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Olivia Brun fait face au vertige d’un diagnostic de bipolarité et, en tant que féministe, choisit avec audace d’explorer le tumulte des émotions qu’il éveille. Ses élans de colère et sa sensibilité exacerbée deviennent autant de révoltes silencieuses contre une société aliénée par la quête de performance et le culte des apparences. Elle s’attache à briser les chaînes des tabous qui entourent la « folie », à interroger les contours mouvants de la normalité et à déconstruire les codes des genres. Elle évoque avec finesse la solitude des femmes mais aussi ces instants de grâce où tout s’illumine, où l’âme s’élève avec une intensité rare. L’écriture d’
Olivia Brun se déploie comme une danse subtile entre les arts : elle puise sa force dans les harmonies vibrantes de la musique, les éclats chatoyants de la peinture, les images en mouvement du cinéma et l’audace saisissante de la fiction contemporaine.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Après des études approfondies en arts, mêlant théâtre et cinéma,
Olivia Brun intègre l’Éducation nationale en qualité de professeure. En 2018, elle se distingue par la publication d’une autofiction aux éditions "L’Harmattan", révélant une plume à la fois sensible et incisive. Délaissant les récits longs, elle explore désormais les formes brèves et poétiques, où chaque mot résonne comme une vibration artistique. En 2022, elle enrichit son parcours en signant le texte du titre "Je suis un renard", extrait de l’album de l’artiste française Pauline Croze, confirmant ainsi sa maîtrise de l’art littéraire et musical.
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Seitenzahl: 39
Veröffentlichungsjahr: 2025
Olivia Brun
La nuit américaine
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Olivia Brun
ISBN : 979-10-422-6071-2
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Je me suis libérée de petits chiots aveugles
Rien ne sert de répéter l’histoire
Café, clope, xanax
Ma vie de borderline je l’écris comme une chanson
Café, clope, xanax
J’ai remplacé la clope par la cigarette électronique,
Puis j’ai repris la clope à cause de mon passé d’asthmatique
Je me fais chier, j’écris,
J’écris pour tuer l’ennui de la sieste que je n’ai pas faite
Les couleurs bleues se mélangent
Je n’arrive pas à écrire la deuxième partie de mon livre
Raconter me fait chier,
Dormir m’épuise,
Puisque c’est ainsi que se définit le congé longue maladie
Je ne sais plus lire ou si peu
J’écris pour tuer mon ennui
Et je me dis que toutes les femmes ont une vie une putain de vie
Pour s’exercer à l’ennui ou la surcharge de travail elles font comme elles peuvent
Café, clope, xanax,
Je m’occupe de l’enfant
Je reste comme le souvenir de l’enfance détruite par trop de séparations, de cris, de deuils mal digérés,
Je me dis que je n’ai pas envie de rire comme les enfants qui consomment des dessins animés
Une vie se résume à faire
Baiser, jouer, cloper,
Café clope xanax
J’ai aimé danser à l’hôpital,
Donner tout ce que je pouvais pour surmonter la crise l’infirmière me dit qu’il ne faut pas mettre de mots sur les états je ne peux pas
Ne pas mettre de mots sur mon état
Café, clope, xanax,
Que serait demain sans les limites de ma chair
Je n’ai plus que les restes de l’ordinateur pour me dire que demain sera un autre jour
Apprendre à faire avec les restes de ce qui nous bouffe
De ce qui nous unit les chansons sont
Comme les pourritures de l’esprit qui va et vient
Elles sont les chiennes de l’espoir et nous disent que dans deux ans nous survivrons
À cette génération de rejetons trop mûrs pour être dociles
Trop durs pour être faciles
Café clope xanax
Il n’y a pas que dans les contes que les princesses gagnent
Nous sommes les princesses de post 68 avec des égratignures sur les lèvres putain de vie de survivante je pleure les rires de mes grands-mères
Café, clope, xanax
J’ai vu la schizophrénie grossir le corps de patiente qui ne pensait plus qu’à boire du coca pour tenir
J’ai vu les dents de l’ami atteintes par une surcharge de cigarettes
Les nombreuses tentatives de suicide, balle dans les poumons, saut par le balcon,
Tentatives tentatives tentatives comme des tentacules qui s’accrochent au corps de la mort ce n’était pas ton heure
J’ai refusé de dormir à l’hosto
Pris mon sac sur le dos
Marcher dans les jardins de longues heures puis colérer contre le docteur
Je me dis que les états limites sont comme les arbres qui poussent de travers, rien ne garantit qu’ils ne tomberont
Rien ne garantit qu’ils ne seront pas la végétation dense et florissante du soir
J’ai aéré les chambres
J’ai lu du Duras
J’ai profité du soleil qui entrait dans la chambre
J’ai entendu les cris des enfants qui marchaient sur la route
La route se poursuit si lente
Tout est lent dans le bruit du jour
Je m’arme de patience même si la patience n’a jamais été mon fort
Je colère au fond de moi le bruit des voitures qui démarrent
Je tire sur ma cigarette électronique
Je sens le soleil qui sèche mon visage
Que c’est bon de sentir sa chaleur
Que c’est dur de rester à écrire
Pour se revigorer, aimer toujours aimer
Je suis pleine d’amour malgré les tourments du soir
La mère m’a tout raconté sur la mort de Johnny et m’a fait rire
Le soleil guide mes pensées
Ballon tout rond de l’innocence qui joue sur mes lèvres.
La nature est ma consolation