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Long récit et poème à deux voix qui raconte en plusieurs "chants" l'histoire d'un couple, de la rencontre à l'usure des sentiments, de l'euphorie des premiers instants au désamour. Ce couple parviendra-t-il à retrouver toute l'ampleur de sa passion ? En arrière-plan de cette aventure amoureuse, une invitation permanente au voyage et une alternance de deux points de vue qui créent l'originalité de ce recueil de poésie.
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Seitenzahl: 40
Veröffentlichungsjahr: 2022
À tous ceux qui aiment et savent aimer.
À ma femme.
Chant n°1
Chant n°2
Chant n°3
Chant n°4
Chant n°5
Chant n°6
Chant n°7
Chant n°8
Chant n°9
Chant n°10
Chant n°11
Chant n°12
Chant n°13
Chant n°14
Chant n°15
Chant n°16
Chant n°17
Chant n°18
Chant n°19
Chant n°20
Chant n°21
Chant n°22
Chant n°23
Chant n°24
Chant n°25
Chant n°26
Chant n°27
Chant n°28
Chant n°29
Chant n°30
Chant n°31
Chant n°32
Chant n°33
Chant n°34
Chant n°35
Chant n°36
Chant n°37
Chant n°38
Chant n°39
Chant n°40
Chant n°41
Chant n°42
Chant n°43
Chant n°44
Chant n°45
Chant n°46
J’ai vécu dans un monde flou,
terne et opaque
où l’amour s’est perdu
dans le labyrinthe des jours gris,
dans un rêve aux nombreux plis
dans la tourmente des regards féminins
et dans le mépris des yeux masculins.
Je la cherche depuis toujours ma Salomé
le double de ma détresse
Depuis le jour où Claire m’a quitté
j’ai plongé d’abord dans l’ivresse
de la liberté retrouvée
Mais la solitude m’a étreint
de sa solide main
et m’a contraint
à compter le goutte à goutte
des heures silencieuses, solitaires
derrière les barreaux
des jours aveugles
Mais un jour sans espoir
Sans obsession de l’autre
J’attendais, dépité, l’œil noir,
sur un quai de gare,
au bord des rails rutilants et mugissants
le train en retard
Je tournai la tête soudain
et la tête me tourna
en déroute
Un frisson me réanima
Tout à coup ce fut l’embrasement
des fibres de mon cœur pénitent
Elle me regarda machinalement
sans me voir vraiment
Le train accosta lentement sur le quai
surpeuplé
comme un paquebot lourd et ventripotent
Puis elle monta prestement
dans le wagon des voyageurs pressés
Je fendis la foule
avec impolitesse
Je me suis assis à côté d’elle
Une place libre s’offrait à moi
Elle était frêle comme un modèle
de couverture du magazine Elle
mon éblouissante,
mon indifférente voisine
cachée sous le voile des apparences.
Le train démarra;
Et notre histoire aussi...
J’ai senti son corps frôlé le mien
lorsqu’il s’est assis à côté de moi
J’ai éprouvé un certain émoi
quand les filets de son parfum
m’ont envahi de leurs embruns
Nous nous sommes regardés
Nos yeux brillaient comme l’acier
luisant de curiosité
dans l’épaisseur moite
de la foule qui nous cernait
Les éclats de ses sourires charmants
Et charmeurs
Le rendaient captivant
et moi j’étais
De plus en plus captive
Inconsciemment
Dans le compartiment
du wagon scandant sa route
Sans détour au mois d’août
On a discuté d’abord timidement
puis un rideau est tombé subitement
Le radeau de ma mélancolie s’est fendu
sur un possible dénouement
quand l’âme devient une peau sensible
quand la raison devient immersible
dans le torrent des sentiments
J’ai ressenti une ardeur renaître
qui ne trompe personne
Nous avons parlé longuement
en répondant souvent par
des rires primesautiers
des fusées du cœur
qui fleurissaient comme des bouquets
sous la rosée des mots qui pleuvent
continûment.
Au milieu d’une vie monotone
une douce et tendre morsure
a été ma première guérison
dans cette folle ascension
J’ai ressenti un désir dévorant,
bouleversant
alors que le train poursuivait son destin
à un rythme cavalier
Transportés par l’ivresse de l’inédit
nous avons défié l’heure inévitable,
fatidique
pleins de facéties
Nous étions l’un et l’autre
l’un à l’autre
sous la main gantée de l’immanquable
magnétisme d’une communion insatiable
Mais le train finit par arriver à destination...
Nous avons éprouvé le crève-cœur
de la séparation
Nous avons été vaincus
par les heures
par le sort moqueur, joueur,
véritable « Hack-cœur »
Des moments enchanteurs.
Soudain le train s’est arrêté,
et mon cœur aussi,
comme s’il avait été foudroyé, brisé ...
C’est la minute maudite
à laquelle tu dois partir
Tuer sans le vouloir notre rencontre
Ma belle Judith
Moment assassin de mes désirs
Cruel martyre
Je vois ton regard qui s’éteint
Un voile gris recouvre le mien
comme un triste suaire
Je vais retourner à ma ténébreuse vie
solitaire
Sans toi se dresse déjà l’ombre du calvaire
Mais de ta bouche j’entends
soudain une promesse
que ta raison ignore
Tel un mot de prophétesse
j’en saisis la bribe finale :
« ...nous revoir ? »
Je bredouille d’espoir
Puis je lance
Un « oui » primaire
spontané, qui sourd et sort de la terre
comme une source violente
Nous échangeons fébrilement
nos coordonnées
Tu m’indiques un jour pour te voir
Pas avant un mois