Les Chroniques d'Aurora - Tome 2 - Nancy Atger - E-Book

Les Chroniques d'Aurora - Tome 2 E-Book

Nancy Atger

0,0

Beschreibung

Une nouvelle guerre est en préparation... Comment les protagonistes vont-ils s'en sortir ?


Varmar a fait son retour et Aurora tombe désormais sous le jouc du Natural noir. Une nouvelle guerre se prépare dans l'ombre, porteuse de mauvais présages et d'une nouvelle menace, alors que Lillia a prit la fuite. Le temps simple enfin venu pour la fille de la prophétie de s'éveiller... De nouveaux ennemies et de nouveaux alliés croiseront sa route. Mais entre chagrin, trahisons et renversement de situation, l'élue parviendra-t-elle à se révéler au monde qu'elle tente de sauver ?


Découvrez sans attendre le deuxième tome de la saga Les Chroniques d'Aurora !


À PROPOS DE L'AUTEURE


Nancy Atger, auteur de Saint Chély d'Apcher en Lozère. Passionnée de littérature depuis sa rencontre avec un grand professeur tellement passionné qu'il en devenait passionnant.
Mon premier livre est la réalisation d'un rêve d'écriture et de liberté, commencement d'un nouveau projet
Le second livre poursuit la réalisation de son rêve d'écriture et de liberté, à l'origine d'un nouveau projet...


Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern

Seitenzahl: 121

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



 

 

LES CHRONIQUES D’AURORA

 

 

 

TOME 2

L’éveil

 

 

 

 

 

Nancy Atger

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1

Varmar

 

Après les terribles révélations de la nuit, Lillia accompagnée d’Orlion et de Tram était rentrée chez elle retrouver ses parents. L’heure était grave et ils devaient fuir au plus vite. La jeune femme fut rassurée de voir que ses parents allaient bien. Elle se précipita vers eux :

-Papa ! Maman ! leur dit-elle en les enlaçant. Nous devons parler…

Ondra et Jessen virent l’inquiétude de leur fille mais ils remarquèrent aussi la présence de l’érudit Tram supposé mort, accompagné d’Orlion.

-Maître Tram… murmura Ondra émue de le voir. Comment ?

Tout le monde prit place autour de la table dans une atmosphère lourde et pesante. Orlion se lança en premier :

-De terribles choses se sont produites…Maître Tram a été victime d’une tentative d’assassinat par Aurane en qui j’avais placé ma confiance. Cette même traîtresse a su manipuler le chancelier Philéus pour me faire renvoyer de l’académie et obtenir le pouvoir. Je suppose par ailleurs, qu’elle est également responsable de sa mort d’une manière ou d’une autre… Elle est désormais à la tête de l’académie et du palais. Nous soupçonnons fortement le fait qu’elle agisse pour le compte de Varmar, à la manière d’un pantin de bois, pour son véritable maître tapit dans l’ombre. Attendant patiemment et préparant son retour depuis toutes ces années…

Il prit un moment de réflexion puis poursuivit :

- Je le soupçonne également d’avoir voulu nous évincer afin que Lillia soit le plus vulnérable possible. Soit il la ralliera à sa cause, soit il l’éliminera. Mais je crois pouvoir dire qu’elle est sa prochaine cible. J’ai été naïf de croire que l’académie suffirait à protéger Aurora, qu’elle suffirait à TE protéger… avoua-t-il, honteux, en regardant Lillia.

-Comment ? Ce n’est pas possible… reconnu tout bas Jessen en tenant sa femme par la main. Cette dernière tremblait, paralysée par une angoisse saisissante. Puis il demanda :

- Si vos suppositions s’avèrent vraies, qu’allons-nous faire ?

Orlion caressa sa longue barbe, signe de contenance et de réflexion chez cet homme devenu sage par l’âge et ses débâcles. Il sembla se perdre, un court instant, dans ses pensées à la recherche de réponses et de vérité. Puis, il se retourna vers ses hôtes, les regardant avec assurance. Celle-là même qui n’appartient qu’aux leaders et aux rois, et leur répondit :

-Nous devons malheureusement tous fuir tant que nous le pouvons encore. Il est parfois sage de savoir renoncer pour mieux revenir après. Aucun de nous n’est prêt pour cette bataille et nous ne pouvons prendre aucun risque. J’ai déjà pris les dispositions nécessaires utiles pour nous cacher. N’emportez avec vous que le strict nécessaire, nous devons voyager léger et partir immédiatement !

Jessen et Ondra étaient abasourdis, muets et paralysés sur leur chaise. Des parents inquiets et effondrés. Comment assister à la détresse de son enfant tout en étant aussi impuissant ? Tout perdre sans pouvoir se battre ni se justifier. Leur monde s’effondrait dans un torrent de questions et d’incompréhensions. Alors Lillia se leva et les tira tous les deux de leur torpeur :

-Papa, maman ! Allez levez-vous, nous devons faire vite. Levez-vous…

Lillia les aida à réunir quelques affaires de première utilité : des vêtements et des vivres. Mais Ondra s’arrêta un moment devant une commode et en ouvrit le premier tiroir. Elle en sortit un petit coffret en argent, décoré de fleurs serties de rubis. Elle le regarda un court moment puis le rangea dans son sac, avant de rejoindre le petit groupe de fugitifs.

Ils sortirent dehors s’en même avoir éteint le feu de la cheminée, en ayant laissé le thé sur la table prêt à recevoir des invités, en regardant les larmes aux yeux, inquiets et désemparés leur maison. Ils abandonnaient tout ce qu’ils possédaient, fuyant dès l’instant pour une destination inconnue, vers un futur incertain.

Orlion et Tram chargèrent sur le dos des trois limons les divers bagages et maigres souvenirs de la famille. Lillia tout aussi triste, aida ses parents à monter sur un limon, faisant preuve de courage et de détermination. Dès lors que tout le monde fût prêt, Orlion donna l’ordre aux limons de s’envoler et tous regardèrent une dernière fois la petite maison sur la colline avec ses arbres chanteurs à la douce mélodie de bois.

Ils volèrent dans un silence de plomb, à haute altitude afin de ne pas se faire repérer. Les limons se déplaçaient avec agilité et discrétion. Le vent soufflait dans leurs ailes cotonneuses leur donnant l’aspect de nuages. Les fugitifs pouvaient voir le ciel plus étoilé qu’ils ne l’avaient jamais vu. Et bien que le froid se faisait sentir, il y avait quelque chose de serein et d’apaisant dans ce vol nocturne au cœur du ciel nuageux, éclairé par les astres.

C’est plusieurs minutes après, qu’ils atterrirent tous au centre d’une plaine dans le cœur d’une large forêt. Un homme capuchonné les attendait. Ils descendirent de leur monture et Orlion présenta l’homme en question :

-Voici Odilon. C’est un ami de confiance. Il n’est pas un Naturals mais il est ici pour nous aider.

À ces mots, il se tourna vers Jessen et Ondra. Lillia, aux yeux embués savait… Orlion s’approcha d’eux et calmement, il leur avoua :

-Odilon est ici pour vous deux. N’étant pas vous-même des Naturals, le danger encouru est plus grand encore vous concernant. Avec maître Tram nous avons jugé bon de vous mettre à l’abri. Au moins pour un temps… Vous partirez avec mon ami ici présent, il vous mettra en sécurité. Maître Tram et moi-même veilleront sur Lillia et poursuivrons son apprentissage.

 

Ondra regarda Orlion choquée, et abasourdie. Elle se tourna vers son mari qui lui aussi fut figé d’incompréhension. Qu’elle était cette farce que leur faisait le destin depuis toujours ? Au nom de quelle prophétie devaient-ils se battre, encore, pour le droit de garder leur fille et de la protéger ? Ondra bafouillait de rage et de lassitude, tant les derniers événements s’étaient enchainés dans un chaos dont elle ne voyait jamais la fin…. Elle se tourna malheureuse vers sa fille. Mais alors, elle fut surprise ! Se tenait devant elle, non pas une enfant, non pas sa fille, mais une femme ! Pleine d’assurance, autant qu’elle le pouvait. Elle se tenait là, malgré le chagrin, droite et fière, belle, oui si belle avec ses beaux cheveux rouges qui brillaient d’un rouge vermillon sous la lune éclatante, emplie d’une dignité qu’on lui avait enseigné, digne de vivre elle aussi selon ses choix et sa conduite.

Ondra fut stupéfaite… Quand son bébé avait-il laissé la place à cette femme pleine de prestance. Alors, elle su, qu’égoïstement, elle ne pouvait être un poids supplémentaire aux responsabilités, déjà trop lourde de sa fille. Elle se blottit contre Jessen, et en se regardant tous les trois, ils surent…

Alors Lillia, fière d’eux, fière d’être leur fille, les enlaça comme si elle le faisait pour la dernière fois. Tous les trois très émus. Ondra sanglotait, la gorge serrée par la colère et le chagrin :

- Quand pourrons-nous te revoir ?

La jeune femme regarda sa mère puis elle baissa la tête, car elle-même ne le savait pas. Elle ne savait pas non plus si un jour elle les reverrait. Mais pouvait-elle leur dire ? Puis Jessen ajouta autre chose :

- Ça va aller Lillia, ça ira. Nous avons toujours su que ta destinée t’attendait. Nous sommes tellement fiers de toi et de tout ce que tu as déjà accompli. Nous avons confiance en toi et nous te soutiendrons toujours même si nous ne sommes plus avec toi pour te le dire.

Puis se tournant vers l’érudit, il ajouta d’un ton ferme et paternel :

- Maître Orlion veillez bien sûr elle !

-Au péril de ma vie, répondit ce dernier avec assurance.

Odilon remis à Tram une pile de vêtements puis il commença à emmener la famille lorsqu’Ondra, se retourna et couru vers sa fille.

-Lillia ! Attends ! cria-t-elle.

Elle se précipita vers cette dernière et toute tremblante sortie de son sac le coffret argenté pris plus tôt dans la petite maison.

-Ce coffret est ton héritage Lillia. Ouvre-le, le moment venu.

Lillia regarda perplexe le petit objet et demanda :

-Le moment venu ? Mais quand ?

-Lorsque tu auras perdu espoir, lorsque tu auras peur et que toute aide te semblera trop lointaine. Quand tu auras besoin de savoir qui tu es, et te rappeler d’où tu viens, alors tu sauras. Cet héritage a vu toutes les femmes et toutes les mères de notre lignée. Elles t’accompagneront au cours de ton voyage et veilleront sur toi. Garde ce bien précieusement Lillia, il est ton histoire et ton héritage…

Les deux femmes s’échangèrent une dernière et poignante étreinte. Puis Lillia regarda sa mère et son père s’éloigner vers la forêt en compagnie d’Odilon, le cœur lourd, des larmes coulant le long de ses joues, les poings fermés et serrés par la rage.

Orlion s’approcha d’elle et posa une main réconfortante sur son épaule. Même si l’instant était douloureux pour la jeune femme, son maître savait qu’ils ne pouvaient pas s’attarder ici en s’exposant au danger. Tram s’approcha d’eux et tout en désignant les vêtements qu’il tenait entre ses mains, il s’adressa à Orlion :

-Nous devons nous changer et reprendre la route.

Désormais considérés comme des fugitifs, les deux érudits et leur apprentie, n’avaient d’autre choix que de se camoufler pour passer inaperçu aux yeux du monde. Alors Tram enfila un manteau de seconde main avec une large capuche pour masquer sa cicatrice. Lillia enroula ses cheveux dans un foulard brun à l’odeur de résine et remonta le col de sa veste pour cacher au mieux son visage.

C’était plus difficile pour Orlion… L’érudit pourtant fier de porter haut ses couleurs représentant son rang, se saisit d’un poignard dans la selle d’un limon.

Il ferma les yeux, empoigna sa longue barbe tressée et d’un coup sec et tranchant, il la coupa et la laissa tomber au sol. Comme s’il émergeait à peine d’un cauchemar lui semblant trop réel, il rouvrit les yeux et regarda avec tristesse et amertume sa barbe jetée à même l’herbe humide au milieu de la nuit, souvenir d’une prestance passée, d’un rang qui n’était désormais plus le sien.

Il hôta sa luxueuse tunique ainsi que ses vêtements qui le rattachaient encore à son statut d’érudit et les laissa tomber eux aussi lourdement sur le sol dans un bruit sourd faisant écho à sa fierté et à son honneur, blessé dans son orgueil de devoir renier sa véritable identité. À la place, il enfila de vieilles guenilles usées et sombres, qui dissimulaient son visage attristé. Il remonta son capuchon et caché sous ses vêtements à l’allure paysanne, il devint dès cet instant un fugitif. L’érudit et le directeur de l’académie de Marmor, n’étaient plus.

Les trois fugitifs récupérèrent leurs affaires qu’ils rangèrent dans les selles des limons. Puis ils s’envolèrent à nouveau chacun sur leur monture respective. Lillia jeta un œil en direction de la plaine, où plus tôt elle avait laissé ses parents. Elle espérait du plus profond de son cœur les revoir rapidement mais elle ignorait si ce jour pourrait arriver…

Au même moment, Aurane assise dans le bureau du chancelier, une fenêtre ouverte, s’évertuait à signer diverses demandes et autorisations sans grande conviction. La nuit était sombre et seules quelques lampes à huile éclairaient d’une pâle lueur son bureau. Lorsque, soudain, plusieurs d’entre elles s’éteignirent brusquement. Un froid glacial à vous crisper l’échine envahit la pièce. Elle se leva inquiète et se tourna en direction de la fenêtre. Une silhouette sombre et inquiétante se tenait dans l’ombre. Aurane posa un genou à terre et s’inclina :

-Maître Varmar, salua-t-elle tout bas.

Le Natural noir s’avança, découvrant son visage à la faible lueur de la lampe qui restait.

Un homme grand, puissant à la carrure solide. Des traits marqués, une beauté ténébreuse à l’allure sauvage. Il était marquant, tel un désir inavouable ou un animal trop dangereux pour qu’on s’en approche. Pourtant si fascinant et envoûtant, qu’au moment où l’on s’en rapproche, l’on s’en brûle déjà les doigts. Mais nul n’aurait pu résister à cet ascendant psychologique si puissant que Varmar pouvait exercer sur un homme ou une femme. L’alliance subtile maléfique de la beauté de cet homme alliée à son intelligence pouvait avoir raison d’un cœur pur, pour qu’un peu, faiblement et tristement, le propriétaire de ce même cœur se soit perdu dans une promesse d’attention et de pouvoir de la part du Naturals noir. Son éloquence, qu’elle soit rassurante ou menaçante, retirait à qui pouvait encore en avoir, la raison et le courage.

S’approchant de son disciple, un rictus diabolique se dessinait sur son visage. Puis il se dirigea vers la table où se trouvait le service à liqueur du chancelier, Aurane toujours genou à terre. Il s’en servit un verre et l’étudia attentivement avant de le boire.

-Cet homme avait bon goût. On ne peut pas lui enlever ça, reconnu t-il.

Puis sans plus regarder son élève il s’adressa à elle :

- Relève-toi Aurane !

La jeune chancelière s’exécuta et attendit ses nouveaux ordres. Varmar vint s’assoir dans le fauteuil du chancelier comme si la place lui était due, puis il s’adressa à nouveau à la jeune femme :

-Convoque pour demain matin tous les représentants du palais ainsi que les gardes et les érudits de l’académie. Il est grand temps d’annoncer mon retour comme il se doit…

-Entendu maître Varmar. Cela sera fait.

Puis Aurane quitta le bureau pour s’acquitter de sa nouvelle tâche, alors que Varmar éclata d’un rire franc et sombre en fixant le bureau autour de lui d’un air triomphant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain matin, à la première heure, arrivèrent les érudits Graam, Grietta, Amélia et Chip. Ainsi que des représentants du palais vêtus de manières luxueuses à la démarche dandinante et gracieuse. Les gardes et soldats du palais se tenaient le long des murs et des colonnes au garde à vous accompagnés de leurs flammiliers. Tout ce monde était réuni dans une grande salle de bal au sol de marbre et aux larges fenêtres décorées d’argent. La pièce luxueuse aux rideaux de velours rouges et broderies florales avait été aménagée pour l’occasion en une salle de réunion où tous les convives prirent place autour de la très grande table.

Les suppositions y allaient bon train :

-Peut-être que la chancelière va rendre son poste, suggéra l’un des représentants.

-Sûrement a-t-elle choisi l’un d’entre nous, supposa un second.

-Elle ne peut de toute façon pas exercer plus longtemps à cette fonction, termina un troisième.