Le Hazard du coin du feu - Claude-Prosper Crébillon (fils) - E-Book

Le Hazard du coin du feu E-Book

Claude-Prosper Crébillon (fils)

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  • Herausgeber: WS
  • Kategorie: Poesie und Drama
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2015
Beschreibung

Le Hazard du coin du feu was written in the year 1763 by Claude-Prosper Crébillon (fils). This book is one of the most popular novels of Claude-Prosper Crébillon (fils), and has been translated into several other languages around the world.

This book is published by Booklassic which brings young readers closer to classic literature globally.

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Le Hazard du coin du feu

Claude-Prosper Crébillon (fils)

Booklassic 2015 ISBN 978-963-525-966-3

SCÈNE 1

 

La scène est à Paris, chez Célie ; et l’action se passe dans une de ces petites pièces reculées, que l’on nomme boudoirs. à l’ouverture de la scène, Célie paroît couchée sur une chaise longue, sous des couvre-pieds d’édredon. Elle est en négligé, mais avec toute la parure et toute la recherche dont le négligé peut être susceptible. la marquise est au coin du feu, un grand écran devant elle, et brodant au tambour.

Célie, la marquise

 

Célie, poussant un profond soupir.

En vérité ! Monsieur D’Alinteuil, tout mon ami que vous êtes, vous m’obligez bien sensiblement de vous en aller…

La Marquise.

Il est vrai que sa présence paroissoit vous être si à charge, que j’ai peine à comprendre comment il ne s’en est pas apperçu.

Célie.

Oh ! Je ne suis pas sa dupe : il le voyoit bien ; mais il trouvoit tant de douceur à jouer le rôle d’amant outragé ! Il croyoit même y mettre tant de dignité, qu’il étoit tout simple qu’il cherchât à le prolonger le plus qu’il lui seroit possible.

La Marquise.

Les hommes, en voulant satisfaire leur vanité, nous donnent quelquefois de bien risibles spectacles ; et je doute fort que s’ils sçavoient combien ils nous amusent quand ils prennent avec nous l’air piqué, et qu’ils n’intéressent pas notre cœur, ils n’aimassent pas mieux renfermer leur ressentiment que de nous le montrer.

Célie.

Assurément ! Quand l’amour leur tourne la tête, on peut dire qu’il la leur tourne bien !

La Marquise.

Bon ! L’amour ! Il est bien à présent question de cela !

Célie.

Quoi ! Est-ce que vous croyez qu’il ne vous a pas aimée ?   

La Marquise.

Je me souviens qu’il m’a dit qu’il m’aimoit ; et il m’a, en effet, tant excédée du récit de ses tourmens qu’il seroit difficile que je ne me le rappelasse pas ; mais, malgré toute l’importunité qu’il a cru devoir y mettre, il s’en est fallu beaucoup que j’aie été convaincue de ce qu’il vouloit que je crûsse.

Célie.

Je ne doute cependant pas qu’il ne vous dît trés-vrai ; mais, comme vous ne l’ignorez pas, ce n’est point le sentiment que nous inspirons, mais le sentiment qu’on nous inspire, qui nous persuade.

 

La Marquise.

Il falloit, à la cruelle opiniâtreté qu’il y a mise, qu’il n’admît pas cette maxime, ou qu’il crût ce que tous les opéras du monde disent, et si faussement, du mérite de la constance.

Célie.

Mais qu’espéroit-il ?

Ne voyoit-il pas bien que vous aimiez M. De Clerval ? Et se flattoit-il de vous rendre inconstante ?

La Marquise.

Pourquoi point ? Soit par le peu de cas qu’ils font de nous, ou par la haute opinion qu’ils ont d’eux-mêmes, avez-vous jamais vu d’hommes à qui la certitude d’avoir un rival aimé fît abandonner le dessein de plaire ?

Célie.

Moins il pouvoit ignorer votre façon de penser, moins l’espoir lui pouvoit être permis ; et je m’étonne, en conséquence, qu’il en ait pu concevoir une minute.

La Marquise.

Ma façon de penser ! Eh ! Depuis quand donc les hommes nous font-ils l’honneur de nous en croire une ?

Célie.

A ce que je vois, M D’Alinteuil n’a été qu’un fou ; et, qui pis est, l’est encore ; car, que veulent dire les façons qu’il vient d’avoir avec vous ? Que tant qu’il vous a aimée il ait été piqué de n’avoir pas pu vous plaire, et que même il vous en ait haïe, c’est un effet du sentiment et de l’orgueil également blessés, qui, pour être fort injuste, ne m’en surprend pas beaucoup plus. Mais ce qui, je l’avoüe, me paroît le comble de la déraison, c’est qu’aussi amoureux de Mme De Valsy qu’il en est aimé, il paroisse encore autant vous haïr, de ce que vous n’avez point répondu à sa passion, que si vous n’eussiez pas cessé d’en être l’objet.

La Marquise.

Cela ne me surprend pas, moi. Ce n’est pas d’aujourd’hui que la vanité se souvient de ces sortes de malheurs, long-tems après que le cœur les a oubliés.

Célie.

S’il va porter à Mme De Valsy toute l’humeur qu’il vient de nous montrer, je doute, quelque éprise qu’elle en soit, qu’elle ne le trouve pas, ainsi que nous, de la plus mauvaise compagnie du monde.

La Marquise.

Oh ! Son auguste front se déridera auprès d’elle. Mais, est-ce qu’en nous quittant, il est allé à Versailles ?

Célie.

Sans doute ! Il l’a dit, du moins.

La Marquise.

Je n’y avois pas pris garde ; mais voilà ce qui s’appelle de l’empressement ! Dès la nuit dernière à Paris ; et ce soir auprés d’elle ? Je croyois que rien ne pouvoit égaler le froid qu’il fait aujourd’hui ; mais je vois qu’on pourroit très-bien y comparer le feu qui le brûle.

Célie.

Voilà pourtant l’amant que vous avez dédaigné.

La Marquise.

Et que j’ai, au surplus, l’injustice de ne regretter guères, comme vous voyez. Il est vrai que, tout admirable qu’il est, je puis dire que j’en ai sur moi copie : car, par le même tems qu’il va rejoindre Mme De Valsy, M. De Clerval vient me retrouver. Mais dites-moi, je vous prie, comment, jaloux au point où l’est M D’Atinteuil, s’arrange-t’il avec l’objet de sa nouvelle passion ? Entre nous, elle pense de manière à donner un peu d’inquiétude à l’homme qui lui est attaché.

Célie.

Ah ! Pour cela, il seroit, s’il se pouvoit, plus jaloux encore que le jaloux de Navarre, que je le défierois d’en prendre : elle ne vit exactement que pour lui.

La Marquise.

Je le crois bien ; mais c’est que, comme elle a déjà vécu pour quelques autres avec la même exactitude, et qu’elle ne les en a pas plus gardés, il ne seroit absolument pas dans son tort, si, au milieu de la vive passion qu’il inspire, il craignoit d’elle un peu d’inconstance.

Célie.

Pour son affaire actuelle, elle tiendra sûrement ; car ç’a été de sa part le coup de foudre le plus étonnant qu’on ait jamais vu.

La Marquise.

Bon ! Un coup de foudre ! Est-ce que vous croyez aux coups de foudre ?

Célie.

Mais, marquise, est-ce que vous n’y croiriez pas, vous ?

La Marquise.

Je n’y ai pas, du moins, autant de foi qu’aux mauvaises têtes ; et je ne m’en crois pas plus dans mon tort. Il me semble, de plus, qu’il en est des coups de foudre comme des revenans. On ne voit de ces derniers, et l’on n’éprouve les autres, qu’autant qu’on a la stupidité de croire à leur existence.

Célie.

Quoi ! Vous proscrivez ce mouvement dont la cause nous est inconnue, et qui nous entraîne, avec une violence à laquelle on voudroit vainement résister, vers l’objet qui nous enchante, même avant que de sçavoir si nous le frappons aussi vivement que nous en sommes frappés nous-mêmes ?

La Marquise.

Non, en le croyant infiniment plus rare qu’on ne dit, je sçais qu’il existe ; mais quand je vois de combien d’horreurs on le fait le prétexte, il s’en faut peu que je ne sois tentée de le nier.

Célie.

Est-ce donc un si grand mal, si l’impression que l’on a reçue est aussi forte qu’elle a été rapide, que les effets de la passion tiennent du genre de la passion même ?

La Marquise.

Oui, sans doute, c’en est un très-grand : tôt ou tard les hommes nous punissent de nous être manqué ; et, moins encore pour l’intérêt des mœurs que pour le sien même, une femme ne doit point se livrer avec une légèreté qui l’expose toujours plus au mépris de ce qu’elle aime, qu’elle n’en obtient de reconnoissance. De tous les bonheurs que l’amour peut lui offrir, le premier, le plus essentiel, le plus idéal, est le bonheur d’être estimée de son amant. Si le caprice ne le recherche point, l’amour ne sauroit s’en passer ; ou, du moins, ne s’en passe jamais sans en être cruellement puni.

Célie.

Et pourtant, se rendre promptement ; se rendre tard ; être estimée à cause de l’un, méprisée par rapport à l’autre : tout cela, dans le fond, pure affaire de préjugé.

La Marquise.

Je suis fort éloignée de penser comme vous sur cela ; mais en supposant que vous eussiez raison, tout préjugé, dès qu’il peut être la source ou le soutien d’une vertu, quelle qu’elle soit, ne mérite pas moins de respect que le plus incontestable des principes.

Célie.

A vous parler naturellement, je crois bien chimérique la différence qu’on s’efforce d’établir entre ces deux choses-là.

La Marquise.

Pardonnez-moi : il y en a une entre elles, et même beaucoup plus réelle que vous ne pensez : c’est que si les préjugés nous soutiennent jusqu’à l’occasion, ils nous y laissent, et que les principes nous la font braver.

Célie.

Quoi ! Ils nous font braver l’amour ! Les principes ! Il faut avouer qu’ils ont là un bien beau secret !

La Marquise.

Non, ils ne le font pas braver : nous n’en cédons pas moins ; mais nous en cédons avec plus de noblesse. Tout ce qui nous heurte ne nous fait pas tomber. Si, comme il n’est que trop vrai, les principes ne triomphent point de la sensibilité du cœur, ils ont, du moins, le pouvoir de dissiper les illusions de l’amour-propre, de maîtriser l’imagination, de commander aux sens ; et quand une femme n’a pas contre elle de si redoutables ennemis, et qu’il ne lui reste plus que l’amour à combattre, encore pour la vaincre faut-il qu’on lui en inspire ; et quand la sotte ambition de tourner des têtes et la vanité ne la séduisent point, cela ne devient pas si facile.

Célie.

Vous attribuez donc à la vanité bien de l’empire sur nous ?

La Marquise.

Pour juger combien aisément on flatte la nôtre, il ne faut que considérer avec quelle facilité on la blesse.

Célie.

Si elle est tout à la fois aussi puérile et aussi délicate que vous le prétendez, je crois que l’on doit moins en accuser la nature, qui, à cet égard, peut-être, a moins de tort avec nous qu’on ne le dit, que notre éducation qui ne nous la tourne que sur de petits objets, et les hommes qui, par le genre de leurs éloges, achèvent toujours en nous ce que l’éducation n’avoit fait que commencer.

La Marquise.

Le premier de ces reproches est très-fondé, sans doute ; quant au second, on pourroit y répondre que, comme quand l’on tend un piége à quelqu’animal que ce soit, on a soin de le munir de l’amorce qui a le plus en elle de quoi l’y attirer ; de même les hommes ne nous disent tant que nous sommes belles, que parce qu’ils sçavent que de tout ce qu’ils pourroient nous dire, ce sera ce qui nous flattera le plus ; que l’amour-propre est toujours en nous plus susceptible de reconnoissance que le cœur ; et que la plus sûre voie qu’ils aient pour gagner le dernier est de flatter l’autre. Si donc nous ne prisions la beauté et la peine qu’ils prennent de nous vanter nos charmes, que ce qu’elles valent en effet ; que nous missions à être estimables, la vanité que nous mettons à n’être que belles ; que nous crûssions enfin-ce qui est de la dernière et de la plus incontestable vérité-que l’amour promet plus de bonheur qu’il n’en procure, et que la vertu en procure toujours plus encore qu’elle n’en promet, vous verriez que leurs triomphes et nos chutes ne seroient pas si fréquens ; et que, si nous le craignions davantage, le malheur d’aimer ne seroit plus si souvent compté parmi les nôtres.

Célie.

Je ne suis point surprise qu’avec une pareille façon de penser, vous ayez tant fait attendre, à M. De Clerval, son bonheur.

La Marquise.

Il est vrai qu’il ne m’a pas conquise à bon marché.

Célie.

Ah ! Dites-moi un peu, je vous prie, marquise, comment vous attaqua-t’il ?

La Marquise.

Comme, apparemment, il falloit que je le fusse, puisqu’il m’a prise.

Célie.

Je vous demande pardon ; mais c’est que je me souviens de lui avoir vu certain air léger qui, dans vos idées sur tout cela, ne devoit pas le rendre fort propre à vous plaire. à cet égard, les femmes n’ont guère à se plaindre des hommes que quand elles auroient à se plaindre d’elles-mêmes. Je puis vous assurer, par exemple, que si M. De Clerval ne m’eût pas dit quelle avoit été sur cela sa méthode la plus ordinaire, je n’aurois jamais eu de quoi m’en douter ; mais, malgré cela, je ne serois point surprise qu’en certaines occasions, l’air léger dont vous parlez ne lui parût encore nécessaire.

Célie.

Comment ! En de certaines occasions ! Est-ce que vous ne l’auriez pas rendu fidéle ?

La Marquise.

Non ; mais constant ; et, à mon sens, c’est beaucoup plus.

Célie.

Quoi ! Vous lui passez des infidélités !

La Marquise.

Je crois, en effet, lui en avoir pardonné quelques-unes.

Célie.

Assurément, vous êtes douée d’une belle patience ! 

La Marquise.

Bon ! Quand on est sûre du cœur d’un homme, qu’on le connoît honnête, et que l’on sent que, du côté des choses qui seules sont en droit de former un attachement durable, on a de quoi le fixer, qu’importent tous ces petits écarts dans lesquels les entraînent l’occasion, le caprice, et cette fureur de conquérir qu’ils nous reprochent tant, et dont je les crois, pour le moins, aussi atteints que nous-mêmes ?

Célie.

En vérité, je ne vous conçois point.

La Marquise.

Il est pourtant bien aisé de me concevoir : c’est que j’ai moins de vanité que d’amour, et que je ne confonds pas avec les sens les sentimens de ce que j’aime.

Célie.

Mais, si je m’en souviens bien, je ne vous ai pas toujours vue si tranquille.

La Marquise.

Je l’avoüe ; et cela étoit tout simple. M. De Clerval avoit, dans le monde, plus usé son imagination que son cœur ; mais je n’en sçavois rien, et la peur m’étoit permise. Rien, il est vrai, n’égaloit sa vivacité pour moi ; mais quoiqu’il parût fort amoureux, se pouvoit qu’il ne fût qu’ardent, et qu’il s’y trompât lui-même. D’ailleurs, la galanterie naturelle de son esprit ; la noblesse et les agrémens de sa figure ; la façon dont il avoit vécu dans le monde ; sa réputation assez faite pour alarmer un cœur tendre ; l’idée qu’il sembloit avoir des femmes, et, qu’à celles qui l’avoient occupé jusques-là, il ne se pouvoit point, en effet, qu’il n’en eût pas prise, justifioient ma défiance. S’il ne m’eût jamais montré que des désirs, il ne l’auroit pas bannie ; il m’a prouvé de l’estime, et m’a tranquillisée.

Célie.

Vous êtes assurément une maîtresse bien commode ! Vous croyez donc, comme ils voudroient que nous fissions toutes, qu’ils peuvent être infidéles, et n’en pas moins aimer ?

La Marquise.

Sans doute : ils sont nés libertins, tout les tente ; mais tout ne les soumet point ; et je ne trouve pas si chimérique la différence qu’ils s’obstinent à mettre entre ces deux choses-là. Encore une fois, fantaisie n’est pas amour ; et si j’ai vu M. De Clerval revenir quelquefois à moi un peu éteint, je ne l’en ai pas moins retrouvé fort tendre.

Célie.

Je ne sçais que vous dire ; mais il me semble que vous risquez beaucoup de lui permettre de ces écarts-là.

La Marquise.

Je risquerois beaucoup plus, selon moi, à les lui défendre. Tout ce qu’on gagne à gêner les hommes dans leurs caprices, c’est de les y attacher davantage, et quelquefois de leur en faire des passions. Je veux, d’ailleurs, qu’il en soit ramené par le vide qu’il y trouve ; le goût du plaisir ne s’use en eux que par le plaisir même. S’il mettoit de l’air à toutes ces misères-là, loin qu’il se corrigeât d’y attacher une sorte de prix, il tiendroit sans doute à la fureur des conquêtes jusqu’à l’âge auquel elle ne peut plus donner que le dernier et le plus dégoutant des ridicules ; mais il n’est que libertin ; et avec la façon de penser que je lui connois, il ne me sera pas bien difficile de le faire revenir d’un travers dont, par le secours du tems et de ses seules réflexions, il sentiroit de lui-même tout le faux.

Célie.

Je ne puis, marquise, que vous admirer ; vous imiter ne seroit pas en mon pouvoir. Hélas ! Le pauvre Prévanes a fait vainement tout ce qu’il a pu pour que je pensasse comme vous : nous avons eu pour cela des scénes ! … ah ! Que je me les reproche aujourd’hui ! Qu’il m’est affreux de me souvenir que j’ai cent fois fait le malheur de sa vie ! … grand dieu ! Quelle idée ! … et il n’est plus !   

La Marquise.

Eh ! Célie ! Quel malheureux souvenir ! … mais j’entends une chaise : c’est surement le duc. Voulez-vous que je le gronde d’être arrivé si tard ? Vous verrez un homme bien embarrassé. Il est tout à fait plaisant quand il croit m’avoir donné de l’humeur.

Célie.

Hélas ! Marquise, que vous êtes heureuse ! La seule félicité qui puisse me rester au monde est le spectacle de la vôtre. Puisse-t’elle être aussi durable que vous le méritez ! elle pleure.

La Marquise.

Sçavez-vous bien qu’il va croire que c’est sa présence qui vous afflige, et qu’il se flattoit de vous retrouver plus raisonnable ?