Le Hacker - Renee Rose - E-Book

Le Hacker E-Book

Rose Renee

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Beschreibung

ELLE A TRAHI MA FAMILLE ; ELLE VA ME LE PAYER
Notre gentille voisine aux cheveux blond vénitien n’est pas aussi innocente que nous le croyions.
Elle a ramené un flic en notre sein. Mon frère jumeau s’est pris une balle.
À présent, elle va payer. Je l’ai chargée de soigner mon frère.
S’il meurt, elle meurt. C’est ce que je lui ai dit, en tout cas.
Bien sûr, je ne lui ferais jamais de mal.
J’ai déjà notre sublime voisine dans la peau.
Mais cela ne m’empêchera pas de la punir.
De la toucher comme je m’étais juré de ne pas le faire.
Elle a déstabilisé mon équilibre. C’est devenu une distraction inacceptable.
J’ai envie de la garder sous mon contrôle...
J’ai  besoin de la garder hors de mon cœur.

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LE HACKER

RENEE ROSE

Traduction parAGATHE M.

Édité parELLE DEBEAUVAIS

RENEE ROSE ROMANCE

TABLE DES MATIÈRES

Le Hacker

Livre gratuit de Renee Rose

Prologue

Chapitre Un

Chapitre Deux

Chapitre Trois

Chapitre Quatre

Chapitre Cinq

Chapitre Six

Chapitre Sept

Chapitre Huit

Chapitre Neuf

Chapitre Dix

Chapitre Onze

Chapitre Douze

Chapitre Treize

Chapitre Quatorze

Chapitre Quinze

Chapitre Seize

Chapitre Dix-Sept

Chapitre Dix-Huit

Chapitre Dix-Neuf

Épilogue

Vouloir plus? Le Bookmaker

Livre gratuit de Renee Rose

Ouvrages de Renee Rose parus en français

À propos de Renee Rose

LE HACKER

LA BRATVA DE CHICAGO, TOME 5

ELLE A TRAHI MA FAMILLE ; ELLE VA ME LE PAYER

Notre gentille voisine aux cheveux blond vénitien n’est pas aussi innocente que nous le croyions.

Elle a ramené un flic en notre sein. Mon frère jumeau s’est pris une balle.

À présent, elle va payer. Je l’ai chargée de soigner mon frère.

S’il meurt, elle meurt. C’est ce que je lui ai dit, en tout cas.

Bien sûr, je ne lui ferais jamais de mal.

J’ai déjà notre sublime voisine dans la peau.

Mais cela ne m’empêchera pas de la punir.

De la toucher comme je m’étais juré de ne pas le faire.

Elle a déstabilisé mon équilibre. C’est devenu une distraction inacceptable.

J’ai envie de la garder sous mon contrôle...

J’ai besoin de la garder hors de mon cœur.

MENTIONS LÉGALES

Copyright © 2021 Le Hacker de Renee Rose

Tous droits réservés. Cet exemplaire est destiné EXCLUSIVEMENT à l’acheteur d’origine de ce livre électronique. Aucune partie de ce livre électronique ne peut être reproduite, scannée ou distribuée sous quelque forme imprimée ou électronique que ce soit sans l’autorisation écrite préalable des auteures. Veuillez ne pas participer ni encourager le piratage de documents protégés par droits d’auteur en violation des droits des auteures. N’achetez que des éditions autorisées.

Publié aux États-Unis d’Amérique

Renee Rose Romance

Ce livre électronique est une œuvre de fiction. Bien que certaines références puissent être faites à des évènements historiques réels ou à des lieux existants, les noms, personnages, lieux et évènements sont le fruit de l’imagination des auteures ou sont utilisés de manière fictive, et toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux, des évènements ou des lieux est purement fortuite.

Ce livre contient des descriptions de nombreuses pratiques sexuelles et BDSM, mais il s’agit d’une œuvre de fiction et elle ne devrait en aucun cas être utilisée comme un guide. Les auteures et l’éditeur ne sauraient être tenus pour responsables en cas de perte, dommage, blessure ou décès résultant de l’utilisation des informations contenues dans ce livre. En d’autres termes, ne faites pas ça chez vous, les amis !

Réalisé avec Vellum

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PROLOGUE

Saint-Pétersbourg, 2011

Dima

J’écrase les freins de la Lada trop fort, et la voiture que je partage avec mon frère jumeau fait un tonneau sur l’autoroute verglacée. Durant un merveilleux instant, je crois que j’y suis parvenu.

Que j’en ai fini. Que je n’aurai pas à vendre mon âme à la bratva pour rembourser le prêt que j’ai fait pour payer ses soins.

Je vais la rejoindre. Je lui ai promis que pour moi, il n’y aurait personne d’autre. Je le lui ai juré à l’hôpital, ce soir-là, juste avant qu’elle prenne son dernier souffle. Quand elle a enlevé la bague que je lui avais offerte pour la glisser à mon auriculaire.

Tu restes mien, et je reste tienne.Même dans la mort.

Attends-moi. Je te rejoindrai bientôt.

Juste avant de rentrer chez moi et de rouer de coups de poing le mur de ma chambre, jusqu’à ce qu’il tombe en miettes.

Les cris paniqués de Nikolaï me percent les tympans quand notre voiture s’écrase contre une glissière, enfonçant le côté conducteur. Le métal se froisse, le verre se brise. Nous nous balançons au bord du pont, au-dessus d’une rivière gelée. Voilà. C’est le moment de mourir. La douleur va prendre fin.

J’ignore si je crois en une vie après la mort, mais tout ce que je sais, c’est que je ne veux pas vivre sans elle.

Nikolaï se détache et ouvre grand sa portière, avant de me tirer vers lui par mon pull.

— Niet.

Je ne bouge pas. À l’instant où il sortira, la voiture tombera dans la rivière en contrebas. Je ne sais pas si la glace se brisera sous son poids. Je mourrai peut-être sur le coup de l’impact. Je l’espère.

Nikolaï continue de me tenir d’une main. De l’autre, il me donne un coup de poing.

Une douleur explose dans mon nez et derrière mes yeux. Je ne vois plus rien, et ma bouche s’emplit de sang.

Nikolaï profite de ma désorientation pour me tirer hors du siège conducteur.

— Sors de là, putain, grogne-t-il en russe.

Je ne vois toujours rien. J’agite les jambes. Merde. Je crois qu’elles m’aident à sortir.

Je tends le bras pour m’agripper à ma poignée de porte. Au volant. Tout ce qui me permettra de suivre la voiture quand elle tombera du pont, mais mon jumeau est trop vif. Il se jette en arrière et s’écrase par terre du côté passager, me faisant tomber sur lui.

Le métal crisse. La voiture bascule et disparaît. Durant un instant, j’ai l’impression que c’est le pont lui-même qui tombe, et tout se met à tourner. Puis le véhicule s’écrase dans la rivière.

Nikolaï me donne un nouveau coup en plein visage. Puis un autre.

— Tu ne mourras pas aujourd’hui, connard.

Nouveau coup de poing.

— Et il est hors de question que tu m’emportes avec toi.

Je grogne et m’étouffe sur mon propre sang.

Je n’avais pas l’intention de tuer Nikolaï. J’ai été con de ne pas faire la distinction entre lui et moi.

Je ne comptais pas mourir ce soir ; pas consciemment, en tout cas. Mais j’aurais dû songer à sa présence dans la voiture avant de mettre ce non-plan à exécution.

C’est le souci, avec les jumeaux. Pour moi, Nikolaï est comme une extension de moi-même. La présence silencieuse qui a partagé ma douleur pendant les mois de chimio et de rayons d’Alyona. Celui qui faisait mes devoirs et allait en cours à ma place, qui passait mes examens quand je me désintéressais des études.

C’est lui qui a découvert qu’il était possible d’emprunter de l’argent à la bratva quand un traitement hors de prix semblait envisageable.

Nous n’en parlons pas. C’est inutile. Il a traversé cette putain d’épreuve avec moi. Du moment où je suis tombé amoureux de la plus belle fille de la ville à celui où je l’ai enterrée.

Dans un gémissement, je me roule en boule dans la neige, qui devient vite cramoisie à cause de mon nez en sang et de ma lèvre fendue.

— Lève-toi.

Je ne bouge pas.

À cause du vent qui hurle, je n’entends pas une nouvelle voiture arriver. Une portière s’ouvre.

— Montez, ordonne une voix autoritaire.

Nikolaï tente de me hisser. Je ne bouge toujours pas.

— Faites-le monter.

Deux paires de bottes noires cirées piétinent autour de moi, et l’on me met debout pour me fourrer à l’arrière d’une limousine.

C’est cette nuit-là que j’ai rencontré Igor Antonov pour la première fois.

La nuit où la bratva nous a trouvés pour nous faire payer ce que nous lui devions, pas en nous tabassant ou en nous menaçant, mais en prenant le contrôle total sur nos vies. Parce qu’Igor savait reconnaître la valeur de jeunes hommes à moitié suicidaires. Son armée en était pleine. Alors cette nuit-là, notre mère a perdu ses deux fils. Elle a cru que nous avions disparu dans la rivière gelée, pas au sein d’une fraternité qui nous obligeait à rompre tout lien avec elle.

CHAPITRE UN

Dima

Te voilà, ma belle.

Le piratage et la traque informatiques, ce n’est pas un simple travail, c’est un mode de vie. Assis derrière mon écran dans le penthouse que je partage avec mes frères de la bratva, je suis le roi du monde numérique. Là, je suis en train de regarder les images de vidéosurveillance de notre immeuble pour voir une jeune femme svelte entrer et marcher jusqu’à l’ascenseur.

J’ai un début d’érection simplement en voyant sa démarche, nonchalante mais sensuelle, et son petit sourire absent, comme si elle songeait à quelque chose qui la rendait heureuse.

— Qui est-ce que tu espionnes ? me demande Nikolaï dans le canapé.

Salaud. Mon frère sait parfaitement qui je traque, et cela devient une vraie plaie.

— Oooh, est-ce que c’est une femme ? lance Sasha, notre colocataire.

Elle quitte la cuisine et se précipite dans le salon pour regarder par-dessus mon épaule.

Et voilà.

Je ferme la fenêtre d’un clic avant qu’elle puisse voir quoi que ce soit, et je jette un regard noir à Sasha et à mon frère.

Mauvaise idée. Cette réaction inhabituelle me trahit. J’aurais dû la jouer cool.

Sasha pousse une exclamation théâtrale, en bonne comédienne.

— C’est vraiment une femme ! Qui ça ? Montre-moi.

Elle tente d’attraper la souris.

— C’est ta mère, dis-je.

Je regrette immédiatement mes paroles, car le grand sourire de Sasha se fane. Sa mère vénale a été à la tête d’un coup monté pour voler l’héritage de sa fille, et par ici, nous ne l’aimons pas beaucoup.

— Quoi, vraiment ?

— Non. C’était une mauvaise blague. Désolé.

— T’es malade, ou quoi ? me lance Maxim d’un ton sec depuis la cuisine.

Il n’aime pas que l’on blesse sa jeune épouse, ce qui peut se comprendre.

— Désolé, répété-je.

Je soulève la souris pour la mettre hors de portée de Sasha, qui continue pourtant ses tentatives.

— Dis à ta femme de ne pas toucher à mon matériel.

Sasha pousse un gloussement.

— Désolé pour le double-sens, ajouté-je. Va-t’en.

Je la chasse d’un mouvement de la main.

Sasha croise les bras.

— Tu es obligé de nous montrer, maintenant. Je ne lâcherai pas l’affaire tant que je ne l’aurai pas vue.

Comme je sais qu’à présent, il n’y a plus rien à voir ‒ ma proie a largement eu le temps de s’engouffrer dans l’ascenseur ‒, je repose la souris.

— Bon, d’accord. Voilà ce que je regardais.

Je clique de nouveau sur la vidéo, qui montre l’entrée de notre immeuble. Maykl est assis derrière son bureau, plus sentinelle surarmée que portier.

La traque en ligne, c’est mon passe-temps, ma fenêtre sur le monde, mon identité. Donnez-moi un clavier et un écran, et je deviens un dieu. Pour moi, voir toutes les données du monde est un droit que j’ai gagné en apprenant à y accéder.

Les affaires des autres sont aussi les miennes, car elles s’offrent à mes yeux. Je suis capable de trouver toutes les informations disponibles sur n’importe qui. Je peux les modifier, les manipuler pour changer leur vie en quelques clics. Je peux leur créer des ennuis avec le fisc, effacer leur casier judiciaire. Puiser dans leurs comptes en banque, voler leur identité.

— Kuznets veut que tu l’aides à pirater un truc, m’informe mon patron, Ravil, en traversant le salon. Je lui ai donné ton numéro. Il va dire à Sergei Litvin de t’appeler de Moscou.

— D’accord.

J’espérais que l’intervention de Ravil distrairait Sasha, mais elle est toujours à mes trousses.

— Alors c’est une habitante de l’immeuble ? demande-t-elle. Qui ça ?

— Bonne question, murmure Nikolaï d’une voix sardonique.

Cette fois, je suis assez malin pour ne pas réagir.

Sasha pivote et plante son regard dans celui de mon jumeau.

— C’est bien une femme, alors, s’exclame-t-elle d’un air théâtral. C’est Natasha ?

— Je ne sais pas, répond Nikolaï d’un ton neutre en me jetant un regard.

— Pourquoi est-ce que j’espionnerais Natasha ? rétorqué-je, mais même le fait de prononcer son nom à voix haute me fait quelque chose.

Parce que je passe mon temps à traquer les faits et gestes de la charmante Natasha Zolotova, la fille super sexy et terriblement jeune de l’une des résidentes de notre immeuble. Sa simple existence me fait bander. Enfin, elle n’est pas si jeune que ça. Elle a vingt-trois ans, comme Sasha. Mais elle a un air frais et innocent qui la ferait passer pour une fille de dix-huit ans. Elle a tout de la girl nextdoor. Elle illumine tout l’immeuble de sa présence.

Bien sûr, je sais déjà tout sur elle. J’ai des dossiers sur tous les habitants du bâtiment. Ça fait partie du boulot que j’effectue pour Ravil, un boulot qui nous permet, à Nikolaï et moi, de vivre confortablement aux confins de la fraternité.

Mais observer Natasha est une activité quotidienne pour moi, tout comme le fait de me laver le visage ou de me brosser les dents. Par respect, je ne lis pas ses mails et n’écoute pas ses conversations téléphoniques. Je me contente de regarder les photos qu’elle poste sur Instagram. Et je visionne les images de vidéosurveillance qui la montrent en train de sortir et d’entrer. J’aime connaître ses tenues. Son humeur. Savoir qu’elle est en sécurité. J’aime connaître sa charge de travail ; pas suffisante pour qu’elle puisse se permettre de vivre seule, apparemment.

Aujourd’hui, elle porte un haut-bustier orangé et un legging, ce que je pourrai confirmer à nouveau dans quelques instants. Je la regarde entrer dans l’appartement qu’elle partage avec sa mère, puis en ressortir en faisant rouler sa table de massage jusqu’à l’ascenseur.

Je ferme mon ordinateur et me lève.

— Tu vas quelque part ? s’enquiert Nikolaï.

Bon sang, je vais l’étriper. Je lui adresse un doigt d’honneur alors que je quitte le penthouse et contourne l’ascenseur pour rejoindre la chambre que j’occupe et qui donne sur le couloir, comme dans un hôtel.

Savoir que Natasha va bientôt sortir de cet ascenseur pour frapper à ma porte me donne une érection, et l’image de son beau visage ronge ma détermination. J’entre dans ma chambre et colle mon front à la porte.

L’ascenseur émet un tintement. Je tente de me reprendre.

Je déteste qu’elle soit kiné à domicile, qu’elle se rende chez les gens avec sa table de massage. C’est vachement dangereux. Elle me dit qu’elle voit uniquement des gens qu’elle connaît personnellement ou qu’on lui a recommandés, et elle affirme également qu’elle ne voit pas d’hommes, mais je sais que c’est n’importe quoi, vu qu’elle m’a déjà fait deux massages et qu’elle est sur le point de m’en faire un troisième.

Je lui ai fait promettre de me tenir informé si qui que ce soit l’emmerdait. Je ne suis peut-être pas super baraqué ni capable de briser la nuque d’un homme à mains nues comme Oleg, mais si quelqu’un fait du mal à cette fille, je suis capable de le tuer.

Non qu’elle soit sous ma responsabilité. J’ai beau aimer observer Natasha, je compte m’en tenir là.

Réserver des massages avec elle, c’était une erreur. Une grosse erreur.

C’est la faute de Nikolaï. Mon connard de frère a dû remarquer mon, euh, mon intérêt pour l’emploi du temps de Natasha, alors il m’a menacé de réserver un massage pour lui-même si je ne le faisais pas d’abord. Et il était hors de question que je laisse Nikolaï se déshabiller dans la même pièce qu’elle.

Hors de question.

Alors me voilà obligé de me déshabiller dans la même pièce qu’elle et de la laisser poser ses douces mains partout sur mon corps ‒ enfin, presque partout ‒ sans pouvoir me toucher. Gospodi, je suis dur comme du bois pendant toute l’heure, et c’est la pire forme de torture. Surtout quand elle flirte avec moi.

Les femmes ne me courent pas après. Nikolaï séduit par son charme et son côté dangereux. Pavel, Ravil, Oleg et Maxim ‒ les autres hommes de notre cellule de la bratva ‒ ont toutes les femmes à leur cou. Ou c’était le cas, avant qu’ils trouvent leurs moitiés.

Mais moi ?

Je suis le mec toujours fourré derrière son ordinateur. Le hacker.

Je ne suis pas charmant, parce que je ne fais aucun effort pour l’être. Je suis le mec de l’ombre, qui tire les ficelles depuis son bureau.

Mais sans que je comprenne pourquoi, je semble plaire à Natasha. Elle perçoit peut-être mon attirance pour elle. Les femmes ont de l’intuition pour ces choses-là. Elle me regarde avec ses grands yeux verts comme l’océan, comme si j’étais un cadeau, et cela me ronge de l’intérieur.

Parce que je ne suis pas un cadeau.

Non, certainement pas.

Et surtout, je ne suis pas disponible.

Natasha

Dans l’ascenseur étincelant, je me sers de mon badge pour monter au dernier étage du Kremlin, le gratte-ciel situé sur les rives du lac Michigan qui abrite la plupart des Russes de Chicago, moi comprise. Comme à chaque fois que je me rends à cet étage, mon cœur se met à battre plus vite. Avant que les portes s’ouvrent, je réapplique du gloss et fais gonfler mes cheveux. Aujourd’hui, je suis en mission.

Je ne devrais pas avoir accès à cet étage, mais Dima m’a donné ce badge lorsqu’il a réservé son premier massage avec moi. Sur le coup, j’ai trouvé ça révélateur. Le mafieux tatoué s’est toujours montré attentionné à chacune de mes visites au penthouse, alors que je travaillais pour son patron.

Mais il a annulé son premier rendez-vous. Encore. Et encore.

Quatre fois.

Puis, lors des deux massages que je lui ai faits, il était tout tendu et distant. Alors bon, mon espoir qu’il se passe quelque chose entre le bad boy du dernier étage et moi s’est peu à peu réduit comme peau de chagrin.

Je fais rouler ma table de massage hors de l’ascenseur jusqu’à sa porte, et je lève le poing pour frapper. Il m’ouvre avant même que mes doigts touchent le panneau de bois.

— Amerikanka.

Il m’appelle l’Américaine. Je crois que c’est un surnom affectueux, mais je n’en suis pas certaine. C’est peut-être moqueur. Je crois que c’est simplement une plaisanterie parce que je me suis pleinement intégrée à la société américaine. J’ai travaillé dur pour éliminer toute trace de mon accent russe. En me rencontrant, personne n’est capable de deviner que je suis arrivée dans ce pays à l’âge de neuf ans.

— Salut.

En le voyant, j’ai des papillons dans le ventre. Il est grand, mince et blond. Ses lunettes à monture noire et son visage amical lui donnent un style plus GQ que voyou.

Mais c’est un voyou, comme ma mère me l’a justement rappelé par téléphone avant ma visite ici. Aucun de ces hommes n’est fiable, et ils ne sont pas faits pour moi, d’après ses critères.

Dima porte un vieux tee-shirt Matrix et un jean délavé. Ses cheveux sont ébouriffés, comme s’il venait de se passer la main dedans. Il n’est pas baraqué, mais il est musclé, malgré son côté geek. Spécialiste de l’Informatique est son travail officiel, mais je suis prête à parier qu’il est hacker. Et l’un des meilleurs de Russie, sans doute. Ce type passe sa vie derrière son ordinateur, et il a l’air super intelligent.

— Salut, répond-il.

Il jette un regard mauvais à ma table de massage, comme s’il s’agissait d’un chien mal élevé. Il me la prend des mains et la porte à l’intérieur.

— Elle a des roulettes, tu sais.

Je le suis dans sa chambre. Je tente de plaisanter, de le mettre à l’aise comme il le faisait avec moi lorsque j’allais masser la femme de son patron pendant sa grossesse, mais quand je suis chez lui, quand nous sommes seuls, je ne retrouve plus jamais ses sourires en coin ou ses taquineries. Non, il est presque sur la défensive. Comme s’il m’en voulait pour quelque chose.

Il ne répond pas.

— À moins que tu tiennes à me montrer ta force incroyable ?

Il ne répond toujours pas, se contentant d’ouvrir le sac comme si c’était lui le kiné et moi la cliente, alors j’ajoute :

— Je sais déjà que tu as des muscles, tu sais.

Oui, je le drague ouvertement. C’est parce qu’il n’agit jamais ! J’aurais pu jurer que je lui plaisais. J’étais persuadée que ces massages étaient un premier pas avant... autre chose.

Et non, je ne suis pas ce genre de masseuse. Je ne fais pas de finitions à la main. Mais j’étais sûre que Dima était intéressé. À chacune de mes visites au penthouse, son regard me suivait partout. Parfois, il me touchait même : ses mains dans le creux de mon dos, comme si nous étions en plein rencard.

Et puis, le signe le plus flagrant : ses érections lors des deux premiers massages. La tension qu’il ne laisse jamais s’exprimer. J’ai l’impression que ce mec subit nos sessions plutôt que de se détendre et d’en profiter.

Mais il ne m’invite jamais à sortir et ne flirte pas en retour. J’ai même essayé de prendre les devants, discrètement. Je lui ai demandé s’il comptait aller voir le concert de sa colocataire au Rue’s Lounge. Il a dit non, puis y est allé, mais ne m’a pas adressé la parole et a jeté des regards noirs à tous ceux qui me parlaient. Et quand je dis à tous, je ne parle même pas de dragueurs. J’étais assise à côté de ses colocataires, les membres de sa cellule de la bratva, ainsi que leurs épouses.

Après ça, j’ai arrêté d’attendre. Arrêté d’espérer qu’il agisse. Et je devrais arrêter de le draguer, parce que je fréquente quelqu’un depuis quelques semaines. Un mec sexy et à moitié russe qui vient de commencer à donner des cours de sport dans la salle que je fréquente.

Je sors un drap du sac et en couvre la table, puis je mets de la musique et sors de l’huile.

— Je vais attendre derrière la porte pendant que tu te déshabilles et que tu t’allonges sur le ventre sur la table, dis-je de ma voix la plus apaisante.

Je jurerais sentir le regard de Dima sur mes fesses alors que je me rends dans la salle de bains, le seul endroit susceptible de lui donner un peu d’intimité dans cette chambre. J’attends que les bruissements cessent, puis je frappe et sors de la pièce.

Je fais descendre le drap pour dévoiler son dos. Tous les membres de la bratva ont des tatouages. Certains sont identiques, d’autres sont différents. J’ai mémorisé tous ceux de Dima, que je trouve particulièrement fascinants. La plupart des tatouages de mafieux sont bruts, sans doute réalisés en prison avec un couteau et l’encre d’un stylo cassé. Mais les bras de Dima sont couverts de motifs colorés. Sur son épaule droite et le long de son biceps se trouve une série d’un et de zéros. Des codes informatiques. C’est à cause de cela que je suis sûre qu’il est hacker. Les tatouages des membres de la bratva reflètent les crimes qu’ils ont commis. Leurs passages en prison. Les rites d’initiation de la confrérie. Leurs maîtres. Le temps passé dans l’organisation. Ou en tout cas, c’est ce que j’ai cru comprendre. Je ne suis pas assez bête pour poser des questions.

Je me concentre d’abord sur son épaule droite. C’est toujours la plus nouée, même si Dima ne se plaint jamais. Ça doit paraître bizarre, mais j’adore le toucher. Lui n’aime peut-être pas mes massages, mais moi, j’aime les donner. J’aime sentir ses muscles sous mes paumes. L’odeur de son après-rasage, son silence stoïque.

Aujourd’hui, comme lors de nos précédents massages, il contracte le bassin à l’instant où je le touche, son pelvis projeté en avant par une érection. Ça ne doit pas être très agréable. Si j’étais plus audacieuse, plus courageuse, je me pencherais en avant et, dans un ronronnement, je lui demanderais s’il voulait que je masse cette partie de son anatomie.

Mais je ne suis pas comme ça. Je ne suis pas une tigresse sensuelle. Je suis seulement Natasha, la fille sympa qui fait son boulot avec le sourire.

Je dénoue son deltoïde et son biceps, avant de descendre le long de son avant-bras jusqu’à ses doigts. Lui tenir la main me rend de nouveau toute chose. Comme si cette partie du corps était plus intime que les autres. Dima porte un fin anneau d’or serti d’un diamant à l’auriculaire. Il doit avoir une signification particulière, car il ne correspond pas à sa façon d’être. Il n’est pas bling-bling, pas du genre à porter des bijoux. Je masse chacun de ses doigts tour à tour. Trois X sont tatoués sur ses phalanges. Tous les hommes du dernier étage ont les mêmes. Ils doivent correspondre à des meurtres.

— Tiens, j’ai entendu dire que ton frère organisait des soirées poker le vendredi soir, dis-je.

J’ignore pourquoi mon cœur bat à cent à l’heure. C’est un peu gênant, mais il me suffit d’obtenir une invitation pour la partie. C’est ma mission.

Alex, mon nouveau copain, a très envie d’y participer. Quand il a entendu que je vivais au Kremlin, il m’a fait part de son intérêt. Il a dû entendre parler de ces soirées.

Dima se contracte encore plus qu’avant. Quand il ne répond pas, j’insiste :

— Je peux venir ?

— Non, répond-il immédiatement d’une voix grave et bougonne.

— Non ?

Je ris pour cacher ma gêne. J’ai pratiquement promis à Alex que j’arriverais à nous faire inviter.

— Pourquoi ?

— Natasha, ces parties sont réservées aux parieurs sérieux. Pas comme toi.

— Peut-être que je suis une parieuse sérieuse.

Voilà que je suis agacée. C’est quoi, son problème ? À présent, plus que de faire inviter Alex, j’ai surtout envie de prouver que je ne suis pas une grosse loseuse.

— Non, répète-t-il d’une voix dure.

— Bon, est-ce que je peux au moins venir regarder ?

Je ne me laisse pas démonter facilement. J’ajuste le drap.

— Roule sur le dos, s’il te plaît.

Dima change de position.

— S’il te plaît ? insisté-je de ma voix la plus douce.

J’ignore pourquoi je tiens à ce point à ce qu’il accepte. Personnellement, le poker ne m’intéresse pas du tout, et je n’essaye pas vraiment d’impressionner Alex. Je ne pense pas que nous ayons un l’avenir ensemble. Notre relation est plus fraternelle que romantique. Mais je suis vexée que Dima m’ait dit non, et entre ça et sa réserve malgré son attirance évidente pour moi, j’ai désespérément envie de décrocher une petite victoire.

— Natasha...

Il se passe une main sur le visage.

— Je n’arrive pas à croire que tu me demandes ça.

Je fais couler de l’huile dans ma main et lui masse le haut de l’épaule.

— Pourquoi, il y a des strip-teaseuses à ces soirées, ou un truc comme ça ?

Dima pousse un grognement amusé.

— Non, pas de strip-teaseuses.

— De la drogue ?

— Pas de drogue.

— Alors je peux venir jeter un œil ? Rien qu’une fois ? S’il te plaît ?

Dima grogne et ferme les yeux. Un instant plus tard, il ouvre une paupière et me surprend en train de le dévisager.

— Bon, d’accord. Tu peux venir. Je t’enverrai un message avec l’adresse.

— Super ! Merci. Je serai sage, promis.

Voilà que je me remets à flirter.

Dima ouvre l’autre œil, et le drap se met à former une tente entre ses jambes.

Mon cœur bat la chamade comme si je courais sur une piste en pente.

C’est le moment de lui dire que je serai accompagnée d’Alex. Oui, il faut que je lui en parle tout de suite.

Argh. Pourquoi n’ai-je pas envie de le lui dire ?

Puis je réalise l’absurde vérité. Si j’ai accepté de demander une invitation à la soirée poker à Dima, ce n’est pas pour faire plaisir à Alex. C’est pour m’y rendre avec lui et rendre Dima jaloux. Le pousser à tenter quelque chose avec moi.

J’ignore le petit frisson qui me dresse les cheveux sur la nuque et me dit que les choses risquent de mal tourner.

CHAPITRE DEUX

Dima

 

— T’as fait quoi ? me demande Nikolaï en tournant la tête tellement vite que son cou menace de se dévisser.

Je suis installé dans mon coin de la suite luxueuse d’un hôtel de Chicago, là où se tiendra la partie de poker. Nikolaï est notre bookmaker. Ces parties, c’est son domaine. Moi, je suis là pour prendre note des paris, faire des recherches sur les participants et installer des caméras de surveillance.

Oleg, l’homme de main de notre cellule de la bratva, est là pour jouer les gros bras. Il est assis à l’autre bout de la pièce, près de la porte.

— J’ai donné l’adresse à Natasha. Elle voulait venir, répété-je.

— Non, mais c’est quoi ce bordel ? lâche Nikolaï, bouche bée. Sérieux. Qu’est-ce qui t’est passé par la tête ?

Oleg lève les yeux, mais ne fait pas de commentaire, ce qui n’est pas anormal. Il est muet, et bien que nous apprenions tous la langue des signes pour le comprendre, il n’est toujours pas très bavard, sauf avec Mélodie, sa petite amie.

Je ferme les yeux et me passe les doigts dans les cheveux.

— Je sais. J’ai essayé de dire non, mais elle n’arrêtait pas de me supplier. Je ne sais pas pourquoi elle veut venir, mais elle y tient.

— Sa mère va nous tuer tous les deux. Avec Ravil. Cette bonne femme n’a pas peur de nous.

— Svetlana est féroce. Mais elle est en Russie, en ce moment. Natasha en a sans doute profité pour me demander ça maintenant.

— Ça ne va pas fonctionner, dit Nikolaï. Elle va casser l’ambiance. Je ne la laisserai pas entrer.

Je serre les dents. Mon jumeau et moi sommes plutôt cool, en général, mais ce mois-ci, je suis sur les nerfs, en grande partie à cause de la petite tentatrice aux cheveux blond vénitien qui promène ses mains pleines d’huile sur mon corps.

Je n’en dors plus la nuit. Et la journée, je ne pense qu’à traquer ses moindres faits et gestes.

— Tu la laisseras entrer, rétorqué-je en lui jetant un regard dur pour lui montrer que je suis sérieux.

Je tape rarement du poing sur la table, mais tout ce qui concerne Natasha me rend grognon. Nikolaï veut lui interdire l’accès à un endroit qui l’intéresse ? Je ne peux pas laisser passer ça.

Un muscle tressaute dans la mâchoire de mon frère.

— Tu es vraiment un mudak. Ça fait combien de mois que tu donnes des faux espoirs à cette fille ? Tu ne l’invites même pas à sortir. C’est pour ça qu’elle a demandé à assister à cette partie. Elle essaye d’abattre tes barrières. Tu es trop aveugle pour le voir ?

Mon poing se serre sur mon clavier. La bague d’Alyona rentre dans la chair de mon petit doigt, comme pour me rappeler pourquoi je n’inviterai jamais Natasha à sortir. J’ai envie de jeter quelque chose sur mon jumeau.

Je refuse d’envisager qu’il puisse avoir raison.

Natasha et moi, ça ne se concrétisera jamais.

Jamais.

J’ai fait une promesse à Alyona, et je ne reviens jamais sur ma parole.

— Je ne la laisserai pas entrer, répète Nikolaï d’un air buté.

Je me lève de mon poste de travail. Oleg s’avance sur sa chaise comme s’il était prêt à nous séparer si nous nous battions au sujet d’une femme qui n’est même pas ma copine.

— Elle est déjà de la partie. Je l’ai invitée. Fin de l’histoire, putain.

Nikolaï me regarde, le visage fermé, les narines dilatées.

— Bon, d’accord, cède-t-il au bout d’un moment. Mais quand je te fais signe, tu la fais dégager. Compris ?

J’hésite. Évidemment, je sais qu’il a raison. Natasha n’est pas le genre de joueuse que nous voulons. Elle va transformer cet enjeu énorme en soirée décontractée. Nous ne gagnerons pas d’argent. Pire, les habitués seront fâchés de ce changement d’ambiance.

Je hoche la tête.

— Da.

Oleg s’enfonce de nouveau dans son siège.

— Tu trouves ça bizarre, hein ? demande Nikolaï à Oleg.

Nous tâchons de l’inclure plus souvent dans nos conversations, depuis que sa petite amie, Mélodie, l’oblige à communiquer davantage.

Oleg hausse les épaules, mais hoche la tête en me jetant un regard d’excuse.

— Ouais, je sais, concédé-je.

Nikolaï met de la musique d’ambiance. Quelqu’un frappe à la porte, et Oleg va ouvrir à Adrian, l’un de nos soldats. Il joue les serveurs depuis que Pavel a décidé de déménager à Los Angeles pour être avec sa copine.

Adrian se met au boulot et pose ses bouteilles sur la table fournie par l’hôtel. Quand Cari, la croupière embauchée par Nikolaï, arrive, je me souviens pourquoi Natasha n’a rien à faire ici.

Cari est super. Intelligente, capable de garder un secret, et très douée pour distribuer les cartes. Mais elle porte également une robe moulante à motif léopard ajourée sur les flancs.

Natasha va sans doute débarquer en jean et en tee-shirt moulant. Elle a un look d’adolescente américaine, bien qu’elle ne soit ni adolescente ni américaine.

Je me rassois à mon poste de travail, l’endroit où je me sens le plus à l’aise. Si j’avais mon mot à dire, je n’aurais aucune interaction avec le monde extérieur. Je resterais au Kremlin, à taper sur mon clavier pour manipuler mon environnement.