La P'titchatnalyse - Jacques-François Martin - E-Book

La P'titchatnalyse E-Book

Jacques-François Martin

0,0

Beschreibung

Une psychanalyse qui a du chat !

Une jeune chatte malicieuse et égocentrique nommée Cerise entreprend sa « P’titchatnalyse » avec le bon Docteur Fremd. Dans un langage alerte et peu châtié dont elle a le secret, elle fait montre de son caractère bien trempé, de sa mauvaise foi évidente et son ingéniosité parfois féroce, même si elle sait aussi être tendre avec ses parents adoptifs, qu’elle appelle affectueusement ses « harengs »…

Amateurs de chats (de 7 à 97 ans), attendez-vous au pire !

Un roman délirant et joyeusement illustré qui n'a pas fini de vous surprendre !

EXTRAIT

Qu’est-ce qu’elle a, ma tête ?

— Eh ba Docteur, figurez-vous que ma tête, encore, c’est rien. Rien à côté de ce nom ridicule ! Patapoute, Patapoute, est-ce que j’ai une tête de patapoute ? ? Bon, c’est vrai, j’en rajoute un peu, parce que « Patapoute », c’est juste mon nom quand je descends l’escalier de la maison. En vrai, ils ne m’appellent pas comme ça le reste du temps. Mais bon, quand-même, faut pas pousser. Quoi que « Patapoute », en y regardant de près, ça évoque bien le doux martellement que je fais dans ces cas-là, sauf si je suis en train de courir à tout berzingue pour dévaler cette curieuse invention humaine (ça, c’est plutôt rigolo : je leur fais de ces frayeurs parfois !)

En fait, je m’appelle Cerise pour de bon (c’était avant que la pub des assurances, vous savez, me vole mon nom pour le donner à cette blondasse ridicule à pois jaunes ou verts qu’a pas un neurone sous son écorce crânienne, mais restons zen.)

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern

Seitenzahl: 76

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



La P'titchatnalyse de la Patapoute Cerise Jacques-François Martin

UPblisher.com

PROLOGUE

— C’est à qui ? demanda le docteur Fremd en lançant un regard à la ronde dans la salle d’attente feutrée.

— Môôââ, répondit une voix fine et indéfinissable, venant d’on ne savait où.

— C’est à vous, Madame Tartignole ? demanda-t-il onctueusement à une grosse dame affalée dans un fauteuil avachi.

C’est alors qu’on vit sortir, de sous les franges du siège, un chat dont les couleurs variaient du chocolat au lait au mordoré.… Le docteur avait-il un animal de compagnie maintenant ?

— Je ne sais pas, Docteur, répondit la dame, médusée. Cccceet animal voudrait-il vraiment vous consulter ?

— Non, non, rassurez-vous Madame Tartignole, souffla le barbu en considérant l’intrus avec douceur et étonnement. Je ne connais pas cette bête. Alors à qui est-ce le tour ?

— Môôââ, vociféra cette fois le chat avec insistance, alors que la stupeur régnait dans l’atmosphère confinée de la pièce engourdie.

— Bbon, déclara le bon docteur, alors suivez-moi… Mm…adame ou Monsieur… ?

— Môaselle, dit-elle, en fixant son interlocuteur en contre-plongée, d’une mine calme mais résolue.

« Serait-ce une nouvelle hallucination ? » songea le médecin hagard.

L’animal entra et se cala sur le sofa, après avoir l’avoir humé sous tous les angles.

— Que puis-je pour vous ? questionna Fremd avec prudence, pensant que cette fois il était bon pour l’asile. Un psychanalyste de renom, aimé et reconnu de tous… Comment pouvait-il en être arrivé là ? Mais il la laissa s’exprimer.

— Vous avez vu ma têêête !!!?... déclara-t-elle sans coup férir.

— Heu… au risque de vous froisser un peu, dit-il avec circonspection, il semble que vous soyez un CHAT, Mademoiselle.

— Baoui, répondit-elle, ça merci, j’avais remarqué. Mais j’aime en faire baver à mon entourage, il parait que je suis insupportable. Faudrait que je te raconte tout ça, docteur.

Et c’est ainsi que commença l’expérience la plus incroyable qu’il ait jamais vécue en ce bas monde :

LA P’TITCHATNALYSE DE LA PATAPOUTE CERISE,

car tel était le nom de sa patiente

aussi égocentrique qu’étrange et inattendue.

CHAT-PITRE 1

Qu’est-ce qu’elle a, ma tête ?

— Eh ba Docteur, figurez-vous que ma tête, encore, c’est rien. Rien à côté de ce nom ridicule ! Patapoute, Patapoute, est-ce que j’ai une tête de patapoute ? ? Bon, c’est vrai, j’en rajoute un peu, parce que « Patapoute », c’est juste mon nom quand je descends l’escalier de la maison. En vrai, ils ne m’appellent pas comme ça le reste du temps. Mais bon, quand-même, faut pas pousser. Quoi que « Patapoute », en y regardant de près, ça évoque bien le doux martellement que je fais dans ces cas-là, sauf si je suis en train de courir à tout berzingue pour dévaler cette curieuse invention humaine (ça, c’est plutôt rigolo : je leur fais de ces frayeurs parfois !)

En fait, je m’appelle Cerise pour de bon (c’était avant que la pub des assurances, vous savez, me vole mon nom pour le donner à cette blondasse ridicule à pois jaunes ou verts qu’a pas un neurone sous son écorce crânienne, mais restons zen.)

Cerise, c’est un joli nom pour une fille, vous ne trouvez pas ?

— Oui oui, dit-il émerveillé par ce chat qui parle pour de bon, c’est très joli !

En tous cas, moi j’aime bien et tant pis pour vous si vous n’êtes pas d’accord. Moi, je dis ce que je pense et c’est comme ça, vous allez voir par la suite.

— V… Vous avez de la famille ? s’enquit le thérapeute, quelque peu gêné par la forme qu’il donnait à sa question.

— Des comme moi, non, répondit-elle. Mais y’a des saucisses à deux pattes qui habitent chez moi.

— D… Des saucisses à deux pattes ??? reprit-il au bord de l’apoplexie. écoutez, mademoiselle, je ne sais plus bien où j’en suis, alors si vous avez l’intention de me faire perdre mon temps avec vos histoires de chats qui parlent et de saucisses à deux pattes, autant que nous en restions là, aboya-t-il. Je suis un homme réputé et très demandé, je ne sais pas trop si je dois écouter vos balivernes !

— Écoute, docteur, je suis sûre que c’est la première fois que tu vois un chat qui parle et, crois-moi, c’est normal, tu n’as rien à te reprocher. Alors écoute un peu et vous me direz après ce que vous en pensez, chapristi !

Fremd ne répondit pas, se demandant toujours ce qui lui arrivait, dans quel monde étrange plongeait son cerveau désarçonné. D’un simple coup d’œil, il fit comprendre à sa patiente qu’il regrettait son emportement et qu’elle pouvait reprendre là où ils en étaient restés.

— Alors voilà, dit-elle tout de go. La première grande saucisse à deux pattes que j’ai vue, c’est mon papa. Les grandes saucisses à deux pattes, c’est comme ça que moi, je nomme ce que vous appelez des hommes, des femmes ou des enfants. Je fais pas vraiment le détail, ça sert à rien dans l’existence d’un chat alors à quoi bon s’embêter avec ce genre de distinction.

— Admettons, dit-il, lui faisant signe de continuer.

— Au début, j’étais dans une espèce de cage (j’enrage encore rien qu’à y penser) posée sur d’autres cages et y en avait partout. On était dans une pièce borgne, toute petite et qui sentait pas bon, à cause de tous mes congénères qui y étaient entassés les uns sur les autres, dans des cages individuelles. Chacun et chacune y allait de ses récriminations diverses et variées contre cette situation inadmissible alors que nous, les chats, on est faits pour vivre en liberté. Je vous laisse imaginer le bruit que ça faisait, tous ces discours. Y’en avait qui faisaient juste de petits miaou, d’autres qui râlaient comme des tigres, d’autres encore qui répétaient tout le temps la même chose, du genre « où elle est Maman ? », sans arrêter de toute la journée. C’est ceux-là qui me tapaient le plus sur le système pileux, que j’avais déjà abondant à l’époque. Mais on est tous et toutes comme ça, nous les chats, à  part que moi mes poils, ils sont particulièrement beaux je trouve.

Dans cette prison où j’étais, on voyait presque jamais personne c’est pour ça que je me souviens pas vraiment des autres saucisses à deux pattes de cette époque-là, à part une saucisse qui venait nous donner à manger de temps en temps.

Mais un jour, y’a une saucisse inconnue qui rentre accompagnée d’une autre saucisse et puis ils me regardent et la première des deux saucisses ouvre la porte. Tu parles qu’aussitôt, éprise d’une liberté qui me manquait tant, j’en profite pour monter direct sur les épaules de la deuxième saucisse. Celle-là dit à la première « eh bah, il a l’air drôlement familier celui-là ». Et hop, en moins de deux, la première saucisse me prend avec ses grosses pattes (ils appellent ça des mains, paraît-il) et me remet dans ma cage sans coup férir.

Ils regardent d’autres pensionnaires de ce lieu vraiment glauque et puis la deuxième saucisse dit à l’autre « bon, bah je crois que je vais prendre celui-là. Il a quel âge à peu près ? »

Bref, je vous passe les autres détails un peu sordides mais ils ont quand-même fini par s’apercevoir que j’étais une fille et pas un gars !! Si c’est pas un monde, quand-même ! Je sais bien que j’ai pas de boucles d’oreilles (ce qui paraît-il aurait peut-être permis d’éviter une telle confusion), mais un peu de jugeote chez les saucisses ne ferait de mal à personne, croyez-moi bien. À bon entendeur chalut.

Plus tard, j’ai appris que cet endroit bizarre s’appelait la S.P.A., quand on y est retournés un jour avec mon papa pour me faire un truc barbare qu’on fait aux chattes pour les empêcher d’avoir des bébés. Non, et puis quoi encore ? De quoi ils se mêlent, ceux-là ? Si je veux avoir des bébés, c’est pas mon droit peut-être ?

Ah, autant que je vous le dise toute suite : mon papa, c’est la grande saucisse que j’avais escaladée dès que je l’ai vue au sortir de ma cage. C’est vrai qu’il était exactement à ma hauteur quand l’autre saucisse a ouvert la cage, alors je vois pas pour quelle raison j’en aurais pas profité pour tenter de me faire la belle. Mais ne vous inquiétez pas, mon papa, on y reviendra, ça vaut le détour.

— Je n’en demandais pas tant, faillit-il dire, mais il se reprit en déclarant « oui oui, bien sûr, quand vous voudrez, c’est important les papas. »

— Je suis née un 14 juillet il y a trois ans. Mon papa dit que c’est aussi le jour de la sainte Cerise et que c’est pour ça qu’ils font tout ça pour moi : les avions dans le ciel, les feux d’artifice et tout le reste. En tous cas, ça me fait de beaux anniversaires. Même le Président vient sur les Champs Élysées, c’est pour dire ! Même si je regarde peu la télé, je rate jamais ça. En plus, y’a les commentaires de tous les membres de la famille, et ça me fait rigoler d’entendre toutes les âneries qu’ils peuvent me dire. J’en crois pas un mot bien sûr, mais au fond de moi ça me flatte quand-même un peu : un tel ramdam pour moi !!!