Le Manuel d'Épictète - Épictète - E-Book

Le Manuel d'Épictète E-Book

Épictète

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Beschreibung

« Des choses, les unes dépendent de nous, les autres ne dépendent pas de nous. […] Si tu ne regardes comme étant à toi que ce qui est à toi, et si tu regardes comme étant à autrui ce qui, en effet, est à autrui, personne ne te contraindra jamais, personne ne t’empêchera, tu ne t’en prendras à personne, tu n’accuseras personne, tu ne feras absolument rien contre ton gré, personne ne te nuira. »  –  « Épictète, dont le disciple Arrien a recueilli les Entretiens et les principales pensées sous le titre de Manuel, fut longtemps l’esclave d’un affranchi de Néron. Dans sa captivité, il trouvait cependant le loisir d’aller écouter un philosophe de grande réputation, Musonius Rufus, qui l’initia aux principes de la doctrine stoïcienne. Ayant obtenu sa liberté, Épictète se consacra tout entier à la philosophie. Il mourut vers 117, entouré d’une vénération qui touchait à l’adoration. » (L. Montargis) –  Image de couverture : Vanité des vanités, Matthias Withoos (1627-1703).

À PROPOS DE L'AUTEUR

Épictète, dont le disciple Arrien a recueilli les Entretiens et les principales pensées sous le titre de Manuel, fut longtemps l’esclave d’un affranchi de Néron. Dans sa captivité, il trouvait cependant le loisir d’aller écouter un philosophe de grande réputation, Musonius Rufus, qui l’initia aux principes de la doctrine stoïcienne. Ayant obtenu sa liberté, Épictète se consacra tout entier à la philosophie. Il mourut vers 117, entouré d’une vénération qui touchait à l’adoration. » (L. Montargis)

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Couverture

Page de titre

Également aux Éditions Glyphe, dans la collection « Classiques oubliés »

Les Dictionnaires de l’Académie de l’humour français (édité par Éric Martini)

Albert Cim. Récréations littéraires

Gustave Flaubert. Dictionnaire des idées reçues

Éric Martini. Petites citations sur l’édition

Hippolyte Wouters. L’Humour du côté de chez Proust. Préface d’Erik Orsenna

INTRODUCTION L. Montargis

Le manuel

Le point de départ du Manuel d’Épictète est la division des choses en deux groupes ; l’un comprenant ce qui dépend de nous, l’autre, ce qui ne dépend pas de nous.

Ce qui dépend de nous, c’est notre propre personne, notre intelligence et notre volonté ; ce qui n’en dépend pas, ce sont les avantages extérieurs. Si le bonheur consiste à obtenir l’objet de son désir, celui-là sera heureux qui ne recherchera que ce qu’il peut atteindre, c’est-à-dire ce qui dépend de lui. De là, la vanité des biens autres que ceux de l’âme ; s’ils agissent sur nous, c’est par l’idée que nous nous en faisons ; ils n’existent pas en eux-mêmes ; nous pouvons en profiter, mais il faut être prêts à les quitter au premier signal de la divinité, et les considérer, non comme notre propriété particulière, mais comme un simple prêt.

Ainsi agit le sage. Épictète trace ensuite des règles à celui qui veut avancer dans la sagesse. C’est d’abord le dédain des petits intérêts de la vie, puis le mépris de l’opinion vulgaire, la soumission aux lois inéluctables de la destinée et aux maux extérieurs, l’exercice de la véritable piété, la méditation constante de la mort, etc. ; en un mot, tout un ensemble de devoirs personnels et sociaux qui se ramènent, les premiers, à l’ascétisme ; les seconds, à l’indifférence à l’égard des actes et des jugements d’autrui.

Les derniers chapitres traitent de la supériorité de la pratique sur la théorie et le Manuel se termine par l’éloge de la résignation à la volonté des dieux.

La vie d’Épictète

La vie de celui dont Arrien a recueilli les Entretiens et les principales pensées sous le titre de Manuel est peu connue. On ignore même son nom (Epíktêtos, « esclave », n’est qu’un surnom). Tout ce qu’on sait de lui, c’est qu’il est né à Hiérapolis en Phrygie et qu’il fut longtemps l’esclave d’un affranchi de Néron, appelé Epaphrodite, qui le traitait fort durement. Dans sa captivité, il trouvait cependant le loisir d’aller écouter, un philosophe de grande réputation, Musonius Rufus, qui l’initia aux principes de la doctrine stoïcienne.

Épictète conserva un souvenir pieux de son premier maître. Les Entretiens contiennent nombre de renseignements sur sa doctrine et sa façon de professer. Il était plein de modestie et avait l’habitude de dire : « S’il vous reste assez de liberté d’esprit pour m’applaudir, c’est que je ne dis rien qui ait le sens commun. » Il parlait de telle sorte, ajoute Épictète, « que nous, qui étions assis là, nous croyions chacun lui avoir été dénoncés, tant il mettait le doigt sur ce qui était, tant il étalait nos propres misères sous nos yeux ».

Ayant obtenu sa liberté, Épictète se consacra tout entier à la philosophie. Il vécut à Rome dans une maison délabrée, garnie pour tous meubles d’un lit et d’une paillasse, si pauvre qu’il n’avait pas besoin de faire réparer sa porte, n’ayant rien à redouter des voleurs.

Il ne se maria pas et resta seul jusqu’au jour où, ayant recueilli un orphelin, il prit à son service une vieille femme pour le soigner, tâchant d’avancer dans la sagesse, d’y convertir les autres.

Les temps n’étaient pas très favorables à ceux qui faisaient profession de philosophie. Du côté des petites gens, des esclaves, de la foule à laquelle ils s’adressaient, ils n’avaient guère à attendre que des injures sinon des coups ; et l’autorité ne leur était pas plus sympathique que le public. Dès l’époque de Sénèque, on les accuse de dédaigner les puissants. Tigellinus insinue à Néron qu’ils veulent saper son pouvoir. Vespasien lance contre eux un sénatus-consulte qui leur ferme Rome et l’Italie. Musonius Rufus est seul excepté. Nouvelle proscription sous Domitien, où se trouve compris Épictète, qui se retire à Nicopolis en Épire.

Jusque-là dédaigné, son enseignement y obtint beaucoup de succès. Il le prolongea vraisemblablement jusque sous Hadrien et mourut vers 117, entouré d’une vénération qui touchait à l’adoration. On raconte que la lampe de terre dont il se servait fut payée 3 000 drachmes par un de ses dévots.

Épictète n’était pas écrivain. À sa mort, son disciple Flavius Arrien, qui avait suivi ses leçons, rédigea ses notes et les publia en huit livres, dont quatre nous sont parvenus sous le titre Entretiens. De plus, il tira de ces entretiens un petit livre où il mit l’essentiel de sa pensée et l’appela Manuel.

I Distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous

1

Des choses, les unes dépendent de nous, les autres ne dépendent pas de nous. Ce qui dépend de nous, ce sont nos jugements, nos tendances, nos désirs, nos aversions, en un mot tout ce qui est opération de notre âme ; ce qui ne dépend pas de nous, c’est le corps, la fortune, les témoignages de considération, les charges publiques, en un mot tout ce qui n’est pas opération de notre âme.

2

Ce qui dépend de nous est, de sa nature, libre, sans empêchement, sans contrariété ; ce qui ne dépend pas de nous est inconsistant, esclave, sujet à empêchement, étranger.

3

Souviens-toi donc que, si tu regardes comme libre ce qui de sa nature est esclave, et comme étant à toi ce qui est à autrui, tu seras contrarié, tu seras dans le deuil, tu seras troublé, tu t’en prendras et aux dieux et aux hommes ; mais, si tu ne regardes comme étant à toi que ce qui est à toi, et si tu regardes comme étant à autrui ce qui, en effet, est à autrui, personne ne te contraindra jamais, personne ne t’empêchera, tu ne t’en prendras à personne, tu n’accuseras personne, tu ne feras absolument rien contre ton gré, personne ne te nuira ; tu n’auras pas d’ennemi1, car tu ne souffriras rien de nuisible.

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