La Punition - Mila Leduc - E-Book

La Punition E-Book

Mila Leduc

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  • Herausgeber: Mila Leduc
  • Kategorie: Erotik
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2020
Beschreibung

Je m'appelle Ella, j'ai 22 ans, mais j'ai une confession à vous faire, je déteste mon professeur de maths.

Depuis le moment où il est entré dans l'amphi, je le hais de tout mon corps, de tout ce qu’il est. Il aimerait que je sois une petite fille modèle mais çà n’est pas le cas. Je comprends que les professeurs sont censés défier leurs étudiants, mais il est un tel...

C'est un connard arrogant !

Alors pourquoi je ne peux pas arrêter de fantasmer sur lui ? Debout là-haut dans son jean serré, sa bosse s'est pratiquement affichée devant mon visage. J'imagine la façon vicieuse dont il sourirait en me penchant sur son bureau, en soulevant ma jupe et en me prenant. Comme si c'était inévitable.

Mais voilà… Je ne veux pas qu'il prenne seulement mon corps ou ma virginité.
Je veux qu'il m'apprenne tout et qu'il me PUNISSE !

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La Punition - L'INTEGRALE

Mila Leduc

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TOME 1

 

J'ai une confession à vous faire. Je déteste mon professeur de maths.

 

Je m'appelle Ella, j'ai vingt-deux ans. Je suis à la fac de science de Paris. J'habite dans une minuscule chambre sur le campus, peu d'intimité, salle de bain et cuisine en commun. Des murs qui sentent l'humidité. Des chaussettes qui traînent dans les coins des couloirs.

 

Ce n'est pas drôle tous les jours, mais je suis juste à côté de la bibliothèque et d'un arrêt de tram pour sortir en ville le soir. Je suis l'une des rares filles dans la classe mais j'ai l'habitude.

 

C'est toujours comme ça. Depuis le lycée presque. Que des garçons dans les classes préparant le Bac S. Les demoiselles se serrent les coudes au fond de la classe en écoutant les âneries adolescentes des garçons qui prennent comme toujours toute la place.

 

Quand on lève la main pour répondre à une question, on passe toujours après, il y a toujours des ricanements. Les garçons doivent être ambitieux, les filles silencieuses. On fait toujours croire aux femmes que la science c'est pour les hommes. Mensonge.

 

Chacun peut faire ce qu'il veut. La preuve je suis là. La matière que je préfère, c'est la chimie. Et je ne compte pas rester une simple assistante. Je serais le chef et en plus, je le dirais à tout le monde.

 

Ma scolarité s'est toujours très bien passée. Même mieux que ça. J'ai des facilités pour apprendre et retenir très vite. Je ne peux pas vraiment dire que je «fais mes devoirs» ou que cela me prend beaucoup de temps. Douée en sciences au pluriel, j’ai la chance d’aimer aussi la littérature et d’écrire sans aucune faute d’orthographe.

 

En plus de cela, j'abreuve ma soif de connaissances en lisant beaucoup, en travaillant à côté. Je sais, en lisant cela, dit comme ça, on dirait que je suis une vraie princesse, une enfant gâtée prétentieuse. C’est faux. Je suis juste honnête, je me connais, je sais de quoi je suis capable. Je suis quelqu’un d’intelligent. Cela ne veut pas dire que je ne suis rien de plus qu’un ange très sage, bien au contraire.

 

Mes longs cheveux blonds et mes yeux bleus ne sont qu'une façade. Je n'ai pas ma langue dans ma poche, qualité ou défaut, je ne saurais dire.

On ne me marche pas sur les pieds, et comme tout le monde, j'aime sortir avec mes amis, boire des bières très fraîches en terrasse, allumer des cigarettes et les tenir au bout des doigts.

 

Et je bois des bières, surtout pas des cocktails bourrés de sucre et de petites ombrelles en plastique. Au vu de mon cadre de vie, j'ai plus d'amis masculin que féminin. Déjà petite dans le bac à sable, d'après ce que dit ma mère.

Plus de celles qui bousculent que de celles qu’on bouscule. J'ai trois grands frères qui m'ont élevés autant que mes parents, en prenant soin de moi, mais surtout à la dure. Jamais aucun répit.

 

Des jeux dehors, dans la boue, dans la cave, sur des échelles, couper du bois, fabriquer des arcs et tirer sur le chat des voisins. En grandissant, nous avons bien finit par comprendre que malgré notre complicité, nous étions génétiquement différents.

Nos envies ont changées petit à petit. Les codes et les stéréotypes de genre ont rattrapé notre innocence. Mes frères chéris ont pris un peu de distance.

 

Adolescente, j'ai eu de la poitrine très vite, et les hommes, souvent plus âgés, me donnait plus que mon âge et me lançaient des œillades dans la rue. Alors que j'étais au collège, c'est dingue quand même. Le sexisme, c'est vraiment quelque chose qui me rend folle.

On m'a expliqué que c'était parce que j'étais belle, qu'on me regardait. La réponse est non. Toutes les femmes le sont, à des degrés aléatoires selon des critères subjectifs, notamment de sélection naturelle. Sauf qu'il y a des femmes rondes belles, des femmes obèses belles, des femmes très maigres belles, des femmes ni rondes ni maigres belles.

 

Il y a effectivement la question de goût, il y a la question biologique, mais il y a surtout à noter que la question soi-disant hasardeuse de goût n'est en fait qu'un formatage culturel. Ce fameux formatage culturel a décrété qu'une personne correspondant à un critère précis (proportions, etc.) était belle.

Et si en plus c'est une femme, c'est fichu. J'ai mis du temps avant de comprendre ce qu'il se passait autour de moi.

 

C'est comme si j'étais un peu inconsciente de qui j'étais, de ce que je faisais. J'ai fini par porter des robes l'été, à avoir quelques amies en dehors de mes grands frères.

J'aimais beaucoup aller au cinéma et fumer en cachette les cigares du père de l'une de mes amies. On jouait de notre innocence, personne n'imaginait que c'était de notre faute si ses paquets se vidaient.

 

Revenons-en à mon prof de mathématiques. Monsieur Perin. J'aimerais bien savoir son prénom d'ailleurs.

Et j'espère qu'il est ridicule à souhait. Quelque chose comme Eugène ou Jean-Claude. Non pas que j'ai réellement quelque chose contre ces prénoms-ci, c'est juste que j'ai envie de me moquer de lui. Très fort.

 

De manière peu douce et plutôt, on peut le dire, vilaine et perfide. Depuis le moment où il est entré dans la classe, le jour de la rentrée, je le hais de tout mon corps.

C'est dingue, c'est chimique. Je l'ai vu, et je me suis sentie en colère. Je le hais, de tout ce qu’il est. Hautain, arrogant, il déteste que ses élèves aient raison et trouvent la solution des calculs qu'il nous pose. Pourtant être enseignant, c'est un peu le principe, non?

 

D'apprendre des choses à ses étudiants. De les guider, de les aider pour qu'ils comprennent toutes les subtilités de l'art de la matière enseignée. Non, non, pas pour monsieur Perin. Cet être si supérieur. Quel naze.

Mais ce qui me rassure, c'est qu'il n'y a pas que moi, qui ne l'aime pas. Nous ne sommes que trois filles dans son cours car c'est un cours optionnel. Il est particulièrement condescendant avec nous. Il nous regarde à peine, nous méprise, se moque de nous quand on se trompe ou qu'on réfléchit un peu trop longtemps. Il aimerait que je sois une petite fille modèle mais ça n’est pas le cas.

 

C'est mon professeur, alors cela va de soi que nous n'avons pas besoin d'être amis ou même «copains» mais quand même, bon sang! Il y a la moindre des choses, l'écoute, la politesse, le respect.

Il me donne envie de me battre, de me lever en plein cours, de sortir, de rayer sa voiture avec mes ongles. Je comprends que les professeurs sont censés défier leurs étudiants, mais là c'est à un point très particulièrement agaçant. Je devins folle?

 

Non. C'est un connard arrogant ! Tout simplement. Il faut appeler un chat un chat. Je ne le supporte plus.

Il annote nos copies avec des remarques espiègles, n'hésites pas à dire que nous sommes tous plus bêtes les uns que les autres.

Il a un humour très sombre, plein de méchanceté. Il est sur la réserve en permanence et ses regards sont l'image du plus grand mépris que j'ai pu côtoyer dans ma vie.

Et pourtant il n'est pas si vieux ! Il doit avoir peut-être trente-cinq-ans, voir quarante ans, pas plus.

 

C'est à n'y rien comprendre. Les choses auraient été plus simples s'il était vieux. L'âge, ça excuse pas mal de choses.

Au début, mignonne que je suis, j'ai voulu prendre cela comme un défi. Nous n'avions pas encore eu de contrôle, ni sur table ni oral. Je me suis dit que j'allais travailler comme une folle pour le caresser dans le sens du poil. Avec un peu de chance, j'imaginais même qu'il s'attendrirait.

 

Aucun défi ne peut me résister. Aussi je me suis mise à travailler d'arrache-pied pour anticiper ses références nouvelles, ses idées, les cours à venir. Eh bien ça a été encore pire. Comme s'il avait été piqué au vif par ma jugeote. Un jour, alors que j'étais en train de faire un développement de calculs, devant tout l'amphithéâtre en plus, en expliquant une intuition personnelle, il avait arqué un sourcil, lors de ce même cours, et m'a dit une phrase que je n'oublierais jamais.

 

Pour qui vous prenez vous, mademoiselle? Qui a dit que nous avions besoin de vos intuitions ? Peut-être voudriez-vous faire les cours à ma place, à l'avenir ? Vos chevilles sont bien gonflées, on dirait. Retournez à votre place.

 

C'est même plutôt une tirade qu'une phrase. Elle aurait pu être dans un film. Déjà qu'il était sortit fumer une cigarette en plein milieu d'un des précédant cours... Aussi glacial que s'il m'avait versé un sceau plein de glaçons sur la tête.