Les démocraties arabes du XXIIe siècle - Joachim Reichenthal - E-Book

Les démocraties arabes du XXIIe siècle E-Book

Joachim Reichenthal

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Beschreibung

Proche-Orient, XXIIe siècle. Trois présidents ont un idéal clair : démocratiser et occidentaliser leur pays.

En 2180, le parti arabe laïc a pris le pouvoir en Syrie, au Liban et en Jordanie. Les présidents de ces trois pays ont étudié ensemble à Paris et ont fréquenté la même loge maçonnique. En 2160, ils avaient eu cette idée de
démocratiser et d’occidentaliser leur pays comme le fit le grand Mustafa Kemal Atatürk en 1923 en Turquie. En 2180, leur parti politique arriva en tête aux élections législatives et ils gagnèrent l’élection présidentielle dans leur
pays. Ce roman relate cet événement historique.

Plongez-vous dans ce roman de politique-fiction au cœur d'un Proche-Orient renaissant et dont les présidents de trois pays entretiennent des relations très étroites.

EXTRAIT

Damas, mai 2173. Cela fait maintenant trois ans que le professeur Arat est député au Parlement syrien. Son débat avec l’actuel président de la Syrie lui a fait une énorme publicité et pas seulement en Syrie. En 2172, il a été désigné par des journalistes syriens comme l’un des dix meilleurs députés du Parlement. De plus, suite aux attaques de l’actuel président de la Syrie sur son lien avec la franc-maçonnerie au second tour de l’élection présidentielle, il fut désigné comme l’un des meilleurs députés experts en Syrie sur cette société secrète.
Depuis trois ans, à chaque fois qu’il y avait un évènement politique dans ce monde en lien avec la franc-maçonnerie, il était invité sur les plateaux de télévision. De plus, il avait un réel talent d’orateur, et même ses ennemis politiques au Parlement le reconnaissaient. Il semblait évident pour la plupart des analystes politiques qu’il se présenterait à nouveau à l’élection présidentielle et aurait un second débat avec l’actuel président de la Syrie.

A PROPOS DE L'AUTEUR
Joachim Reichenthal est juriste. Il a étudié le droit à l'Université de Genève et à l'Université de Fribourg/UniDistance. Il a travaillé dans une étude d'avocats, au Département fédéral des finances à Genève en Suisse et à l'Office des Nations unies, dans trois banques et dans un cabinet de gestion de fortune. Il a déjà écrit un roman en 2001 alors qu'il était étudiant en droit à l'Université de Genève :  Le Prince d'Arabie Saoudite.


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Couverture

Page de titre

CHAPITRE 1

Paris janvier 2160. Abdel Arat, Abdallah Traboulsi, Abdelaziz Faykal et David Klein sont quatre étudiants en master de droit international à l’Université de Paris Panthéon-Assas dans le quartier Latin.

Abdel Arat était le fils de l’ambassadeur de Syrie en France. Son père connaissait depuis longtemps l’ambassadeur du Liban en France, et c’est pourquoi Abdel Arat avait souvent fréquenté Abdallah Traboulsi. De plus, ils avaient tous les deux rencontré à plusieurs reprises Abdelaziz Faykal, le fils de l’ambassadeur de Jordanie. Les trois familles se fréquentaient souvent à Paris, et c’est pourquoi ils avaient été dans le même lycée du quartier Latin et avaient décidé d’étudier ensemble à la faculté de droit de l’Université de Paris Panthéon-Assas.

Abdel Arat était un jeune homme charismatique avec de longs cheveux noirs et un physique d’athlète. Abdallah Traboulsi avait lui le profil type du jeune Arabe du Liban. Il avait de courts cheveux noirs et était un petit peu gros. Abdelaziz Faykal portait des lunettes et avait les cheveux blonds. Ce qui était rare pour un Arabe de Jordanie. David Klein était un juif franco-israélien avec des longs cheveux blonds, des lunettes et un corps d’intellectuel qui ne faisait pas trop de sport. Ils avaient tous les quatre beaucoup de charisme et se connaissaient depuis des années. Ils avaient étudié ensemble au niveau bachelor et avaient eu le temps de bien apprendre à se connaître.

Jamais ils n’auraient pu imaginer que trente ans après ils entreraient dans l’Histoire avec un H majuscule.

David Klein était juif, mais il avait décidé d’intégrer une loge maçonnique en suivant le conseil de son professeur de droit constitutionnel. Abdallah Traboulsi avait entendu la conversation et avait décidé de tenter sa chance aussi. Il en avait discuté avec son ami Abdel Arat et son autre ami Abdelaziz Faykal.

Ils avaient tous entre 24 et 25 ans et devaient obtenir leur master 2 l’année suivante. La question de préparer un doctorat se posait. David Klein n’était pas un juif raciste et avait essayé d’être diplomate envers ses camarades de classe arabes. De toute façon, un État palestinien existait depuis soixante ans, car les Israéliens en avaient eu ras le bol des comparaisons odieuses entre les nazis et les Israéliens à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle.

David Klein discutait avec Abdallah Traboulsi avant le cours de droit pénal international :

– Tu sais qu’il y a beaucoup d’hommes politiques qui fréquentent des loges maçonniques.

– Je sais, il y a même beaucoup de ministres qui sont ou ont été francs-maçons.

– Tu pourrais rencontrer des gens qui pourraient aimer votre projet de démocratiser le Proche-Orient. De plus vous êtes célèbres maintenant.

– Il ne faut pas exagérer, tout le monde ne lit pas Le Figaro…

– Quand même. Sympa cet article : « des étudiants en droit libanais, jordaniens et syriens veulent créer un grand parti arabe laïc et prendre le pouvoir dans leur pays ».

– Je sais, c’était Abdel Arat qui avait eu l’idée d’aller au ministère de la Défense pour y discuter du projet.

– Comme quoi les journalistes écoutent partout.

– On verra après notre master 2 ou plutôt après notre doctorat. Et surtout dans dix ou vingt ans.

– Moi je pense plus pour trente ou quarante ans. Il vous faudra retourner dans nos pays et devenir des ministres pendant des années. Pour vous faire connaître de vos peuples.

– Toi, ton père est ministre en Israël, tu as déjà un nom.

– Comme ton oncle au Liban. Et le père d’Abdel Arat a été nommé comme ambassadeur de Syrie en France. De plus, le père d’Abdelaziz Faykal a été ministre dans le gouvernement jordanien. Son nom de famille est un peu connu en Jordanie. C’est pour cela qu’il est devenu ambassadeur de Jordanie en France.

– Vos deux familles se fréquentent, je crois.

– Oui, l’ambassadeur de Jordanie a un très bel appartement près de la place de la Concorde, et mon père habite près du Louvre en tant qu’ambassadeur du Liban.

– Trois ambassadeurs du Proche-Orient ont leur fils étudiants en droit dans une université près du Panthéon.

– Oui. Marrant. C’est aussi pour cela que nous nous connaissons par rapport au travail de nos pères.

Abdel Arat arriva avec Abdelaziz Faykal. Le cours de droit pénal international allait commencer.

Durant le cours, Abdelaziz Faykal commença :

– A mon avis, nous devrions préparer un mémoire de master en lien avec la démocratisation du Proche-Orient. On se fera un nom et on sera publié.

– Je crois qu’on peut surtout publier notre thèse de doctorat comme un livre. On se fera connaître en tant que docteurs en droit, répondit Abdel Arat.

– Tu crois vraiment que les services secrets français lisent toutes les thèses de doctorat ? demanda Abdallah Traboulsi.

– Pas toutes les thèses de doctorat ou les mémoires de master, mais certains titres attirent l’attention… répondit Abdelaziz Faykal.

Cela faisait cinq mois qu’ils fréquentaient tous les quatre une loge maçonnique pas très loin de l’Opéra de Paris. Ils avaient choisi le Grand Orient de France par rapport au nom « Orient ».

Durant leurs nombreuses séances à la loge maçonnique, ils avaient pu discuter avec des députés, des anciens ministres, des professeurs d’université, des commissaires de police et même des membres des services secrets français ou des employés du ministères de l’Intérieur. Leurs discours avaient souvent comme thèmes la démocratisation du Proche-Orient.

Abdel Arat avait été invité à dîner chez un frère qui travaillait au ministère des Affaires étrangères. Abdel avait choisi comme mémoire de master un sujet sur la démocratisation complète de la Syrie et une réforme du droit syrien calquée sur le modèle français.

Abdelaziz Faykal songeait déjà à une thèse de doctorat sur son pays. Il voulait écrire sur la compatibilité du système politique français en Jordanie avec une étude spécifique sur l’abandon du droit religieux au profit de lois séculières jordaniennes votées par des députés non religieux. Le religieux ne devait pas se mêler de politique.

Abdallah Traboulsi voulait écrire une thèse de doctorat sur l’application politique de lois votées dans les pays arabes sans référence à l’islam ou à des théories religieuses. Il voulait écrire sur la séparation de « l’Eglise » et de l’Etat, mais dans les pays arabes. La fameuse loi de 1905 en France, mais dans les pays arabes.

Les ambassadeurs de Syrie, du Liban et de Jordanie en France prenaient de plus en plus d’importance à Paris et ils avaient souvent été invités à l’Elysée. Leurs enfants étaient venus plusieurs fois. C’était justement au palais du président de la République que le fils de l’ambassadeur de Syrie et de celui de Jordanie avaient été approchés par des membres du ministère de l’Intérieur et des services secrets français.

Avant d’entrer en salle de classe, Abdallah Traboulsi commença à discuter avec Abdel Arat :

– Tu as vu les nouvelles en Syrie ? Un certain Abdul Boutefika a décidé de créer un parti laïc syrien.

– Oui. J’ai vu. Et ils vont faire pareil au Liban.

– Comme quoi on n’est pas les seuls à avoir ce genre d’idée. En Jordanie, il n’y a rien, mais cela peut se créer rapidement.

– On pourrait s’inspirer de Mustafa Kemal Atatürk.

– Juste. Inspiré par la Révolution française, Mustafa Kemal Atatürk mit un terme au règne du sultan et instaura la laïcité avec une séparation entre les pouvoirs politique et spirituel. Il occidentalisa la Turquie à travers plusieurs réformes.

– Moi je pense que ce serait bien d’être en lien avec ce nouveau parti arabe laïc en Syrie. Après mon doctorat, je me verrais bien enseigner, un jour ou deux, à l’Université de Damas.

– C’est possible ça ?

– Ben oui ! Tu n’as pas lu les livres de droit ? Il y a plein de professeurs qui donnent parfois des cours à l’étranger. Parfois pour un jour ou deux.

– Juste. Je me verrais bien donner un cours d’introduction au droit français en arabe. Cela fait plus de quatre ans que l’on apprend le droit français.

– Ou un cours de droit européen et en arabe…

– On verra cela plus tard. Tu as raison.

Paris, juillet 2161, Abdallah Traboulsi, Abdel Arat, Abdelaziz Faykal et David Klein ont tous réussi leurs études en juin.

Abdallah Traboulsi et Abdel Arat ont été acceptés comme doctorants à l’Université de Paris Panthéon-Assas. David Klein a décidé de partir faire son doctorat à l’Université de Jérusalem, et Abdelaziz Faykal a décidé de faire le sien dans son pays, la Jordanie.

Abdallah et Abdel discutaient devant la faculté de droit en face du Panthéon :

– Tu sais qu’après notre doctorat on pourrait très bien enseigner, un jour ou deux, au Liban ou en Syrie à l’université.

– Je sais, cela permettrait de nous faire connaître dans ces pays.

– On a étudié le droit français pendant plus de cinq ans et aussi du droit européen. Je vais écrire à l’Université de Beyrouth.

– Et moi à l’Université de Damas. Je vais proposer un cours d’introduction au droit européen par exemple.

– Ou un cours d’introduction au droit français et en langue arabe.

– Bonne idée. On peut déjà écrire au doyen des facultés de droit de Beyrouth et Damas en expliquant que l’on attend d’avoir obtenu notre doctorat.

– De toute façon, on donne déjà des cours ici à des petites classes comme assistants.

– Juste. Il est évident que c’est à mettre sur notre C.V. qui va être envoyé à Beyrouth et Damas.

– Tu sais que ce nouveau parti arabe laïc en Syrie veut s’inspirer du Turc Mustafa Kemal Atatürk et de sa révolution kémaliste en 1923.

– Je sais, je l’ai lu. Il est vrai que ce grand homme franc-maçon que fut Atatürk a quand même prouvé qu’il est possible de diriger un pays musulman laïc.

– Il a fait inscrire le principe de laïcité dans la Constitution de ce grand pays musulman.

– Ce fut un grand homme qui pourra nous inspirer plus tard.

– Oh ! oui. C’est lui qui en 1923 occidentalisa la Turquie, donna ensuite le droit de vote aux femmes et mena une révolution sociale sans précédent.

– En fait, il instaura la laïcité en Turquie avec la séparation entre le pouvoir politique et le pouvoir spirituel.

– Ah ! ça c’est clair…

CHAPITRE 2

Paris, septembre 2166. Abdallah Traboulsi est devenu professeur de droit international privé à l’Université de Paris Panthéon-Assas, et Abdel Arat, professeur de droit international public dans cette même université.

De plus, Abdel Arat a aussi réussi à devenir professeur de droit européen à l’Université de Damas. Il va donner des cours deux jours par semaine en Syrie et partage donc ses semaines entre Damas et Paris. Lorsqu’il a publié son dernier livre de droit international public à l’intention de ses étudiants de Paris, il a bien mis qu’il enseignait à l’Université de Paris Panthéon-Assas et l’Université de Damas en Syrie.

Abdallah Traboulsi enseigne seulement à Paris, mais il est de plus en plus souvent invité à l’Université de Beyrouth pour des conférences. Il a même rencontré le doyen de la faculté de droit de l’Université de Beyrouth et a encore proposé ses services pour un cours d’introduction au droit européen. Un cours de droit international public est aussi envisagé par le doyen.

David Klein a obtenu son doctorat et il est devenu un professeur de droit international public à l’Université hébraïque de Jérusalem. De plus, il a parfois aidé de façon discrète le gouvernement et le Parlement israélien. Il est membre du parti laïc israélien, et ce parti a obtenu de plus en plus de députés au Parlement avec les années. Il est devenu le deuxième parti du Parlement et il est en coalition avec la droite israélienne au pouvoir.

Abdelaziz Faykal a obtenu son doctorat en droit il est devenu député au sein du parti arabe laïc de Jordanie. Ils ne sont pas beaucoup au Parlement, mais il a l’ambition de prendre la tête de ce parti et d’en augmenter le nombre de députés au Parlement. Abdel Arat et devenu un membre du parti arabe laïc syrien, et Abdallah Traboulsi, un sympathisant du parti arabe laïc libanais.

Abdallah Traboulsi et Abdel Arat sont en train de déjeuner au restaurant gastronomique de l’hôtel Bristol de Paris. Abdallah commence à parler :

– Tu sais que j’entends de plus en plus de remarques racistes envers les Arabes à la faculté de droit.

– Je suis au courant. Même des professeurs font parfois ce genre de remarques.

– Ma femme est médecin et elle m’a dit qu’elle pourrait s’installer à son compte à Damas.

– Juste. Ma femme est, comme tu le sais, professeur à Sciences Po, et il est vrai qu’elle pourrait très bien enseigner l’économie politique à l’Université de Beyrouth.

– Tu te rappelles de notre rencontre en 2165 avec des francs-maçons à Washington ?

– Oh ! oui. Durant ce colloque de droit international à l’Université de Georgetown à Washington.

– Certains avaient lu et étudié en français nos deux doctorats. Très impressionnant.

– On n’était que tous les deux, je crois.

– Non. Notre ami juif David Klein qui enseigne à l’Université de Jérusalem était aussi là, mais pas notre ami jordanien.

– Il publie de plus en plus de livres, notre ami David Klein.

– En tout cas, il nous a bien défendu auprès des francs-maçons américains et de la communauté juive américaine.

– La salle de classe de l’Université de Georgetown était vraiment classe.

– Oui. Et tu te rappelles du grand restaurant après ?

– Bien sûr, c’était le restaurant gastronomique de notre hôtel, je te rappelle.

– Comme on avait bu de l’alcool, on avait pu prendre l’ascenseur juste après pour se coucher.

– La discussion sur la franc-maçonnerie aux Etats-Unis était très intéressante.

– Oh ! oui. La comparaison entre nous, le marquis de La Fayette et Georges Danton était plus que flatteuse. Ou encore Napoléon et ses frères. La politique intérieure de Napoléon, bien sûr. Ses guerres n’ont pas été très admirables.

– Les historiens ne sont toujours pas certains à 100 % que Napoléon était franc-maçon.

– Juste. Mais il est vrai que je me verrais bien imposer les droits de l’homme au Proche-Orient et aider à y rédiger une déclaration des droits des Arabes.

– Une déclaration des droits de l’homme dans les pays arabes n’a pas besoin d’être imposée. Ce n’est pas très démocratique.

– Juste. Tu as raison…

Damas, octobre 2168. Abdel Arat a définitivement quitté Paris, comme Abdallah Traboulsi, et s’est installé dans une luxueuse villa à Damas. Il donne désormais plusieurs cours de droit européen et de droit international public à la faculté de droit de l’Université de Damas. Il s’entendait bien avec le doyen et le recteur et se demandait s’il ne pourrait pas devenir un jour le recteur de l’université. Il y songeait, car des rumeurs circulaient que le recteur avait un cancer et qu’il faudrait le remplacer.

Abdel Arat avait invité Abdallah Traboulsi, professeur de droit public à l’Université de Beyrouth, à un dîner chez lui et commença :

– Alors Abdallah, tu es bien installé à Beyrouth ?

– Oui. On a acheté une charmante villa avec vue sur la mer. Ma femme est ravie.

– Elle a dû rester à Beyrouth ?

– Oui. Désolé. Elle s’est fracturé le bras. Mais ça va. Elle devrait reprendre les cours lundi prochain.

– Elle enseigne toujours l’économie politique à l’Université de Beyrouth ?

– Oui, et ses étudiants sont toujours fascinés par son expérience de professeure à Sciences Po Paris. C’est grâce à elle que de plus en plus d’étudiants libanais partent un ou deux ans étudier à Sciences Po Paris.

– Juste. Tu me l’avais dit.

– Et ta femme, ça va ?

– Oui. Elle travaille en fait à l’hôpital de Damas et devrait arriver.

– C’est pour cela que nous buvons un apéritif. Nous attendons ta femme.

– Eh bien ! oui.

– Et le parti arabe laïc de Syrie se porte bien ?

– Tu sais que je suis maintenant le juriste officiel de ce parti politique.

– Je sais, tu as même rédigé les nouveaux statuts de cette association politique.

– Les buts de notre parti politique sont de ne surtout pas passer pour des extrémistes. On est un parti du centre.

– Evidemment. C’est pour cela qu’il y aura de plus de députés de ce parti dans la plupart des pays arabes maintenant.

– Il est vrai que la jeunesse arabe devient de plus en plus laïque alors que les vieux se déplacent de moins en moins pour aller voter.

– De plus, l’islamisme politique attire de moins en moins. La courte période de l’Etat islamique au début du XXIe siècle n’a pas duré.

– C’est clair. Les Occidentaux avaient tout fait pour que cet Etat islamique ne renaisse pas de ses cendres.

– J’ai entendu dire que notre ami jordanien était toujours député au Parlement de Jordanie.

– Oui. Il est possible d’être député et professeur de droit à l’université, il n’y a pas d’incompatibilité. De plus, il est professeur de droit public comme toi. Par contre, il donne très peu de cours, car il veut devenir président du parti arabe laïc de Jordanie.