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"La récompense "est un condensé de ressentis mis au jour. Fruits de l’imagination de Joël Becey et de ses urgences, les poèmes de ce recueil riche, cohérent et signifiant abordent divers sujets tels que le mal-être dans un monde oppressant et abscons, l’amour sous différentes formes, l’appel du cosmos comme échappatoire, ou encore les réflexions existentielles allégées de fantaisies poétiques. À travers chaque pensée décrite, cet ouvrage laisse paraître la providence dans toute sa générosité.
À PROPOS DE L'AUTEUR
À dix-huit ans,
Joël Becey découvre les textes de Artaud, prenant conscience du pouvoir de la littérature sur la souffrance. Dès lors, il s’initie à l’art poétique et, après vingt-neuf années de création littéraire, il décide de partager ses écrits. "La récompense"est son premier ouvrage publié.
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Seitenzahl: 62
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Joël Becey
La récompense
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Joël Becey
ISBN : 979-10-422-1666-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Physiquement je suis pudique, c’est intellectuellement que je ne le suis pas.
Serge Gainsbourg
Les textes que voici sont une réaction au désespoir, à la malchance, à l’injustice, à l’isolement forcé ou encore à l’impuissance, ils sont là pour témoigner qu’arrivé à un « certain » âge (pour ma part, 47 ans), on peut tout de même mériter une récompense pour avoir cru en soi pendant des années et des années en travaillant au quotidien sans salaire comme on sèmerait sans récolte ou qu’on fouillerait sans découverte, tout en se construisant des univers souterrains aux règles et coutumes inconnues d’en haut, marqués d’images d’idolâtre pour oublier le réel et sa vérité implacable.
Ce robinet qui coule à flots en plein désert, c’est impossible, peut-être, mais l’imagination peut encore quand la volonté ne peut plus ou n’est plus suffisante. Cette végétation moussue sur le sable brûlant ne peut avoir de racines, assurément, mais nos rêves ne sont-ils pas l’écume de nos jours fébriles de stress et une soupape de sécurité pour nous permettre d’avancer ou de tenir position malgré tout ? Il n’y a pas de chemin au milieu de ces dunes et pas de traces de pas, c’est que la photo a été prise de loin par précaution, c’est évident, mais un paysage mental qui rassure et console, que l’on se crée avec nos fantasmes et nos croyances, ne fait pas de bruit, ne se fait pas remarquer, ne prouve ni ne demande rien et reste de fait intact pour nous aider à supporter le monde froid, instable, trompeur et agressif.
Qu’on ne voie dans ces pages rien de certain, mais des tentatives variées pour parvenir enfin à exister une fois pour toutes par mes propres moyens, libre et seul, avec autant de sincérité et d’intégrité que possible. Que ces lignes que j’envoie à travers ce recueil tendent à s’accrocher à un esprit curieux, critique et sensible, un écrit, quel qu’il soit, ne se réalise pleinement que si sa moitié latente porte les yeux sur lui et l’apprécie à hauteur de ses exigences en tant que lectrice ou lecteur averti(e).
Bonne lecture à vous.
Prologue à « Soleil de nuit »
En été, quand la chaleur pesante de la journée est
retombée, le soir venu par les nuits claires de pleine lune,
j’aime m’allonger sur l’herbe et contempler la voûte céleste.
J’imagine alors que le disque lunaire est un trou
dans la nuit noire, laissant voir une partie d’un univers
de lumière, accolé au nôtre, où seuls les astres seraient
obscurs et baignant dans une clarté intense et in-
interrompue. Les zones sombres à la surface de la lune
laisseraient voir des parties de nébuleuses, de galaxies
de cet univers antiparallèle où tout serait à l’opposé
de ce qu’on connaît ici-bas.
Je me prends même à penser que notre cosmos
ne serait plus unique, absolu et immensurable,
mais plutôt pair, comparatif et délimité
et que, par contraste, l’anti-univers lumineux
éclairerait tous les mystères qui dans notre espace
grouillent dans l’ombre profonde.
Mais je sais bien que sur la Terre,
plutôt que de plonger dans une lumière inconnue
et sans fond (bien qu’avivant la curiosité), les Hommes
préfèrent la nuit, une nuit piquetée d’étoiles
qui leur suffit pour rêver d’infini,
et apprendre que la mort physique est une chose bien relative.
(Avril 2021)
Pour Andréa B.
Moi je suis dans la nuit
et toi tu fais le jour,
de toi tout tourne autour
quand moi pauvre toupie,
je suis le lunatique,
le lacuneux lunaire,
le lacunaire, au clair
de moi quand plein, paniquent
les loups, les fous, inquiète
la mer suit mes humeurs,
Newton me fit honneur,
j’inspire les poètes :
« Trou vers un univers
De lumière en contraste
Au nôtre, où seuls ses astres
Sont noirs, trous au travers »…
Mais en vrai je ne suis
qu’astre mort, pourtant quand
tu dors, de moi rêvant,
on dirait que je vis.
Et lorsqu’enténébré
par le monde, éclipsé,
tu brilles à l’opposé,
moi j’attends la journée ;
visible à peine mieux
dans ton amour solaire,
je m’oublie je préfère
que me cherche des yeux
Pierrot intimidé
par ton œil délétère,
qui grâce à moi, sur Terre
de toi pourra rêver
comme les amoureux
me prenant à témoin,
et même m’iraient bien
décrocher pour un peu.
Vois quand tu m’irradies
l’effet sur les terriens,
ah ! je peux dire enfin :
j’existe dans la nuit !
Les autres étoiles si
nombreuses, si brûlantes
soient-elles, sont distantes,
parfois mortes… ironie,
toi, la seule en la nuit
absente, tu m’octroies
ce ciel noir tout à moi :
je suis Soleil de nuit !
Avec moi tu ravis
et le jour et la nuit,
le sud et le nord, oui
les pauvres et les nantis.
Et qui cherche l’oubli
temps, nord, saisons, me voit
comme un phare vers quoi
éclairer son ennui.
Je suis Soleil de nuit
tu es Soleil du jour,
je renvoie ton amour
comme de l’or sans prix.
(Mai 2015)
La solitude c’est une ancre de marine
Qui reste au fond quand le corps du noyé surnage,
Dans le cercueil quand l’âme va dans les nuages
Gonflés de pluie, portés par la brise marine
Qui naissent sur la mer et meurent sur la terre
Gorgeant d’eau du ciel les sols et la solitude,
Écume des cieux sous les chaudes latitudes
Qui enivre les un cinquième de la Terre.
Le squelette du corps d’argile plein de larmes
Salées, c’est la solitude au fond de notre âme
Qui la cloue au sol pour ne pas quitter la terre,
C’est l’Arche de Noé ne quittant pas le port
Avec seulement les dinosaures à son bord,
Pendant le Déluge, engloutie là sous la mer…
Elle prend mon cerveau en otage
et elle prend mon cœur à témoin :
« Tu vois bien que tu as besoin
d’amour, tu ne peux vivre en cage ».
Elle me donne l’envie mais m’enlève
le courage et me laisse l’ennui
le regret et le remords qui
se plaisent à appesantir mes rêves.
Oh je sais trop bien quand elle vient
je suis le seul à le savoir,
Elle, elle est toujours aussi noire
semblant la même, néanmoins
à chaque fois je suis surpris
davantage par sa cruauté,
puis juste avant de m’achever
elle s’en va et moi je l’oublie,
elle prend bien soin d’emporter
avant de partir toutes ses feintes
sa perverse et sombre empreinte,
elle prend bien soin de tout emporter
car elle sait que sinon j’aurais
le temps de trouver les armes pour
la combattre, pour me défendre, pour