Le sens du vent - dash - E-Book

Le sens du vent E-Book

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Beschreibung

La tempête virale qui s’est récemment levée sur la terre entière et qui a ébranlé les fondements de la société a aussi permis la naissance d’une nouvelle temporalité à toute petite échelle ; un ralentissement total qui a fait émerger une obsession dormante. L’obsession. Ce mot revêt toutes les formes en accompagnant le texte, en le nourrissant, en l’animant. L’obsession d’effleurer la pureté des poèmes symbolistes du 19ème qui résument tant en exprimant tout, au risque de s’abandonner à une idolâtrie aux accents lyriques et de flirter parfois avec le lieu commun. Tout avait sans doute déjà été dit, mais peut-être fallait-il essayer de le redire. L’obsession de transcrire les émotions à travers une poésie plus libre, des mots qui se heurtent à ces émotions sans toujours pouvoir produire de choc audible. Mais peut-être l’absence de son est-elle un mot en soit. L’obsession de questionner le rapport à l’existence - toujours dans la métaphore, le symbole et l’image - au sein du grand arrangement de la société, d’une quête de sens pour trouver un ancrage dans une réalité qui s’échappe. Le texte chemine, il expérimente, mais il s’enracine toujours dans le besoin profond de traduction du ressenti, en recherche du mot juste. Un parcours par la tentative qui agit comme une sorte de processus libérateur se soldant par l’intégration de l’écriture comme une réponse à cette quête de sens.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Né le 6 avril 1994 à Genève et de nationalité franco-suisse, c’est entre ses 16 et ses 21 ans qu’une passion pour la littérature et la musique a amené l’auteur à écrire les premiers fragments de ce texte. Après des études universitaires, l’investissement dans le monde associatif et politique est venu compléter l’expérience du quotidien comme source d’inspiration.

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dash

Le sens du vent

 

 

(…), mais une fleur que je cueille, un courant d’eau qui se dérobe parmi les joncs, un oiseau d’eau qui va s’envolant et se reposant devant moi, m’entrainent à toutes sortes de rêveries. Ne vaut-il pas mieux s’attendrir sans savoir pourquoi, que de chercher dans la vie des intérêts émoussés, refroidis par leur répétition et leur multitude ? Tout est usé aujourd’hui, même le malheur.

 

Chateaubriand

Première partie

épanchements sensibles

 

Un arrêt dans le temps,

Une pause dans les gestes.

Plus un souffle du vent,

Un signe funeste.

 

Les cheveux emmêlés,

Éventail figé,

Leur reflet, écaillé,

Lumière pâle et brisée.

 

Même les yeux, pétrifiés,

Cristaux vides, miroirs

Teints, tout comme enivrés,

D’un blanc proche du noir.

 

Le silence, orageux,

Une terrible cime,

D’un pic, vertigineux,

Une neige des abîmes.

 

Les pensées embrumées

Par ces images grondent,

Plus de joie, plus d’envie,

La folie sur elles fond.

 

Les chasser il ne peut,

L’esprit en est tué,

Une maladie est née,

Faite par l’âme, elle se meut.

 

Ô mémoire insondable,

Tu fermes ces souvenirs,

Aux têtes blanches innommables,

Les laisseras-tu partir ?

 

Créeras-tu pour finir

La clef à leurs soupirs ?

 

Préfères-tu les laisser

Décrépir dans la cage

Et les voir se muer

En des monstres de rage ?

 

Le bonheur était né

De ces images saintes,

Maintenant rêves passés,

Telles des gravures peintes.

 

Les enfances migrantes

 

Petit bateau à la barre ballotée,

À la voile maintes fois rapiécée,

À bon port se croit bien aboutir,

Mais perche docile repousse sans frémir,

Émousse les rêves, dissipe les rires ;

Et petit bateau, forcé d’insister,

N’a de réponse qu’une semonce acharnée,

Qui perfore la voilure des rêves,

Car l’innocence ne signe de trêve,

Et quand les vagues finissent par l’échouer,

Une tempête par la coque vient haler,

En cale sèche de toile fait boucler,

Mais les Humains n’ont cure d’arranger

Bois et cordes aux souvenirs émiettés,

La candeur n’a droit qu’à l’angoisse

Des becquées jetées dans la masse,

Des horizons obturés de bouchons,

Aux limites intouchables des monts ;

Petit bateau creuse sa coque raclée,

Et pense à couler au milieu du gué,

À défaut de pouvoir imaginer,

De jouer dans la baie enchantée.

 

Mais dites-moi, ô dites-moi qui se croit

Permis de ravir à l’enfance ce droit ?

 

L’allégresse des sourires graciles,

Aux bancs des villes aisément partagée,

Nappe de lin, soleil, rhum des îles,

Sur fond de mélodies entremêlées.

 

Les bonheurs simples des esprits oublieux,

En anaphores de pureté érigés,

Les joies faciles en fondus enchainés ;

La philosophie des génies insoucieux.

 

Du haut des brins d’herbe jalousement j’épie,

Les éclats de rire en chœur éclatant,

Et quand dans l’air ils propagent la vie,

L’écrin tendu je récolte avidement.

 

L’œil grisé par ces scènes charmantes,

Je collectionne, malgré un soupir,

Ces belles images, vibrant de désir,

Que j’élève en projections rassurantes.

 

Passage du mouvement à l’engourdissement,

La purification de l’esprit par le froid,

Subissez en silence le ralentissement,

Ce moment contraignant permet de prendre sur soi.

 

Que de douceur dans une sensation de mal,

Souffrance salvatrice de l’animosité

Enchainée, l’inaction siège sur piédestal,

Étouffant le râle de l’autre de ses liens d’acier.

 

L’impression de la dernière marche se fait sentir,

Tout devient clarté et transparence de cristal,

Puis l’essence de vie recoule à flots pour finir,

L’agréable chaleur fond les chaines de métal.

 

À ma mère

 

La veilleuse en lueur amorcée cherche les feux

Pour doucement se diaprer ; Deux ombres l’ont enfantée

Et habillent le ciel de toiles de poix, chape soufrée,

Durement codifiée ; sous leurs mains, lests orgueilleux,

Lumière ne peut, aux rayons amis, élever

L’éclat, et par la lecture se fait insuffler

L’or de vie, âprement jalousé par les Deux.

 

Lumière au halo augmenté par les années

Élude ces carcans ô combien dénigrants.

Un monde nouveau aux sources diversifiées

Cultive ses faisceaux en prisme stimulant.

Le zénith est fier et voit l’horizon muer :

Des bleus, avant unis, sont nervurés de blancs.

 

Mais pauvre lumière se voit éclipsée par une

Brume de bassesse, tâche d’opiniâtreté, qui dresse

Ses volutes, buvards de confiance, tout en adresse ;

Cette lune sale couve une médiocrité peu commune

En poison de fausseté, mirages de caresse,

Et flaire auprès les miroirs dorés qui engraissent

Son image, déjà lourde, à la raison immune.

 

Lumière, pourtant tamisée, par amour armée,

Perce le cache séduisant en foudre de courage.

Liberté ! Cette lanterne à comète propulsée,

Au couronnement de son intensité, voyage

Jusqu’au firmament, là, enfin, équilibrée.

Et je souris de fierté d’être dans son sillage.

 

Papillons des lunes

Et masques colorés,

Suaves douceurs des prunes

Et grandes salles empourprées.

 

Bruits de pas travaillés

Et de soies voletantes,

Des grands ballets d’été

Aux figures enivrantes.

 

Ivresse de chaleur,

Musique caressante,

La saveur du bonheur,

Des belles soirées dansantes.

 

Feu de lumières, de sons,

Aux sublimes impressions ;

Les merveilles du passé,

À jamais oubliées.

 

L’éternel rationnel,

Debout sous le ciel,

Voit l’ennui dans la pluie

Et la langueur dans les nuages.

 

L’éternel rêveur,

Assis au chevet du ciel,

Voit des perles dans la pluie

Et de l’argent dans les nuages.

 

Le rêveur amoureux,

Allongé comme au ciel,

Voit des baisers dans la pluie

Et des duvets dans les nuages.

 

La chaleur d’un corps s’épand copieusement.

L’onde de deux collines stimule le sang.

 

La combe de ses lèvres, bisses fertiles,

Renferme un joyau bien utile,

Fort, ductile et volubile,

Il caresse son semblable,

Avec fougue,

Mais toujours tendre et aimable.

 

Sec comme un parchemin froissé,

Humide comme les embruns,

Doux comme une brise d’été,

Ferme comme une poignée de main.

 

Cette présence, je l’apprends à mes dépens,

N’a ni humeur, ni cœur, ni chaleur.

Chaleur fantasmée, cœur rêvé.

Figure qui s’estompe, lueur qui se meurt.

Les soupirs détestés d’un rêve avorté.

 

Au cœur de la nuit, j’étreins l’air de mes mains.

Glacials, mes doigts ne sentent rien.

Au cœur de la nuit, j’ai rêvé l’être aimé.