La chanson des gueux - Jean Richepin - E-Book

La chanson des gueux E-Book

Jean Richepin

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Beschreibung

Dans son ouvrage intitulé 'La chanson des gueux', Jean Richepin explore le monde sombre et réaliste des exclus de la société. À travers une poésie crue et directe, il dépeint la souffrance, la misère et la lutte pour la survie. Ce recueil de poèmes met en lumière la condition humaine dans toute sa brutalité, offrant une perspective sans fard sur les marginaux de la société. Richepin utilise un style poétique dense et nuancé pour exprimer la douleur et le désespoir qui habitent ses personnages, créant ainsi un portrait saisissant de la vie des gueux. Dans le contexte littéraire de l'époque, cet ouvrage défie les conventions esthétiques et sociales en donnant une voix à ceux que la société ignore souvent. Jean Richepin, écrivain engagé et poète provocateur, s'inspire de sa propre expérience et de sa sensibilité sociale pour donner vie à ces poèmes puissants. Sa révolte contre l'injustice et son désir de donner une voix aux opprimés transparaissent dans chaque vers de 'La chanson des gueux'. Recommandé aux lecteurs cherchant à explorer les aspects les plus sombres de l'âme humaine et les injustices de la société, cet ouvrage intense et poignant ne laisse pas indifférent.

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Jean Richepin

La chanson des gueux

 
EAN 8596547428374
DigiCat, 2022 Contact: [email protected]

Table des matières

Ballade du Roi des Gueux pour servir de Prologue au présent Livre.
PREMIÈRE PARTIE Gueux des Champs.
Chansons de Mendiants.
Berceuse.
Les Petiots.
Les Grands.
Le Vieux.
L’Enfant de Bohême.
Le Fou.
Ronde.
Marche de Pluie.
Ce que dit la Pluie.
Glaneurs.
Du Cidre il faut
Pauvre Aveugle.
Bon Jour Bon An.
Les Vrais Gueux.
Les Plantes. Les Choses. Les Bêtes.
La Flûte.
La Plainte du Bois.
Vieille Statue.
Le Merle à la Glu.
Épitaphe pour un Lièvre.
Les Vieux Papillons.
Le Bouc aux Enfants.
La Gloire des Insectes.
Tristesse des Bêtes.
Oiseaux de Passage.
L’Odyssée du Vagabond.
Nativité.
Premier Départ.
Premier Retour.
Idylle de Pauvres.
Idylle Sanglante.
Sonnet Bigorne.
Autre Sonnet Bigorne.
Ballade du Rôdeur des Champs.
Le Chemin Creux.
Grand-Père sans Enfants.
Le Mort Maudit.
Un Vieux Lapin.
DEUXIÈME PARTIE Gueux de Paris
A Raoul Ponchon.
Les Quatre Saisons.
Achetez mes Belles Violettes.
Du Mouron pour les P’tits Oiseaux.
Larme d’Arsouille.
Variations de Printemps sur l’Orgue de Barbarie.
La Pêche à la Ligne.
Les Terrains Vagues.
Le Marchand de Coco.
Pleine Eau.
Soleil Couchant.
Un Vieil Habit
Vendanges.
Variations d’Automne sur l’Orgue de Barbarie.
A mon Ami Sans-Nom,
Première Gelée.
Jour des Morts.
Ballade du Dégel
Ballade de Noël.
Noël Misérable.
La Petite qui Tousse.
Ballade pour les Pauvres Petits Pierrots.
La Neige est Drôle.
La Neige est Triste.
La Neige est Belle.
Au Pays de Largonji.
Les Mômes.
Eau-Forte.
Autre Eau-Forte.
Fils de Fille.
Voyou.
Un Coup d’Bleu.
Balochard.
Pas Frileux.
Poivrot.
Sans Domicile.
Ballade des Loupeurs.
Ballade du Rôdeur de Paris.
Les Triolets de Navet.
Dab.
Dos.
Doche.
La Marseillaise des Benoits.
Blanc ou Rouge.
Un Vénérable.
TROISIÈME PARTIE Nous autres Gueux.
Nos Gaîtés.
Nos Gaîtés.
Chanson des Cloches de Baptême.
Le Nez Violet.
Ivres Morts.
Frère, il faut vivre !
Sonnet Bigorne.
Ballade de Joyeuse Vie.
Maudissons Bourget !
Fleurs de boisson.
Prologue fantaisiste.
Nos Revanches.
Sonnet consolant
Nos Tristesses
Remède féroce.
Le vin triste.
Pâle et Blonde.
Mon verre est vidé.
Polichinelle.
Bout de spleen.
Épitaphe pour n’importe qui.
Mon petit toutou.
Sonnet ivre.
Cimetière intime.
Sonnet morne.
Nos Gloires.
A Maurice Bouchor.
Ballade Villon.
Ballade Ponchon.
A Adrien Juvigny
Sonnet Orgueilleux.
Noctambules.
ÉPILOGUE La Fin des Gueux. A André Gill.
Glossaire argotique.
Avertissement.
A Raoul Ponchon.

de l’Académie Française

La Chanson des

Gueux

ÉDITION INTÉGRALE

DÉCORÉE

DE252COMPOSITIONS ORIGINALES

DE

STEINLEN

EDITIONS D’ART

EDOUARD PELLETAN

125, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 125

PARIS

1910

Balladedu Roi des Gueuxpour servir de Prologue au présent Livre.

Table des matières

Venez à moi, claquepatins,

Loqueteux, joueurs de musettes,

Clampins, loupeurs, voyous, catins,

Et marmousets, et marmousettes,

Tas de traîne-cul-les-housettes,

Race d’indépendants fougueux!

Je suis du pays dont vous êtes:

Le poète est le Roi des Gueux.

Vous que la bise des matins,

Que la pluie aux âpres sagettes,

Que les gendarmes, les mâtins,

Les coups, les fièvres, les disettes

Prennent toujours pour amusettes,

Vous dont l’habit mince et fongueux

Paraît fait de vieilles gazettes,

Le poète est le Roi des Gueux.

Vous que le chaud soleil a teints,

Hurlubiers dont les peaux bisettes

Ressemblent à l’or des gratins,

Gouges au front plein de frisettes,

Momignards nus sans chemisettes,

Vieux à l’oeil cave, au nez rugueux,

Au menton en casse-noisettes,

Le poète est le Roi des Gueux.

ENVOI

O Gueux, mes sujets, mes sujettes,

Je serai votre maître queux.

Tu vivras, monde qui végètes!

Le poète est le Roi des Gueux.

PREMIÈRE PARTIE Gueux des Champs.

Table des matières

Chansons de Mendiants.

Table des matières

Berceuse.

Table des matières

Dors, mon fieux, dors,

Bercé, berçant.

Fait froid dehors,

Ça glace l’ sang.

Mais gna d’ chez soi

Qu’ pour ceux qu’a d’ quoi.

Le vent pince et la neige mouille,

Berçant, bercé.

Dans un chez-soi on a d’ la houille

Ou du bois d’automn’ ramassé,

Berçant, bercé,

Bercé grenouille.

Dors, mon fieux, dors,

Bercé, berçant.

Fait froid dehors,

Ça glace l’ sang.

Mais gna d’ chez soi

Qu’ pour ceux qu’a d’ quoi.

Not’ maison à nous, c’est ma hotte,

Berçant, bercé.

Et l’ vieux jupon qui t’emmaillotte

Jusqu’à ta chair est traversé,

Berçant, bercé,

Bercé marmotte.

Dors, mon fieux, dors,

Bercé, berçant.

Fait froid dehors,

Ça glace l’ sang.

Mais gna d’ chez soi

Qu’ pour ceux qu’a d’ quoi.

Ton bedon est vide et gargouille,

Berçant, bercé.

C’est pas pour nous qu’est la pot-bouille

Ni le bon pichet renversé,

Berçant, bercé,

Bercé grenouille.

Dors, mon fieux, dors,

Bercé, berçant.

Fait froid dehors,

Ça glace l’ sang.

Mais gna d’ chez soi

Qu’ pour ceux qu’a d’ quoi.

J’aurions seul’ment un p’tit feu d’ mottes,

Berçant, bercé,

T’y chauff’rais petons et menottes

Et ton derrièr’ d’ang’ tout gercé,

Berçant, bercé,

Bercé marmotte.

Dors, mon fieux, dors,

Bercé, berçant.

Fait froid dehors,

Ça glace l’ sang.

Mais gna d’ chez soi

Qu’ pour ceux qu’a d’ quoi.

Les Petiots.

Table des matières

Ouvrez la porte

Aux petiots qui ont bien froid.

Les petiots claquent des dents.

Ohé! ils vous écoutent!

S’il fait chaud là-dedans,

Bonnes gens,

Il fait froid sur la route.

Ouvrez la porte

Aux petiots qui ont bien faim.

Les petiots claquent des dents.

Ohé! il faut qu’ils entrent!

Vous mangez là-dedans,

Bonnes gens;

Eux n’ont rien dans le ventre.

Ouvrez la porte

Aux petiots qui ont sommeil.

Les petiots claquent des dents.

Ohé! leur faut la grange!

Vous dormez là-dedans,

Bonnes gens;

Eux, les yeux leur démangent.

Ouvrez la porte

Aux petiots qu’ont un briquet.

Les petiots grincent des dents.

Ohé! les durs d’oreille!

Nous verrons là-dedans,

Bonnes gens,

Si le feu vous réveille.

Les Grands.

Table des matières

Dans le ciel clair, à tire-d’aile,

Les hirondelles

De l’autre année

Reviennent à leurs cheminées.

Et nous, nous revenons aussi,

Et nous voici

Par les chemins,

Les va-nu-pieds tendant la main.

Après le pain et la piquette

Toujours en quête,

Nous ons la gorge

Plus rouge qu’un brûlant de forge.

Donnez du pain, donnez des sous!

Car nous sons saoûls

D’aller à pied

Sans avoir rien dans le gésier.

Du pain de son! Des sous de cuivre!

C’est pour nous vivre.

Mais va-t’-fair’ fiche!

On nous prend pour des merlifiches.

Des sous! Des sous! Ou nous volons

Les beaux p’tiots blonds,

Les beaux amours,

Qu’on les vend cher aux faiseux d’tours.

Le Vieux.

Table des matières

Mes braves bons messieurs et dames,

Par Sainte-Marie-Notre-Dame,

Voyez le pauvre vieux stropiat.

Pater noster! Ave Maria!

Ayez pitié!

Mes braves bons messieurs et dames,

La charité des bonnes âmes!

Un p’tit sou, et Dieu vous l’ rendra.

Pater noster! Ave Maria!

Ayez pitié!

Mes braves bons messieurs et dames,

Chez ceux qui ne voient pas les larmes,

Quand Dieu le veut, grêle il y a.

Pater noster! Ave Maria!

Ayez pitié!

Mes braves bons messieurs et dames,

La vache qui vêle, ou la femme,

Si je le dis, son fruit mourra.

Pater noster! Ave Maria!

Ayez pitié!

Mes braves bons messieurs et dames,

Au jeteu d’ sorts, au preneu d’âmes,

Donnez un p’tit sou, qui qu’en a.

Pater noster! Ave Maria!

Ayez pitié!

L’Enfant de Bohême.

Table des matières

L’épine est en fleurs; à l’épine blanche,

En me promenant, j’ai pris une branche.

J’avais emporté mon petit couteau,

Oh! Oh!

Avec mon couteau

J’ai coupé la branche

Bien haut.

Je vais dans le ru pêcher à la ligne.

Beaux poissons d’argent, je vous ferai signe.

Voyez au soleil briller mon couteau,

Oh! Oh!

Avec mon couteau

Je vous ferai signe

Dans l’eau.

Quand je serai grand, pour gagner des sommes,

J’en ferai ma lance et tûrai les hommes.

Pour fer elle aura le fer du couteau,

Oh! Oh!

Avec mon couteau

Je troûrai aux hommes

La peau.

Quand je serai vieux et la barbe blanche,

Pour béquille alors je prendrai ma branche.

Pour manche elle aura le bois du couteau,

Oh! Oh!

Avec mon couteau

Finira ma branche.

Hé ho!

Le Fou.

Table des matières

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège,

Mon joli piège?

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège à rat?

Je suis un fieux né en Flandre,

Je ne sais où.

On m’a trouvé dans la cendre

Comme un grillou.

Ma naissance fit esclandre,

Car j’étais fou.

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège,

Mon joli piège?

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège à rat?

Fou, fou, en venant au monde,

Le roi des fous!

Ma mère n’étant pas blonde,

Moi je fus roux.

Et l’on me dit à la ronde:

D’où venez-vous?

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège,

Mon joli piège?

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège à rat?

D’où je viens, moi petit homme?

Je n’en sais rien.

Là-bas, plus haut que la Somme,

On n’est pas bien,

Car le ciel y est froid comme

Le nez d’un chien.

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège,

Mon joli piège?

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège à rat?

Je viens d’un lieu où l’on entre

Et d’où l’on sort.

C’est au plus creux de cet antre

Qu’est notre sort.

Quand ma mère ouvrit son ventre,

Je pris l’essor.

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège,

Mon joli piège?

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège à rat?

Je pris l’essor, et mes ailes

Dans le ciel bleu

Ont fondu comme chandelles

Qu’on jette au feu.

Aussi, nulle entre les belles

Ne m’aime un peu.

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège,

Mon joli piège?

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège à rat?

Mais à l’amant qui assiège,

En soupirant,

Leur cœur, plus léger qu’un liège

Sur un torrent,

Je vends pour deux liards un piège,

Crac! qui les prend.

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège,

Mon joli piège?

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège à rat?

Mon piège est un sac en serge

Noir comme un trou,

Où chante un papillon vierge

Piqué d’un clou,

Et où flambe comme un cierge

Le cœur d’un fou.

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège,

Mon joli piège?

Ah! qui donc m’achètera

Mon joli piège à rat?

Ronde.

Table des matières

Où est le prunier joli?

Cherchez-le et cherchez-l’y,

Lanturli,

Le prunier que nul n’émonde,

Le prunier pour tout le monde,

Cherchez çà et cherchez ci,

C’est ainsi,

Pour les pauvres gueux aussi.

Dans ton jardin bien rempli,

Cherchez-le et cherchez-l’y,

Lanturli,

Il n’est pas, monsieur le riche,

Qui pour tous te montres chiche,

Cherchez çà et cherchez ci,

C’est ainsi,

Pour les pauvres gueux aussi.

Il est dans le bois joli,

Cherchez-le et cherchez-l’y,

Lanturli.

C’est le beau prunier sauvage.

Il est à qui le ravage.

Cherchez çà et cherchez ci,

C’est ainsi,

Pour les pauvres gueux aussi.

Marche de Pluie.

Table des matières

Il tomb’ dè l’eau, plic, ploc, plac,

Il tomb’ dè l’eau plein mon sac.

Il pleut, ça mouille,

Et pas du vin!

Quel temps divin

Pour la guernouille!

Il tomb’ dè l’eau, plic, ploc, plac,

Il tomb’ dè l’eau plein mon sac.

Cochon, patauge!

Mais le cochon

Trouve du son

Au fond de l’auge.

Il tomb’ dè l’eau, plic, ploc, plac,

Il tomb’ dè l’eau plein mon sac.

Le cochon bouffe;

Toi, vieux clampin,

C’est pas le pain,

Vrai, qui t’étouffe.

Il tomb’ dè l’eau, plic, ploc, plac,

Il tomb’ dè l’eau plein mon sac.

Bah! sur la route

Allons plus loin.

Cherche un bon coin,

Truche une croûte.

Il tomb’ dè l’eau, plic, ploc, plac,

Il tomb’ dè l’eau plein mon sac.

Après la pluie

Viendra le vent.

En arrivant

Il vous essuie.

Il tomb’ dè l’eau, plic, ploc, plac,

Il tomb’ dè l’eau plein mon sac!

Ce que dit la Pluie.

Table des matières

M’a dit la pluie: Écoute

Ce que chante ma goutte,

Ma goutte au chant perlé.

Et la goutte qui chante

M’a dit ce chant perlé:

Je ne suis pas méchante,

Je fais mûrir le blé.

Ne sois pas triste mine!

J’en veux à la famine.

Si tu tiens à ta chair,

Bénis l’eau qui t’ennuie

Et qui glace ta chair;

Car c’est grâce à la pluie

Que le pain n’est pas cher.

Le ciel toujours superbe

Serait la soif à l’herbe

Et la mort aux épis.

Quand la moisson est rare

Et le blé sans épis,

Le paysan avare

Te dit: Crève, eh! tant pis!

Mais quand avril se brouille,

Que son ciel est de rouille,

Et qu’il pleut comme il faut,

Le paysan bonasse

Dit à sa femme: il faut

Lui remplir sa besace,

Lui remplir jusqu’en haut.

M’a dit la pluie: Écoute

Ce que chante ma goutte,

Ma goutte au chant perlé.

Et la goutte qui chante

M’a dit ce chant perlé:

Je ne suis pas méchante,

Je fais mûrir le blé.

Glaneurs.

Table des matières

Les blés coupés sont en buriots.

Eh! hue! oh! dia! les chariots

Prendront d’main la part la meilleure.

C’est l’ tour des glaneurs

A c’t’ heure,

C’est l’ tour des glaneurs.

Hardi! la mère et les morveux,

Battons l’ chaum’ qu’est dru comm’ nos ch’veux,

Et qu’ pas un seul épi n’y d’meure.

C’est l’ tour des glaneurs

A c’t’ heure,

C’est l’ tour des glaneurs.

L’année est bonn’, les grains sont gros.

Fourrez-moi-z-en un sous vos crocs.

C’est-il plein, dur, et comm’ ça fleure!

C’est l’ tour des glaneurs

A c’t’ heure,

C’est l’ tour des glaneurs.

Il en reste au ras du sillon

D’ quoi remplir plus d’un corbillon,

Assez pour empêcher qu’on n’ meure.

C’est l’ tour des glaneurs

A c’t’ heure,

C’est l’ tour des glaneurs.

Si j’en pouvions vend’ pour queuq’ sous,

J’irions boire à la branch’ de houx

Un pichet d’vin qui sent la meure.

C’est l’ tour des glaneurs

A c’t’ heure,

C’est l’ tour des glaneurs.

En passant auprès des buriots,

Volez un peu les proprios.

Faut du pain à ceux qu’a pas d’beurre.

C’est l’ tour des glaneurs

A c’t’ heure,

C’est l’ tour des glaneurs.