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CHAMPIGNONS Comestibles et Vénéneux
LES PLUS RÉPANDUS SUIVI DE NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES CHAMPIGNONS
leur classification et leur anatomie avec notions sur le microscope, la photographie et l’espéranto
64 PLANCHES COLORIÉES REPRÉSENTANT 77 ESPÈCES
ET 4 PLANCHES NOIRES
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Veröffentlichungsjahr: 2021
Comestibles et Vénéneux
LES PLUS RÉPANDUS
SUIVI DE NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES CHAMPIGNONS
leur classification et leur anatomie avec notions sur le microscope, la photographie et l’espéranto
64 PLANCHES COLORIÉES REPRÉSENTANT 77 ESPÈCES ET 4 PLANCHES NOIRES
avec texte
Par Paul DUMÉE
PEINTURES PAR A. BESSIN
1911
© 2021 Librorium Editions
ISBN : 9782383831808
PRÉFACE
PARTIE I Description des espèces.
PARTIE II Généralités
CHAPITRE I Classification des champignons.
CHAPITRE II Causerie sur les Hyménomycètes.
CHAPITRE III Causerie sur les Gastéromycètes.
CHAPITRE IV Causerie sur les Discomycètes.
CHAPITRE V Causerie sur les Tubéromycètes.
CHAPITRE VI Photographie des champignons.
CHAPITRE VII Les ressources du microscope.
CHAPITRE VIII L’Esperanto et la Mycologie.
TABLE ALPHABÉTIQUE
TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES
NOTE
PRÉFACE
L’accueil bienveillant qui a été fait par les mycologues à notre nouvelAtlas de Champignonsnous engage à présenter aujourd’hui un second volume conçu sur le même plan, et auquel nous travaillons depuis très longtemps.
Nous avons la conviction qu’il ne sera en rien inférieur à son aîné.
En prévision de cet ouvrage, nous avons, au cours des trois dernières années, recueilli et fait peindre par notre très habile dessinateur, M. Bessin, les 77 champignons que nous représentons.
Un tel travail, lorsque l’on veut procéder comme nous l’avons fait, c’est-à-dire ne prendre pour modèles que des champignons vivants, exige toujours beaucoup de temps; on ne trouve pas tous les jours les spécimens dont on a besoin, et il faut souvent faire de nombreux déplacements pour se procurer certaines espèces.
Aujourd’hui, notre travail est terminé, nous avons pu nous procurer toutes les espèces que nous voulions décrire, et M. Bessin a mis tout son talent à les représenter exactement.
Le texte descriptif de chaque espèce est, comme dans le premier volume, en regard de la planche représentant le champignon, il est alors facile de s’assurer au fur et à mesure de la lecture, des caractères particuliers qui permettent de déterminer l’espèce.
Dans la deuxième partie du texte, nous avons à dessein donné des notions mycologiques plus approfondies que celles faisant partie du premier volume.
Nous avons dressé spécialement pour nos lecteurs des tableaux de détermination qui, quelque imparfaits qu’ils puissent être, intéresseront, nous l’espérons, les mycologues.
Nous supposons avec raison que les possesseurs de notreAtlasse sont déjà familiarisés avec les éléments de la mycologie, et que plusieurs d’entre eux possèdent un microscope.
Pour ces derniers, nous donnons un article traitant de cette question, ainsi que du dessin à la chambre claire.
Enfin, aujourd’hui que tout le monde est plus ou moins photographe, nous ne pouvions mieux faire que d’inviter les mycologues à fixer sur leurs plaques les champignons qui les intéressent, et ensuite à colorier à l’aquarelle les épreuves obtenues. Mais cela demande quelques tours de mains, que nous sommes heureux de pouvoir indiquer au cours de notre ouvrage.
Plusieurs figures sont intercalées dans le texte pour en faciliter la compréhension.
Il n’est pas jusqu’à l’Esperanto, cette langue annexe si simple et si utile, qui ne soit appelée à rendre aux mycologues des services signalés, en leur permettant de correspondre avec leurs confrères des pays les plus différents par la langue.
Aussi avons-nous voulu contribuer pour notre faible part à la diffusion de cette langue vraiment géniale, en donnant ici:
Premièrement, la traduction en esperanto d’un texte mycologique français, intitulé la Chanterelle comestible, et deuxièmement, quelques notions d’esperanto.
Paris, septembre 1911.
L’AUTEUR ET L’ÉDITEUR.
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ERRATA
Page 51, lire: Polyporus perennis, au lieu de P. perennus.
Page 60, lire: Astre hygrométrique, au lieu de A. géométrique.
Amanite épaisse.—Amanita spissa.
Spores blanches.
Cette Amanite n’est pas sans avoir quelque ressemblance avec l’Amanite panthère, dont nous avons parlé à la page 5 du premier volume de notre Atlas: elle a à peu près la même taille et la même couleur, mais le chapeau de l’Amanite épaisse n’est pas strié sur les bords, tandis qu’il l’est dans l’Amanite panthère. De plus, le pied est plus ou moins marginé à la base dans la première et lisse au-dessus du collier, alors que dans l’Amanite épaisse, il ne porte que des écailles à la base et des stries au-dessus du collier.
L’Amanite épaisse a le chapeau d’abord convexe puis plan, brun ou brun gris, lisse sur les bords et tout parsemé de verrues blanchâtres ou grisâtres, parfois même de véritables plaques un peu farineuses; diamètre: 6 à 8 centimètres.
Feuillets blancs, nombreux, minces, atténués à la base, arrondis vers le bord, et légèrement décurrents par une dent.
Pied blanc, plein, long de 5 à 8 centimètres, strié au-dessus du collier et couvert au-dessous de petites squamules grisâtres. Il s’épaissit à la base et est couvert d’écailles disposées circulairement; il se termine enfin par une sorte de racine.
Chair blanche, molle, à odeur de radis.
Cette espèce d’Amanite, qui n’est pas très commune, est regardée comme comestible, mais il faut éviter de la confondre avec l’Amanite panthère, qui est vénéneuse. Elle pousse en été-automne, dans les bois.
—Planche 1—
Dans les bois—Été, automne
Amanite épaisse
Amanita spissa
Comestible
Amanite ovoïde.—Amanita ovoidea.
Noms vulgaires: Boulé, Oronge blanche, Coucoumelle blanche.
Spores blanches.
Cette belle Amanite, la plus grosse de toutes, se trouve à peu près dans toute la France, aussi bien dans le Nord (quoique plus rarement) que dans le Midi, à l’Est qu’à l’Ouest.
Elle est dans son jeune âge complètement enveloppée par la volve, comme l’Amanite des Césars, mais cette volve est beaucoup plus friable. Lorsque le chapeau émerge, il est tout à fait sphérique, recouvert d’un épiderme blanc un peu satiné, mince et s’enlevant assez facilement: peu à peu la convexité diminue et le chapeau peut devenir presque plat: à son complet développement, il mesure de 10 à 15 centimètres; il est alors charnu au centre, mince sur les bords qui sont souvent appendiculés.
Les feuillets sont d’un blanc quelque peu grisâtre, assez nombreux, larges à la marge et libres près du pied, épais et comme frangés sur les bords et peu consistants.
Le pied est blanc, gros, cylindrique, long de 8 à 12 centimètres et un peu renflé à la base, et couvert à sa surface de nombreuses granulations floconneuses faciles à enlever. A sa partie supérieure se trouve un collier très large et si peu consistant qu’il disparaît de très bonne heure. Il porte à sa base une ample volve blanche souvent colorée en jaune par la terre qui la recouvre.
L’Amanite ovoïde pousse en juin et septembre dans les endroits bien exposés au voisinage des chênes et des sapins. Elle est comestible, mais moins fine que l’Oronge. Il faut éviter de la confondre avec l’Amanite printanière et les variétés blanches des Amanites phalloïde et citrine.
—Planche 2—
Bois, landes ensoleillées—Été, automne
Amanite ovoïde (Oronge blanche)
Amanite ovoidea
Comestible
Lépiote en crête.—Lepiota cristata.
Spores blanches.
Cette Lépiote se distingue bien de ses congénères par son odeur forte, plutôt désagréable.
C’est un champignon de taille moyenne, qui a le chapeau assez foncé lorsqu’il est jeune, mais, par suite de sa croissance, l’épiderme se rompt pour former des écailles roussâtres ou brunes assez régulièrement disposées.
Le chapeau est d’abord arrondi, nettement mamelonné, puis il s’aplatit tout en gardant le centre obtus, et de couleur brun rouge, alors que le reste du chapeau est blanc sale et couvert de nombreuses écailles brunes. Son diamètre est de 3 à 5 centimètres.
Les feuillets sont blancs, d’abord serrés puis un peu écartés, larges surtout vers la marge du chapeau; ils laissent autour du pied un espace très appréciable.
Le pied est cylindrique, égal ou un peu renflé à la base, fragile, creux à l’intérieur, blanc ou un peu roussâtre, muni à sa partie supérieure d’un collier blanc assez grand mais fugace.
Chair blanche, mince, ayant une odeur assez désagréable, que l’on a comparée à celle du raifort, et une saveur nauséeuse. C’est à cela que probablement l’on doit de déclarer que ce champignon est suspect.
On trouve la Lépiote en crête, en été, dans les champs, les bois, etc.
—Planche 3—
Prés, bois, clairières—Du printemps à l’automne
Lépiote en crête—Lepiota cristata
Suspect
Armillaire jaune verdâtre.—Armillaria luteo-virens.
Spores blanches.
Ce beau et rare champignon a une couleur toute particulière jaune verdâtre qui permettra de ne pas l’oublier lorsqu’on l’aura vu une fois.
Son chapeau est convexe, mamelonné, puis régulièrement arrondi, large de 5 à 8 centimètres, jaune, jaunâtre ou jaune verdâtre, couvert de mèches nombreuses qui saillissent sur le bord du chapeau.
Feuillets blancs ou blanchâtres, présentant parfois une légère teinte jaune, assez nombreux, devenant libres et atténués vers la marge du chapeau.
Pied robuste, cylindrique, droit, plein, égalant environ le diamètre du chapeau blanc ou jaunâtre, mais toujours beaucoup plus clair que le chapeau, un peu aminci vers le haut et couvert sur les 2/3 de sa hauteur de fibrilles écailleuses formant collier.
Chair blanche ou blanchâtre, épaisse, de saveur agréable et d’odeur nulle, comestible.
L’Armillaire jaune verdâtre se trouve dans les bois de conifères, surtout dans les montagnes.
—Planche 4—
Sous les conifères des montagnes—Automne
Armillaire jaune verdâtre—Armillaria luteo-virens
Comestible
Armillaire bulbeuse.—Armillaria bulbigera.
Spores blanches.
La forme caractéristique du pied de ce champignon ne permet pas de se tromper, car il n’y a pas, parmi les Agarics à spores blanches, de champignon ayant au pied un pareil renflement.
Son chapeau est charnu, convexe, puis plat tardivement, jaune fauve ou un peu rougeâtre, plus foncé sur le disque, nu, glabre, humide, luisant, et parfois garni sur les bords des débris du collier; son diamètre est de 5 à 7 centimètres.
Feuillets blancs ou carnés, nombreux, un peu décurrents.
Pied plein rarement creux, blanchâtre ou de couleur plus claire que le chapeau, cylindrique mais terminé à sa base par un large bulbe, comme on en voit chez certains cortinaires, couverts de filaments formant cortine et long de 4 à 6 centimètres.
Chair blanche, agréable, comestible.
Ce champignon pousse en colonies sous les arbres verts pendant l’été et l’automne: mais, à première vue, on peut très bien le prendre pour un Hebeloma crustuluniformis, Hébélôme échaudé, il en a un peu la couleur et la forme, mais il suffira de regarder son pied pour être fixé. Au reste, l’Hébélôme échaudé a les spores ochracées et sa chair sent la rave.
—Planche 5—
Bois d’arbres verts
Sur les chênes, hêtres, etc.
Été, automne
Automne
Armillaire bulbeuse
Pleurote des écorces
Armillaria bulbigera
Pleurotus corticatus
Comestibles
Tricholôme sinistre.—Tricholoma sævum.
Spores blanches.
Nous avons, dans le premier volume, décrit et figuré un champignon appelé Tricholome nu, Tricholoma nudum, connu sous le nom de pied bleu. Aujourd’hui, nous allons nous occuper d’un proche parent du pied bleu: il y a en effet plusieurs champignons du genre Tricholôme qui sont voisins les uns des autres, et qui revêtent plus ou moins cette teinte violacée ou bleue.
Le Tricholoma sævum est un champignon trapu plus massif que le pied bleu; son chapeau est charnu, compact, régulièrement bombé, avec les bords recourbés en dessous. Il mesure de 6 à 8 centimètres et est recouvert d’un épiderme lisse, difficile à enlever, de couleur violacée passant aisément au fauve pâle. Il est doux au toucher, humide, et recouvre une chair épaisse, fine, blanche ou régulièrement violacée.
Les feuillets sont nombreux, assez étroits, arrondis et libres à la base, aigus vers la marge, blanchâtres ou fauvâtres.
Le pied est long de 6 à 7 centimètres, épais, cylindrique, plein, puis creux tardivement, et légèrement teinté de violet ou de rose lilacé à l’extérieur. Il n’est pas en général recouvert à sa base de filaments cotonneux lilacés comme le pied bleu.
On trouve le Tricholoma sævum principalement à l’automne, dans les prés, les pâturages humides, où il forme des groupes.
Quélet décrit, sous le nom de Tricholôme améthyste, un champignon qui paraît très voisin de celui-ci.
Malgré son nom de sinistre, ce champignon est un excellent comestible auquel on ne pourrait que reprocher de ne pas être assez répandu.
—Planche 6—
Prés, Pâturages—Été, automne
Tricholôme sinistre—Tricholoma sævum
Comestible
Tricholôme gonflé.—Tricholoma tumidum.
Spores blanches.
Le Tricholôme gonflé est un champignon d’assez grande dimension; son chapeau mesure 8 à 9 centimètres; il est charnu, d’abord arrondi puis convexe et plan, ondulé et difforme, avec les bords minces, irréguliers, fendillés, lobés; il est gris cendré ou gris brunâtre, un peu luisant et plus pâle à la circonférence.
Les feuillets sont assez nombreux, émarginés, épais, larges, blanchâtres ou un peu teintés de roussâtre.
Pied plein, gros, robuste, s’élargissant vers la base, blanc ou blanchâtre, un peu strié, long de 5 à 7 centimètres et plus; il se termine inférieurement par une sorte de prolongement radiqueux.
Chair blanche, assez ferme, d’odeur et de saveur agréables. Non indiqué comme comestible.
On trouve ce champignon en été-automne, dans les bois surtout résineux.
—Planche 7—
Bois résineux—Été, automne
Tricholôme gonflé—Tricholoma tumidum
Tricholôme couleur de vache. Tricholoma vaccinum.
Spores blanches.
Si tous les champignons avaient un aspect aussi caractéristique que le Tricholôme écailleux, on serait beaucoup moins embarrassé qu’on ne l’est généralement dans une foule de cas.
Figurez-vous un champignon assez grand, brun ou roussâtre, dont le chapeau et même le pied sont revêtus, surtout le chapeau, d’une ample toison formée d’écailles fibrilleuses.
Lorsqu’il est à peu près développé, le Tricholoma vaccinum nous montre un chapeau de 5 à 8 centimètres, arrondi, puis étalé et mamelonné avec les bords plus ou moins recourbés.
Il est entièrement recouvert de fibrilles rousses plus ou moins appliquées ou relevées qui forment comme un revêtement laineux.
Les feuillets sont assez peu nombreux, larges, sinués à la base, blanchâtres et ayant la propriété de se maculer de roussâtre lorsque le champignon prend de l’âge.
Le pied est robuste, droit ou courbé, renflé à la base et terminé par une sorte de racine. Il est plein, puis creux, plus clair que le chapeau et plus ou moins fibrilleux; quelquefois même ces fibrilles forment comme un léger collier. Comestible quoique peu délicat. Ce champignon se plaît surtout dans les bois d’arbres verts à sous-sol humide.
Le Tricholôme imbriqué, Tricholoma imbricatum, est très voisin de notre champignon; il a le même aspect, vient dans les mêmes endroits, mais sa toison est beaucoup moins fournie: il est du reste également comestible.
—Planche 8—
Sous les conifères—Été, automne
Tricholôme couleur de vache—Tricholoma vaccinum
Comestible
Tricholôme couleur de soufre. Tricholoma sulfureum.
Spores blanches.
Comme l’indique son nom, le Tricholôme couleur de soufre est tout jaune, ce caractère suffira à lui seul pour attirer l’attention sur ce champignon et le faire reconnaître, car il n’y a pas beaucoup de Tricholômes jaunes.
C’est un champignon assez élancé, ayant un chapeau jaune assez peu charnu, d’abord un peu conique, puis arrondi avec un léger mamelon au centre; assez tardivement il devient plat. L’épiderme est adhérent, un peu cotonneux, puis glabre; il recouvre une chair mince, jaune, présentant une odeur particulière assez prononcée qui n’est pas sans analogie avec celle de l’iode.
Les feuillets sont peu nombreux, épais, jaune de soufre, comme tout le champignon, sinués à la base et décurrents par une petite dent.
Le pied est beaucoup plus long que le diamètre du chapeau, puisqu’il mesure de 6 à 8 centimètres, quelquefois plus: il est ferme, cylindrique, parfois un peu irrégulier et aminci vers la base, glabre à l’extérieur, fibreux et jaune intérieurement.
On trouve ce champignon dans les bois un peu frais depuis le commencement de l’été jusqu’à l’automne. On le considère comme vénéneux, sans que l’on puisse lui reprocher un méfait quelconque, mais son odeur et sa saveur le rendent impropre à l’alimentation et cela suffit pour le proscrire.
—Planche 9—
Bois mêlés—Été, automne
Tricholoma couleur de soufre—Tricholoma sulfureum
Non comestible
Tricholôme acerbe.—Tricholoma acerbum.
Spores blanches.
Le Tricholôme acerbe est un champignon assez volumineux qui n’est pas rare dans les grands bois à l’arrière-saison. Son chapeau, d’abord arrondi, devient ensuite convexe, puis étalé avec les bords fortement repliés en dessous et fortement sillonnés; ce n’est que très tardivement qu’ils se relèvent. Il mesure 8 à 10 centimètres de diamètre et est blanc jaunâtre ou fauve.
Les feuillets sont nombreux, minces, arrondis à la base, étroits vers la marge du chapeau; ils sont jaunâtres ou pâles, et quand on les froisse, ils prennent une légère teinte rougeâtre.
Le pied est épais, cylindrique, ferme, un peu renflé à la base, blanc jaunâtre et parsemé de petites écailles au sommet; il est long de 5 à 6 centimètres.
Chair blanche, ferme, épaisse, mais de saveur un peu âpre, d’où le nom qui lui a été donné.
On trouve ce champignon en été-automne, dans les bois, surtout en bordure, où il pousse isolé ou en colonies. Bien que de saveur peu agréable, on donne ce champignon comme comestible.
—Planche 10—
Bois mêlés, taillis, futaies—Été, automne
Tricholôme acerbe—Tricholoma acerbum
Comestible
Tricholôme blanc.—Tricholoma album.
Spores blanches.
Les champignons tout blancs sont assez fréquents; il faut donc, lorsqu’on se trouve en présence d’un champignon de cette sorte, faire bien attention à ses caractères particuliers, puisque la couleur ne peut en rien nous aider.
Le Tricholôme blanc est un champignon de grandeur moyenne dont le chapeau, une fois développé, mesure de 5 à 7 centimètres de diamètre. Il est d’abord arrondi, assez régulier, puis il devient plan, et même un peu déprimé: il est lisse, glabre, blanc, mais dans la vieillesse le centre devient un peu jaunâtre.
Les feuillets sont blancs, assez nombreux, larges, arrondis à la base et adhérents au pied par une dent.
Le pied est souvent plus long que le diamètre du chapeau et mesure, en moyenne, de 6 à 8 centimètres; il est plein, ferme, fibreux, élastique, droit ou un peu courbé et même flexueux.
Chair blanche, ferme, d’odeur peu accentuée mais de saveur amère.
On le trouve communément à l’automne dans les bois où il forme des colonies nombreuses.
Ce champignon qui, au premier abord, est d’un aspect engageant, est considéré comme comestible par les uns, et comme suspect par d’autres; mais en raison de son amertume, il n’est pas à recommander.
—Planche 11—
Dans les bois—Été, automne
Tricholôme blanc—Tricholoma album
Non comestible
Tricholôme argouane.—Tricholoma panœolum.
Nom vulgaire: Argouane des prairies.
Spores blanches.
Cet excellent champignon est tout d’abord arrondi, régulier, puis à peu près plan avec les bords un peu recourbés en dessous, ensuite il se déprime et nous montre des bords minces capricieusement ondulés et relevés. Sa couleur est grise ou cendrée avec un certain reflet rougeâtre, le tout parfois couvert d’une sorte de pruine: il mesure de 4 à 6 centimètres.
Les feuillets sont nombreux, d’abord émarginés puis comme décurrents par suite du relèvement des bords du chapeau; d’abord blancs ou blanchâtres, ils prennent ensuite une teinte analogue à celle du chapeau. Comme tous les tricholômes, ils se recouvrent de spores blanches.
Le pied est assez robuste, plein, fragile, strié et comme un peu velouté, grisâtre ou de la couleur du chapeau, mais plus clair.
Chair blanchâtre ou un peu grise, ayant une bonne odeur de farine mouillée.
On trouve quelquefois une variété de champignon, dont le chapeau est marqué de macules plus grandes.
L’Argouane constitue un comestible très apprécié et vendu sur les marchés dans l’Ouest de la France; on peut le récolter à l’automne dans les prairies, les bois clairsemés, où il forme des cercles plus ou moins étendus.
—Planche 12—
Prairies, clairières—Automne
Tricholôme argouane—Tricholoma panœolum
Comestible
Tricholôme rutilant.—Tricholoma rutilans.
Spores blanches.
Bien nommé, ce nous semble, ce champignon dont le chapeau est d’un rouge de feu ou rouge cinabre.
C’est toujours au pied des conifères malades, ou sur la souche de l’un d’eux restée en terre que l’on trouve ce beau champignon.
Son chapeau sensiblement rond ne tarde pas à s’épanouir et à devenir presque plat, tout en gardant à son centre une proéminence assez marquée. Longtemps il garde son aspect majestueux et régulier et ce n’est que très tard qu’il se déforme. Si l’on examine à la loupe la surface du chapeau du Tricholôme rutilant, on remarque que sa couleur est due surtout à un revêtement tomenteux formé de petites écailles purpurines, et que le tissu sous-jacent est jaune; son diamètre est de 5 à 10 centimètres.
Les feuillets sont nombreux, fermes, adhérents, d’un jaune doré et garnis sur l’arête de villosités floconneuses. Le pied est robuste, arrondi, renflé vers le milieu, plein et fibreux, jaune et couvert comme le chapeau de flocons rouges mais moins abondants, il est long de 6 à 8 centimètres.
La chair du chapeau et celle du pied est jaune, sans odeur ni saveur. Il pousse en automne dans les bois de conifères. On le regarde comme vénéneux?
—Planche 13—
Sur les souches d’arbres verts—Été, automne
Tricholôme rutilant—Tricholoma rutilans
Non comestible
Clitocybe retourné.—Clitocybe inversa.
Spores blanches.
Au premier coup d’œil on reconnaîtra sans peine dans ce champignon un Clitocybe, à ses feuillets fortement décurrents; il n’en est pas toujours ainsi, et bien souvent on hésite à placer un champignon dans ce genre ou un genre voisin.
Le Clitocybe retourné est peu charnu; son chapeau d’abord arrondi ne tarde pas à devenir plan, puis à prendre la forme d’un entonnoir, il mesure alors de 5 à 8 centimètres. Il est glabre, jaune fauve, ou couleur de tan pâle, très mince sur les bords qui finissent par devenir irréguliers.
Les feuillets sont nombreux, étroits, très décurrents et beaucoup plus pâles que le chapeau.
Le pied est plutôt court (4 centimètres environ), plein, puis creux, ferme, un peu plus pâle que le chapeau, blanchâtre à la base qui est souvent renflée et courbée.
La chair est blanche, mince, continue avec celle du pied, sans odeur marquée et un peu acidule.
On donne ce champignon comme suspect, mais nous pensons avec M. Bataille qu’il est, sinon un bon comestible, tout au moins inoffensif.
On trouve ce champignon, de l’été à l’automne, surtout dans les bois de conifères où il se montre souvent en touffes de plusieurs individus.