La question du totalitarisme chez Hannah Arendt - Alla Marcellin Konin - E-Book

La question du totalitarisme chez Hannah Arendt E-Book

Alla Marcellin Konin

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Beschreibung

Arendt, témoin des deux guerres mondiales, a analysé le totalitarisme en le reliant à l'antisémitisme et à l'impérialisme. Elle a également étudié la dégradation de la sphère publique et la disparition de la prise de décision politique. Cette étude examine sa vision du totalitarisme, sa définition, ses critiques originales et sa contribution aux débats contemporains.




À PROPOS DES AUTEURS




Alla Marcellin Konin, titulaire d'un doctorat en philosophie, est un enseignant-chercheur, conférencier et écrivain. Il s'investit également dans la médiation sociale, apporte son coaching aux associations et guide les couples dans leur évolution. De plus, il a rédigé plusieurs ouvrages philosophiques.

Gbouhonon Naounou Judith, détentrice d'un doctorat en philosophie et d'une licence en théologie, exerce en tant qu'enseignante-chercheure. Ses domaines de recherche englobent la phénoménologie, la métaphysique, l'herméneutique, l'éthique, ainsi que la philosophie politique et sociale. En tant que conférencière internationale, elle partage son expertise en Afrique et en Europe.

N’Dré Sam Beugré, titulaire d'un doctorat en philosophie, concentre ses recherches sur la philosophie moderne du XV au XVIII siècle, en se penchant notamment sur Spinoza, ainsi que sur la philosophie contemporaine. De plus, il a écrit plusieurs ouvrages philosophiques.

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Alla Marcellin Konin, Gbouhonon Naounou Judith

& N’Dré Sam Beugré

La question du totalitarisme

chez Hannah Arendt

Essai

© Lys Bleu Éditions – Alla Marcellin Konin,

Gbouhonon Naounou Judith & N’Dré Sam Beugré

ISBN : 979-10-422-0938-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Introduction

Hannah Arendt, qui a tenté d’expliquer l’infrastructure de sa pensée en effectuant des recherches approfondies depuis les temps anciens jusqu’aux périodes qu’elle a vécues, elle a mis l’accent sur des concepts tels que la violence, la révolution, l’autorité, le pouvoir, l’action, la liberté, l’antisémitisme, l’impérialisme et le totalitarisme. Les expériences d’Arendt, penseuse d’un siècle au cours duquel deux guerres mondiales ont eu lieu, l’ont amenée à réfléchir à ce qui se passait et son travail a été façonné dans cette direction. Arendt se concentre sur les concepts d’antisémitisme, d’impérialisme et de totalitarisme, qu’elle considère comme les idéologies destructrices du monde moderne, et tente d’expliquer les origines du totalitarisme. Parce qu’elle pense que ces phénomènes divisent, désintègrent et détruisent l’humanité, laissant ainsi les gens sans abri. Partant de cette acceptation, Arendt se questionne sur les maux politiques, l’antisémitisme, l’impérialisme et le totalitarisme. Elle a peut-être compris à travers ce qu’il est. En d’autres termes, le quoi de quelque chose ne peut être séparé de ce qu’il est. Ce point est à la fois l’essence et la difficulté du style phénoménologique d’Arendt. La pensée politique d’Arendt et sa compréhension phénoménologique du totalitarisme méritent d’être étudiées en raison de leur originalité. Le sujet de cette étude est la question du totalitarisme, sur laquelle Hannah Arendt insiste, qui détruit l’espace public et le monde commun, enlève aux gens la capacité d’agir politiquement, et aliène les gens d’eux-mêmes et de leur environnement. L’objectif de l’étude n’est pas d’examiner diverses expériences ou théories du totalitarisme. L’objectif principal de l’étude est de révéler la compréhension originale d’Arendt du totalitarisme.

De nombreux concepts de terminologie politique ont survécu à l’Empire romain ou à la Grèce antique. Par exemple, de nombreux concepts tels que la tyrannie, l’autocratie, l’aristocratie, la liberté et même la démocratie ont survécu jusqu’à nos jours en subissant divers changements. Cependant, le concept de totalitarisme est le concept du XXe siècle. Bien que le concept de totalitarisme soit un concept moderne, il ne reçoit pas l’attention qu’il mérite. La raison pour laquelle le concept ne reçoit pas suffisamment d’attention est l’espoir qu’il n’y aura pas de retour au totalitarisme en tant que forme de gouvernement. La situation n’est pas différente pour les autres gouvernements antidémocratiques. Il n’y a pas non plus de désir de retour à la tyrannie ou au despotisme. Cependant, puisque le totalitarisme est un phénomène plus moderne, la tendance à l’éviter semble être plus dominante.

Le totalitarisme, un phénomène de la période moderne, a été utilisé pour décrire les partis politiques, les dirigeants, les idéologies et les États qui visent à contrôler et à changer complètement leurs propres sociétés. Le concept de totalitaire est dérivé du mot italien « totalitario » signifiant le tout, l’absolu. Le concept de totalitarisme a été utilisé par le penseur italien Giovanni Gentile dans les années 1923 pour décrire l’État fasciste idéal. Le concept de totalitarisme a rapidement pris un sens négatif, car il exprime les caractéristiques fondamentales des régimes de l’Allemagne d’Hitler et de la Russie de Joseph Staline.

Le concept de totalitarisme n’est pas toujours utilisé dans le même sens par tout le monde. La culture politique et les préférences idéologiques ont exercé une influence sur la différenciation des significations attribuées à ce concept, et il est fort probable que des facteurs similaires seront efficaces à l’avenir. Bien que le concept de totalitarisme soit utilisé dans des sens différents par différents penseurs, les définitions du totalitarisme en général donnent la priorité aux éléments politiques, économiques ou sociaux et sont classées dans ce cadre. Arendt, associant le totalitarisme à la modernité, l’a traité comme une forme de gouvernement moderne et nouvelle et s’est concentré sur la nécessité de comprendre le totalitarisme et son mal, qui était sans précédent avant l’ère moderne. Arendt a essayé de trouver une réponse à la question de savoir dans quelles conditions et comment les masses soutiennent les gouvernements totalitaires, en examinant la relation entre les mouvements totalitaires et le pouvoir totalitaire. Au lieu de proposer une définition du totalitarisme, Arendt s’est concentré sur l’explication de ce que signifie réellement le totalitarisme lui-même et pourquoi le totalitarisme a émergé. En d’autres termes, il a voulu révéler les facteurs qui ont conduit à l’émergence de cette administration, plutôt que la détermination d’un système de gestion.

Selon Arendt, la condition de base pour l’émergence du totalitarisme était la transformation de la société en « société de masse » et de l’individu en « homme de masse », résultat naturel de la modernité. Selon Arendt, la caractéristique principale de la société de masse est la disparition du « monde commun » dans lequel les différences sont exhibées, c’est-à-dire la sphère publique. La principale caractéristique des gens de masse est qu’ils sont isolés et n’ont pas de relations sociales normales. Pour Arendt, les masses normalement exclues de la représentation politique peuvent pour une raison quelconque souhaiter plus tard une organisation politique, donnant naissance à des mouvements totalitaires.

Selon elle, le développement décisif qui a conduit au développement du totalitarisme a été l’émergence de deux idéologies distinctes, à savoir l’antisémitisme et l’impérialisme. Ces idéologies représentaient un rejet radical des idéaux de la pensée des Lumières, qui considéraient l’individu comme un être libre et doté, selon lesquels c’était un droit légitime pour les gens de revendiquer au moins l’égalité politique. Selon Arendt, avec la montée de l’antisémitisme et de l’impérialisme, cette compréhension de l’individu a perdu sa validité. Selon ces idéologies, être un individu et avoir des droits et des libertés ne pouvait être atteinte en appartenant à la seule race humaine ; il fallait être d’une certaine race, être attaché à une certaine croyance ou secte. Seules les personnes présentant ces traits distinctifs seraient considérées comme des individus.

Avec la domination de ces idéologies, il est devenu légitime de considérer les autres races et sociétés comme inférieures. Ainsi, dans la pensée d’Arendt, ces idéologies ont conduit à la promotion du pillage international, à l’asservissement de petites races et au massacre éventuel de certains peuples entièrement. En résumé, selon Arendt, avec l’élimination des concepts d’individualité et de subjectivité, le tissu de la vie sociale s’est également fragmenté. Il a été remplacé par le fanatisme qui a abouti à l’expansionnisme, à la guerre et finalement au génocide.

Les gouvernements totalitaires ne se contentent pas d’isoler les gens et de les entraîner dans une position de redondance, ils les détruisent. D’autre part, la sphère publique, qui est le champ d’action et de politique, sur laquelle Arendt met l’accent, rassemble les gens dans le contexte d’un monde commun. L’intervention dans le pluralisme humain, qui exprime le rapprochement des personnes, provoque l’effondrement de la sphère publique, et l’effondrement de la sphère publique provoque le totalitarisme. Pour Arendt, la sphère publique est un espace d’action et de liberté.

Sur la base de ces points, nous pouvons affirmer ce qui suit ; les opinions politiques d’Arendt portent des traces profondes de sa vie. Vivant dans une période dramatique où la politique a perdu sa valeur et son sens, Arendt a analysé les conditions d’existence de la personne politique et du champ de la politique. Elle a été témoin des événements douloureux du vingtième siècle, a vu comment la violence a détruit la sphère publique et a formé l’infrastructure de la pensée basée sur ces expériences. Elle a apporté d’importantes contributions à la philosophie politique en termes d’histoire de la pensée. En plus de ceux-ci, Arendt, dont l’importance est de plus en plus comprise aujourd’hui avec les critiques importantes qu’elle a apportées au modernisme, est une intellectuelle et une théoricienne importante avec ses écrits sur la nature humaine, la violence et le totalitarisme pour ceux qui lui succèdent en révélant les significations plurielles latentes du pouvoir.

La première partie de l’étude, qui se compose de quatre chapitres, commencera par communiquer des informations sur la compréhension d’Arendt de la politique afin de mieux comprendre les pensées d’Hannah Arendt sur le totalitarisme, qui est l’un des premiers noms qui viennent à l’esprit dans la discussion sur le totalitarisme et mérite d’être examiné à part en raison de l’originalité de sa théorie. Le concept de vita activa, qu’Arendt associe à la condition humaine, sera expliqué avec un accent particulier sur l’action. D’autre part, la distinction entre sphère publique et sphère privée, qui selon lui a disparu avec l’émergence du totalitarisme, sera évoquée. Ensuite, la tradition de la pensée occidentale et les raisons de l’effondrement de la sphère publique dans la pensée d’Arendt seront discutées. À la fin du premier chapitre, l’approche d’Arendt de la modernité et ses critiques seront données.

Dans la deuxième partie de l’étude, des explications générales sur le concept de totalitarisme seront données. Ensuite, à partir de la modernité dans la pensée d’Arendt, on se demandera s’il existe un rapport nécessaire entre modernité et totalitarisme, supposé efficace dans l’émergence du totalitarisme. À la fin de cette section, afin de mieux comprendre l’équivalent du totalitarisme dans la pensée politique d’Arendt, on analysera d’abord la violence elle-même, puis la relation imbriquée entre violence et totalitarisme. Dans le troisième chapitre, les sources du totalitarisme, qui est l’œuvre principale d’Arendt reflétant sa pensée politique et sa théorie du totalitarisme, seront discutées en détail et les éléments du totalitarisme seront examinés. Dans la dernière section, le totalitarisme dans la pensée politique contemporaine sera discuté afin de mieux comprendre l’originalité de la compréhension d’Arendt du totalitarisme. Enfin, des critiques de la compréhension d’Arendt du totalitarisme seront données. Avec cette étude, elle vise à contribuer à l’examen et à la recherche des pensées politiques et philosophiques d’Arendt.

La philosophie politique de Hannah Arendt

1. Approche politique

Afin d’avoir une idée plus complète de la compréhension qu’a Hannah Arendt du totalitarisme, l’un des premiers noms qui viennent à l’esprit lorsqu’on parle de totalitarisme, qui est le sujet principal de l’étude, il faut tout d’abord avoir des informations sur la philosophie politique. Hannah Arendt a sans aucun doute une place très importante dans le monde de la philosophie au XXe siècle avec ses idées. Arendt a passé la majeure partie de sa vie sous l’influence des crises politiques, économiques et sociales causées par les deux guerres mondiales. Le fait d’avoir été témoin de la politique génocidaire menée par l’Allemagne nazie dans ladite période qui l’a amené à réfléchir à la politique. Sur la base de ses expériences, il a abordé la politique sous un angle différent et a formé sa propre compréhension de la politique. Le déplacement, la marginalisation et la vie de réfugié d’Arendt ont joué un rôle dans la formation de ses pensées. Arendt a été touchée par le phénomène de la guerre et de la violence, et cela a imprégné toutes ses pensées politiques. Elle s’est concentrée sur des concepts tels que la violence, le racisme, la désobéissance civile, le pouvoir et le fascisme. Dans ce cadre, elle publie l’un de ses ouvrages les plus importants, Les Origines du totalitarisme. Ce travail révèle la compréhension d’Arendt de la politique. L’un des grands noms de la philosophie allemande, Emmanuel Kant, Karl Jaspers et Martin Heidegger ont laissé des traces importantes dans la pensée d’Arendt.

De plus, la vie policière de la Grèce antique, la tradition de la pensée politique occidentale, le judaïsme et l’Allemagne hitlérienne sont les éléments qui forment l’arrière-plan des pensées d’Arendt. Hannah Arendt est devenue un nom référencé et discuté avec sa position originale ainsi que ses idées affectant les concepts et débats importants du XXe siècle tels que le totalitarisme, la violence, la révolution et la démocratie. Hannah Arendt a souligné l’importance de la politique dans ses œuvres à une époque où la politique perdait son sens, a déclaré qu’elle était indispensable à la vie humaine et a placé la politique dans une position importante parmi toutes les activités humaines. Arendt a cherché la solution de donner à la politique son sens et sa valeur d’origine, en général, a examiné les éléments sociaux et historiques qui menacent l’existence de la sphère politique. Arendt considérait l’antisémitisme, l’impérialisme et le totalitarisme comme la base de l’agitation politique. Ce sont les expériences politiques du monde moderne. Arendt essaie de comprendre l’antisémitisme, l’impérialisme, qu’elle considère comme les concepts politiques le plus important du 20e siècle, et le totalitarisme, qu’elle accepte comme un résultat naturel. Car, selon Arendt, ces phénomènes, qui sont les expériences destructrices du monde moderne, ont eu un effet dévastateur sur la politique, divisant les gens et laissant les gens sans foyer. Arendt a pris la polis de la Grèce antique comme modèle politique afin de révéler les destructions causées par le monde moderne.

Dans l’ancienne polis, il y a une vie dans laquelle les gens remettent en question la vie commune, se révèlent par leurs discours et leurs actions, rejoignent la vie commune en se réunissant avec d’autres, se tiennent brièvement dans l’arène politique et glorifient la politique. En raison de ces caractéristiques, Arendt considérait l’ancienne polis comme une alternative à la vie moderne. Vivre dans la polis dans la Grèce antique signifiait que les décisions concernant la polis étaient prises par la persuasion et la participation, en d’autres termes, elle était exempte de force et de violence. Cependant, à l’époque moderne, la politique a été réduite au pouvoir ; la force et la violence sont devenues des outils de gestion indispensables. La politique totalitaire est le produit d’une telle compréhension. C’est ainsi qu’Arendt critiquait la modernité au sens le plus général.

Les gouvernements totalitaires qui ont émergé à l’époque moderne ont standardisé les gens et les ont transformés en êtres obéissants. La violence et la terreur apportées par les gouvernements totalitaires ont conduit des gens à la mort. Arendt a vécu à une époque où les gens étaient ostracisés en raison de leurs pensées, de leur religion et de leur race, et elle a concentré ses études sur les causes et le processus de l’émergence de ces régimes violents. Selon elle, si ce processus est compris, il pourra empêcher le totalitarisme. Selon Arendt, la société moderne a occupé l’espace public où se fait la politique. Pour Arendt, qui voit dans l’espace public l’espace de liberté et de pluralité, sortir de cette situation sera possible en restituant le sens perdu du politique dans la polis antique. Dans la polis grecque, les individus disposaient suffisamment de temps et d’un espace public où ils étaient considérés comme des citoyens et où ils pouvaient parler de philosophie, de politique, de religion. Cependant, avec l’époque moderne, le travail et l’entreprise ont envahi toute la vie et détruit l’espace public commun. Le monde moderne, qui a détruit l’espace public auquel les gens participent en dépassant l’espace privé, a créé des vies similaires et, en même temps, isolant les gens les uns des autres et les rejetant. L’objectif d’Arendt est de ramener la compréhension de la politique comme participation à la sphère publique dans le modèle de la polis, qui a souvent été supprimé ou oublié, mais s’est révélé dans le processus historique.

Pour Arendt, politique signifie liberté. Contrairement à la compréhension traditionnelle de la liberté, qui consiste à faire ce qu’elle veut et seule sa propre volonté a son mot à dire sur ce qu’elle fait, Arendt dit que les gens deviendront libres en faisant de la politique. Selon elle, la liberté est la raison pour laquelle les gens vivent ensemble dans une structure politiquement organisée et la raison d’être de la politique1. Sur la base d’Arendt, la polis, elle a construit des concepts tels que l’espace public, la liberté, l’action et le pouvoir qui forme sa propre compréhension de la politique. Il est nécessaire de comprendre ces concepts qui façonnent la pensée d’Arendt de la manière la plus correcte. Arendt est extrêmement sensible à l’utilisation correcte des mots et des concepts, selon elle, chacun concept correspond à un autre phénomène. Elle a critiqué les sociologues et les politologues en abusant des concepts. Selon Arendt, les sociologues et les politologues ont donné le même nom à des choses qui remplissent la même fonction. À cet égard, Arendt dit : « Leur travail est en fonctions, selon eux, les choses qui remplissent la même fonction obtenir le même nom ; comme si je pouvais appeler le talon de ma chaussure un marteau – parce que, comme la plupart des femmes, je l’utilise lorsque les clous de martelage dans le mur »2, en insistant sur l’importance d’utiliser les concepts correctement.

Lorsque nous voulons parler simplement de la compréhension d’Arendt de la politique, les concepts que nous rencontrons nous donnent des indices sur sa philosophie politique. À ce stade, pour comprendre la philosophie politique d’Arendt, il est nécessaire de parler des concepts tels que la pluralité, l’action, la naissance, le pouvoir, la liberté et la sphère publique, qui rendent son approche de la politique unique et les pierres angulaires de sa théorie. Selon Phillip Hansen, la contribution la plus importante d’Arendt à la théorie politique est qu’elle nous fournit un cadre pour ce qu’est la politique à notre époque3. Selon la pensée d’Arendt, le totalitarisme a détruit l’être humain qui établira un monde commun. Tous ces maux politiques ont détruit la sphère publique qui rend les gens visibles les uns aux autres, en d’autres termes, le monde commun. Le monde commun qu’il a déclaré est aussi la maison des gens. Quand Arendt dit que le monde commun a disparu, elle dit que l’homme n’a plus de foyer dans le monde moderne.

Selon Arendt, le totalitarisme est le plus grand mal politique. À tel point qu’Arendt a défini le totalitarisme comme un mal radical. Parce que le totalitarisme a détruit les caractéristiques qui font des gens une personne politique comme l’individualité, la pluralité, la liberté d’action. Ainsi, le totalitarisme est l’antithèse de la pluralité. « La tentative totalitaire de conquête de la terre et de domination totale est la plus destructrice de toutes les impasses. La victoire du totalitarisme conduira à l’extinction de l’humanité ; car le totalitarisme a détruit l’essence de l’homme là où il domine »4. Arendt a attribué cette autodestruction à la destruction de la vita activa, qui inclut toutes les activités humaines. Car ce sont ces activités qui révèlent les qualités des êtres humains. Dans ce contexte, Arendt, dans son livre La condition de l’homme moderne, traitera des qualités qui ont été détruites par l’âge moderne et le processus de totalitarisme, qu’elle accepte comme son résultat naturel, qui constituent l’essence de l’homme et font de l’homme humain. Ces qualités seront également considérées comme des concepts fondamentaux de la compréhension d’Arendt de la politique. À cet égard, il serait utile de parler de la condition humaine/vita activa afin de mieux comprendre la pensée politique d’Arendt et de concrétiser sa réflexion sur le concept de totalitarisme, qui fait l’objet du cours.

Tout ce qui est en contact et en communication avec le monde dans lequel l’homme vit, qui est né spontanément ou a été créé par des mains humaines, devient la condition d’existence. Dans ce cas, toutes ces composantes font partie de la condition humaine5. L’homme ne peut exister sans les choses. S’il n’y avait pas eu d’élément humain dans les choses, elles auraient été des substances dénuées de sens. À cet égard, l’individu naît conditionné par tout ce qui l’entoure6. Il y a des activités qu’une personne réalise avec sa naissance, consciemment ou inconsciemment. Arendt déclare qu’il existe fondamentalement trois types d’activités de l’être humain consistant en travail/travail, travail/travail et action/action et les appelle « Vita activa ». La vita activa est le sujet de discussion central chez Arendt. Selon Arendt, ces activités sont liées à la nature générale de la condition humaine. « Chacun d’entre eux est essentiel en ce qu’il correspond à l’une des situations de base dans laquelle la vie sur terre est donnée à l’homme »7. Avec le concept de vita activa, Arendt détermine le cadre de base dans lequel va s’inscrire la condition humaine. De ce point de vue, elle atteindra sa cible principale, l’homme politique (homo politicus).

En regardant le contexte historique du concept de vita activa, on constate qu’il est aussi ancien que la tradition de la pensée politique. Arendt déclare que vita activa a acquis différentes significations à différentes périodes en se référant à la période antique. Arendt, qui a dit que vita activa était l’équivalent médiéval de la politique bios d’Aristote (vie politique), a fait valoir que le terme est également apparu dans la pensée augustinienne comme vitanegotiosa, une vie consacrée aux problèmes publics et politiques. Selon Arendt, avec la disparition de l’ancienne cité-État, la politique a perdu sa place privilégiée dans la vita activa, et elle a commencé à exprimer la manière de se préoccuper des affaires du monde8. En essayant de façonner une trilogie très complexe de travail et d’action, Arendt redéfinit elle-même chacune des trilogies pour clarifier ce qu’elle veut réellement faire. L’importance de ceci est la condition humaine sur laquelle il sera finalement basé.

Premièrement, cela commence par la définition du travail. « Travail ; sa croissance, son métabolisme et son effondrement destiné sont une activité qui correspond au processus biologique [de la vie] du corps humain, dépendant des nécessités vitales qui sont simultanément produites et nourries par le travail au cours de la vie. L’état du travail/travail de l’homme est la vie elle-même. Selon Arendt, le travail correspond à la vie elle-même, au côté biologique de l’homme, à la reproduction de la vie. Le concept de travail comprend des caractéristiques qui ne sont pas uniques aux humains, mais communes à d’autres êtres vivants »9. Le travail, il est une activité qui correspond à l’anormalité de l’existence humaine, qui n’est pas intégrée dans le cycle de vie récurrente en permanence de l’espèce, et dont la mortalité ne peut être compensée par ce cycle. Le travail crée un monde « artificiel » des choses qui est complètement différent de l’environnement naturel dans son ensemble. Chaque vie individuelle réside dans les limites de ce monde ; alors que ce monde lui-même signifie transcender et laissant derrière eux toutes ces limites qui correspondent de travail à la mondanité, le monde artificiel des objets produits par l’homme, et de l’action à l’état de pluralité10. Parmi ces activités, Arendt met le plus l’accent sur l’activité d’action. Selon Arendt, l’action correspond à la pluralité des êtres humains, condition de toute vie politique. L’action est une activité politique dans son rapport à la pluralité, c’est donc la catégorie la plus importante de vita activa. Selon Arendt : « Ces trois activités humaines et leurs états correspondants sont étroitement liés à l’état le plus général de l’existence humaine : naissance-mort, nativité et mortalité ».

Le travail garantit non seulement la continuité individuelle, mais aussi la vie de l’espèce. Le travail et le monde créé par l’homme qui est le produit du travail ; il donne permanence et permanence à la futilité de la vie mortelle et à la frivolité du temps humain. L’action crée la condition de la mémoire, c’est-à-dire de l’histoire, en s’engageant dans l’établissement et la préservation des structures politiques. En plus de l’action, le travail et le monde sont également enracinés, car ils ont des devoirs tels que faire des prédictions sur ceux qui viennent au monde en tant qu’étrangers dans un flux ininterrompu, faire des calculs, leur donner un monde et le protéger. Mais des trois, c’est l’action qui a le lien le plus étroit avec l’état de nativité humaine ; le nouveau départ inhérent à la naissance ne peut se faire connaître dans ce monde que parce qu’un nouveau-né a la capacité de commencer quelque chose de nouveau, c’est-à-dire d’agir. De plus, puisque l’action est une activité parfaitement politique, la nativité, et non la mortalité, peut-être la catégorie centrale de la pensée politique, par opposition à la pensée métaphysique11.