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Patrick Vincelet, auteur et psychanalyste, nous propose une galerie de portraits subtils et délicats des chiens qui ont été témoins de sa vie, de l’enfance à l’âge mûr. L’auteur ravive des souvenirs, tantôt amusants, tantôt bouleversants. Ce petit livre met en lumière la complicité et l’attachement qui se nouent toujours entre le chien et l’humain. « Le chien est parfois le seul être avec qui l’on se montre vrai. » (Patrick Vincelet) – L'auteur. Patrick Vincelet a publié de nombreux ouvrages sur la psychologie et la spiritualité :
Regarder autrement et
La Pension aux Éditions Glyphe,
La Possession aux Éditions du Cerf,
Monsieur Georges aux Éditions Bellier. – Préface de Gérard Larcher, docteur vétérinaire, président du Sénat.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Patrick Vincelet est professeur associé des Universités. Il a mené une activité d’enseignement et de consultant, après une formation littéraire et philosophique, se formant à la psychopathologie et à la psychanalyse. Elève de Deleuze, Tomkiewicz, Bettelheim et Jacques Lacan, bénéficiant de son éducation culturelle auprès de son père médecin-historien et sa mère philosophe, il a mené sa carrière avec la passion de la Transmission et du combat pour reconnaître la différence comme source de richesse entre les hommes. Ses domaines : l’hystérie, l’autisme, la psychose, l’anorexie… et une connaissance de la cécité et un enseignement sur le Regard ; et, depuis 10 ans, un travail en ethnopsychiatrie africaine noire, lui permettent d’écrire avec une palette faite d’expériences diverses et riches. De nombreux étudiants – médecins, psychiatres, psychologues, rééducateurs, éducateurs et public – bénéficient de son enseignement. Il préside le jury international d’arts africains et artisanat de Ouagadougou et l’association des comédiens accidentés de la vie. Familier de l’Afrique il mène régulièrement des actions humanitaires. Outre ''Regarder autrement'', il a publié, au Cerf ''La Vie harmonieuse en communauté religieuse'', chez Béllier ''Monsieur Georges'' qui fait l’objet d’un docu-fiction en cours de tournage.
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Seitenzahl: 64
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Du même auteur aux Éditions Glyphe
Chroniques médico-historiques et curiosités de Louis et Patrick Vincelet. 2 vol.
La Pension.
Regarder autrement ; non-voyance et malvoyance.
Du même auteur
Le psychologue et l’éducation, Paris, Epi, 1993
« Il bibliofilo è lo scrittore castrato o il gaudente del libro ? », in Il Secondo Rinascimento, n° 64, L’impresa : insegnare, formare, produrre,Spirali-Vel, 1999
« La psicanalisi : sacrificio per vivere o lettura della Legenda Aurea » in Il Secondo Rinascimento, n° 89-90, La medicina, la psicanalisi, la vita, Spirali-Vel, 2001
Mon enfant bouge tout le temps et il a du mal à apprendre, Paris, Epi, 2003
Vivre en communauté religieuse, Paris, Cerf, 2017
La Possession, Paris, Cerf, 2018
Aux maîtresses et maîtres de chiennes et de chiens.
À ceux qui pensent ne pas les aimer et qui, après avoir lu ces pages, découvriront l’amour des chiens pour les humains.
Aux « chiennes » et aux « chiens » : n’écoutez pas le langage humain qui utilise ces mots pour qualifier nos comportements ni humains ni animals !
J’AI TOUJOURS EU une passion pour les chiens. Vétérinaire, je les ai soignés. Ils furent souvent témoins de mon existence.
J’ai été élevé en Normandie, entouré de setters pour lesquels j’avais beaucoup d’affection. Mon père chassait la bécasse au chien d’arrêt. J’ai le souvenir de chiens « équipés » de clochettes différentes ; en fonction du bruit, il était possible de dire s’il s’agissait d’une grande, d’une moyenne ou d’une courte quête : un setter va plus « au large », un épagneul breton ou un braque va raisonnablement devant, et derrière, le cocker broussaille.
Mon intérêt pour les chiens ne fit que grandir au fil du temps. Ma thèse de doctorat fut consacrée au chien poitevin, son titre : « Contribution à l’étude des chiens de grande vénerie : le poitevin. » J’abordais alors la relation entre l’homme et l’animal à travers un chien nommé Faublas chassant le loup en Haut-Poitou.
Cette relation est très bien traduite par ce livre, un bestiaire que n’aurait pas renié Paul Léautaud.
Patrick Vincelet est profondément amoureux des chiens qu’il a eu l’occasion de côtoyer tout au long de sa vie. Dès les premières pages, il nous prévient : « Le chien n’est pas un homme, il est mieux que cela, plus complet, il est l’Animalité. »
Madeleine Chapsal écrivait : « Aimer les chiens, c’est aimer en eux ce que nous, les humains avons de plus sûr et de meilleur » ; c’est ce qu’éprouve l’auteur.
Les chiens se succèdent à la lecture de ce livre, chacun avec son caractère, sa personnalité si bien décrite par le psychanalyste Jacques Lacan.
Patrick Vincelet nous offre ainsi une très belle galerie de portraits pleine d’humour, de tendresse et d’émotion.
Ce livre est aussi sa biographie. Son enfance marquée par cette petite chienne blanche appartenant aux voisins de ses parents, le chien de son grand-oncle chasseur, il fallut très vite qu’il en possédât un, d’abord sous l’aspect d’une peluche.
Cet « amour » pour les chiens lui fut transmis par des femmes et des hommes attachants : René, ce chasseur dans l’âme qui lui apporta cette connaissance cynophile et lui fit découvrir la complémentarité des races, du cocker à l’épagneul breton, cette teinturière de Ménilmontant avec son Saint-Bernard qu’il conduisait aux Buttes-Chaumont, cette famille descendant de Jeanne d’Arc à qui une chienne berger allemand faisait fête…
Ce livre, c’est encore des lieux marquants tels la forêt de Chantilly avec cette ferme où l’auteur apprit la nature et les animaux, le Zaïre, où il garda un berger allemand et comprit que l’homme pouvait rendre l’animal agressif mais que telle n’était pas sa nature profonde, Paris où il décida d’adopter un compagnon difficilement apprivoisable, mi-berger allemand mi-braque, au chenil d’Aubervilliers, la Normandie enfin…
Ces chiens accompagnent la vie de l’auteur, celle de sa famille.
Patrick Vincelet nous livre son appréciation sur la façon d’éduquer les chiens, sur leur adoption, sur la façon de les aider à quitter notre monde citant cette phrase du Petit Prince : « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. »
Lire l’affection dans les yeux de ses chiens, telle est l’ambition de l’auteur. « Tout le chien est dans son regard », disait Paul Valéry.
J’ai retrouvé, à travers ce livre, le regard de chiens qui marquèrent ma vie, le regard de mes proches, notamment celui de mon père qui m’a appris à les aimer.
Gérard Larcher Docteur vétérinaire Président du Sénat
Notes prises par l’auteur, assistant au département de sociologie
3 décembre 1969 Centre expérimental de Vincennes,nouvelle université créée par Edgard Faure suite aux réformes issues du mouvement de mai 1968.
Un chien traverse l’amphithéâtre en remuant joyeusement la queue et passe devant l’estrade que Jacques Lacan, psychanalyste, occupe.
« C’est la seule personne1 que je connaisse qui sache ce qu’elle parle. Je ne dis pas ce qu’elle dit –, car ce n’est pas qu’elle ne dise rien : elle ne dit pas en paroles elle dit quelque chose quand elle a de l’angoisse – ça arrive –, elle pose sa tête sur mes genoux. Elle sait que je vais mourir, ce qu’un certain nombre de gens savent aussi.
C’est ma chienne, Justine. Elle est très belle et vous l’auriez entendue parler la seule chose qui lui manque par rapport à celui qui se promène là, c’est de n’être pas allée à l’université. »
Plus loin dans la conférence, en désignant la chienne qui semble saluer dans l’assistance les soumis à la « Cause2 » :
« Vous pouvez voir que cette chose à la queue basse m’a fourni le titre de cette conférence, s’il y a conférence : Le discours du Maître3. »
1. Allusion au chien.
2. « La cause freudienne », mouvement psychanalytique crée par J. Lacan en 1980, demandant aux analystes de marquer leur lien avec sa théorie et sa pratique et son concept de « passe » en lui signifiant leur adhésion.
3. Allusion au Maître et à l’hystérie.
AU COURS DE MA VIE, j’ai eu des chiens près de moi, ou plutôt les chiens m’ont accompagné.
Ils furent, et sont, le regard sur le vivant, le compagnon, le diffuseur d’odeur, le parfum d’affection, la patte de tendresse, le gardien de mon intégrité, la force en promenade, la fierté d’un pourquoi que j’ignore, l’ami, l’ami des amis femmes et hommes, le camarade de jeu, le regard qui ne vous quitte pas.
Ils sont aussi la contrainte d’une hygiène de vie, l’excuse occasionnelle de ce que l’on ne fait pas à cause d’eux, le malade qui inquiète et le si prévenant petit personnage qui revendique sa place.
Le chien est tout cela à la fois.
J’ai écrit sur les hommes, à propos d’eux, et je développe un rapport à l’écriture et à la transmission qui se nourrit de la vie et du regard, de la réflexion sans tabou, de la pensée en nuances, des gens que j’aime mais aussi des animaux – de la ferme, de la forêt, de l’Afrique. Alors je me devais d’écrire aussi sur les chiens, mes chiens.
J’alerte celle ou celui qui m’honore en me lisant : le chien n’est pas homme ; il ne le remplace pas, même dans le deuil humain ; il n’est pas substitut d’un corps malade ou d’une vue absente. Il est mieux que cela, plus complet : il est l’Animalité créée pour accompagner l’Homme qui n’a pu s’en passer depuis la nuit des temps.