MortBihan Show - Partie 3 - Eymeric Bihan - E-Book

MortBihan Show - Partie 3 E-Book

Eymeric Bihan

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Beschreibung

Subir une Punition Terrifiante.

Pleurer un Papillon Envolé.

Vivre un Deuil Morbide.

Goûter au désarroi contagieux de l’Hôtel Désillusions.

Lors de MortBihan Show parties 1 et 2, je vous avais fait part de mon problème avec la noirceur de ce monde. Avec cette troisième partie, j’ai essayé de percevoir les choses sous un angle nouveau.

Mais soyons réalistes et arrêtons un peu de se complaire dans ce qui nous est donné.

Au travers de Dix Jours En Clinique, Le Rôdeur, Entre Deux, Le Test et Une Bouteille à la Mer, j’ai tenté de voir l’humain autrement.

Mais ensuite, Vicious, le liseur de pensées et Déroutante Vérité sont venues se greffer au recueil… aux horreurs qui font l’homme.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Eymeric Bihan, 30 ans, je suis actuellement en poste hébergement au sein d’une maison de retraite dans les Pyrénées, à Saint Lary Soulan. Suite à une imagination débordante depuis tout petit et à une succession de soucis personnels, je me suis pour ainsi dire plongé dans l’écriture. Tout a commencé par des chansons en anglais, de part mon attrait à la culture américaine. Puis l'écriture a dévié sur des scénarios, des nouvelles pour enfin toucher la construction d'un roman. Avec Frisson Cognitif, je signe là ma première trilogie, dans le genre littéraire du Cosy Mystery. Avec les paysages Pyrénéens qui m'entourent, j'ai de quoi nourrir mon inspiration. Je suis un féru de randonnées.

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MortBihan

Show

 

 

Partie 3

 

 

Eymeric Bihan

 

Recueil

Image : Adobe Stock

Illustration graphique : Graph’L

Éditions Art en Mots

 

 

 

Troisième Partie

 

PUNITION TERRIFIANTE

 

Gaëtan ne put retenir ce relent. Il vomit. L’odeur nauséabonde qui s’insinuait dans ses narines lui était insupportable. De-ci, de-là, des mouches à merde virevoltaient dans un bruit d’ailes qui commençait à lui taper le crâne. Une fois son taco régurgité, Gaëtan se releva péniblement.

— Elle va… m’le payer ! Cette Lady Van Thropit… elle va bien voir.

Debout, il tituba. Les effluves qui empestaient dans tout l’étage étaient immondes, intenables. De plus, il faisait chaud, moite. Gaëtan transpirait, ce qui ajoutait à son inconfort. Pourtant, les fenêtres restaient barricadées par des planches cloutées. Une sévère canicule sévissait depuis plusieurs semaines à Guchen Hills, dans le Colorado. Dérouté par ce qui l’entourait, Gaëtan retenta d’ouvrir avec le trousseau de clés qui le libérerait de cette séquestration.

— Allez, sale porte ! Ouvre-toi ! Merde !

Le trousseau recelait au moins une trentaine de clés, toutes différentes. En lui-même, l’objet pesait lourd.

— S’il t’plaît, ouvre-toi ! Sal’té d’porte ! J’les ai toutes utilisées ! Putain !

Il y avait de quoi en perdre l’esprit. Gaëtan restait persuadé d’avoir fait le tour du trousseau. Il en était convaincu. Pour autant, aucun déclic ne survint. Il toussota, la manche de son tee-shirt portée à ses voies respiratoires. Il évitait à tout prix de regarder ce qui jonchait le parquet ancien.

— Alors, Gaëtan ? Comment trouves-tu ta punition ? quémanda une voix de vieille dame asthmatique, de l’autre côté de la porte.

— Madame Van Thropit, ouvrez-moi, j’vous en prie ! cria le jeune homme.

— Tais-toi, vaurien que tu es ! gronda Lady Van Thropit, essoufflée. Tu mérites ce que je te fais subir, et tu le sais, j’en suis sûre !

— Le mériter ? Qui peut mériter c’genre de…

— Silence !

Gaëtan obtempéra. Écœuré, il chassa une mouche qui venait de plonger dans les excréments étalés ici et là, avant de se poser sur sa joue. Prêt à rendre une fois encore, il gagna à la hâte le lavabo de la salle d’eau, dans l’optique de se nettoyer.

— J’éviterais la salle de bain, si j’étais toi, prévint Mme Van Thropit avec une once de mesquinerie.

Elle l’entendit crier de stupeur, d’horreur. La vision du poulet décapité qui baignait dans son sang coagulé avait fait son effet.

— Je te déconseille même d’ouvrir la cuvette des toilettes. Tu te ferais dessus dans la minute qui suit.

— Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Pourquoi moi ?

— Pourquoi ! Tu oses le demander ! brailla Lady Van Thropit, outrée par ce culot. Tu es une aide à domicile minable, incapable et irrespectueux, voilà tout ! Combien de fois t’ai-je exigé de mieux entreprendre telle ou telle tâche, sans que tu y adhères et que tu exécutes les ordres ? Tu es pourtant payé pour ça, il me semble. L’aide à domicile, ce n’est plus ce que c’était ! Les jeunes d’aujourd’hui ne veulent plus travailler. Ils sont fainéants et incompétents au possible ! Et toi, Gaëtan, tu ne déroges pas à la règle. Tu es le pire de tous ! Tu entends ! Le pire de tous !

Se retenant de régurgiter pour la troisième fois, Gaëtan ruminait à toute vitesse. Il lui fallait déguerpir de là sur-le-champ. Déjà plus de deux heures qu’il s’était fait piéger par cette folle de Lady Van Thropit.

J’aurais dû me douter que quelque chose clochait dès que je suis arrivé chez elle pour ma mission, pensa-t-il, tout en s’en voulant bêtement.

Les fenêtres de l’étage n’étaient jusque-là jamais condamnées par des planches. Puis cette odeur. Cette infâme et persistante odeur.

Gaëtan vomit. De la bile cette fois. C’était infect à inhaler. Une myriade d’assiettes de poissons et d’œufs avariés emplissait les quatre coins de l’étage. En plus d’excréments d’animaux et de pisses de chats, une poussière allergisante tapissait les sols et recouvrait les meubles rustiques et vieillots. Tout aussi dérangeante, la tête de cerf empaillée qui coiffait l’accès à l’escalier ne cessait de le suivre de ses petits yeux noirs.

— Ta punition te convient-elle ? prit plaisir à demander Lady Van Thropit, toujours tapie de l’autre côté de la porte.

— J’suis désolé de ne vous avoir jamais écoutée, madame Van Thropit, gémit alors Gaëtan qui maudissait son caractère de jeune rebelle. Ça ne se reproduira plus. J’vous le promets ! Maintenant, laissez-moi sortir, s’il vous plaît !

— C’est ça, petit voyou. Pour que tu t’empresses d’aller tout baver au shérif une fois dehors. Tu ne sortiras pas d’ici de sitôt, c’est moi qui te le dis ! Tu as été mal éduqué, pour sûr ! Ta famille de branquignoles ne vaut guère mieux ! Tu as voulu jouer au plus malin avec moi ? Eh bien, félicitations, tu as perdu à ce jeu-là !

— Vous ne m’y reprendrez plus ! J’exécut’rai les tâches dues à l’avenir. S’il vous plaît, faites-moi sortir d’ici ! J’vais d’venir fou si je reste enfermé là encore. Madame Van Thropit ? Madame Van Thropit ! Revenez ! Ne me laissez pas moisir ici ! Pitié, rev’nez !

Après avoir entendu des pas dans l’escalier, Gaëtan reconnut, désemparé, le sinistre grincement indissociable de la porte d’entrée qui s’ouvre ou se referme. Gaëtan se précipita droit vers une des fenêtres barricadées et planta son œil dans un interstice minuscule créé par deux planches croisées. Grâce à la paupière close de son autre œil, il parvint à entrevoir cette sorcière de Lady Van Thropit accéder à son vieux 4x4 et quitter la propriété.

— Si j’dois tenter quelque chose, c’est maint’nant ou jamais !

Essayant de faire fi de la trentaine de mouches à merde qui l’encerclait et se posait sur lui, Gaëtan s’activa. L’énorme trousseau de clés ne lui servirait à rien. Il devait orienter son choix de solutions ailleurs. En dépit de sa décoration façon bicoque de chasseurs, rien autour de lui ne paraissait pouvoir lui être d’une aide considérable. Comme à son habitude, la demeure était impeccablement rangée. Ce qui détonnait de surcroît avec l’atmosphère des lieux et qui expliquait la nonchalance dupliquée d’une mission à l’autre entre ces murs, par Gaëtan.

— Bien sûr, il faut qu’ce soit chez cette sorcière aigrie que j’me retrouve coincé, lâcha-t-il en s’affairant à dégoter quelque chose d’utile. J’suis séquestré au beau milieu d’nulle part, dans ces montagnes. Mon tél ne capte pas l’réseau ici, fait chier ! Comment j’vais faire pour…

Gaëtan s’interrompit. Son visage s’illumina.

— Attends voir. Si j’ne me présente pas à la mission suivante, mes collègues au bureau vont essayer d’m’appeler et s’rendront compte que quelque chose ne va pas. Mais ils sauront où j’suis. Ils enverront quelqu’un à ma recherche. C’est sûr…

À ces mots, Gaëtan se tut. Et si personne ne s’inquiétait de son cas ? Il songea à la carcasse de poulet qui occupait le lavabo de la salle d’eau. À toutes ces saletés qui emplissaient chacune des trois pièces de l’étage, en plus des sas. Des relents ressurgirent alors. Il se mit soudain à suffoquer. La canicule l’épuisait. Les lumières tamisées allumées ici ou là ajoutaient de la chaleur à cette fournaise, mais pour rien au monde, Gaëtan ne les éteindrait. Et cette puanteur infernale qui n’en finissait plus.

Et si personne ne me recherchait avant plusieurs heures encore ?

— C’est un vrai cauchemar !

Tout à coup, Gaëtan perçut des cris et des ricanements proches. Un sentier de randonnée sinuait tout près de la propriété isolée. Des jeunes profitaient de cette belle journée qui touchait à sa fin.

— Au s’cours ! V’nez m’aider ! À l’aide ! hurla Gaëtan en frappant de toutes ses forces sur les planches cloutées aux fenêtres.

Les jeunes l’entendirent. Ils s’arrêtèrent non loin de l’enclos des porcs. Gaëtan les voyait au travers des embrasures. D’abord intrigués, les adolescents parurent assez vite troublés, voire apeurés. D’aspect extérieur, la baraque de style victorien dissuadait les passants de s’en approcher. Elle répugnait la bienvenue. Il était de notoriété que la maison de Lady Van Thropit regorgeait de fantômes et de croque-mitaines. Les jeunes de Guchen Hills et ses environs ne l’ignoraient pas et évitaient le plus souvent de s’en approcher. Ceux-là nourrissaient leur quota d’adrénaline ou séjournaient dans la région pour les vacances.

— À l’aide ! J’sais que vous m’entendez ! V’nez me sortir de là ! J’suis en danger, s’il vous plaît !

L’un des jeunes se mut et s’avança vers le portail boisé ouvert. Ses camarades le retinrent, craintifs. Ils dissuadèrent leur ami d’y aller. Celui-ci opina enfin. Tandis qu’ils percevaient les hurlements qui résonnaient sur les monts alentour, ils prirent peur et fuirent au pas de course après un temps d’hésitation. Le cadre les terrifiait.

— Non ! R’venez, abrutis ! Rev’nez, me laissez pas là ! À l’aide ! Au s’cours ! Au s’cours !

Gaëtan suffoqua, ahanant, régurgita de la bile. Son œsophage lui brûlait jusqu’aux entrailles. Accablé par la tournure que prenait cette folie, il s’évanouit dans son propre vomi. Le 4x4 de Lady Van Thropit regagna sa place. Durant ses courses à l’épicerie du coin, elle avait réfléchi. Selon elle, la punition restait trop laxiste. Il fallait sévir davantage. Sinon, comment les jeunes retiendraient-ils les leçons ?

 

À suivre…

 

 

PAPILLON ENVOLÉ

 

Depuis tout petit, tu m’as recueilli

Papa et toi m’avez vu grandir

Moi, né d’une autre famille

Qui depuis mes deux ans, suis ton petit-fils

 

Papillon envolé

Vers l’éden espéré

Ce, pour l’éternité

 

Enfant, la ville rêvée était Artix

Entre amis, proches et toi, mamie

Cette époque recèle de merveilleux souvenirs

Tu étais connue comme bibiche, et moi, mimic

 

Papillon envolé

Vers l’éden espéré

Ce, pour l’éternité

 

Avec toi, les journées s’enrichissaient

Pour chaque événement, nous étions déguisés

Entre nos après-midi piscine, à Aubertin

Et les rigolades, dans le symbolique magasin

 

Papillon envolé

Vers l’éden espéré

Ce, pour l’éternité

 

Puis vint une période difficile

Qui fragilisa certains liens jusqu’alors solides

L’allégresse laissa place au désarroi, au triste

Moment fatidique qui changea à jamais de chapitre

 

Papillon envolé

Vers l’éden espéré

Ce, pour l’éternité

 

Depuis lors, les années passèrent

Hélas, les douloureux souvenirs persistèrent

Une distance se créa entre proches et moi-même

Ce qui m’incomba de remords, de regrets, Elisabeth

 

Papillon envolé

Vers l’éden espéré

Ce, pour l’éternité

 

Si j’avais su ce qui arriverait

Bien trop tôt, tu nous as quittés

J’aurais profité de plus d’instants avec toi

Mais je le sais, tu m’accompagnes parfois

 

Papillon envolé

Qui vole à mes côtés, lorsque je songe à m’évader…

 

 

 

DEUIL MORBIDE

 

Avril 1882. À Tram Zeigues, Louisiane.

 

Cette tâche routinière lasserait sans doute quiconque. Seulement, pour Brett, cirer l’argenterie après avoir nettoyé l’immense cuisine le satisfaisait. Il préférait se rendre utile à baguenauder dans les innombrables corridors du manoir colonial. Il contentait et flattait ses maîtres avec un naturel déconcertant. Un naturel si irritant et bien vu des DeLauère, que les autres serviteurs le jalousaient.

— Brett, c’en est assez pour aujourd’hui, indiqua la maîtresse de maison, engoncée dans une robe baroque verdâtre.

— Vous êtes certaine, madame DeLauère ? Ne puis-je pas plutôt…

— … Absolument certaine, Brett. À présent, vaque donc à tes occupations de loisirs, la coupa-t-elle d’un revers de sa main gantée. Il n’y a pas plus belle saison que le printemps pour se réjouir des paysages extérieurs. Va ! Pour ce qui est de la journée de demain, Gaspard et moi avons décidé de te laisser en paix. Tu seras en repos. Profites-en pour te ressourcer et cesse de ne songer qu’au travail pour une fois. Les domestiques feront des heures en plus, c’est tout. Il y a toujours moyen de s’arranger, n’est-il pas vrai ?

Brett, les sourcils froncés, ne ménagea guère ses méninges.

— Mais madame DeLauère, moi aussi je suis un domestique, argua Brett, confus.

— Nullement à nos yeux, voyons. Tu es bien plus que ça !

Mme DeLauère lui sourit, puis s’éclipsa de la cuisine. Sa volumineuse robe flotta derrière elle. Dissimulées dans la pièce adjacente, Héloïse et Thelma, deux femmes de ménage, décollèrent leurs oreilles de la paroi murale. Elles s’échangèrent un regard, altérées par ce qui venait de se dire dans la pièce voisine. Leurs doutes semblaient s’être confirmés. Ce fayot de Brett endossait le rôle du protégé, du préféré. Il profitait d’un favoritisme éhonté et ressenti de beaucoup.

— Il n’est arrivé qu’il y a un mois seulement et nous, nous travaillons pour ces détestables excentriques bourgeois, d’puis près d’sept ans maintenant ! s’emporta Héloïse, les poings sur les hanches, le plumeau avec.

— Parle moins fort, bécasse, la réprimanda à voix basse la prénommée Thelma, l’index collé aux fines lèvres de sa comparse. Les murs ont des oreilles ici…

Héloïse s’abstint alors de faire remarquer qu’elles-mêmes donnaient raison à cette métaphore filée. Moins elle contrariait Thelma, mieux valait pour elle, comme pour quiconque d’autre. Thelma possédait le pire des caractères.

— Il y a un petit secret, je le crois, camouflé derrière cet avantage, marmonna Thelma d’un air de conspirateur, ses prunelles zigzaguant en tous sens. Mais lequel ? Hmh…

— Hmh… répéta aussitôt Héloïse qui imitait sciemment l’attitude de son amie, afin de se donner de l’importance. Ils se ressemblent beaucoup, M. et Mme DeLauère, avec le nouveau. D’ailleurs, à y regarder de plus près, M. et Mme DeLauère aussi se ressemblent trait pour trait…

Thelma capitulait aussi, tout en se remettant à épousseter les infimes particules de poussières sur les bibelots environnants. Héloïse jetait de temps à autre des coups d’œil à son amie et essayait de savoir ce qu’elle mijotait. Très observatrice, par son tempérament introverti, Héloïse envisageait ce que d’autres prenaient pour acquis ou sans grande importance.

— Alors mesd’moiselles, sur qui complote-t-on aujourd’hui ? Laissez-moi d’viner. Sur le p’tit nouveau, Brett, pour changer ? scanda un homme aigrelet en entrant dans la pièce par surprise.

— Erwan, bon sang ! Annoncez-vous avant de ficher la frousse aux gens, brailla Thelma d’un ton sans réplique, l’œil assassin.

— C’est vrai, vous nous avez fichu la frousse, insista Héloïse qui espérait l’approbation de celle qu’elle idolâtrait secrètement.

Cependant, Thelma ne releva pas. Ne la congratula même pas de ses prunelles obscures. Erwan s’en amusa et Héloïse devint sitôt cramoisie, tête baissée.

— Désolé, mesd’moiselles, lança Erwan qui n’était pas navré pour un sou. La prochaine fois, j’m’annonç’rai, comme le valet que je suis dans cette demeure. Mme et M. DeLauère vous demandent toutes les deux, sur-l’champ. Ils sont dans l’salon.

Prise au dépourvu, Thelma se redonna une prestance adéquate. Héloïse, toujours rougeaude, fit de même avec sa tunique de femme de ménage. Enfin, Thelma s’intéressa Erwan.

— Que nous veulent-ils ?

— Ils ne me l’ont pas dit, c’la va sans dire. Et je ne le leur ai pas demandé, comme vous pouvez l’imaginer.

— Bien entendu. Bien entendu.

N’ayant guère nourri son régime qui marchait aux commérages, Erwan relança le sujet pris sur le fait au moment de son entrée :