Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Loin d’être une autobiographie, "Les lettres qui dansent" est un recueil de courtes vignettes de la vie de
Juliette Monique, certaines écrites depuis son enfance, sous forme de poèmes, entremêlées d’anecdotes. On y trouve un mélange d’enchantement, de tendresse, d’humour et de moments déchirants qui se succèdent.
À PROPOS DE L'AUTRICE
La plume de
Juliette Monique s’est ajustée tout au long de ses lectures pour nous offrir le meilleur de son rapport avec la langue française.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 50
Veröffentlichungsjahr: 2024
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Juliette Monique
Les lettres qui dansent
Tome I
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Juliette Monique
ISBN :979-10-422-1202-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Depuis ma tendre enfance, les mots sont selon moi, un excellent moyen d’expression, mais aussi une façon de fixer mes bonheurs ou de soulager mes peines. J’ai toujours aimé coucher sur le papier, mes sentiments, mes joies, mes chagrins.
À mon sens, l’écriture est salvatrice. Je trouve dans la rédaction un bienfait immense. Écrire mes ressentis, mes émotions en leur donnant un rythme, une musicalité et des rimes, me rend les épreuves plus supportables. À mes yeux, harmoniser les mots leur donne un sens qui me permet de relativiser.
Cet ouvrage n’est pas à proprement parler une autobiographie. À travers mes poésies, j’essaie de retransmettre les émotions que j’ai ressenties au cours de ma vie. Je les ai reliées chronologiquement entre elles en expliquant ce qui m’a amenée à les rédiger, et en partageant avec vous, quelques jolis souvenirs d’enfance qui me sont chers.
Vous y découvrirez mes fêlures, mes failles ainsi que les bonheurs qui ont jalonné mon existence.
Cet ouvrage n’est pas
Qu’un recueil de poèmes
Découvrez mes émois
Et les choses que j’aime
J’y ai semé mes lettres
Comme de petits grains
Mes versets de fillette
Et mes alexandrins
Elles dansent en fête
Comme une symphonie
Au gré de mes défaites
Au gré de mes envies
Les courants de ce fleuve
Tumultes de la vie
Des idées toutes neuves
Et des anciennes aussi
Les sentiers arpentés
Parcourus de gaîté
La grande roue tournée
Les ressentis passés
Quelques-unes sont drôles
Mais d’autres le sont moins
Par-dessus mon épaule
Je laisse le chemin
Je me souviens lorsque je n’étais encore qu’une fillette, ma mère m’emmenait au marché, ma minuscule main d’enfant blottie dans sa main protectrice d’adulte. Je vénérais Maman plus que toute autre personne au monde. Elle m’apprenait à découvrir les senteurs ensoleillées : ces jolis monticules de poudres colorées ou de feuilles enluminées, qui diffusaient leurs parfums enivrants. J’y admirais ces fruits charnus gorgés de sucre, que les abeilles s’enhardissaient à butiner sans vergogne, ainsi que ces légumes aux couleurs et aux formes plus extravagantes les unes que les autres, dont une grande partie serait appelée aujourd’hui « légumes moches ». Tout était disposé de façon harmonieuse, à la manière d’un artiste peintre de style cubiste.
J’appréciais tant ces poignées de cerises bien juteuses. Le marchand aux yeux taquins qui les versait généreusement de ses grosses mains dans ma blouse, me chuchotait au creux de l’oreille : « Allez ma belle, ouvre ton tablier, tu m’en diras des nouvelles » et terminait immanquablement sa phrase par un éclat de rire tonitruant… Lorsqu’il me proposait tout bonnement de me servir, je jouais ma timide. Pardi, ses mains étaient bien plus grandes que les miennes !
Toujours d’humeur badine, un vendeur de légumes, dont les longues et épaisses moustaches s’agitaient frénétiquement au gré des mots qu’il prononçait, criait très haut et fort : « Approchez, Mesdames, approchez, regardez un peu mes choux : gros comme ma tête, mais tendres comme mon cœur ! »…
Une jolie charrette bariolée, tirée par un adorable poney et ornée d’une guirlande de lierre, servait de réceptacle à une multitude de pots de confiture et de miel, encerclés de sachets de délicieuses pastilles sucrées, dorées comme le soleil. La jeune et souriante hippie qui les vendait – jolie fille aux cheveux longs et blonds comme les blés mûrs – m’offrait chaque fois gentiment un de ces délicieux bonbons, bien que Maman lui en achetait rarement…
Le boulanger aux sourcils touffus, toujours coiffé de son vieux béret en tweed écossais n’était évidemment pas en reste, une place sur le marché lui était attribuée. Le pain chaud et croustillant à souhait et les merveilleuses viennoiseries et pâtisseries qu’il proposait emplissaient eux aussi l’air d’un délicieux parfum !
Nous passions régulièrement chez le boucher/charcutier et le poissonnier, mais je n’aimais pas beaucoup les odeurs qui se répandaient autour de leurs stands. Comment Maman s’y prenait-elle pour transformer ce qu’elle leur achetait, en ces mets succulents et parfumés, qui apparaissaient comme par magie dans mon assiette ?! Hum ! Rien qu’en évoquant ces souvenirs, j’en ai encore l’eau à la bouche. Comme je me régalais ! »… Quelquefois, un marionnettiste aussi dégingandé que ses poupées, parcourait les allées en agitant ses pantins désarticulés du bout d’un fil, leur prêtant des propos et des attitudes, qui accrochaient des sourires sur les visages des plus âgés, aussi bien que sur ceux des tout petits.
Au stand du « prêt-à-porter » robes, jupes, pull-overs, manteau se balançaient au gré du vent, suspendus à d’immenses parasols, laissant grincer les cintres métalliques sur leurs supports. Ils survolaient, tels des papillons multicolores désorientés, les bleus de travail, gants, bonnets, écharpes, slips kangourou, bien alignés, mais détonnant avec la lingerie fine aux dentelles délicates, destinée aux plus fortunées de ces dames. Maman aurait aimé, je pense, pouvoir s’offrir ce genre de petite folie, mais nous étions huit enfants issus d’une famille d’ouvrier… Toutefois, de temps en temps, quand il lui restait quelques sous en fin de mois, elle rapportait un joli bouquet de fleurs odorantes, pour décorer le centre de la table…