savoir, de la médecine, ou de l’environnement, bénéficient déjà de cette révolution technologique. Mais ses promoteurs poursuivent souvent le but de modifier l’être humain lui-même, en l’augmentant ou le transformant par les pouvoirs de l’intelligence artificielle. Une course vers le « transhumanisme » a déjà commencé dans nos sociétés de plus en plus connectées à un gigantesque réseau d’intelligence numérique. Cette mutation s’effectue, sans que nous le sachions clairement, à travers toutes les activités quotidiennes du monde de l’informatique. Elle entraine un effacement progressif des héritages culturels, de la Bible et des écrits fondateurs, mais aussi de la nature qui doit faire place à la biodiversité.
Une prise de conscience de ce bouleversement inédit a commencé, mais est-il encore temps de se poser des questions sur cette tentative de sortir de l’histoire humaine ? Est-il encore temps lorsque certains n’hésitent pas à affirmer que l’homme est désormais dépassé par les machines et que, s’il veut survivre, il doit devenir lui-même une machine plus performante que les autres ?
Puisque les robots de l’intelligence artificielle sont capables de répondre à de multiples interrogations, ce texte leur adresse de simples questions posées par la longue histoire humaine et naturelle. Au-delà des apparences, les intelligences artificielles ont-elles vraiment une âme et une intelligence créatrice ?
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 75
Veröffentlichungsjahr: 2025
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Publishroom Factorywww.publishroom.com
ISBN : 978-2-38713-048-8
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Philippe ANGLADE
L’INTELLIGENCE-ARTISTE FIT CIEL
L’intelligence artificielle peut sans doute confirmer que la Bible est le livre le plus édité dans le monde. Qui ne connaît les premiers versets de la Genèse qui décrivent la création de l’univers ? Et pourtant les sociétés les plus « raisonnables » et les plus « avancées » se bâtissent dans l’oubli des récits bibliques. Les Écritures étaient, jusque naguère, source de sagesse. Seraient-elles devenues maintenant suspectes, voire dangereuses ? Et comment, alors, regarder la nature que l’homme n’a pas créée ? N’est-il pas tenté de vouloir effacer cette nature pour la remplacer par une biodiversité qu’il aurait lui-même programmée ? Depuis peu, les technologies informatiques ont mis au point des intelligences artificielles possédant d’extraordinaires capacités d’intégration et de traitement de données. A tel point que ces intelligences artificielles offrent des réponses à des problèmes apparemment insolubles. N’est-ce pas alors une occasion de leur soumettre les questions posées par la Bible et par la nature, ces deux grands livres comme on disait autrefois ? Les intelligences artificielles ont-elles aussi quelque chose à dire sur les sagesses humaines, ces merveilleux témoignages d’humanité vécus jusqu’à nous ?…
Revenons au commencement : l’intelligence peut-elle être artificielle ? Il est bon de se poser la question alors que l’intelligence artificielle est le terme qui désigne, avec ambigüité, les derniers progrès des technologies numériques. Le développement de ces technologies a d’ailleurs des orientations fort différentes. L’une est de donner un accès quasi-instantané à toutes les sortes de connaissance, une autre est de produire des outils cybernétiques qui remplacent avec une prodigieuse efficacité le travail humain. Dans ce cas, l’intelligence artificielle pourrait grandement contribuer à améliorer les conditions de vie. Mais, aujourd’hui, les facultés intellectuelles des êtres humains semblent dépassées par la capacité des programmes informatiques à intégrer et à traiter des données. Les promoteurs de l’intelligence artificielle sont ainsi tentés de « créer » un monde nouveau en transférant dans l’être humain le pouvoir des ordinateurs. Certains rêvent d’augmenter l’intelligence humaine par la fusion du cerveau et des microprocesseurs. Selon un des plus célèbres d’entre eux, l’homme serait désormais dépassé par les machines, et s’il veut survivre, il doit devenir lui-même une machine plus performante que les autres. Ainsi, après le temps de l’humanité, nous arriverions dans une nouvelle ère, celle des « cyborgs »1, les hommes-machines à l’intelligence surhumaine. Tout cela n’est pas qu’un rêve, et déjà les premières expériences ont commencé… L’intelligence artificielle peut permettre des progrès considérables dans beaucoup de domaines, comme celui de la médecine ou de l’environnement. Mais les principaux artisans de cette révolution poursuivent un but métaphysique, en voulant créer un univers nouveau. Où allons-nous dans cette course effrénée à la dernière invention technologique ? Sans bien le savoir, nous préparons quotidiennement cette entreprise de remplacement de l’humanité. Ainsi l’implant de puces électroniques sous la peau facilite déjà l’accès à des sites industriels, ainsi ce gigantesque traitement de nos données personnelles peut servir à esquisser le profil des futurs « hommes augmentés »… Nos recherches sur le web, nos commandes de produits commerciaux, tous nos messages électroniques sont enregistrés et traités pour mieux comprendre nos attentes et nos désirs. Nos existences ne sont-elles pas devenues un sujet d’étude pour l’intelligence artificielle ?
Pouvons-nous encore nous remettre en question ? Pouvons-nous vraiment remplacer l’univers et l’humanité ? Pourquoi les hommes voudraient-ils se faire eux-mêmes disparaître ?… Dans ce cas, le transhumanisme ne serait pas une nouvelle civilisation humaine, mais la destruction de l’humanité.
Faire la différence entre un homme et une machine n’est pas si simple que l’on pourrait croire. Et pourtant, même ceux qui pensent qu’il n’y en pas, se trahissent en parlant d’homme-machine.
Ainsi une intelligence artificielle est-elle vraiment intelligente, créatrice et artiste ? Qu’est-ce qui différencie un être humain d’un robot ou d’un « cyborg » ? Pour prolonger ce questionnement, les pages suivantes répercutent de multiples échos de la nature et des civilisations humaines qui mettent en question l’intelligence artificielle.
1 Mot forgé de l’anglais « cybernetic organism » ; organisme cybernétique.
L’intelligence-artiste fit ciel… la terre et tous ses habitants… et même le chat Gipiti qui dort tranquillement dans le fauteuil. Tout cela que l’intelligence artificielle n’aura jamais conçu quoiqu’il advienne. Comme tous les chats, qu’ils s’appellent Gipiti ou Minou, les « Chat GPT »2et leurs descendants seront ou des esclavagistes ou des auxiliaires de vie… Il est toujours temps d’y réfléchir.
***
Notre humanité ressemble à une tapisserie qui se défait. Comment recueillir quelques fils épars pour que les artisans de l’espérance ne soient pas dépourvus lorsqu’ils refont la trame ?
***
La société pourra-t-elle mener ses enfants à la demeure du cœur et de l’esprit ?
***
Imprévisible est le surgissement de la création qui renouvelle les gestes quotidiens.
***
Aucun programme de machine ne prévoira un seul des ciels étoilés qui naissent chaque jour à l’école dans les cours de dessin.
***
Et il y a longtemps que les poètes voient le ciel étoilé naître de la nuit :
« Quand la nuit couvrira le jour de son manteau d’étoiles… » (Eschyle, le Prométhée enchaîné, 23-25)
« O noire nuit, nourrice des étoiles d’or,… » (Euripide, Electre,54).
« O nuit qui laves toutes les blessures
Dans la seule eau fraîche et dans la seule eau profonde
Au puits de Rébecca tirée du puits le plus profond.
Amie des enfants, amie et sœur de la jeune Espérance
O nuit qui panses toutes les blessures
Au puits de la Samaritaine toi qui tires du puits le plus profond
La prière la plus profonde.
…
O belle nuit, nuit au grand manteau, ma fille au manteau étoilé. »
(Charles Péguy, Le porche de la deuxième vertu)
Si l’intelligence artificielle efface ces paroles de notre culture, le monde des machines aura effacé l’humanité.
***
L’intelligence artificielle pourra-t-elle intégrer que la nuit porte conseil ?
***
A travers les médias, nous apprenons que les machines deviennent plus « intelligentes » que les êtres humains. Un documentaire montre un orang-outan résoudre un problème de réflexion plus vite que des personnes soumises au même test. Ainsi, au 21ème siècle, une nouvelle hiérarchie dans l’échelle du QI (quotient intellectuel) est en train d’être établie : les machines nommées intelligences artificielles sont en tête du classement, les animaux en second, et les êtres humains bons derniers ! Mais de quoi parle-t-on ? Ne serait-il pas instructif de demander aux machines et aux animaux ce qu’ils entendent par intelligence et par quotient intellectuel ?
***
L’homme s’exprime par la parole, l’animal a un langage ; l’homme se tient debout, au contraire des singes qui marchent en s’appuyant sur leurs mains ; l’homme perçoit la beauté d’une œuvre d’art… Toutes ces différences étaient admises autrefois, mais elles ne le sont plus aujourd’hui où les sciences expérimentales dirigent la pensée de façon abusive. L’humanité a progressé grâce aux sciences. Mais si les méthodes scientifiques ne s’appuient que sur des données matérielles quantifiables, elles deviennent un obstacle à l’intelligence. Nous devenons incapables d’exprimer rigoureusement la différence entre un homme et un animal. Et les sciences ne peuvent pas même définir la vie ! Tout comme un être vivant, un cristal de roche se forme avec les atomes de son environnement à partir d’un programme (la maille spécifique de chaque cristal est l’équivalent de l’ADN), il est capable de se reproduire (des cristaux apparaissent à partir d’une première amorce qui leur sert de modèle), il est capable de se mouvoir (des nouveaux cristaux se forment dans une direction tandis que les anciens disparaissent, ce qui entraine le déplacement actif du minéral)… Le monde d’aujourd’hui peut-il se remettre en question, et se demander pourquoi est-il raisonnable de dire qu’un animal est différent d’un minéral si les sciences, elles, ne peuvent pas le démontrer ?
***
Si nous ne reconnaissons que les données scientifiques quantifiables, nous ne pouvons pas définir ce qu’est la vie. Alors nous serons également incapables de différencier un être humain d’une intelligence artificielle.
***
Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?… D’où vient l’univers ou, pour reprendre l’hypothèse de certains, d’où viendrait une succession sans fin d’univers ? Si les hommes ne veulent pas poser cette question, l’intelligence artificielle ne leur dira rien là-dessus. Elle-même est là parce que des hommes l’ont fabriquée, mais l’univers, pourquoi est-il là ?
***