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Louve sort une fois de plus de sa tanière pour vous entraîner dans une traversée des abysses, où le vague à l’âme se mêle à un véritable tsunami émotionnel. Entre les profondeurs sombres et l’horizon lumineux qui transparaît à la surface, La traversée des abysses est une invitation, enrichie de quelques illustrations, à l’exploration des méandres de l’âme humaine.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Louve M’hamsadji explore avec une grande sensibilité les méandres des sentiments humains complexes : mélancolie, dépression, anxiété et troubles psychiques en général. Elle met des mots sur ces maux universels, rendant ces expériences accessibles et compréhensibles.
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Seitenzahl: 37
Veröffentlichungsjahr: 2025
Louve M’hamsadji
La traversée des abysses
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Louve M’hamsadji
ISBN : 979-10-422-6179-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À
Tous ceux qui luttent et tous ceux qui ont lutté.
Fanny, Théo, Gérard…
Mamina, ton étoile brille à jamais dans nos cœurs.
Les illustrations du recueil sont en collaboration avec Nina Castagné d’après les idées et dessins originaux de Louve M’hamsadji.
Lettre à L.
Je t’écris à travers les méandres du temps, celui de ton histoire et celui de ton monde. Ce monde qui t’entoure et t’encercle sans jamais te traverser vraiment.
Je suis cette petite voix bienveillante et conciliante que tu n’entends jamais.
Je suis cette plainte lugubre qui vient du plus profond de ton âme et que tu gardes silencieuse.
Cette lumière obscurcie par toutes les incompréhensions qui t’égarent, ces injustices, ces injonctions qui te dépassent et cette indignation qui te force à te résigner.
Mais si le temps apporte sagesse et maturité à ceux qui savent se remettre en question, je sais aussi la guerre perpétuelle que tu te livres à toi-même et qui te maintient impuissant.e face au mal qui t’entoure.
Parce que tout le bien que tu as en toi est insuffisant face au carcan qu’impose cette société diffamatoire, cette société qui produit des précarités marginalisées et pourtant si nombreuses.
Tu devines aisément les souffrances de ces gens, elles sont comme un chœur de voix étranglées qui te reviennent en écho de la tienne.
Tu aimerais dire ou faire quelque chose qui pourrait être utile. Ne pas juste y penser par moments et trouver ça regrettable, puis reprendre ta vie comme si de rien n’était.
Tous ces gens qui détournent le regard face au malheur d’autrui sont-ils seulement heureux ? Ou ont-ils l’impression de l’être davantage ?
Si donner c’est recevoir, pourquoi tant de relations vont à sens unique ?
Comment peut-on donner « trop », à tel point que les gens vous jettent quand ils n’ont plus besoin de vous, comme un mouchoir ou une pile usagée qu’on aurait vidée de toute son énergie, car celui qui ne vit pas, vit par procuration ?
Ces gens n’ont pas réellement besoin de toi. Ceux qui le méritent, tu ne peux leur offrir qu’un sourire, un bonjour, un regard, quelques minutes de ton temps.
Ceux qui en ont le plus besoin ne demandent pas d’aide, ou alors le minimum. Et même le minimum, c’est souvent hors de portée.
Que faire face à ce sentiment d’impuissance ?
Quand on est résigné pour soi-même, mais pas pour les autres, quand on voudrait faire plus pour eux, mais qu’on ne fait pas le minimum pour soi ?
Qu’on voudrait ne pas exister, mais être juste un outil dont les gens pourraient se servir et ensuite disparaître ?
Ne pas avoir de sentiment propre, faire simplement ce qui est bien, ce qui est juste ? Sans traîner le boulet de sa propre histoire qui nous ralentit, nous rend trop souvent inopérable, juste bon à rester passif, survivre et contempler, lourd de toute cette souffrance qui vient s’agglutiner à la nôtre…
Il y a ce monde qui ne te comprend pas. Et il y a toi qui ne comprends pas ce monde. Aux libertés individualisées et aux prisons collectives. Pourquoi toutes ces différences se heurtent à des murs érigés par une main invisible au dessein sanglant ? Confortées par ceux qui l’encouragent et aussi par ceux qui s’y soumettent ?