Mondes Magiques - Séléna Urquizar - E-Book

Mondes Magiques E-Book

Séléna Urquizar

0,0

Beschreibung

Courtney habitait dans le Monde Ordinaire, avec ses parents et sa petite soeur. De l'autre côté de la frontière se trouvait le Monde Imaginaire, rempli d'animaux improbables, gouverné par le prince William. Un jour, ce dernier fit irruption dans la vie de Courtney et vint bouleverser son quotidien. Tout changea ! Pourquoi l'avait-il regardée elle plutôt qu'une autre ? Pourquoi voulait-il découvrir ses origines ? Mais connaître les réponses la mettrait-elle en danger ? Courtney allait devoir être discrète et ne pas éveiller les soupçons, tout en retraçant l'histoire de son passé et de ses mystérieuses origines.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 159

Veröffentlichungsjahr: 2023

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Pour ma maman

TABLE DES MATIÈRES

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Remerciements

L’auteure

Bibliographie

Retrouvez-moi

CHAPITRE 1

Il était une fois, dans une lointaine, très lointaine galaxie, au-delà de toutes frontières et tous horizons, une jeune fille nommée Courtney, qui vivait paisiblement dans une grande villa, avec ses parents et sa petite sœur Audrey. Courtney était une jeune fille blonde aux cheveux longs descendant jusqu'au bassin, avec des yeux bleus comme le ciel, une bouche rose, une taille marquée, grande et fine. Elle était tout simplement magnifique, tous les hommes tombaient sous son charme. Si elle l’avait voulu, elle aurait pu collectionner les amants, mais cela ne l'intéressait pas. Elle souhaitait plus que tout avoir un mari qui l'aime pour ce qu'elle était au fond, et non pour son physique. Elle rêvait d'avoir des enfants et savait que si elle enchaînait les amants, elle ne s'unirait jamais avec un homme, donc ne pourrait pas avoir d'enfants et vivre heureuse, comme dans ses rêves.

Contrairement à Courtney, Audrey avait les cheveux noirs, comparables aux ailes d'un corbeau, les yeux marron- chocolat, était de taille moyenne et forte. Elle, en revanche, avait un petit-copain du nom de Kelyan. C'était un des seuls garçons qui trouvait du charme à la petite personne d'Audrey.

Les deux sœurs étaient toutes les deux magnifiques, mais chacune à sa manière.

Un jour, alors que la journée commençait tout à fait normalement pour cette petite famille, une rencontre bouleversa leurs vies à tout jamais.

Le prince des îles imaginaires arriva dans l'après-midi. Ce fut une énorme surprise de le voir dans le monde inconnu, appelé aussi « monde des sans-pouvoirs ». Le plus souvent, les habitants étaient prétentieux et pensaient que les autres ne seraient jamais à leur hauteur, alors que tous étaient égaux avec ou sans pouvoir. Le prince avait des yeux vert émeraude, des cheveux blond foncé, presque châtain, qui brillaient avec le soleil. Son regard était lourd et triste. Il était grand, mince et jeune. Ce prince au regard triste se prénommait William.

À côté de lui se tenait un homme aux yeux bleus, cheveux châtain, qui mesurait environ un mètre quatre-vingts. Cet homme était son serviteur le plus fidèle, Brian. Ce dernier, contrairement à son maître, resplendissait de joie et avait un charme que tous les garçons rêvaient d'avoir.

Le papa de William était décédé durant l'année de ses trois ans et sa mère, le jour de son treizième anniversaire. William ne s'était toujours pas remis du décès de ses deux parents.

Son père avait été élu le meilleur roi des îles de ce somptueux royaume, le jour de son enterrement. Sa mère, la reine Térésa, régna seule pendant dix années, ce qui n'est pas facile quand on est une femme, car il y a moins de respect de la part du peuple. Mais elle réussit à gagner la confiance des habitants de son royaume, ce qui fit d'elle une légende. Cependant, ce ne fut pas facile tous les jours, car elle resta en deuil plusieurs années, avant de redevenir souriante pour affronter l'avenir, la tête haute.

Térésa manquait à son peuple, mais celui-ci comptait sur William pour faire un aussi bon roi que ses parents.

Les deux hommes avaient voyagé en carrosse jusque chez Courtney et sa famille.

Pourquoi le prince avait-il choisi de rendre visite en premier lieu à cette fille ? Tout simplement, car c'était une des plus belles filles du royaume. Une petite fille, timide, courageuse, belle et élégante.

Quand elle le vit, des questions commencèrent à tourner dans la tête de Courtney. Pourquoi elle ? Que venait-il faire là ? N’avait-il pas toujours dit que le monde inconnu n’était rien, comparé à son royaume où la magie régnait ? Elle ne comprenait pas, mais se dit que les explications allaient arriver.

William rencontra Courtney le soir-même lors du bal donné en son honneur. Ce n'était pas vraiment un bal en son « honneur », mais plus une fête de bienvenue. Le peuple aimait en faire quand de nouvelles personnes arrivaient. Le prince n'était pas allé à la rencontre de la jeune fille mystérieuse avant, de peur de passer pour un charmeur. Tout le monde était content de le voir, même si ce n'était pas le roi de leur royaume. Ils avaient tous entendu parler de son père, le roi devenu une légende vivante et de sa femme, la reine Térésa, qui avait gouverné pendant dix années sans mari et avec un fils pas assez grand pour se débrouiller tout seul. Durant la fête, William vit enfin celle qu'il voulait rencontrer et connaître.

Il s'approcha d'elle et lui demanda :

— M’accorderiez-vous cette danse, chère Demoiselle ?

Bien sûr, elle répondit « oui ». Le prince venait de lui demander une danse ; des milliers de jeunes filles rêveraient d'être à sa place, mais ce fut elle, l'heureuse élue. Même si elle ne le portait pas dans son cœur, elle aimait sentir les regards envieux des autres jeunes filles. Ça l'amusait, car elle savait que les filles étaient jalouses de sa facilité à séduire les garçons, même si ce n'était pas voulu. La roue avait tourné depuis le jour où elles l'avaient humiliée au collège, en lui faisant un croche-pied à la cantine devant le garçon qu'elle aimait. Elle était tombée, son plateau rempli de pâtes à la bolognaise s'était renversé sur sa robe rose pâle. Tout le monde avait ri, mais elle, bien décidée à ne plus avoir de telle humiliation, avait alors scellé une promesse avec elle-même. Qu'elles n’aient plus jamais, l'occasion de rire d'elle, mais qu'elles se mordent les doigts, en voyant ce qu'elle était devenue, en s'assumant pleinement. C'était dans des moments comme celui-là qu'elle se sentait au-dessus de celles qui l'avaient écrasée, étant plus jeune.

La chanson commença, toutes les personnes présentes connaissaient et étaient fan de ce chanteur, il était connu sur toutes les îles et dans tous les mondes possibles et imaginables dans le vaste univers.

Ce chanteur n’était autre que le célèbre Kay, auteur et auto- compositeur. C’était lui qui était arrivé premier dans l'une des saisons de La plus belle chanson. Un garçon gitan.

— Je suis sa fan numéro un, chantonna Courtney.

— Ah oui ? demanda William, perplexe.

— Oui, une chanson, je l'écoute, un CD sort, je l’achète, et s’il y a un concert, j'y vais sans me poser de questions.

La chanson qui était en train de passer était Mon amour.

— Comment vous appelez-vous ? demanda William.

— Je m'appelle Courtney et vous ?

— William et comme vous devez le savoir, je suis le prince, lui dit-il rayonnant de joie, en se ventant.

— Je le savais, en effet, pourquoi m'avez-vous demandé de danser, alors qu'il y a plein d'autres filles dans ce royaume.

— Car c'est vous que j'ai choisie et c'est à vous qu'appartient mon cœur.

— Pardon ? s’étonna Courtney. Elle ne saisissait pas le sens de la phrase.

— Depuis la seconde où je vous ai vue, je suis tombé éperdument amoureux, mon cœur m'a dit que vous seriez celle qui partagerait mes nuits et me redonnerait mon sourire d'enfance. Vous ressemblez à cette merveilleuse saison qu’est l'été, resplendissante de joie et de bonne humeur ; l'envie d'être heureuse, mais sans savoir dans quelle direction aller.

— Comment savez-vous cela de moi, alors que je ne parle à personne ?

— Je le sais, car je me suis intéressé à vous depuis que je vous ai vue passer à la télévision, pour le grand défilé annuel des plus belles filles de chaque ville, afin de devenir top model. D’ailleurs, vous êtes arrivée combientième ?

— Je suis arrivée sur le podium, troisième très exactement, répondit Courtney, fièrement. Elle ne gardait que de bons souvenirs de cette semaine où elle avait appris l'art de défiler sur des plateaux.

— Pourrais-je espérer un avenir avec vous ?

— Je ne sais pas, je vous connais très peu.

— Je vous laisse y réfléchir, bonne nuit Courtney.

Sur ce, il s'en alla, laissant Courtney perplexe et se demandant quel diable l'avait frappé. Le prince lui demandait, à elle, de le suivre ? À elle, de partager ses nuits ? À elle, de rester à ses côtés ? Elle n'en croyait pas ses oreilles.

Cette nuit-là fut longue pour cette jeune fille de dix-sept ans. Elle se tourna, retourna sans savoir que faire. Elle ne s'était jamais vraiment intéressée au prince. Mais ce soir, elle ressentait quelque chose d'étrange au fond d'elle, comme si on l'appelait au loin. Elle entendait la voix de plus en plus forte, tant elle la sentait réelle. Elle se retourna, mais ne vit personne. Cette nuit-là, elle fut perdue dans un tourbillon d'émotions et de sentiments. Elle avait été comme frappée par la foudre quand il lui avait demandé de danser avec lui, un trou noir s'était formé dans son esprit pendant moins de trente secondes. Quand elle retrouva tous ses esprits, une minute plus tard, elle vit William sous un angle différent. Comme par magie, elle le trouva beau et rempli de sagesse. Son sourire était le plus charmeur et ses mains les plus délicates. Courtney eut un coup de foudre. Elle finit par tomber de sommeil et s’endormit.

Elle se réveilla en pleine forme. Pendant la nuit, elle avait fait un très beau rêve. Quoi de mieux que de rêver à son futur époux, quand on a une décision importante à prendre. Elle avait tellement envie de revoir William pour lui faire part de ses peurs, de ses doutes, mais plus que tout, de sa décision… alors qu’en même temps, elle avait drôlement peur que ce ne fût trop tard. Elle découvrit qu’il l'attendait déjà devant le café en face de chez elle, quand elle arriva au pas de sa porte.

Elle l’apostropha :

— Bonjour William, dit Courtney. Et elle fit la révérence.

— Bonjour princesse, répondit-il d’un ton ironique, tu n'as pas besoin de faire la révérence.

— Je suis loin d'être une princesse, il me faudrait un prince pour ça.

— Tu en seras bientôt une, répondit William les yeux pleins de malice.

Il mit un genou à terre et prit une petite boîte dans sa veste de costume. Quand il l'ouvrit, Courtney resta bouche bée, c'était une bague de fiançailles en or, ornée de diamants.

— Waouh !!! s’exclama-t-elle.

— Veux-tu m'épouser ? demanda William.

Elle sauta tellement de joie, qu'elle eut du mal à répondre, alors que la réponse était aussi simple qu'un « bonjour » dit à une mère, un « je t'aime » à sa meilleure amie, ou même un simple sourire à ses copines, quand elles te demandent comment tu vas. Mais elle ne pouvait prononcer mot, c'était comme si elle était devenue muette et qu'elle ne parlait qu'avec les larmes et son sourire.

— Oui ! répondit-elle quand elle retrouva sa voix. Je serai heureuse d'être votre femme pour partager votre vie à jamais.

Des larmes de joie coulaient le long de ses joues. Elle allait avoir un mari pour qui elle avait eu un coup de foudre. Ils se diraient « oui » devant Dieu et leurs familles. Elle était la plus heureuse. Vivre dans un palais, un château ! Tous les enfants et les jeunes gens en rêvent. Elle aussi, elle en avait rêvé longtemps, étant petite ; elle se répétait « les rêves sont fait pour être réalisés ». Courtney avait eu raison de se répéter cette phrase, car pour elle, elle était vraie. Juste un mot pouvait tout changer, une phrase ou un regard. Là, ce fut une rencontre inattendue. Celle de ce prince des îles imaginaires, de ce beau garçon aux yeux vert émeraude, et à la peau blanche. On ne pouvait pas dire qu'il avait une beauté magnifique, mais il avait un charme spécial, merveilleux. « C'est un prince, c'est normal » vous diraient des personnes sur un ton de reproche, mais ces personnes-là ne voient pas la vraie beauté, elles sont juste remplies de douleur, d’amertume et de haine, comme la plupart des gens.

Courtney vous dirait que la vraie beauté se trouve à l’intérieure, qu’une fille bien proportionnée, avec de longs cheveux blonds et des yeux bleus, peut être magnifique, mais égocentrique à tel point qu’elle ne voit plus le monde tourner autour d’elle, alors qu'une fille avec des rondeurs sera ouverte d'esprit et à l'écoute des autres - ne pas se fier aux apparences.

« Après un bon petit-déjeuner, quoi de mieux qu'une petite balade au bord d'un port ? », se dit William.

— Courtney, veux-tu faire une balade en bord de mer en ma compagnie ? demande-t-il en accord avec sa pensée.

— Avec plaisir, nous pourrons manger une glace, même si nous sortons de table, répondit-elle rayonnante.

Ils partirent donc tous les deux vers le port nommé « Héraclitéen ». C'était le plus beau port de la ville où habitait Courtney. Il y avait une petite terrasse, qui avait vue sur la mer calme du matin. Ils se baladèrent comme ça, durant des heures.

Quand ils furent rentrés, la mère de Courtney demanda :

— Vous avez fait une belle balade ?

— Oui, très belle, lui répondit William.

— Maman, nous avons quelque chose à t’annoncer, prononça Courtney, enjouée.

— Dites-moi tout, chers enfants.

Sa voix était remplie de curiosité et d'angoisse à la fois.

— Tu es prête ?

— Je suis tout ouïe !

— Regarde ce que j'ai glissé à mon doigt !

Courtney était tellement heureuse, qu'elle en oublia William qui essayait de lui parler.

Quand elle s'en aperçut, elle se retourna et il lui dit tout bas :

— Ce n'est pas le moment idéal pour annoncer nos fiançailles.

— Ne t'inquiète pas, tu as peur de quoi ?

— Ah… euh… rien… Ne t'en fais pas, bégaya-t-il.

— Une alliance ?! Ne me dis pas que c'est vrai !

Courtney lui fit « oui » de la tête pour lui signifier que c'était bel et bien vrai.

— Waouh ! Je suis tellement heureuse pour vous ! Comme je suis contente ! Venez, nous allons l'annoncer à ton père.

Arrivée dans la pièce d’à côté, Courtney cria :

— Papa, je suis fiancée !

— Très bien, chérie, maintenant, tu es une grande dame.

Son ton était mélangé entre le sentiment d'être heureux et celui de la peur.

William et Courtney allèrent dans le salon pour discuter.

Les parents de cette jeune fille eurent une discussion, pas des plus joyeuses :

— Je suis heureuse pour eux, commença sa mère.

— Moi aussi, mais il y a un truc qui cloche.

— Oui, c'est vrai, mais cela dit, elle est heureuse.

— Hier, elle le trouvait insupportable, et aujourd'hui, elle lui trouve toutes les qualités du monde !

Le père de Courtney avait, dans la voix, une émotion indéchiffrable.

— Je sais que cela paraît bizarre, mais si elle a eu un coup de foudre, tout est possible, lui assura sa femme.

— Tu as raison ! Il ne faut pas trop que je m'en fasse pour elle, c'est devenu une jeune fille forte et sûre d'elle.

— J'aurais aimé mieux connaître William avant qu'il demande notre fille en mariage et qu'elle lui dise « oui ». Mais bon, ce qui est fait est fait…

— Allons les rejoindre, chérie, fit-il d'un ton faussement enjoué.

— Oui, allons-y, au lieu de nous faire un sang d’encre.

Le midi arriva vite, ils mangèrent tous très bien. La mère de Courtney était la meilleure cuisinière qui soit. Elle avait, autrefois, tenu un restaurant dans sa petite ville, c'était celui qui était toujours rempli de monde. La pancarte indiquait « Bienvenue chez moi » et en plus petit, en dessous, était inscrit « La maison est ouverte à tous ! », « Faites comme chez vous ! » ou encore « Avant la balade, prenez des forces !»

Après le repas, William se tourna vers Courtney, en la regardant droit dans les yeux :

— Je dois retourner dans mon royaume, peux-tu venir avec moi ?

— Je ne peux pas abandonner ma famille, lui dit-elle.

— Tu les reverras le jour de notre mariage.

— Nous ne pourrions pas partir demain ? Ça me laisserait le temps de me préparer à ce changement.

— Nous devons partir aujourd'hui, mon royaume est à trois jours d'ici, en carrosse, affirma William avec autorité.

Malgré son ton rude, Courtney ne sembla pas le moins du monde offusquée et lui demande avec douceur :

— Mais alors, je peux quand même dire au revoir à ma famille et faire mes bagages ?

— Bien sûr que tu peux dire au revoir et ramasser tes affaires. Je ne vais pas kidnapper ma future femme, répondit William avec un sourire rempli de malice.

— Pourquoi devons-nous partir si vite ?

— Ce matin, j'ai reçu un message d'urgence, une nouvelle espèce d'animal est née. Il faut que je rentre au plus vite.

— D'accord. Je reviens, rétorqua Courtney.

Et elle partit dans sa chambre récupérer des affaires qui lui étaient chères.

Elle récupéra des cadres photos, des bijoux, des dessins faits par sa sœur, des jouets d'enfance, des vêtements et plein de petites babioles. Courtney avait beaucoup de cadres photo, un pour chaque occasion. Tous ses anniversaires étaient là, tous les Noëls, tous les spectacles auxquels elle avait assisté. Elle alla dans la chambre de sa sœur. Elle ne l'avait pas vue de la journée et c'était rare qu'Audrey ne sorte pas de sa chambre, tant elle aimait la nature, le plein air, la vie extérieure. Quand Courtney entra, elle ne la vit pas tout de suite.

Audrey était à son bureau, plongée dans un livre de botanique. Elle était triste que sa grande sœur parte, mais en même temps, elle était heureuse pour elle. Courtney allait vivre heureuse et avait de quoi avoir un avenir de princesse, avec des animaux féeriques, ses rêves les plus chers. Quant à Audrey, son rêve était de rester à jamais en communion avec la nature.

Courtney dit au revoir à sa famille.

— Tu as bien pris ton boîtier couleur ? demanda sa maman.

Le boîtier couleur ressemblait à un petit téléphone, mais l’on pouvait seulement appeler avec. On demandait à notre boîtier la personne avec qui l’on voulait discuter et quand celle-ci décrochait, on la voyait en hologramme.

— Oui ! Je l'ai, ne t'en fais pas, mais au pire, tu sais comment me contacter.

Voyant le regard insistant de sa mère et qui semblait vouloir dire : « Tu n'as pas le droit de parler de tes pouvoirs ! », elle se reprit en le sortant de son sac :

— Regarde ! Je l'ai, ne t’en fais pas !