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Uchroniques, autobiographiques ou fantastiques, les nouvelles de cet opuscule sont volontairement courtes, d'un style alerte privilégiant les dialogues, alors que les productions d'Oulipo et autres exercices d'écriture que j'ai retenus sont plutôt narratifs. Un joyeux mélange de styles que j'ai rapproché, pour vous apporter découverte, détente, évasion et plaisir des mots
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Seitenzahl: 62
Veröffentlichungsjahr: 2021
En couverture , bas-relief du musée
de la romanité – Nîmes
Ce livre a été corrigé avec le logiciel Le Robert Correcteur avant sa publication. C’est un gage de qualité pour votre plus grand plaisir de lecture
Une « belle absente » en hommage à Emmanuelle qui anime chaque mercredi l’atelier d’écriture « Un temps pour soi ».
E Plaisir du choix d’un mot, pour ouvrir l’Oulipo,
M Encourageant son groupe d’écrivants sans relâche,
M Sonnets, belle absente et autres acrostiches,
A Nos outils sont : rythmes, rimes et boules de neige,
N De ces soirées littéraires du mercredi,
U Créations éphémères conjointes, impossibles sans elle,
E Sous son impulsion, acoquinant nos productions,
L Exercée, sagace et parfois impatiente,
L Sans omettre un trait d’humour, un brin de poésie,
E Guidant son choix pour bâtir nos opus.
A propos de la vieillesse…
C’est un vieil homme qu’il contemple. Un homme usé sans charme, fatigué. Il cherche dans ce visage le sceau de la jeunesse immuable qu’il croit parfois incarner et il ne le voit pas. L’âge est partout comme un carcan de boue. Il se trouve bouffi, parfois empâté. Il devrait faire un régime. Décidément, vieillir, ce n’est pas seulement avoir adoré les Stones et se mettre à leur préférer les Beatles.
Hervé Le Tellier - Anomalie
Une belle absente
Poème à poursuive
Couronne de sonnets
L’éphèbe (nouvelle, musée J.J. Henner)
Phrase la plus longue
Le biographe
La fuite (nouvelle uchronique)
Liste de phrases à compléter
Poème photographique
Istanbul
La décollation de St Jean Baptiste (nouvelle)
Sonnet irrationnel basé sur le nombre Pi
Haïku argentin
Variation sur une histoire de Raymond Queneau
La main du mort (nouvelle)
Sonnet sur bridge et montagne
Liste de phrases à compléter
La cuisine de Pierre (nouvelle)
Groupe « Un temps pour soi ». La consigne consiste, pour chacun du groupe, à inventer une suite aux premières strophes d’un poème connu. Ici, la balade à la lune d’Alfred de Musset en italique.
C’était dans la nuit brune
Sur le clocher jauni,
La Lune
Comme un point sur un « I ».
Insomnie propice
Occasion onirique
D’un duo langoureux
L’amour.
Illuminée par cette voyelle,
Ses pommettes rougies
Face à moi
elle me dévisageait.
Le reflet de la lune
Dans son verre de lunette,
Etrange convergence,
luisait tel un œil,
Qui me perçait l’esprit.
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Groupe « Un temps pour soi ». La couronne de sonnets s’articule autour des trois thèmes du corps, d’un sentiment et enfin des couleurs. Chaque sonnet se compose de deux quatrains aux rimes embrassées (A,B,B,A) et deux tercets aux rimes italiennes (C,C,B, D,D,B). L’idée est de constituer une couronne de sonnets. Les membres du groupe doivent successivement composer un nouveau sonnet en reprenant le dernier vers du sonnet précédent.
L’exercice se révéla trop ambitieux. Emmanuelle voulut réunir 15 sonnets dans une même couronne, en prélevant pour le quinzième, une strophe de chacun des quatorze autres.
Sur le thème du corps :
Elle se relaxe détendue
Allongée sur le sofa
Ses vêtements jetés par là
Songeant au fruit défendu
Ignorant le moment présent
Ses pensées rêvent de caresses
Appliquées sans maladresse
Sur le bout de ses seins tumescents
Elle se lève soudain alerte
Pour goûter l’air, le vent, certes,
Comme un rêve de désir inassouvi
De cette longue nuit qu’elle aurait voulu comblée
Par son compagnon débridé
Une soif de désir infini.
Un sentiment :
Ce tableau nuancé te rappelle à moi
Cette douce évocation de la féminité
Ces esquisses, ton visage, je vois ton front plissé
Ce regard et cette atmosphère, c’est toi
Mais il manque à cette évocation, ta voix
Plus que ton apparence ce sont tes mots dans cette tonalité
Puis ton regard que je devine, parfois embarrassé
Il complète si justement ce que de nous j’entrevoie
Pourtant ces moments tendres ils étaient savoureux
L’éternité était notre illusion pour tant de jours heureux
Je n’ai pas ressenti en toi, pourtant, ce besoin d’absolu
Pour prolonger notre rencontre d’un amour impossible
Nos échanges, nos mots, nos répliques indicibles
Maintenant séparés qu’en est-il advenu ?
Les couleurs :
Ce tableau nuancé te rappelle vers moi
Tu as raison, mon côté idéaliste se sent bien dans ce bleu
Détaché par moment, au risque de paraître ténébreux
Ne m’en tient pas ombrage car je ne pense qu’à toi
S’il faut choisir, je préfère le bleu roi
Pas le bleu délavé qui transparaît, timide, dans les ciels brumeux
Avec les teintes de terre comme l’ocre, par contraste, c’est mieux
Sans préférer comme toi le vert que tu aimes associer au magenta
J’aime ces moments partagés où nous sommes heureux
Nos préférences de couleurs échangées, comme c’est lumineux !
N’expriment-elles pas nos sentiments les plus profonds ?
Il n’y a pas à rougir de ce qui nous touche et de l’exprimer
En hiver, j’apprécie le noir des écorces et le blanc de la neige amassée
Toutes ces couleurs qui enchantent et plaisent à nos yeux vagabonds
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Nouvelle de 4000 caractères destinée au concours organisé par le musée Jean Jacques Henner. Le récit appartient au genre fantastique. Il s’inspire de ces portraits :
Elle venait d’assister, sans verser la moindre larme, à l’enterrement de son mari, Harry Kessler. Bien que portant le deuil, elle avait soif de s’affirmer sans le cacher. Elle n’avait pas jugé utile de masquer ses traits par une voilette. Au contraire, elle avait mis en valeur sa chevelure rousse. Sa physionomie volontaire dénotait qu’une fois son époux mis en bière, elle allait pouvoir jouir de la vie. Une pointe de rouge sur ses lèvres rehaussait son regard perçant et invitait dorénavant les audacieux à lier connaissance. Son mari, amateur d’art, s’était rendu régulièrement chez Guillaume Dubufe pour échanger avec les peintres en vogue du romantisme tardif, comme Auguste de Châtillon, dont son ami Henner s’était inspiré toute sa vie. Les hôtels bourgeois, aménagés en salon atelier, comme celui d’Ary Scheffer, attiraient outre les peintres, les écrivains et musiciens du quartier Villiers. Harry Kessler avait un goût exclusif pour les portraits de femmes ainsi que les nus à la carnation marmoréenne presque maladive. Ses toiles, il les avait acquises chaque semaine. Elles avaient envahi salon, chambres, boudoir et même la cuisine ! Adèle Kessler n’était plus chez elle tant elle s’était sentie épiée par ces regards fantomatiques. Ne cachaient-ils pas des sentiments coupables et des reproches à fleur de peau ? Elle n’était plus l’épouse et avait fini par se sentir délaissée par son mari. Après leur emménagement à Paris, elle avait constaté qu’il ne la regardait plus. Ces tableaux étaient comme des fétiches. Des femmes de substitution. Elle avait décidé un jour de lui soumettre une épreuve qui le